- METAL RIDE FESTIVAL IV par DARK RABBIT - 2592 lectures
26/11/11 - Nancy - L'Autre Canal



Ce samedi, Le Metal Ride Festival de Nancy fêtait sa quatrième édition. A cette occasion, notre saint guide auréolé de toute sa gloire m'indiqua qu'il serait bon que j'y pointe mes oreilles afin de couvrir l'événement. Une affiche éclectique mais point trop extrême qui me parlait autant qu'une notice en japonais. Enfin, il y aurait au moins THE CNK, seul groupe du lot dont je possède la discographie et puis je n'avais jamais eu l'occasion de voir ce que donnait le dernier album sur scène. THE CNK qui venait en remplacement de KRONOS qui malheureusement dut se désister. Ca m'aurait aussi fait plaisir de les revoir et un peu de Brutal ça fait toujours du bien aux cervicales !

Donc, direction L'Autre Canal à Nancy pour l'ouverture des portes à 15h30. Le temps passe des Metalleux se pressent mais les portes restent closes à l'heure dite. Prenant, mon mal en patience je scrute les hordes essayant de repérer mon collègue serpent censé venir me prêter main forte dans ma tâche ardue. Mais il y a vraiment trop de Metalleux dans les concerts de Metal, si, si je vous jure ! Soudain, on colle une affiche à la porte pour annoncer l'annulation de THE CNK. Et merde, me dis-je ! Ca sent le moisi pour ma gueule ! Du coup, moi et mon camarade reptilien passons finalement les portes de ce lieu dédié au Metal le temps d'une journée vers 16h10 en apprenant que le premier concert aurait lieu à 16h40. Bon bah direction le bar afin de se chauffer avant le démarrage des hostilités.

L'orga aura fait preuve d'efficacité et de rapidité afin de revoir l'ordre de passage. A l'arrivée, on n'y a vu que du feu dès que les concerts ont démarré. Il faut dire que les concerts se déroulent alternativement sur deux salles, une grande et une plus petite. Ce choix permet une grande fluidité dans l'enchaînement des concerts et de donner aux groupes le temps de s'installer et de bien régler le son. A l'arrivée, chaque groupe a eu le droit à du très bon son, ni trop fort, ni trop faible. Aucun couac à l'horizon ! Confort d'écoute optimum !



Le principal fil rouge de la soirée fut l'Orient puisque cette date était une des escales de la tournée réunissant ORPHANED LAND, ARKHAN et MYRATH. Et c'est donc MYRATH qui a la lourde tâche d'ouvrir le bal dans la grande salle avec leur Metal Prog aux saveurs d'orient. Un chanteur beau gosse assez charismatique, des musicos qui assurent derrière et en particulier le guitariste, il n'y a pas grand-chose à dire c'est carré. Le groupe développe de longs morceaux très mélodiques avec l'incursion de passages typiquement orientaux qui provoquent l'adhésion de mes vieilles oreilles de lapin. D'ailleurs, je ne l'ai pas vu passer ce concert ! C'est sûr ce n'est pas ma came mais le groupe déploie une belle énergie communicative et c'est franchement plaisant sur scène. On aura même le droit à une danseuse du ventre, histoire de distraire les pervers présents ce soir. Je m'attendais à mourir mais non même le chanteur est très bon dans le style puisqu'il évite de nous la jouer Castafiore au rabais.

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Pause bière et direction et la petite salle baptisée Le Club pour se manger une tranche de Heavy à l'ancienne joué par KRYZEES un groupe du cru (Metz) auteur d'un LP autoproduit en 2008 et d'un deuxième qui vient juste de sortir toujours autoproduit. Détail qui tue, excepté le chanteur, les musiciens portaient tous de seyantes chemises de bûcherons. Mais c'est finalement assez représentatif de leur Heavy énergique et en définitive assez Rock'n'Roll, un titre comme "Trick Or Treats" en témoigne. Encore une fois, j'avais très peur mais nos lascars envoient le pâté lorrain avec fougue, ça bouge et surtout ça joue grave. Le frontman se démène sur la scène même si j'ai une petite réserve sur ses médiums trop canard pour mes oreilles. Leur Heavy ultra vitaminé est vraiment taillé pour la scène tant ils ont faim sans pour autant se prendre au sérieux. De la même manière, un concert qui passe comme une balle dans des chairs molles. On sort de là avec la banane et ragaillardi pour la suite. Bon ce n'est pas pour autant que je vais brûler toute ma disco de WATAIN pour me mettre uniquement à JUDAS PRIEST, faudrait voir à pas déconner non plus !

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Pause bar et ensuite direction les Nordistes de S.U.P qui vont anéantir notre optimisme par le biais d'un set bien sombre qui tranche avec l'atmosphère générée pour l'instant par le fest. Un groupe qui m'est passé au travers et je n'arrive pas très bien à comprendre pourquoi ? Atmosphère de recueillement, projection de vieux films en noir et blanc et bien sûr leur Metal à la fois brutal, atmosphérique, bigarré, avant-gardiste qui m'a plongé dans une sorte d'hypnose froide et mélancolique. Malgré des passages qui déboîtent méchamment, tu n'arrives pas à bouger, tu fixes la scène et l'écran et tu plonges en transe. L'alternance de vocaux est très bien gérée et certains murs de guitares vous plaquent au mur. De même, le jeu de lumière se pare de tonalités froides renforçant l'aspect solennel de cette messe. Une ambiance vraiment impressionnante. Au péril de ma vie (j'ai fumé une clope !) et juste pour les fans, j'ai réussi à chopper un peu d'infos concernant la suite. Ainsi donc, le prochain album sortira l'année prochaine et ce dernier mettra un terme à la trilogie commencée avec "The Cube" et ainsi mettre fin à l'entité SUPPURATION, à suivre…

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Donc après la fameuse pause clope-bière, en route pour Le Club pour assister au concert de WHEELFALL des gars du coin qui ont sorti un EP en 2010 et censés faire du Stoner. Franchement, ça m'enchantait autant que de me faire épiler les sourcils en compagnie de Susan Boyle ! Non parce que derrière l'étiquette Stoner, on trouve à boire, à manger et à chier aussi ! En fait, il va s'avérer que ce sera la grosse révélation de la soirée, une grosse putain de claque dans la face ! De l'aveu même de l'aboyeur en chef, le groupe pioche ses influences chez GOATSNAKE. Mais ce serait un GOATSNAKE roulé aux feuilles de RAMESSES tant le combo va mettre un point d'honneur à écraser l'assistance par des riffs de mammouth ! Ca plaque au sol ! Sans parler du beugleur (quelqu'un de bien il avait un tee-shirt VIDEODROME !) qui te hurle à la face en mettant toutes ses trippes dans la bataille. Ils ont fait tellement fort qu'ils ont réussi à faire pogoter la fosse sur du Doom ! Je n'avais jamais vu ça ! Depuis, j'ai écouté l'EP et je dois avouer que c'est le jour et la nuit à une année de distance. S'ils arrivent à graver sur disque la puissance qu'ils dégagent sur scène, ce sera un combo qu'il va falloir suivre de très très près ! Enorme révélation scénique !

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Après cette baffe, il a fallu se rendre dans la grande salle afin de voir la prestation d'ORPHANED LAND. Pareil, je n'ai pas écouté une note du groupe depuis le deuxième album qui date de 1996. Sur scène, ça reprend l'ambiance de la cover du dernier opus avec le chanteur habillé avec sa tunique de Jésus. Ce fut le concert bonne humeur de la soirée. On sent un gros côté festif sur scène qui finit par se déverser dans la salle grâce à ces ritournelles orientales qui viennent nous agiter le popotin. On retrouvera la danseuse du ventre qui viendra parader dans une tenue la faisant ressembler à un ange doré. Comme tous les groupes ce soir ça assure et j'aurais même le droit à un titre du seul album que je connais, du coup le vieux lapin eh bien il est content. Très bon concert, très solaire quelque part qui vous donne une grosse dose d'optimisme pour la soirée !

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Pour la suite, changement d'ambiance radicale avec les Lorrains de INSANE auteurs de déjà trois albums. Je n'avais jamais entendu une note et j'avais cru lire que c'était du Heavy eh bien j'en aurai été pour mes frais. Ce fut le concert « tough guy » de la soirée ! Un frontman bien viril qui balance un chant « clair » hurlé avec quelques légères échappées aiguës (la fameuse touche Heavy ?) et derrière ça envoie un Power Thrash moderne assez technique par moments qui tabasse sévère au niveau de l'efficacité sur scène. Bonjour les breaks qui te font hocher le liquide céphalo-rachidien ! Mine de rien, il s'agit d'une bonne grosse machine de guerre en live grâce à quelques effluves de Hardcore. De plus, on sent que le groupe se défonce vraiment et on reçoit une bonne vague d'intensité dans la gueule. Et puis bonne ambiance, quand le groupe invite des camarades des autres combos lorrains à venir chahuter sur scène sur le dernier titre du set. A la sortie grosse impression bien que je ne sois pas le plus grand fan du style.

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Le temps de se remettre avec une petite bière et hop direction la grande salle pour assister au barnum de PUNISH YOURSELF VS SONIC AREA. Une sorte de drap translucide est tendu devant la scène où seront projetés des images et des slogans. Le seul moment du jour où l'on pourra admirer des corpse paints mais vert fluo. Toute la bande débarque ainsi grimée. Je dois avouer que ça met un peu de temps à se mettre en place. Ca commence très doucement dans une sorte de transe Ambient brisée par un saxophone bruitiste voire d'autres cuivres et puis ça va monter tout doucement, progressivement jusqu'à l'explosion de cette Techno/Punk/Metal über efficace. Une fois la monstrueuse parade lancée, ça fait tortiller l'arrière-train et secouer le crâne. A la fois festif et dégénéré et surtout envoyé avec la hargne du Punk, le set ne redescendra plus. Le frontman à moitié à poil se démène comme un diablotin sur toute la scène. Il y a un grain de folie bien appréciable dans ce son et lumière apocalyptique et psychédélique. Le final verra notre harangueur de foule faire monter sur scène des filles pour danser et des garçons pour tenir le drap et un d'entre eux osera jouer au jeu de la mise à l'air. C'était le moment délire du jour, juste dommage que le show ait un peu peiné à démarrer car après on en prend plein les yeux et plein les oreilles !

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Vite, vite car ARKAN va commencer ! Encore un groupe sur lequel je n'ai jamais eu le temps de m'arrêter. Présence du chant féminin ? Même pas… J'écoute peut-être trop de Black, ma mère me le répète tous les jours ! C'est que ça doit être vrai ! ARKAN c'est une sorte de « Beauty and The Beast » version Death plutôt brutal enrobé de parties orientales savamment intégrées. Quand je dis plutôt brutal, c'est même à déconseiller aux fillettes sur quelques passages tant ça ramone graveleux à te faire exploser la nuque à force de headbanguer. Ce qui frappe vraiment est le pied que prend le groupe sur scène tout le monde à une énorme banane excepté le batteur qui lui martèle son kit comme si sa vie en dépendait. Sarah, la chanteuse, irradie vraiment la scène avec sa robe blanche traditionnelle et n'hésite pas à se lancer dans de furieux headbangs. Son chant est vraiment agréable loin des clichés du Metal. En tout cas, ça joue, ça envoie et le plaisir qu'ils prennent est vraiment communicatif jusqu'au point qu'un couple de spectateurs montera sur scène exécuter un pas de danse (rahhh les ravages de l'alcoolisme chez le Metalleux !) sous l'œil hilare du groupe. Une prestation vraiment compacte qui parut bien courte à votre serviteur, j'en aurais bien repris un peu.

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On respire un peu de bière histoire de se remettre et puis direction la grande salle pour assister à la prestation de la tête d'affiche MOONSPELL qui a promis un nouvel album pour l'année prochaine à la fin du concert. Désolé, mais je n'ai jamais été fan des Portugais mais eux je les avais déjà vus ! MOONSPELL sur scène eh bien… c'est du MOONSPELL. C'est-à-dire que c'est carré comme tout ! On sent tout de suite le groupe qui trimballe une expérience et une discographie longues comme deux bras d'un Golgoth. On aura le droit à un balayage de carrière allant du premier album ("Vampiria", "Alma Mater") jusqu'au dernier "Night Eternal". J'ai beau ne pas apprécier, je dois reconnaître que sur scène le père Ribeiro a toujours ce charisme gothique capable de te mettre dans l'ambiance. D'ailleurs, c'est vraiment lui le phare du set car derrière ça ne bouge pas trop mais ça vaut peut-être mieux afin de garder cette atmosphère dark. En revanche, je n'ai pas vraiment réussi à rentrer dedans, la lassitude m'a envahi. Peut-être trop pro justement, ça manquait un peu de flammes, un peu de force vitale. Le pire c'est que je ne peux même pas dire que le groupe s'est pointé blasé, pas heureux d'être là, bien au contraire ! Ribeiro s'est montré super communicatif et impliqué à chaque instant. Je me demande si finalement ce n'était pas moi qui n'étais pas assez impliqué dans leur set !

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Au final, ce fut une excellente journée éclectique mais dont le fil rouge était l'Orient. L'ambiance était sympathique et bon enfant avec un public de tout âge. Une organisation qui fut aux petits oignons malgré les problèmes d'annulation et des groupes petits ou gros faisant preuve d'un professionnalisme à toutes épreuves. Malgré mes réticences au vu de l'affiche, je ne me suis pas ennuyé une seconde et je dois avouer que ça m'étonne moi-même mais quand des groupes montrent autant d'intensité et de bonheur à jouer, on est facilement convaincu ! Et puis, un fest en intérieur à Nancy ça n'a pas de prix, vous savez quelle est la température dans le coin à cette époque ?

Ps : l'année prochaine un ou deux groupes de Black pour le vieux misanthrope que je suis, merci !


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