3 juillet 2011 - Parc des Expositions, le Grand Hall de Tours (37)

ZZ Top aime la France. C'est pourquoi en ce début du mois de juillet, le célèbre trio texan décide de nous rendre visite à une dizaine de reprises dans un peu tout le pays. Et ils viennent même à Tours, ville qui malheureusement n'est pas réputée aussi dynamique, en terme de concerts de moyennes et grandes envergures, en comparaison avec des villes comme Nantes ou Orléans. Mais là autant en profiter, surtout que la première partie n'est pas des moindres puisqu'il s'agit de Thin Lizzy. Un groupe qui totalise une carrière aussi longue que celle des barbus (à la différence qu'il ne reste plus grand-monde du line-up de la grande époque...), donc autant dire qu'on a pas affaire à des débutants ou des premières parties quelconques.

Seul couac de la soirée, après que l'on ait passé la fouille, ce fut de comprendre rapidement que Thin Lizzy jouait déjà, alors qu'il était 18h40 et que le billet affichait comme horaire 19H00. Pas glop sur le coup. Mais apparemment le plus gros de la foule était déjà arrivé, et nous serons d'après la presse locale pas loin de 7000 personnes en ce dimanche soir. Plutôt pas mal. C'est donc au son d'un «Waiting for An Alibi» que nous entrons dans ce Grand Hall, qui comporte un gradin principal en fond et deux plus petits sur les côtés toujours situés dans le fond de la salle. Le reste du public lui se situe en fosse, dans laquelle nous arrivons plutôt bien à nous placer pour profiter des 55 minutes de Thin Lizzy. Si le jeu de lumières est un peu bordélique, le son, lui en est totalement à l'opposé ! On ne m'avait pas vendu les qualités sonores de ce «bâtiment», qui n'est pas réellement une salle de concerts, mais plus un lieu d'expositions, foires... et pourtant ce soir-là le son était excellemment bon. Et peut-être même mieux sur la première partie que pour la tête d'affiche. Un son au top, une set-list de grande classe, franchement Thin Lizzy ce soir, ce fut encore meilleur qu'au Hellfest, bien que, si le public répondait aux appels de Ricky Warwick pour chanter ou taper dans les mains, il restait assez calme et spectateur, et au changement de plateau, j'ai entendu pas mal de gens autour de moi dire ne pas connaître ce groupe (pourtant ce ne sont pas les premiers venus), mais qu'ils avaient apprécié. Au moins, ils ne sont pas venus pour rien (les Thin Lizzy) ! Pour rentrer en détail dans la set-list, le groupe n'a pas joué «Don't Believe a Word», mais à la place «Sha La La» avec un solo de batterie assez court et même pas chiant. Avec un son parfait, quels régals ont été les échanges de soli et d'harmonies entre Scott Gorham et Richard Fortus, notamment sur le final «Black Rose». Avec Thin Lizzy vous êtes assuré de passer un bon moment, l'héritage laissé par Phil Lynnot, applaudi au même titre que Gary Moore, étant tellement riche (ce mélange hard rock, blues, folk...) qu'on ne se lasse pas d'entendre les «Whisky in the Jar», «The Boys are Back in Town» ou «Cowboy Song». Une première partie de luxe, qui je l'espère fera une tournée française en tête d'affiche d'ici peu.

Set-list Thin Lizzy:

Are You Ready ?
Waiting for an Alibi
Jailbreak
Whisky in the Jar
Emerald
Sha La La
Cowboy Song
The Boys are Back in Town
Rosalie
Black Rose

Il est à peine 20 heures, et après moins de 25 minutes d'intermède, ZZ Top monte sur scène après une très courte intro. L'ambiance monte rapidement d'un cran, et c'est au son d'un «Got Me Under Pressure» que démarre ce concert d'1H30. Billy Gibbons (guitare/chant) et Dusty Hill (basse/chant) jouent de leur charme naturel de Texans barbouzes, et il faut dire que les compères à plus de 60 balais forcent le respect avec leurs mimiques millimétrées et le côté force tranquille qu'ils dégagent. Je n'oublie pas non plus Frank Beard, qui derrière un joli kit de batterie fait le boulot avec application et concentration. Les gars ont de l'humour, notamment lorsque Billy retourne sa guitare pour nous exhiber fièrement un sticker géant avec inscrit «bière», ou lorsque celui-ci jaloux du chapeau de son compère bassiste demande à avoir le même. Deux jolies créatures lui en apportent un, réclamant en échange la bise pour chacune, ce qui ne manque pas d'embarrasser notre barbu... le truc qui est marrant dans tout ça, c'est qu'il porte et son chapeau, et un bonnet en laine en dessous (il faisait pas 40, mais on est en été quand même !) On a bien évidemment aussi eu le droit aux incontournables guitares mout mout (ça en fait des poils tout ça !) sur «Legs», apportant encore un peu plus de fun à la prestation.

Le trio est soutenu par un écran géant, projetant les clips des classiques du groupe, des montages psychédéliques un peu en décalé par rapport aux thèmes de certains morceaux, ou montrant des plans en direct du concert. Les lumières s'adaptaient aussi suivant les couleurs projetées par l'écran pour plonger la scène dans un rouge infernal ou un bleu océanique, soutenues par quelques projection de fumées en fond de toile. Le groupe a joué pas loin de vingt morceaux, alternant les tempos bluesy et plus rock'n'roll, avec quelques reprises (Jimi Hendrix, B.B. King) porté par un son presque irréprochable, pas trop fort, avec juste parfois un peu trop de basse. L'heure et demie est passée relativement vite, sans temps morts, le groupe et particulièrement Billy Gibbons s'adonnant de temps en temps à des sortes d'improvisations, et mini soli relativement courts entre deux morceaux. La fin du concert nous achèvera, le groupe gardant le plus célèbre de sa discographie pour la fin, et balançant à la suite, 5 de ses plus gros tubes: «Gimme All Your Lovin'», «Sharp Dressed Man», «Legs», courte pause, avant un final sur «La Grange» et «Tush».

Contrairement à Thin Lizzy, le groupe ne fait pas participer le public et ne communique que très très peu avec lui. En soi, ce n'est pas gênant, mais je pensais qu'il afficherait un peu plus ses remerciements envers un pays qui doit faire partie de ses plus grands supporters à travers l'Europe...
C'est donc à 21H30 que s'est terminé le concert (pour ceux qui ont dû se lever tôt le lundi, c'était l'idéal), et je suis bien content d'avoir pu voir deux légendes du hard rock au sens large pour un prix abordable dans des conditions presque parfaites ! Keep on rockin' !

Set-list ZZ Top (pas tout à fait sûr de l'ordre): Got Me Under Pressure, Waitin' for the Bus, Jesus Just Left Chicago, Pin Cushion, I'm Bad I'm Nationwide, Future Blues (Willie Brown cover), Rock me Baby (B.B. King cover), My Head's in Mississipi (extrait)/ I Need you Tonight, Hey Joe (Jimi Hendrix Cover), Cheap Sunglasses, Brown Sugar, Party on the Patio, Just Got Paid, Gimme All Your Lovin', Sharp Dressed Man, Legs – Rappel: La Grange, Tush.