- SONISPHERE France : LE BIG 4 par WASTED - 2730 lectures
9 juillet 2011 - Sonisphere - Amnéville



2010, The Big 4 is back! Comment oublier ces annonces en grande pompe qui devaient faire, d'une poignée de concerts, des événements historiques. 2011, au diable l'histoire, le fameux Big 4 devient dorénavant le nouvel argument marketing pour faire déplacer les masses et générer une manne à en faire rougir les festivals metal les plus établis. Pathétique et dispensable pour certains, fantastique et immanquable pour d'autres, voilà que ce Big 4 décide de poser ses valises, déjà pleines de billets, sur notre sol dans le cadre d'un rassemblement encore inédit en France: le Sonisphère. Envoûté par le chant des sirènes du Thrash, me voilà embarqué dans un périple de presque 2000km, pour aller moi aussi m'incliner devant le dieu Big 4 et pouvoir dire: putain j'y étais!




Avant d'entrer dans le vif du sujet, petit avant-propos sur le contexte dans lequel s'est déroulée cette journée du 9 juillet 2011. En bon privilégié, me voilà à l'intérieur d'une enceinte vide quelques minutes avant l'ouverture des portes. Le premier constat fait peur, le site des concerts est minuscule et si l'annonce des 40000 festivaliers se révélait exacte, l'ambiance devant la grande scène risque d'être suffocante. Ca y est, le moment fatidique est enfin arrivé, les fauves sont lâchés! Pourquoi cette cohue ? Tout simplement pour espérer acquérir le fameux sésame donnant accès à la petite fosse devant la scène. Deux solutions étaient envisageables, la première consistait à remplir cette fosse et à en fermer l'accès une fois blindée puis de constamment réguler son volume au fur et à mesure des entrées/sorties des festivaliers. Mais non, cela aurait été trop simple et trop équitable, la règle du jour était premiers arrivés, premiers servis et surtout, on vous lâche tous en même temps! En gros, si vous obteniez votre ticket vous étiez assurés d'avoir accès à cette fosse tout au long de la journée sans avoir à vous soucier de rester devant afin d'être bien placé pour notre Big 4. C'est d'ailleurs ce que j'ai fait et après une petite balade qui m'a permis de me rendre compte que la caillasse au sol c'est vraiment pire que tout, je repris le chemin de la scène Appolo pour aller voir ANTHRAX lancer les hostilités.









Nous y voilà, le Big 4 entre en scène! Deuxième concert d'ANTHRAX pour moi avec Joey au chant après leur excellente prestation du Fury Fest 2005. La setlist fera la part belle aux classiques en omettant une nouvelle fois les hits de la période Bush. Si je trouvais cela légitime en 2005 pour cause de "Among The Living" revival, j'avoue que les "Safe Home", "Refuse to Be Denied" ou autre "What Doesn't Die", commencent sérieusement à me manquer et auraient bien plus de gueule que le mollasson "Only". Seulement voilà, le groupe n'a que 45 minutes de set, ce qui est pour moi scandaleux, et préfère donc tuer le public à grand coup de "Caught In Mosh", "Got The Time", "Indians" et bien évidemment "Antisocial". En prévision du futur "Worship Music", ANTHRAX offrit son single "Fight 'Em Till You Can't", bien plus efficace et énergique en live que la version studio en écoute sur la toile depuis le début du mois. La prestation en elle-même est très bonne, Frank Bello, dont c'était l'anniversaire, était absolument déchaîné, Rob un peu plus effacé, Charlie visiblement très heureux de pouvoir marteler ses fûts comme un damné et Joey s'en est également plutôt bien sorti malgré son charisme d'huître. Scott Ian ayant préféré pouponner plutôt que de participer à la fête, son remplaçant, le guitariste de SEPULTURA, Andreas Kisser, a quant à lui livré un très bon show et nous a même gratifié de l'intro et du premier couplet d'un certain "Refuse/Resist". Avec un gros son, du moins dans la première fosse, je peux vous assurer que cela a fait sensation et vu les réactions obtenues, le public n'aurait pas craché sur l'intégralité du morceau. Final habituel sur le traditionnel "I Am The Law" et son refrain fédérateur, concluant une bonne entrée en matière du Big 4.

Setlist ANTHRAX
Caught in a Mosh
Got the Time
Madhouse
Antisocial
Indians
Fight 'Em Till You Can't
Only
I Am The Law









Il paraît que SLAYER vend beaucoup moins que MEGADETH en France et que ce serait la raison de leur placement dans ce running order. Dans tous les cas, seulement 55 minutes de show, c'est déjà mieux qu'ANTHRAX mais pour moi indigne de ce que représente SLAYER. J'avoue que je ne savais pas trop à quoi m'attendre, un simple cachetonnage avec un set de tubes joués sans conviction suite à l'absence de Jeff ? Que nenni! SLAYER, en ce 9 juillet 2011, a peut-être livré sa meilleure prestation sur le sol français depuis le cultissime "Clash Of The Titans" du Zénith 1990. Je me doutais un peu de ce à quoi allait ressembler la setlist avec les classiques habituels, mais à aucun moment je ne m'attendais à les voir ressortir "Dittohead"! Ce titre en live c'est l'apocalypse, d'ailleurs malgré ma dévotion à SLAYER, je n'arrive toujours pas à chanter le morceau aussi rapidement que Tom qui a été impérial de bout en bout. S'il ne peut plus headbanguer à cause de ses problèmes de dos, ce cher Tom se contente aujourd'hui de jouer avec la foule sans même lui dire un mot, et c'est aussi ça qui fait la force du show. L'un de ses rares speech avant "Mandatory Suicide" où il remarque le phallus gonflable dans le fond du public était absolument énorme. A noter que Kerry daignera même nous lâcher un petit sourire et on ne doit pas être nombreux à avoir vu Kerry King sourire en concert. Dave Lombardo était sur une autre planète, rajoutant des roulements de toms et de grosses caisses dans tous les sens, ce type est un dieu. Gary, quant à lui, a fait le boulot, rien à dire, très pro, très carré. Une fois n'est pas coutume, je dois tirer mon chapeau au public de la première fosse. Sans même avoir besoin de les supplier (cf. MASS HYSTERIA), je vis tout ce petit beau monde s'écarter de lui-même pour former un wall of death durant l'intro de "Raining Blood" et enchaîner avec un circle pit pendant "Black Magic". J'avoue que le wall s'est avéré bien calamiteux avec des fans trop timorés mais vécu de l'intérieur c'était on peut plus sympa et cela a plus que contribué à la qualité du show. Que dire de plus si ce n'est que de "Disciple" à "Angel Of Death", SLAYER a tout simplement été monstrueux!

Setlist SLAYER*
Disciple
War Ensemble
Hate Worldwide
Dittohead
Dead Skin Mask
Snuff
Mandatory Suicide
Chemical Warfare
South of Heaven
Raining Blood
Black Magic
Angel of Death


*Contrairement à ce que vous avez pu lire partout, les gens se contentant de copier/coller bêtement les setlists qu'ils n'ont pas rédigé eux mêmes, SLAYER n'a pas joué "Postmortem".









20H50, Megadave et sa bande investissent la mainstage au son de "Trust". Très bonne entrée en matière avec cette montée en puissance façon "Enter Sandman" qui semble ravir le public. Les classiques s'enchaînent pendant une heure avec tout de même deux petites surprises, "Poison Was the Cure" tout d'abord, plaisant pour les fans de "Rust In Peace" mais tout de même moins entraînant qu'un "Tornado Of Souls", le seul grand hit absent de la soirée. Vint ensuite "Public Enemi N°1", le premier extrait du treizième album du groupe à paraître à la rentrée. Pas de révolution en vue, cela reste le MEGADETH que l'on connaît depuis sa reformation: bonne rythmique, refrain catchy et surtout soli diablement incisifs grâce à un Chris Broderick toujours aussi prodigieux. Grosse impression laissée par ce dernier d'ailleurs, je crois que l'on peut dire que MEGADETH a enfin trouvé un remplaçant digne de ce nom à Marty F. Dommage en revanche que Dave soit toujours aussi froid, voire distant et c'est ce qui pour moi pénalisera lourdement ce show de MEGADETH. Je le trouve en effet de moins en moins convainquant et ce n'est pas son chant, parfois limite ce soir-là, qui va l'aider à renforcer sa présence scénique. Même si j'ai moi aussi donné de la voix sur "A Tout Le Monde", "Peace Sells" ou "Holy Wars…", je déplore le fait de n'avoir eu le droit qu'à un simple best of live et une non de prise de risque qui aurait pu se concrétiser par un "Skull Beneath the Skin" ou, soyons fous, un "Rattlehead" avec Kerry King, voire un "Mechanix" avec James et Lars! Je sais que je suis un peu vieux pour croire au Père Noël mais si ce fameux Big 4 avait bien voulu jouer le jeu jusqu'au bout…

Setlist MEGADETH
Trust
In My Darkest Hour
Wake Up Dead
Hangar 18
Poison Was the Cure
Sweating Bullets
Public Enemy No. 1
Head Crusher
A Tout Le Monde
Symphony of Destruction
Peace Sells
Holy Wars... The Punishment Due








Il est plus de 23H lorsque le célèbre "Ecstasy Of Gold" se met à retentir sur le Sonisphère. Bien évidemment il est repris en chœur par tout un public qui n'attend qu'une chose: METALLICA! Comme à son habitude, c'est Lars qui surgira le premier déclenchant une bronca de tous les diables et ce avant même qu'il ne commence à jouer l'intro de "Hit The Lights". Je ne vais pas mentir, je savais très bien ce que le groupe allait jouer, mais tout de même: "Hit The Lights"! Ce même titre qui ouvrait le tout premier concert donné par METALLICA le 14 mars 1982. Comment ne pas y voir un clin d'œil aux trente ans du groupe dont Jaymz nous rappellera plus tard qu'ils seront célébrés au mois de décembre. Pas le temps de se remettre de ses émotions, voilà "Master Of Puppets", le seul, l'unique, le chef-d'œuvre issu de l'album du même nom qui a plus que contribué à faire rentrer METALLICA dans la légende. Grosse ambiance dans la fosse, grosse ambiance pendant le break avec un parterre de fans émerveillés reprenant à l'unisson le solo de Papa Het. Un des nombreux moments de pure magie que les Horsemen nous feront vivre tout au long de leur set grâce à des classiques inusables, mais aussi à des raretés comme le puissant "The Shortest Straw" ou l'émouvant "The Call of Ktulu". Avec du recul et quand je vois que le groupe est depuis revenu à sa structure de setlist classique, je suis forcé de constater que nous avons ce soir-là été plus que gâtés quant à ce qui nous a été proposé. Qui aurait pu imaginer que l'indéboulonnable "Nothing Else Matters" passerait à la trappe ? Et pourtant, en lieu et place de sa sempiternelle ballade précédant traditionnellement l'entrée du marchant de sable, METALLICA nous a offert un somptueux "Fade To Black" revenu en état de grâce depuis qu'il est partiellement joué en acoustique. Certes, les gimmicks sont toujours les mêmes, les pyros toujours aux mêmes endroits, mais l'efficacité de METALLICA sur scène est telle qu'on se prend systématiquement au jeu.
Big 4 oblige, la coutume en vigueur sur cette tournée voulait qu'un morceau soit joué avec les membres d'ANTHRAX, SLAYER et MEGADETH. Ayant préalablement regardé l'emploi du temps de SLAYER, je savais que ces derniers seraient absents car déjà en route pour une date en Hollande le lendemain. A défaut du gros quatre, je m'attendais à voir le petit trois, mais à la (mauvaise) surprise générale, MEGADETH nous fit également faux bond pour les mêmes raisons. Dès lors, difficile de se contenter du mini deux quand on a en tête l'image des quatre groupes sur scène quelques jours auparavant. Brian Tatler, le guitariste de DIAMOND HEAD, nous servit cependant de maigre lot de consolation pour la reprise de son "Helpless".
Avant de conclure et au risque de me faire des amis, j'aimerais évoquer un point qui me chagrine de plus en plus chez METALLICA à savoir son batteur: Lars Ulrich. Je sais qu'il se fait vieux, je sais qu'il ne s'intéresse plus du tout à son instrument, mais la façon dont il massacre certains morceaux est juste inexcusable. La tentative de double grosse caisse farfelue après le premier refrain de "Blackened", "Creeping Death" toujours introduit par deux misérables coups de caisse claire à la place du roulement de Toms, le break de "One", etc. je veux bien être indulgent, mais à force cela devient honteusement risible. Cela n'a pas eu l'air de déranger beaucoup de monde, tant mieux, mais les prestations de METALLICA seraient encore plus solides avec un Lars utilisant correctement ses deux pieds! D'autant plus que Kirk a été étonnement bon, voire excellent et à ce rythme la boulangerie Hammet devrait prochainement faire faillite.
Malgré ce bémol, je pense que l'on a eu un très bon concert de METALLICA, de par sa setlist singulière, mais aussi grâce à la bonne humeur, toujours aussi communicative, de ses membres.

Setlist METALLICA
Hit the Lights
Master of Puppets
The Shortest Straw
Seek & Destroy
Welcome Home (Sanitarium)
Ride the Lightning
The Memory Remains
All Nightmare Long
Sad But True
The Call of Ktulu
One
For Whom the Bell Tolls
Blackened
Fade to Black
Enter Sandman
Helpless (w/ DIAMOND HEAD & ANTHRAX)
Damage, Inc.
Creeping Death




Je vous épargnerai le parcours du combattant que nous avons tous dû effectuer pour sortir du site, organisation pitoyable encore une fois, mais malgré tout ce que l'on a pu dire ou écrire sur les ratés de ce Sonisphère, cela n'a en rien entacher les prestations données ce soir là par nos quatre cadors et aujourd'hui encore quand je repense à ce que j'ai vu, je ne peux que dire: Le Big 4, putain j'y étais!


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