- MORBID ANGEL + NECROPHOBIC + NERVECELL par TONTON - 3455 lectures
16 décembre 2011 - La Machine - Paris



Trois ans, cela faisait déjà trois ans que MORBID ANGEL n'avait pas foulé une scène parisienne, depuis la tournée en compagnie de KEEP OF KALESSIN et MARDUK qui les avait vus mettre l'Europe à genou. MORBID ANGEL qui a fait controverse courant 2011 par un album audacieux ayant retranché les fans en deux catégories bien distinctes : les déçus et les conquis. Et les voici qui viennent défendre et promouvoir leur dernier rejeton « Illud Divinum Insanus ». Qu'on aime ou déteste la cuvée 2011 de MORBID ANGEL, la soirée promet d'être spéciale. Du premier concert avorté au Gibus en décembre 1989 à cette ultime date parisienne quelques 22 ans plus tard, le public sera-t-il au rendez-vous ou assistera-t-on au crépuscules des idoles ?

La déception de la soirée réside dans l'absence de BENIGHTED parmi les groupes de première partie. On a beau nous trouver des excuses plus ou moins judicieuse, c'est avec amertume qu'on se passera des Frenchies privés d'une date parisienne. L'Ange Morbide craindrait-il de se faire voler la vedette par un groupe hexagonal ou faut-il plutôt mettre cela sur le compte d'un timing trop serré ?





Quoi qu'il en soit c'est NERVECELL, aimable formation de Dubaï, qui ouvre les hostilités dans les bas fond de l'ancienne Locomotive. La scène a été judicieusement déplacé sur un côté. Difficile de savoir si c'est pour le confort du public, pour l'acoustique ou plutôt pour libérer l'accès au bar mais les groupes doivent désormais subir une forte promiscuité avec un public pas toujours finaud. Le set est déjà entamé de quelques titres lorsque j'arrive sur place. La fréquentation est bien maigre. Ce retour de Trey et compagnie serait-il un bide retentissant ? Il n'y a guère qu'une centaine de personnes pour prêter attention au brutal death des Dubaïotes. Toujours est-il que NERVECELL va s'acquitter de son boulot de chauffeur de salle avec un certain brio. Même si le son n'est pas, comme à l'accoutumée dans ce sous-sol, de bonne qualité, ça joue vite, très vite. Si vite qu'on ne comprend pas tout ce qu'on entend. Qu'importe, le mince public NERVECELL va jouer avec autant d'enthousiasme que s'il fanfaronnait devant une salle comble. Le chanteur-bassiste nous gratifie joyeusement d'une échantillonnage de français se résumant à un chapelet d'injures. Il est content d'être là et ça se voit. Pour l'occasion c'est Kevin Foley batteur de BENIGHTED et DISAVOWED qui assure l'intérim de la batterie. Le groupe étoffera son set d'une reprise vitaminée du « Where next to conquer » BOLT THROWER. Espérons que cette tournée leur raliera des fans. Ils le méritent amplement.






Voilà l'heure du changement de groupe, les sombre silhouettes de NECROPHOBIC envahissent la place. On sourit en voyant le batteur boudiné dans son lycra noir s'installer. On lève la tête devant le nouveau bassiste, tout en clous, tatouages et chaînes, taillé comme un golgoth (1,90m au garrot) affichant une joulie totenkopf tatouée sur son poitrail de buffle. On lève un sourcil intrigué en voyant, Fredrik Folkare, le guitariste d'UNLEASHED prendre place. Et enfin on rigole devant la tunique de cuir de Tobias désormais simple chanteur. Mes petits camarades du forum ont parlé d'un syndrome Jack Sparrow à ce sujet et effectivement il y a de ça. Et la suite du set n'inversera pas la tendance. Avant toute chose, je tiens à préciser que je suis fan de NECROPHOBIC depuis moult années, que je les ai déjà vus en concert et pourtant... pourtant j'ai été déçu. Le black/death des Suédois m'a toujours séduit mais le passage à la scène s'avère difficile en cette soirée. Le son est médiocre. Tobias est insupportablement cabotin. Nous gratifiant d'un large éventail de grimaces et de postures toutes plus risibles les unes que les autres. On le sent très peu à l'aise sans sa basse en main alors il meuble façon comedia dell arte. A côté de ça, le colossal bassiste, expressif comme une enclume, a l'air de s'ennuyer profondément. Ça joue mais NECROPHOBIC n'a pas l'éclat de ses compositions et son panache d'antan. Tobias nous invite à venir lui offrir un verre ou un pétard à la fin du set. Les groupies semblent également les bienvenues. Sans doute pour échanger des conseils maquillage. Ainsi, le final sur la grandiose « The Nocturnal silence » ne sera qu'une maigre consolation. Espérons que le groupe mette fin rapidement à sa dérive lookée pour reprendre une attitude moins grand-guignolesque parce que là, pour un vieux fan comme moi... ça pique.






On monte d'un étage. La Machine, puisque c'est désormais ainsi qu'il faut l'appeler, s'est considérablement remplie. Environ 500 personnes se massent devant la scène principale pour accueillir le retour des Américains. Intro ronflante, ambiance électrique, faite chauffer les watts c'est sur « Immortal Rites » que MORBID ANGEL ouvre les hostilités. WOW !!! Y'a pas à dire ça procure toujours son petit frisson quand les boss mettent le feu aux poudres de la sorte. Les fans d'« Altar of Madness » et « Covenant » vont être servis puisque le groupe va axer sa setlist sur ces deux joyaux.
Certes David Vincent, qui a judicieusement délaissé les tee-shirt en vinyle moulant, n'a plus ses growls d'antan.
Certes Pete Sandoval n'est pas là pour pousser ses monstrueux roulements.
Certes les rumeurs d'animosité au sein du groupe font craindre le pire.
Mais quand MORBID ANGEL joue du Death metal avec un putain de « D » majuscule, on s'incline, on écoute ou l'on se déchaîne dans le pit comme vont le faire une bonne cinquantaine de fans. Les titres s'enchaînent, « Fall from grace », « Raputure », « Day of suffering ». Le public de la Machine se déchaîne. Quelques slammers se risquent sur scène et bravent le courroux d'un service de sécurité bas de plafond et insultant. Tandis que David Vincent fait preuve de sa maestria de frontman, Trey reste tel qu'on l'a toujours connu, en retrait, hermétiquement autiste, caché derrière sa tignasse. La ronde des classiques continue « Blasphemy », « Maze of torment ».
C'est finalement au bout de sept titres, une fois le public chauffé à blanc, que MORBID ANGEL va enfin se risquer à jouer des titres de son ultime opus.
Si « Existo vulgoré » et « Nevermore » ramène la frénésie du pit à une molle bousculade « I am morbid » plombe indiscutablement l'ambiance. Difficile de ne pas faire la différence entre le death metal pur et dur et son ersatz du vingt-et-unième siècle.
Fort heureusement, le groupe revient à ses classiques « Angel of Disease », « Lord of all fevers and plagues », « Chapel of Ghouls ». L'impassible Destructhor nous gratifie de quelques solos laissant apprécier une main droite supersonique et Tim Yeung s'en sort plus qu'honorablement mais se cantonne à un rôle d'« employé du mois » (ben voui, faudrait surtout pas voler la vedette aux leaders du groupe).
Le temps d'une pause et le quatuor revient pour les rappels. Trey a délaissé son Astro X pour sa sept cordes. On se dit que ça va chier et c'est exactement ce qui arrive avec un terrible « Where the slime live » rapidement suivi de « God of Emptiness » avant un final sur « World of shit (the promised land) ».
Difficile de ne pas afficher un sourire béat quand les lumières se rallument. Malgré l'interlude de nouveaux titres en deçà du grand MORBID, la bande de David Vincent et Georges Emmanuel III (véritable nom de Trey Azagthoth) a mis Paris à genoux.
Pas certain qu'on ait la chance de les revoir sur un scène parisienne un jour mais au moins, on en gardera un souvenir toujours impérissable.
Respect...


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Posté le: 12/09/2012 à 04h34 - (131)
rijbuwohznk It's a nice post. rijbuwohznk

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