- BRUTAL ASSAULT 2011 par SKAY - 3981 lectures
16e Édition avec Motörhead, Morbid Angel, Satyricon, Cathedral, As I Lay Dying, Sepultura et bien d'autres.




Après avoir fait admirer ma veste à patchs à Roissy et dans l'avion, puis 2h de deux trains différents, j'arrive enfin à Jaromer pour la seizième édition du BRUTAL ASSAULT. Première étape, retrouver les copains pour installer la tente avec eux dans le camping VIP. Ce camping se différencie du classique par le fait qu'il soit grillagé et divisé en plusieurs emplacements d'une quinzaine de tentes chacun, et surtout d'être surveillé. D'ailleurs tellement bien surveillé qu'il est impossible d'accéder aux différentes parties de ce camping. Si vous y allez en groupe, restez groupés. Le camping, VIP ou non, aura l'avantage de rester plutôt propre tout le long des trois jours, félicitation aux festivaliers.
Autre avantage du Brutal, c'est le nombre de chiottes présentes sur le camping et sur le festival. C'est simple, sur le festival, il y a autant de chiottes de chantiers qu'au Hellfest, et deux fois plus de pissotières, sachant que toutes ces installations sont nettoyées tout au long de la journée. Si on n'est pas encore au Ritz, c'est tout de même appréciable. Et tant pis si le « camion-à-caca » arpente le festival en continu. Après avoir posé la tente, et bu une mousse ou deux, direction le festival pour récupérer les passes et faire le tour du propriétaire. Car le site est ouvert 24h/24, bien pratique pour boire un coup à moindre frais sans s'encombrer au supermarché.

Au niveau du site du festival en lui-même, justement, il est situé dans une ancienne base militaire. Le sol est donc soit en bitume, soit en poussière avec des gros cailloux (devant les scènes). Heureusement, l'organisation a prévu un revêtement en caoutchouc pour la partie juste devant la scène, donc les mosheurs et autres furieux du pit peuvent s'en donner à pleine turbine. Les deux scènes sont côte-à-côte, donc pour les plus ouverts d'esprit et surtout les plus courageux, il est possible de voir TOUS les groupes de l'affiche. Au niveau bière, un choix sympathique : deux blondes, des lager tchèques : Gambrinus et Pilsner Urquell, et deux brunes : la Kozel et la somptueuse Master. Le tout pour entre 1,2€ et 2€ euros la pinte (33cl pour la Master). Ajoutez à ça un bar à Jägermeister, un bar à cocktail (entre 3 et 4€ le cocktail), et un bar à alcool divers. Pour les straight edge, même si le pays ne leur est pas propice, il est facile de trouver des sodas et eau pétillante. De quoi se rincer le gosier tranquille. Au niveau gastronomie, la République Tchèque sait y faire avec les snacks, donc le choix de plats de pâtes, de nouilles, de patates aux oignons, de saucisses y est conséquent pour des parts assez généreuses et des prix tout doux. De quoi grossir en toute sérénité.

Du côté des concerts, tous les groupes ont eu droit à un bon son, voire excellent. C'est assez rare pour être signalé. Et le festival est fait de telle façon qu'en s'éloignant un peu de la zone des deux scènes, le bruit des concerts s'estompe rapidement, et on peu trouver facilement des coins sans entendre les concerts. Appréciable pour se reposer les cages à miel ou pour demander les prix dans l'Extrem Market. Mais passons aux concerts !



Jour 1 - Jeudi 11 août :

Après une courte nuit, et surtout un réveil matinal, direction le supermarché de Jaromer, pour faire le plein d'eau et de bière, et surtout une carte mémoire pour les photos, ayant pensé à l'appareil, mais pas au support d'enregistrement. Je ne parle pas de nourriture, car sur le festival, les stands sont nombreux, variés et peu chers. Mais j'y reviendrais plus tard. Après avoir rempli les sacs, le temps de tout ranger à la tente, je loupe les premiers groupes.

La journée démarre donc avec SWORN ENEMY. Le public venu soutenir les Américains est plutôt nombreux, et le groupe donne toute son énergie pour lui. Leur metal/hardcore est foutrement efficace, et les mosh-parts rendent fou le pit. Un wall of death se formera d'ailleurs, qui avait l'air plutôt brutal de loin. On voit clairement que le groupe prend plaisir à jouer sur scène, même si l'assistance est principalement composée de metalleux tendance death/grind. Un début de festival bien violent donc.



Les groupes suivants ne m'intéressant pas vraiment (Uneven Structure et Comeback Kid), pause déjeuner/houblon, pour ensuite se concentrer sur HECATE ENTHRONED. Je ne connaissais les Anglais que de nom, et la photo de présentation du programme me faisait attendre des pandas respectant tous les codes du black metal. Loupé pour les maquillages. Le groupe jouant en pleine après-midi, c'est peut-être plus sage d'ailleurs. Si les musiciens jouent le jeu en arborant habits noirs et bracelets cloutés, le chanteur, lui, dénote complètement avec le reste du groupe. En très saillant pantalon tigré rose trop grand, et t-shirt SOD usé jusqu'à la corde et complètement délavé, il se distingue aussi par son jeu de scène. Si les autres restent assez figés, se contentant d'headbanguer tout le long du set, le chanteur, lui, saute, court, headbangue, harangue le public comme un beau diable. Et heureusement qu'il fait le spectacle, car musicalement, HECATE ENTHRONED prouve qu'il n'est qu'un second couteau de la scène Black Metal. Leur BM sympho n'est pas sans rappeler Cradle of Filth, en moins porcin, mais ne brille pas par son originalité.



S'ensuit une pause merchandising pendant Sylosis et Horse the Band, qui à priori ne me disaient rien. Et d'après les échos que j'en ai eu, j'aurais du déplacer mon gros derrière pour leur Nintendo-Core qui était plutôt délirant en live. Tant pis. Par contre, SKELETONWITCH, eux, je ne vais pas les rater. Alors que leur look de bûcherons ultra-tatoués laisseraient pressentir un sludge/stoner bien pesant, c'est plutôt du thrash/death ultra efficace que nous balancent à la gueule les Ricains. Le groupe n'est pas vraiment statique, les gratteux arpentant la scène de gauche à droite en headbanguant, tandis que le chanteur motive la foule en éructant ses paroles avec une voix tantôt death, tantôt thrash. Je trouve d'ailleurs le groupe plus efficace sur scène que sur album, où les mélodies ressortent plus. Un set bien efficace.

Pour le groupe suivant, UNEXPECT, je décide d'aller tester la terrasse, qui surplombe les deux scènes. Bien m'en fait, car le metal progressif des canadiens me laisse de marbre. Par contre, les musiciens bougent dans tous les sens, et notamment la chanteuse, qui motive le public comme une possédée. Musicalement, les titres tiennent la route, et c'est d'ailleurs assez fou de voir les musiciens se démener autant avec des morceaux pourtant alambiqués et techniquement assez poussés. Les amateurs ont en tout cas apprécié.



Sur la scène voisine, un des groupes que j'attends le plus est en train de s'installer. Le temps au groupe de se faire des bisous et des câlins comme à son habitude, et ASPHYX lance son rouleau-compresseur. Papa Martin (van Drunen) a la banane jusqu'aux oreilles, tout comme le reste du groupe, et on voit bien que le groupe s'éclate sur scène. Le set commence en douceur avec Vermin, suivi d'un Scorbutics dévastateur. Le groupe jouera également M.S. Bismark, Death… The Brutal Way, Wasteland of Terror, Forgottent War, The Rack, et prendra également le temps d'en faire une petite dernière, Last One on Earth. Entre chaque morceau, Van Drunen fait participer le public, communique avec lui, sans pour autant laisser retomber l'ambiance et la pression. Un set de 45 minutes donc sans temps morts. ASPHYX est LE Death Metal !

On se décale quelques mètres sur la gauche pour voir KREATOR. Les Allemands montent sur scène en terrain conquis, l'assistance ayant encore grossi par rapport à Asphyx. Comme à son habitude, la bande à Mille Petroza commence sur les chapeaux de roues avec Hordes of Chaos. S'en suivra une heure de thrash teuton à l'ancienne, le groupe jouant les classiques, mais aussi des morceaux récents. Mention spéciale à un Phobia de toute brutalité avant le rappel, puis un final sur Flag of Hate et Tormentor. Pas de grandes surprises, mais j'ai trouvé le groupe plus en forme qu'au Hellfest, et donc un concert plus réussi. L'ambiance dans la fosse et le public a peut-être un peu aidé.



Je fais volontairement l'impasse sur Suicidal Tendencies, pour me restaurer et profiter du bar à cocktail, et surtout pour me placer stratégiquement devant MOTÖRHEAD. La bande à Lemmy déboule avec un Iron Fist de toute beauté, avant de dérouler la machine de guerre. Malgré les plus 60 ans de moyenne d'âge, les papis du metal mettent à l'amende nombre de groupes du festival, tant en précision, en efficacité qu' en puissance. Mikkey Dee montre encore une fois qu'il est un putain de batteur, malgré un solo un peu long. Le festival affiche quasiment complet pour le groupe, et lorsque je vais sur la terrasse, c'est une marée humaine qui communie avec le trio. MOTÖRHEAD est immortel !



D'ailleurs, beaucoup de monde part soit se coucher, soit manger, soit boire, lorsque MORBID ANGEL débute son set, juste après Motörhead. Le groupe démarre avec quatre morceaux des trois premiers albums. Un début en fanfare, brutal. David Vincent est en forme, Trey Azagthoth comme d'habitude autiste, concentré sur son manche. Quant aux deux autres, Destructhor reste dans son coin, se contentant de headbanguer, alors que Tim Yeung n'hésite pas à se lever de son set pour haranguer le public. Les morceaux du dernier album sont positionnés à la suite, malheureusement, ça me casse mon concert. Ayant du mal (euphémisme) avec le dernier album, autant le début m'avait bien éclaté, trouvant le groupe plus en forme qu'au Hellfest (ou ayant moins bu ?), les nouveaux morceaux cassent le rythme, et le reste du concert n'en sera que plus poussif. Je préfère donc retourner à la tente boire quelques canons avant le grand final de TSJUDER.



Mais juste avant ce dernier concert de la journée, j'arrive un peu trop tôt, et subit TYR. Autant je n'ai rien contre le pagan metal, j'en écoute même ponctuellement, mais là, ce n'est vraiment pas possible. Le groupe mélange du mauvais heavy et du mauvais pagan. Et si en temps normal le résultat d'une addition de deux nombres négatifs peut donner un nombre positif, ce n'est pas du tout le cas avec TYR. Même si le groupe est carré, que certains riffs et autres refrains sont entêtant, difficile de se laisser convaincre par leur musique. A oublier.



Et heureusement, quoi de mieux pour oublier un groupe qu'un autre qui lui défouraille sévère ? Eh bien TSJUDER va remplir cette mission. Les norvégiens continuent leur mini-tournée des festivals de reformation, et font un stop en République Tchèque. Alors oui, il fallait en vouloir pour rester jusqu'à 2h30 du matin pour les voir. D'ailleurs, ça se ressent dans le public, plutôt clairsemé. Mais le trio n'en a cure et prodigue un set intense et brutal. Le groupe est de mieux en mieux en place, et ça se sent. Les morceaux s'enchaînent sans temps morts, et font mouche dans l'assistance. Malgré l'heure tardive et le peu de monde, quelques guerriers parviennent encore à faire vivre le pit, pour le plus grand plaisir des Norvégiens. Et alors qu'on pensait pouvoir se coucher après la traditionnelle reprise de BATHORY (Sacrifice), Nag se rend compte qu'ils ont encore un peu de temps, et terminent sur un morceau ultra brutal. Quel final !



Jour 2 – vendredi 12 août

Après une courte nuit, le soleil et la chaleur me réveillent, et je suis donc à l'heure pour voir les premiers groupes de la journée. Et ça commence dans la bonne humeur avec les Allemands de EXCREMENTORY GRINDFUCKERS. Si les festivaliers déjà sur le pont sont peu nombreux, le groupe ne leur en tient pas rigueur et est bien décidé à réveiller tout ce petit monde. Un de mes camarade me glisse « c'est les GRONIBARD allemands ». Si les teutons sont moins porté sur l'anus que le groupe français, au niveau humour au raz des pâquerettes, ils en connaissent un rayon. Ne serait-ce que le chanteur/clavier/flutiste/trompettiste/ ??, avec son ensemble zébré/léopard, qui n'hésite pas à faire un semi striptease (les filles présentes seront déçues, seul un téton sera révélé). Pour le reste, c'est intro délirante, grind pas trop violent, reprise techno à la sauce grind, et un concert qui se termine par une reprise du Final Countdown de vous-savez-qui avec la trompette pour le thème principal, et du blast pour les refrains. Imparable, et surtout, un concert qui met la bonne humeur d'emblée.



Quelques mètres sur la gauche, et c'est l'heure de se prendre un brutal cône dans la tronche. Les ricains de CANNABIS CORPSE investissent la scène, et envoient leur death metal un chouilla brutal à un public un peu plus dense. Alors oui, ça joue bien, le chanteur déjanté saute dans tous les sens, mais je trouve ça un peu stérile. Un groupe qui a mon avis est plus connu pour son nom, son concept et pour avoir le bassiste de MUNICIPAL WASTE dans ses rangs que pour sa musique.



Je m'approche de la Metalshop Stage pour voir ce que donnent les Roumains de DORDEDUH à une heure si matinale : il est 11h quand le groupe monte sur scène. Les anciens NEGURA BUNGET ont installé leurs instruments traditionnels (ou pas) partout sur la scène, et s'en serviront tout le long du concert. Le souci étant que leur folk black metal est basé sur des ambiances qui se propagent plus facilement dans une salle intimiste que sur une scène de festival en plein soleil. Je n'arrive donc pas à rentrer dans leur concert.



Après une petite pause, je vais voir ce que donne BENIGHTED qui joue vers 12h. Et je ne suis pas le seul. Les Stéphanois sont connus et attendus en République Tchèque, d'où un public nombreux et chaud comme la braise qui leur réserve un accueil très chaleureux. Si je suis hermétique à leur musique, force est de constater que BENIGHTED sur scène, c'est une machine de guerre qui écrase tout sur son passage. Si le groupe n'arrête pas de demander au public des circle-pits, des mosh-pits ou tout simplement des pogos bien brutaux, ce dernier s'exécute de bonne grâce, et c'est à l'une des fosses les plus brutales du festival à laquelle j'assiste. Les morceaux du dernier album sont également bien acclamés, et c'est un beau succès que remporte le groupe.



Ayant sué comme un maçon portugais la veille dans mon treillis, je me mets en quête d'un bermuda. Quête récompensée (même si mon porte-monnaie a été allégé). Malheureusement, je loupe dans l'intervalle Debustrol dont on m'avait vanté les mérites. Je vais donc me venger sur le concert des deuxièmes Français de la journée, SVART CROWN. Après un passage matinal au Hellfest, le groupe joue ici devant une assistance plus nombreuse, et qui visiblement connait le groupe, et l'attend. C'est donc devant une belle fosse bien déchaînée que les Niçois vont défendre leur deuxième album. Witnessing the Fall aura d'ailleurs la part belle dans la set-list. Le public répond présent aux quelques interventions du chanteur entre les morceaux, qui leur explique que c'est la première fois qu'ils jouent en République Tchèque. Un concert puissant avec une belle ambiance. Pour avoir croisé les gaziers plus tard dans le fest, JB me confirme qu'ils étaient très contents du concert et de l'accueil du public.



Le temps de se ravitailler, et déjà les Zéros Japonais retentissent sous les remparts de Josefov et HAIL OF BULLETS investit la scène. Le char d'assaut néerlandais va tout dévaster pendant 40 minutes. Autant en forme que la veille, Martin van Drunen tient le public dans sa main, tandis que ses musiciens mouillent leur maillot. Le groupe arpente la scène tout le long du concert, en interpellant le public fréquemment. Au niveau set-list, du tout bon également. Trois extraits du premier album et quatre du second sont au programme, dont les excellents Tokyo Napalm Bombing et General Winter. On voit clairement que le groupe prend plaisir à jouer ensemble, et le public lui rend bien. Comme ASPHYX la veille, les néerlandais ne perdent pas de temps entre les morceaux, et le concert passe très vite. En un mot : la classe !

Je regarde de loin DECAPITATED, et me surprend à secouer gentiment la tête. Si le death metal des Polonais ne m'a jamais vraiment passionné, force est de constater que sur scène, c'est plutôt efficace.

ATHEIST ayant annulé, ce sont les Français de GOROD qui les remplacent. Je n'aime ni l'un, ni l'autre groupe, mais GOROD prend son rôle de remplaçant à cœur et se donne à 110%. Le public répond présent, et les circle-pits succèdent aux mosh-pits. Sur scène, c'est carré, brutal et puissant.



Je me détourne néanmoins pour me placer pour assister au concert de KYPCK (prononcer Koursk). Vêtus d'une chemise arborant l'étoile rouge soviétique sur la poitrine et un grand aigle impérial russe au dos, les Finlandais ont le look de leur musique et de leurs paroles. Le bassiste pousse même le vice jusqu'à porter un béret traditionnel. Armé de sa basse à une corde, il bouge beaucoup et motive le public. Le guitariste, quant à lui, est armé d'une Kalashnikov transformée en guitare, la grande classe. Doté d'un gros son bien lourd, encore plus lourd que sur album, mais aussi moins monotone. C'est notamment grâce au chanteur qui, d'une part communique beaucoup avec le public (s'expliquant sur le choix de chanter en russe, par exemple), d'une participation du public que je n'attendais pas forcément (notamment sur leur « tube » Alleya Stalina), et d'un chant moins monocorde et un peu plus varié. Le groupe se fendra également d'une reprise en russe du titre éponyme de BLACK SABBATH, surprenants, mais réussie. Un groupe à revoir absolument en salle, mais qui a confirmé tout le bien que je pensais d'eux.

Deux groupes plus tard, je vais voir EXODUS, en amuse-bouche du Thrashfest de cet automne. Je ne m'étais jamais penché sur ce groupe, et c'était une erreur. Les Américains ont effectué un concert bien énervé à l'image du chanteur, véritable pitbull enragé. Les morceaux défouraillent tout, le pit est chauffé à blanc. Si le chanteur bouge partout, les musiciens restent eux un peu statiques, se contentant de secouer la tête. Pendant 8 morceaux et 50 minutes, le groupe va donner une vraie leçon de thrash au public présent. A revoir absolument cet automne !



C'est de loin que j'assisterais au concert de SATYRICON ce soir, à la tombée de la nuit. Et le groupe débute son set avec un Walk the Path of Sorrow. Tous les albums du groupe ont droit à au moins un titre joué, excepté Rebel Extravaganza. Et si Age of Nero et Now, Diabolical (dont le titre éponyme n'a pas été joué) ont la part belle du set, je sens un groupe un peu plus haineux qu'à l'accoutumé. Satyr est étonnant de sobriété, il ne joue pas la rock-star comme il pouvait le faire récemment. En résulte un set efficace, centré uniquement sur la musique. Et finir le concert par deux pièces épiques comme sont To The Mountains et Mother North, c'est quand même couillu. Les musiciens restent assez statiques, laissant le centre de la scène à Satyr et à son trident de micro, tandis que Frost se démène comme un beau diable derrière son set (qui a dit « comme d'hab ? »). Excellent concert des Norvégiens, devant une assistance nombreuse.



Si beaucoup de festivaliers sont allés voir Soilwork, j'en ai profité pour m'avancer pour profiter au mieux de CATHEDRAL. Les Anglais sont au milieu de leur dernière année d'existence, splittant le 3 décembre, et ont a cœur de donner leur meilleur devant un public amorphe et peu nombreux (autant que le premier groupe, me dit-on). Set-list best-of donc pour la petite heure de jeu réservée au groupe. D'ailleurs, aucun titre du dernier album ne sera joué. En vrac, on aura droit donc à Ride, le plombant Ebony Tears, Midnight Mountain, Soul Sacrifice et j'en passe. Au total, huit titres sont joués, comme d'habitude, en toute sobriété et efficacité. Le concert est mené d'une main de maître par Lee Dorrian, le chanteur, qui retient tous les regards. Sur Ebony Tears, il fait la chauve-souris pachydermique, sur Ride, il présente ses compagnons de fortune. Le final sur Hopkins est magistral, avec Lee Dorrian qui fait mine de se pendre avec son fil de micro. Après 50 minutes, le concert est déjà terminé, hélas. Vivement le 3 décembre !

Si je suis fan de CATHEDRAL, c'est un peu moins vrai pour MAYHEM. J'ai toujours eu du mal avec le groupe, et la farce qui faisait office de concert au Hellfest n'avait pas changé mon opinion sur lui, au contraire. Heureusement, pour le public comme pour moi, pas de show spécial ce soir. Ce qui veut dire un concert normal des norvégiens. Alors, oui, Attila en fait toujours des caisses, mais je préfère le voir bouger et se démener sur scène, plutôt que de rester derrière son pupitre. En résulte un concert plus efficace qu'à Clisson. Car si Attila bouge, les autres sont cloués sur scène, bougeant uniquement pour boire. Je ne me suis pas réconcilié avec le groupe avec ce concert, mais c'est un de leurs meilleurs concerts que je vois.

Après MAYHEM, la fatigue l'emporte sur mon envie de voir DEW SCENTED et EINHERJER. Je déclare donc forfait et va vider quelques godets avec les camarades à la tente.



Jour 3 – samedi 13 août

Les abus de liqueur de plantes allemande de la veille m'empêchent de me réveiller correctement. Je loupe donc lamentablement Blood Red Throne que je voulais voir, et débarque pour le dernier titre d'ABSU. Coup de bol, c'est un long titre. Le trio est sobrement vêtu de noir, et joue devant une assistance déjà bien nombreuse. Le titre que je vois est un morceau assez énervé, alambiqué comme à leur habitude. Je note quand même que ABSU en plein soleil, ça le fait beaucoup moins que dans une salle obscure. Mais l'énergie et l'efficacité compensent le manque d'ambiance, et je maudis le Jägermeister et moi-même pour avoir loupé le concert.



Si au début, SEVENTH VOID ne me parlait ni d'Eve ni d'Adam, la musique des new-yorkais me titille l'oreille. Ce mélange de BLACK SABBATH / SAINT VITUS en un peu plus rock n'est pas pour me déplaire, au contraire. Le son est gras et rock, les musiciens ont la banane et semblent prendre un malin plaisir à jouer au Brutal Assault. S'ils sont plutôt statiques, le groove de la musique suffit amplement. Le chant est rocailleux et colle parfaitement à la musique. Une chouette découverte qu'il va falloir que je concrétise sur album. D'ailleurs, la qualité des morceaux s'explique également par le line-up, puisqu'il est composé de deux ex TYPE O NEGATIVE.



Alors que DAGOBA devait suivre, on apprend qu'ils sont décalés à 3h… du matin, en clôture de festival. Donc, pas de remplacement, et un temps mort, que je ferais durer pendant DRACONIAN. Par contre, je suis curieux de voir KVELERTAK, qui passera quelques mois plus tard sur Paris. Le groupe jouit d'une certaine renommée, puisque le public est assez nombreux. Évoluant dans un style mélangeant hardcore, punk, black metal, les norvégiens sont surtout rock'n roll. Leur musique métissée donne envie de secouer la tignasse, ce que le groupe fait à merveille. Le chanteur a dû prendre des substances peu claires, car il se déchaîne comme un beau diable. Sautant et headbanguant à tout va, il pousse le vice jusqu'à escalader la structure de la scène, pour y chanter et headbanguer. Un concert bien sympathique en tout cas, qui s'il ne m'a pas donné envie d'acheter l'album, m'a en tout cas fait passer un bon moment.



Je suis ensuite traîné contre mon gré devant EXIVIOUS. Mes potes amateurs de prog ne m'ont pas laissé le choix malgré ma réticence. En plus, du prog instrumental, autant dire que j'avais condamné le groupe avant d'avoir écouter ne serait-ce une note. Composé d'ex-CYNIC et du batteur de TEXTURES, autant dire que les mecs savent manier leurs instruments. Et chose assez incroyable, je suis resté scotché devant le groupe. Malgré des morceaux très techniques et un peu jazzy sur les bords, et surtout le manque de chant, les néerlandais ont réussi à capter le public. Pourtant, ils avaient peur d'être le groupe le plus calme sur l'affiche (rassurez-vous, il y a ANATHEMA à suivre). Les musiciens parlent un peu entre les morceaux, le temps de plaisanter ou de présenter les titres. Si je ne pousserais pas l'écoute sur CD, comme KVELERTAK, dans un autre style, j'ai passé 35 minutes vraiment agréables et surprenantes.



Troisième fois que je vois SKYFORGER cette année, et c'est la fois de trop. Si le groupe a toujours autant d'énergie à revendre, que leur metal folk est taillé pour la scène et le headbang, et que malgré la présence d'instruments traditionnels ils mettent à l'amende n'importe quel groupe de metal plus traditionnel, j'avoue qu'en plein jour, avec 2 jours de festival dans les pattes, j'ai du mal à bouger un sourcil pour les Lettons. Pourtant, leur régularité est exemplaire, et leur concert est toujours aussi plaisant à voir. Mais ça manquait de surprise, et je manquais de motivation. Dommage, mais dans 2 ans, ils repasseront bien quelque part, et ce jour-là, je serais de nouveau content de les revoir.

J'ai toujours eu un a priori sur FORBIDDEN, sans en savoir vraiment la raison. Mais maintenant je sais. Si le thrash du groupe envoie le steak, que les musiciens ont une bonne présence, je trouve qu'il manque quelque chose. Et j'avoue avoir du mal à accrocher au chant, un peu trop mélodique à mon goût. Le chanteur, d'ailleurs, a du mal à se déplacer, et manque de charisme. Malgré cet écueil, le groupe se donne à fond et une belle ambiance envahit le pit. Si je me suis un peu ennuyé, les fans ont en tout cas apprécié.

J'ai regardé de loin les Espagnols peinturlurés de HAEMORRHAGE, qui jouaient presque à domicile, devant un public déchaîné. Pas trop mon truc, donc j'ai laissé aux amateurs. Et concernant GENITORTURERS, c'est plutôt la curiosité qui m'a poussé à aller voir. Devant un parterre peu rempli, Madame David Vincent est survoltée. En petite culotte de cuir sur bas-résilles et décolleté plongeant, sans oublier la casquette d'officier, elle domine d'une main de fer la scène. Je cherche son mari, et trouve qu'il a vachement maigri et rapetissé. Mais on me glisse que non, il n'est pas sur scène. Bon tant pis. Sinon, GENITORTURERS, c'est de l'indus metal pas désagréable, bien rentre dedans, avec des musiciens qui en font des tonnes. Ils ne sont pas sans rappeler les musiciens de MARYLIN MANSON. C'est efficace en tout cas.



Après une pause camping, je reviens sur le site pendant VADER. Et une marée humaine est en train d'assister au concert. C'est simple, on dirait qu'il y a plus de monde devant les polonais que devant MOTÖRHEAD le premier jour, incroyable. Si le death rouleau compresseur du groupe m'en touche une sans faire bouger l'autre, ils sont plutôt efficaces sur scène, et le public leur réserve un accueil digne des plus grands.

Après un concert insipide de TURISAS, je vais voir par curiosité CRYPTOPSY. J'avais déjà vu le groupe à Paris avec le précédent chanteur, Lord Worm, et je n'avais pas vraiment accroché. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai cru voir un tout autre groupe ce soir. Les canadiens auraient pu se la jouer MOTÖRHEAD en disant « Nous sommes CRYPTOPSY and we play Death Metal » que ça ne m'aurait pas choqué. Le quintet a livré ce jour au Brutal Assault 45 minutes de sauvagerie sans nom. Le chanteur, entre deux headbang, a grogné comme si sa vie en dépendait. Sans un mot entre les morceaux, excepté pour annoncer les titres, il n'a laissé aucun répit aux autres membres du groupe, qui ont suivi le rythme avec plaisir. Ultra brutal, le set des cousins l'était indubitablement. Mais également très technique. Une vrai bonne surprise, et un concert qui se classe dans le top 3 des concerts Death Metal du festival.



Difficile de passer après ça, et c'est d'ailleurs comme ça que va chuter AS I LAY DYING. Les Américains ont beau avoir une patate d'enfer, Tim Lambesis, le chanteur, a beau être une bête de scène (mais comment fait-il pour gueuler tout en headbanguant), il manque quelque chose pour que le groupe soit vraiment convainquant. Le chant clair approximatif fait d'une part son effet (négatif). Mais le chant passe-partout, pas original de Tim est également une des raisons de la chose. Résultat, un concert bof.

Je zappe exprès Anathema, pour me réserver pour SEPULTURA, sans vraiment savoir que je vais avoir droit au meilleur concert du festival. Oui oui, tout simplement. Les brésiliens sont en forme, et balancent d'entrée un Arise dévastateur, suivi d'un Refuse/Resist fédérateur. La bande à Andréas Kisser se démène comme jamais, avec un Derrick Green survolté. Même Paulo Jr bouge comme jamais. Quant au batteur, il a du être bûcheron dans une autre vie tant il martyrise ses fûts. Peu de parlote entre les titres, le groupe mise sur l'efficacité. Et si l'ambiance est électrique sur scène, dans la fosse, c'est la folie. Le public pète un câble devant les brésiliens, et c'est dans une ambiance de samba métallique que se déroule l'heure de jeu. Derrick utilise comme d'habitude son tambour pour certains morceaux, comme Ratamahatta. Le final sur Roots sera le plus impressionnant, Derrick demandant au public de gueuler plus fort que lui et son micro, ce qu'il fera sans trop de difficulté. Au final, tout le monde aura la banane. Le public qui aura headbangué sans relâche pendant tout le set et le groupe qui aura sué plus que de raison sur scène. Le concert du festival que je vous dis ! Par pitié, Max, ne revient pas dans Sepultura, le groupe a trouvé son line-up idéal, et ce SEPULTURA vaut 10 fois les performances asthmatiques de SOULFLY ou CAVALERA CONSPIRACY.



Difficile de passer après un tel concert, et c'est pourtant la mission que réussissent Tom G. Warrior et TRYPTIKON. Après une courte intro, les Suisses vont commencer leur concert avec un Procreation (of the Wicked). En tout, quatre titres joués, dont deux de Celtic Frost (Circle of the Tyrants étant le second). Pour la partie TRYPTIKON, Goetia et The Prolonging ont été joué. On se demande d'ailleurs si Tom Gabriel ne pourrait pas laisser de côté les titres de CELTIC FROST, tant les morceaux de son nouveau groupe sont pesants, prenants et imposants. Un bon concert néanmoins, avec un groupe qui semble se faire plaisir devant une audience par contre clairsemée. Mais les amateurs n'en ont cure, tout comme les suisses, qui restent concentrés et délivrent un set court, mais intense.



Je me positionne ensuite devant 1349. Déjà au Hellfest, le groupe m'avait un peu ennuyé, malgré une set-list de furieux et une prestation honorable. Mais là, il a du se passer quelque chose, car la prestation est insipide. Ravn a beau essayer d'impressionner le public, on a le sentiment que chaque musicien est dans son monde, et on assiste à tout sauf à une prestation cohérente. L'ennui guette méchamment, et la fatigue n'aidant pas, je m'éloigne de la scène, sans regret. On notera que ce n'est pas Frost à la batterie.



C'est donc du bar à cocktail que j'assiste à la prestation de KHOLD. Soyons franc, sur album, les Norvégiens ont toujours été un second couteau honorable. Mais sur scène, ce soir, le black metal du groupe a une saveur rock'n roll pas désagréable qui m'aide a bien patienter avant le dernier groupe du festival, AHAB. Ce n'est pas une mince affaire pour les Allemands de passer à une heure aussi tardive. Il est quand même 2h30 du matin quand le quatuor monte sur scène. Heureusement, leur doom funéraire maritime s'accommode parfaitement de l'heure tardive et de l'état de fatigue générale du festival. Les teutons joueront 3 morceaux pour 35 minutes de set (« il nous reste 10 minutes, donc on va vous jouer un dernier morceau »). Les titres étant assez variés, quoique que très lents, impossible de s'endormir, et tant mieux. Le groupe est visiblement ravi de jouer ici, le fait savoir, tout en entraînant les quelques courageux restant au fond des abysses infernaux. Le chant death est parfaitement maîtrisé, au contraire du chant clair, un peu plus approximatif. Le tempo est généralement lent, très lent, très très lent, malgré quelques accélérations bienvenues. De quoi aller se coucher le sourire aux lèvres.

Oui mais non, puisque DAGOBA est programmé juste après. En fait, si, je vais me coucher.



Après 3 jours...

C'est fatigué, mais heureux de mes trois jours que je rentre doucement en France. 3 jours de rigolade, de rencontres, de gros son dans ma gueule ! Que demander de mieux qu'un festival où aucun chevauchement ne vient donner mal à la tête, où le son est toujours bon, où le camping est à 5 minutes, où les chiottes sont nombreuses et nettoyées, où la pinte de bière est à moins de 1,5€, où la saucisse plus grosse que celle de Rocco Siffredi est à 2€... L'année prochaine, j'en serais, oh oui, j'en serais !



Photos d'ambiances

Hellcome to Brutal Assault


Les dizaines de tireuses à bière dans un des 3 bars à pression du festival


Who you gonna call ? Emobusters !


Les méfaits de la... fatigue.


Black Metal is ballon de baudruche !


La terrasse qui surplombe les scènes.


Vue de la terrasse.


Tatoo ist caravane !


Les méfaits... de la bouffe indienne.


Quelques stands de gastronomie locale.


Le bar à vin et son cellier.


Le cochon rôti à la broche, un régal.


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