- SONISPHERE - FRANCE par AJP - 3780 lectures




Notre périple débute à Nantes jeudi vers 0h00 où un bus nous emmène à Amneville, lieu où se déroule le Sonisphere Français. Nous arrivons le vendredi, vers 10h du matin, et, première constatation : la production n'a donné aucune information pour garer les bus et déposer les festivaliers ce qui perturbe quelque peu l'organisation. Il s'agit ensuite pour nous de tenter de trouver l'entrée du fest. De nombreuses pelleteuses sont encore en action ici ou là, pour creuser ce qui ressemble à des parkings pour les voitures. Plutôt roots, voire franchement à l'arrache.

A première vue le site semble relativement petit pour accueillir les 40 000 personnes prévues pour le samedi. Il est découpé en 3 parties (village et camping, espace restauration, et les 2 scènes) et le sol est jonché de gros cailloux et de graviers. Les scènes sont, elles, par contre, de très bonne facture et toutes les deux munies d'écrans géants.

C'est Rise to Remain qui ouvre le bal devant quelques milliers de personnes, les Anglais semblent ravis de participer et de donner de l'ampleur à leur toute jeune carrière. Ils vont distiller leur metalcore pendant 30 min et réussir à conquérir une partie de l'audience. Un groupe néanmoins plus adapté aux petites salles.

C'est ensuite au premier groupe français du week-end de se produire : Bukowski. Ils vont inaugurer la scène Apollo (la plus grande) et de fort belle manière. Les Français vont tout casser pendant les 40 minutes de leur set. Puisant dans leurs 2 albums, le set sera ultra efficace jouissant en plus d'un très bon son. La foule déjà bien massive à cette heure leur rendra un bel hommage, un groupe qui continue de confirmer tout le bien que l'on pense de lui.



Nous nous dirigeons vers la scène Saturn (la plus petite) pour Symfonia, le nouveau groupe d'André Matos (Ex Angra) et Timo Tolkki (Ex Stratovarius). Un énième groupe de heavy qui a beau réunir deux anciennes pointures du milieu, il a encore tout à prouver. Et ce n'est malheureusement pas sur ce concert qu'ils vont y arriver ; le groupe n'emballera jamais vraiment la foule, André Matos est peu en voix, et le reste du groupe a franchement du mal à convaincre. Clavier et guitares trop brouillons, bref, copie à revoir pour un groupe qui a sûrement plus de potentiel.

Direction la scène Apollo pour le concert de Bring Me The Horizon. Pantalons moulants et grandes mèches, le groupe semble taillé pour plaire à la jeune génération. Ils livreront une prestation professionnelle qui montre clairement une certaine aisance sur scène, le chanteur de s'économise pas, tout comme le reste du groupe. Le "fail" du week-end reviendra quand même au bassiste qui, après s'être perché sur le toit de la régie pour jouer le dernier titre, lâcha sa basse à son roadie de bien trop haut, tant et si bien que celle-ci s'éclate sur le bitume.



La Suède nous envoie ensuite l'un de ses meilleurs combos : Evergrey. Et malgré le fait d'avoir raté leur avion, le groupe sera bien à l'heure pour le concert. Le chanteur Tom S. Englund arrivera sur scène en criant "Vive la France" afin de démarrer le show devant un public ravi. Le son sera d'abord assez brouillon pour terminer beaucoup plus équilibré. A la fin du concert le tube "Masterplan" sera repris en chœur par la foule, le groupe aura livré un bonne prestation sur une affiche pas forcement taillée pour eux.

Mastodon a la réputation d'être plus un groupe d'album que de live, réputation qui se vérifie malheureusement souvent pour eux en concert. Néanmoins et malgré un son assez moyen le groupe proposera une setlist efficace ("Mother Puncher", "Megalodon", "March of the fire ants"), laissant de côté les titres trop prog pour mieux coller à une ambiance de festival. Une bonne idée.

Retour ensuite à la France avec une grosse prestation de Gojira, attendu de pied ferme par une foule énorme. Le groupe ouvre sur "Ocean Planet" enchaîné avec "Backbone", le son est clair et puissant et l'ambiance est électrique. Le groupe prend du plaisir et cela se voit dans leur jeu de scène très énervé. Joe Duplantier demandera même à la foule, d'un air amusé, si celle-ci ne s'économise pas pour la tête d'affiche avant de lancer un "Flying Whales" dantesque . Pour clôturer leur set ils interpréteront "Oroborus", un titre rarement joué lors de leur derniers concerts.



Dream Theater étrenne son nouveau batteur, ce qui attire pas mal de curieux. Mais le groupe va livrer une prestation plutôt ennuyeuse. Un manque d'énergie et de nombreux problèmes techniques rendront le concert du groupe décevant. Nombreux sont les fans qui seront déçus par les Américains. Quelques surprises néanmoins dans la setlist avec la présence de "These walls" et "Caught in a web" ainsi que le final du concert sur un titre semble-t-il issu du nouvel album.

Avant-dernier groupe à se produire pour le vendredi, Airbourne va livrer une prestation semblable à tous ses concerts, ultra énergique (parfois trop). Le chanteur saute, court, grimpe sur le pylône des lumières, éclate des bières sur sa tête, bref, comme à chaque fois. Il semble surtout très fatigué vocalement et peinera clairement à assurer un show de qualité. Pour le reste, ça joue plutôt bien, le son est bon, et les hits "Runnin' wild" ou "Too Much, Too Young, Too Fast" feront mouche auprès du public. Mais pas grand-chose d'original à se mettre sous la dent.

Et c'est donc Slipknot qui clôturera cette première journée devant une foule nombreuse. Les Américains en costume livreront un show de bonne qualité avec leur attirail pyrotechnique et autres batteries qui tournent dans les airs. Il y aura bien sûr un hommage à Paul Gray, le moment où la foule entière s'assoit pour mieux sauter et tous les classiques du groupe : "People = Shit", "Spit It Out", "Eyeless" ou encore "SIC". A noter un son très correct et un Corey Taylor en forme. Le guitariste James Root aura, lui, de nombreux problèmes de son ce qui finira par l'énerver au point de jeter le retour dans le pit en signe de protestation. Cette journée s'achève de belle manière avec un concert visuellement intéressant et musicalement sympathique.



Un mot sur les activités proposées ; un petit village est situé à l'entrée du site proposant une scène avec des concerts dès le jeudi soir, un petit metal market et quelques bars. Le snowhall se situe à l'entrée du festival, ouvert de 9h00 à 22h00 il permet aux festivaliers de faire du ski ou du snowboard sur la plus grande piste couverte d'Europe. Plus de 200 personnes auront glissé sur la journée du vendredi.

La journée du samedi s'annonce bien plus chaude que la veille et pas seulement au niveau de la météo. Dès l'ouverture des barrières à 14h c'est la course folle des festivaliers pour atteindre le petite fosse située face à la scène (contenant environ 3500 personnes). On frôle l'accident, la sécu est vite débordée, il y aura même de nombreux blessés, écrasés, des côtes cassées et quelques barrières défoncées. Une fois le calme revenu les premiers concerts vont enfin pouvoir démarrer.



Et c'est Mass Hysteria qui débute la journée avec un concert de 30 minutes dans une très grosse ambiance. La foule est déjà énorme, le groupe est déchaîné et ira même jusqu'à descendre jouer dans la fosse, au milieu d'un cirle pit formé par le public, sur le titre "P4" (dingue !). Le chanteur Mouss parlera d'un Big 4 français pour Bukowski, Loudblast, Gojira et Mass Hysteria, il a sûrement raison. Après un final sur le titre "Furia" le groupe laissera une forte impression au public et aura donné un excellent show, conclu sur l'intro de "Creeping Death" en référence à qui vous savez.





Un revenant prend ensuite possession de la scene Apollo : Diamond Head. Le groupe, connu surtout pour avoir été repris par Metallica, ne va bien sûr pas se priver pour jouer ses classiques, popularisés par les Four Horsemen. "It's Electric" en guise de premier titre et "Am I Evil" en guise de final, ou encore "Helpless". Un très bon concert et un très bon accueil de la part du public. Le dernier passage en France datait quand même de 1983, il était temps.

Note : Sur cette journée le site commence vraiment à montrer ses limites. Plus l'heure avance, plus il est laborieux de se déplacer d'une scène à l'autre, et même d'un étage du site à un autre. Les mouvements de foule deviennent même parfois dangereux, notamment après le concert de Slayer.

Loudblast déboule avec un excellent concert, la bande à Buriez est de retour depuis un moment et ne boude pas son plaisir de jouer avec le Big 4. A noter la présence de "No tears to share" et "Cross the threshold" ou encore "Flesh" dans la setlist. Hervé Coquerel livrera comme souvent une excellente prestation derrière les fûts, tout comme Drakhian à la guitare d'ailleurs.

Premier groupe du Big 4 à jouer, Anthrax va débuter directement avec le titre "Caught in a mosh". Nous aurons ensuite droit à différents titres dont l'inévitable reprise de Trust, "Antisocial", qui fera chanter et frissonner le festival, un grand moment du week-end assurément. Il faudra souligner la prestation plutôt correcte cette fois de Joey Belladona au chant, même s'il demeure complétement à l'ouest avec ses "Merci Paris" à la fin des titres... Andréas Kisser remplace fidèlement Scott Ian et sera honoré avec quelques minutes de "Chaos AD", pour le plus grand bonheur des festivaliers.

Les Danois de Volbeat sont un groupe à voir absolument en concert. Leur metal teinté de country et de blues rock ainsi que leur chanteur ovni (une voix très particulière, un mix entre Elvis et James Hetfield, dit-on) ne laisse jamais indifférent. Et encore ce soir ils vont bluffer la foule avec un concert parfait, tant au niveau du son que de l'interprétation. Une belle claque.



C'est ensuite au tour de Slayer de faire ce qu'ils savent faire le mieux, du Slayer. Pas de bla bla inutile, juste du thrash, joué vite et fort. Pour les titres, "War ensemble", "Dittohead", "Black Magic", et tous les classiques du groupe viendront brutaliser le site. Tom Araya est en forme vocale et tout sourire face l'immense foule qui lui mange dans la main, une bien belle image.

Papa Roach, calé entre Slayer et Megadave, va apporter un air de Californie à cette journée ensoleillée. Malheureusement le groupe a 15 minutes de retard et devra écourter son set. Toutefois il a pu caser son titre "To be loved", un des plus attendus, célèbre pour avoir été le générique du show américain de catch Raw.

Le Big 4 revient et pas des moindre avec un gros concert de Megadeth. Une setlist originale "In my darkest Hour", "Sweating bullets" ou encore "Poison was the cure". Le son est énorme et Dave est lui aussi en forme. Bien sûr "A tout le monde" (repris en chœur par la foule) sera interprété tout comme le classique "Symphony of destruction". Le groupe jouera aussi un extrait du prochain album (qui ne suffira pas à nous donner une idée précise de l'ambiance qui s'en dégagera). Un très bon show en tout cas, avec un Chris Broderick toujours irréprochable à la guitare, on en redemande.



C'est ensuite au tour de Tarja de monter sur scène. Mais je ne vais pas vous jouer du violon, nous étions calés dans la mini fosse attendant patiemment la clôture des événements avec qui vous savez. Donc il me semble qu'il y avait un peu de monde quand même, mais difficile de vous en dire plus.

Et voilà on termine avec l'un des plus grands groupes de heavy du monde : Metallica. Pour cette tournée d'été le groupe a choisi de largement rafraîchir sa setlist. Originalités, changements dans les ordres, exit "Nothing else Matter", bref Metallica prouve encore qu'il sait se renouveler. D'entrée, l'enchaînement "Hit the Lights"/ "Master Of Puppets" donne le ton. Le groupe va tout casser et les 40 000 personnes sont là pour eux. Ensuite "Shortest Straw", superbe pépite de "...and justice for all", puis entre autres "Seek & Destroy", "Ride the Lightning", et un final chanté ébouriffant sur "The Memory Remains". Point d'orgue du concert : l'instrumental - et très rare - "The Call of Ktulu". Plus de 2h de concert intense dans une grosse ambiance, à noter leur écran géant en fond de scène qui permet à tout le monde même les plus éloignés de suivre l'action sans problème. Le Jam Big 4 sera amputé de Megadeth et Slayer partis sur la route, mais nous aurons droit à Anthrax et une partie Diamond Head pour un "Helpless" bien sympathique. Final dantesque avec "Damage Inc" et "Creeping Death", pas de doute les rois ce sont Metallica.





Pour conclure, ce festival aura été une réussite indéniable au niveau de l'affiche, tant sur la qualité des groupes et de leurs prestations que du son de manière générale. Néanmoins il semble difficile d'occulter de nombreux éléments qui viennent ternir ce joli constat. Le site est trop petit et peu fonctionnel pour plus de 30 000 personnes, voire limite dangereux (nombreux cailloux, descentes casse-gueule...). Il manque aussi de sorties plus larges, que ce soit pour les piétons ou pour les voitures. Le parking, d'ailleurs, en plus de ne pas comporter de lumières, verra le dernier soir des festivaliers dormir dans leur voiture après avoir tenté de longues heures, en vain, d'en sortir.


Rappelez-vous, les pelleteuses qui creusaient le parking au début du week-end... Eh bien au retour on n'a plus rien reconnu du coup. Et pas de panneaux.



Pour les piétons, aucune indication ni panneau pour rejoindre les différentes navettes et cars. Au sujet des navettes camping, il s'avère qu'elles furent trop peu nombreuses pour ramener les festivaliers durant le week-end vers le terrain qui se trouvait à 5km, obligeant nombre d'entre eux à faire le trajet à pied.

Bref ce festival nécessite encore de nombreuses améliorations pour le rendre incontournable. Il s'agira donc l'année prochaine de proposer une affiche aussi intéressante, tout en apprenant des erreurs commises cette année pour faire revenir les festivaliers sereinement. Au travail messieurs.




Crédits :

A Jeter Prom :
Facebook

Photos et dessins @ oror404
http://www.oror404.com/

Photos @ Gregory Tran :
http://www.pixophil.fr/


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