Paris - 18 octobre - Klub

Quelques jours seulement après le passage décevant de Staind à la Cigale, me voilà parti pour assister au show de Kruger, qui défend une fois de plus son quatrième album, qui a vu le jour l'année dernière, avant de s'attaquer à un nouvel opus. C'est donc vers les coups de 21h que je rejoins la salle située à Châtelet, où Leaves' Eyes jouait par ailleurs dans la seconde salle du modeste Klub. Les mecs de Lausanne font la route avec les Montpelliérains de Mudweiser, présents pour chauffer les foules avec à sa tête un certain Reuno Wangermez.

Il est approximativement 22h quand les Sudistes entrent sur scène pour déchaîner les passions avec un sludge récréatif. Avec un pied de micro scotché aux couleurs américaines et un t-shirt « Love Me Tender » du King, le frontman de Lofofora déblatère ses textes dans un anglais à la limite de la caricature. Le quatuor est festif, tout comme ce public réceptif, et n'en demande pas moins pour enflammer les têtes des personnes présentes dans la salle. Devant le jeu impressionnant de Jay (et de son tatouage « Jack Daniel's » assez évocateur sur son torse) qui tient une basse survoltée, nous avons bien du mal à rester de marbre face à ce genre de situation. La guitare, de son côté, est grasse, subtilement utilisée, avec des arrangements et des plans qui font leur effet. Avec ses gimmicks et son aura de leader, Reuno se met aisément le public dans la poche. Mieux encore, Mudweiser charme son auditoire sous un mur de son chaud comme la braise. La simplicité et la bonne humeur suffiront à ravir les présents, Mudweiser n'est pas une formation très originale, mais sa convivialité est contagieuse.

Le temps de sortir prendre, de fumer une clope, d'apercevoir des têtes connues et c'est reparti pour suivre la prestation des Suisses de Kruger. Venus tout droit de Lausanne, les cinq gaillards s'entassent sur l'étroite scène du Klub. Le public semble gonflé à bloc et cela se confirme lorsque les lumières s'éteignent, après quelques minutes de balance terriblement lourdingues. Kruger envoie à la foule son metal fortement influencé par Tool et Converge, ce qui rend le spectacle foutrement chaotique (dans le bon sens). Les lumières vont dans ce sens et donnent une atmosphère froide, ce qui donne un impact aux chansons de la formation helvétique. L'autre Reno de la soirée arpente tous les recoins de la scène, allant même jusqu'à grimper sur les murs du Klub. Les musiciens, de leurs côtés, se dépensent jusqu'à la mort et donnent un effet visuel apprécié. L'énergie déployée est appréciable, ça fait plaisir de voir des mecs qui ne se reposent sur leurs lauriers pendant leur set. Malheureusement, le son n'est pas à la hauteur du rendez vous : des multiples larsens s'immiscent dans le tas, la basse est trop en avant et rend la globalité brouillonne. Néanmoins, le public n'est pas déçu de la prestation de la tête d'affiche de la soirée. Les mecs de Lausanne sont enthousiastes et souriants, et surtout, ils ne se foutent pas de la gueule des spectateurs présents en masse ce soir malgré l'heure tardive.

Pour résumé, Mudweiser et Kruger font la paire et si vous avez l'occasion d'aller les voir jouer, allez-y. On retiendra beaucoup de choses positives durant cette soirée, comme le fait que la salle était blindée pour cette occasion. J'ai rarement assisté à un show au Klub avec autant de public (sauf au bar) et Kruger a parfaitement rempli sa mission. Entre une ambiance détendue et deux groupes à la hauteur, on peut clairement annoncer que cette date est une réussite.