- xHELLFEST 2011x par SEB ON FIRE. - 3600 lectures
Hellfest - 17-18-19/06/2001 - Clisson.

Raconte leur ce qui s'passe ici, car ils croient que c'est de la gaminerie!





Raconte-leur ce qui s'passe ici, car ils croient que c'est de la gaminerie!



Jour Un : Possédé par la guitare électrique comme Jimi Hendrix, vous n'avez même pas besoin de jouer ma chanson à l'envers pour entendre les messages sataniques. (Satan Day !)

Debout à 5h. Dans le métro à 5h30 avec « Covenant » dans les oreilles. Dans le train Paris-Nantes à Montparnasse à 6h30 avec du Krallice dans les esgourdes. Endormi à 6h32 dans ce même train Paris-Nantes. Réveillé, la bave au menton, à 8h44 en gare de Nantes. Arrivé, avec du Terror dans les cages à miel, sur le site à 9h30. Pass récupéré à 10h12, passage devant KLONE à 10h30. La route est droite mais la panthère est droite, t'entends jeune fauve. Six heures après mon départ j'ai droit à un bon set des Poitevins, comme d'habitude ai-je envie de dire, pour ouvrir trois jours d'hostilités sidérurgiques en tout genre. A peine le temps de toper quelques potes et collègues VSeurs, de serrer des mains et de checker des poings que la pluie déboule pour accueillir SUICIDE SILENCE. Un groupe que j'aime beaucoup sur album, « No Time To Bleed » passe toujours souvent et très bien chez moi, mais qui, sur scène, ne m'a jamais convaincu. Ben ce sera pareil aujourd'hui. Un set et un tracklisting sans surprises plus tard je ne suis toujours pas convaincu scéniquement. Le son est gros et les breakdowns lourds, mais ça reste trop statique. Mitch « Batman » Lurker se démène et assure vocalement, derrière ça fait le boulot mais de façon un peu trop administrative. Finalement ça manque de violence et de folie. Un concert correct mais peu marquant en somme. Les English de ARCHITECTS seront plus convaincants même si j'ai pas mal scotché sur le magnifique chandail du gratteux. Les Anglais auront tout bon et ont, sur moi, l'effet inverse de leurs collègues ricains : sur album ça me transcende pas mais en live ça claque comme il faut. Bon son, bonnes compos, belle énergie, les rouquins donneront un bon concert, plein de vie et pêche. Le contraire de S.S finalement. Puis c'est aussi pendant ARCHITECTS, que, deux heures à peine après mon arrivée sur site, je vois la première victime de l'alcool s'effondrer devant moi, une jeune donzelle apparemment totalement faite, relevée par deux de ses potes tout aussi fin saouls… Bref, déjà treize heures, l'heure de retrouver les collègues de la rédac histoire de découvrir la trogne qui se cache derrière les avatars et de taper la discute de vive voix, c'est toujours plus fun que via un forum.



Les présentations étant faites avec Ju, Skay et Crown_Me, que je connais déjà, il est temps de filer sous la Terrorizer pour mater un peu de KRUGER à la cool et au sec sous la tente. Les Suisses sont très souvent convaincants sur scène, là où leur son lourd prend toute sa mesure. Une fois de plus ils toucheront au but avec un chanteur volubile pour la dernière date de la tournée du groupe. L'ambiance est présente grâce à pas mal de fumigènes et un vocaliste, aux belles bacchantes, qui se baladera dans le public pour brailler dans son micro de crooner. Une prestation de bonne facture, classique de la part du groupe, mais pas révolutionnaire. On sent un groupe rôdé qui sait ce qu'il doit faire quand il doit le faire. Les fans seront ravis c'est le principal. Je me balade ensuite à l'Extreme Corner, à l'abri de la flotte, dépenser en skeuds et t-shirts les quelques euros que je n'ai pas. Je repars content mais déjà fauché alors qu'on n'est encore qu'aux premières heures du fest… Je rentre vite fait ranger tout mon barda et, de retour sur le site, je suis hésitation. Finalement je me dirige vers la Terrorizer, mon petit pied à terre en Pays de Loire, pour y voir CHURCH OF MISERY, groupe que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam mais qui m'aura embarqué dès leurs premiers accords sabbathiens. Les Japonais tapent dans un doom metal très influencé par le légendaire groupe de Birmingham, du coup, en fan occasionnel de la période Ozzy, ça me parle un peu et je reste jusqu'à la fin d'un set emmené par un chanteur possédé dégageant un putain de charisme et assurant le show presque à lui seul. Belle découverte donc, faudra que je me penche sur leur discographie en rentrant. Je me dirige vite vers le coin presse pour préparer, en compagnie de Ju, l'interview de Betraying The Martyrs. La pluie redouble alors que je traverse tout le site et j'entends vaguement Alter Bridge jouer le thème du catcheur Edge. Trop cool, je reste pour brailler sur le refrain « On this day… I see clearly… everything has come to life!''. Je ne m'attarde pas car deux gars des Betraying nous attendent et ce n'est pas poli-poli de faire attendre les gens. L'interview se passe bien, sans langue de bois de part et d'autre et on peut aborder tous les thèmes sans aucun problème. Des mecs qui gagnent à être connus en fin de compte.
Je me barre vite fait pour aller assister au set de MAXIMUM THE HORMONE qu'en grand fanatique du groupe j'attends de pied ferme. Mon attente sera grandement comblée tant les Japonais mettront le feu à la plaine du Val de Moine autant qu'ils mettront pas mal de monde à genoux avec leur son hyper énergique et grave fédérateur. Perso j'ai eu tous les titres que je voulais « Zetsubou Billy », « Koi No Mega Lover », « What's up People » et surtout mon p'tit préféré du groupe « Tsume Tsume Tsume » et son refrain enflammé que je reprend à tue tête « Tsume tsume tsume Ude ni onna kiss Obutsu korogashite notaru ga ii » (spotted: geek inside). Un des meilleurs concerts de la journée et de tout le festival. Le groupe met tout le monde dans sa poche en tentant tant bien que mal (plus mal que bien, ce qui les rend encore plus sympa) de baragouiner quelques mots/phrases en français. Un gratteux fou en sandales de plage, un bassiste très « Flea » dans l'attitude, un brailleur avec un sacré coffre et une batteuse/chanteuse efficace et voilà, en quarante minutes le groupe a gagné plus de fans en France qu'en plus dix ans de carrière. Ça va peut-être inciter les gens à se tourner vers la musique japonaise et les organisateurs à faire venir d'autres groupes nippons de qualité parce que ce n'est pas ce qui manque là-bas. MAXIMUM THE HORMONE m'a filé la banane pour la journée. Je file un peu avant la fin malheureusement pour interviewer Mark, un des guitaristes de SUICIDE SILENCE passablement éméché d'ailleurs. Juste ce qu'il faut pour une bonne interview même si j'ai un peu de mal à comprendre tout ce qu'il baragouine et que chacune de ses phrase se termine par "Man" ou "Dude", la retranscription s'annonce funky mais pour le moment, c'est un bon début de festoche. Les choses se passent à fond t'entends!



Je trainasse un peu à l'espace presse histoire de boire des coups avec des gens dont on ne connaît que la page facebook, l'adresse mail et/ou le numéro de portable. C'est plutôt sympa de se voir et de taper la discute tranquillement. J'en profite aussi pour claquer quelques bécots, serrer des pognes et lécher des culs (Ah c'est toi qui bosse pour le label Machin, j'aime bien ce que tu sors faudra que tu m'envoies des promos à l'occasion) au who's who du metal français. Puis, je me retrouve tout seul comme un blaireau, tous mes interlocuteurs potentiels s'étant rués vers le bar pour pécho du Jagermeister à l'œil. Du coup, je décanille en loucedé pour assister au set de Wattie et ses potes de THE EXPLOITED que je trouve plus à l'aise dans une salle d'envergure moyenne que dans ce genre d'événement en plein air. Le set est correct mais pas inoubliable, le groupe enchaînant les tubes, n'oubliant pas le légendaire « Beat The Bastards », mais sur cette grande scène la hargne s'évapore quelque peu. Je les aurais mieux vu le samedi sous la Terrorizer par exemple mais bon, c'est jamais facile de caser tout le monde. Bref, j'headbangue poliment au milieu des quelques crétus ayant fait le déplacement mais l'envie n'y est pas vraiment. Une petite heure à tuer avant MESHUGGAH, je vais tâter si la bouffe est meilleure que l'année dernière. Je prends des nouilles saveurs légumes qui ont le goût d'huile. Mais bon j'aime bien l'huile alors ça va. Par contre, quitte à passer pour un rapiat, c'est vraiment trop cher pour ce que c'est, on touche plus au racket qu'à la vente de bouffe… mais bon ça à toujours l'air de meilleure composition que ce que mange mon voisin de tablée, une espèce de tas de graisse dans lequel baigne ce qui semble être une saucisse ou un boudin je ne sais pas trop. J'irai digérer mon huile devant MESHUGGAH. Les mecs sont toujours autant des brutes techniques et scéniques même si le son arrive par rafales dû à un vent capricieux. C'est assez gênant mais pas suffisamment pour me gâcher le show efficace et rouleau-compresseur des Suédois qui, une fois de plus, m'ont convaincu ce soir.



Je rentre passer un futal de jogging et un sweat pour attaquer la soirée. Je me mets bien sur le dancefloor 2 pour accueillir MORBID ANGEL. J'espère bouger mes fesses et faire fondre la graisse ingurgitée plus tôt sur « Too Extreme ! » ou « Radikult » mais il n'en sera rien, le groupe se contentant des polis « Nevermore », « Existo Vulgore » et « I'm Morbid » comme extraits du petit dernier. Le reste sera composé des titres classique de MORBID ANGEL. Je trouve que le son est bon, le concert est bon mais pas exceptionnel, j'ai pas retrouvé le côté char d'assaut de leur prestation en 2008. Attention c'était sympa, mais un peu trop tourné vers l'entertainement. Je sais pas vous mais moi je veux pas être diverti quand je vais voir MORBID ANGEL, j'veux être transporté dans un univers occulte et ivôl. Au niveau des bémols, un Trey en petite forme, il traînait une vielle crève d'après ce que j'ai entendu, assurant le minimum syndical et un David Vincent en mode rock star. D'ailleurs James Hetfield et Gene Simmons ont appelé, ils veulent récupérer leurs mimiques piquées par le père Vincent. Tim Yeung assure bien de son côté, même si j'ai trouvé le son de batterie un peu trop « moderne », par contre Destructhor a un charisme de moule d'eau douce. Après, la qualité des morceaux et des musiciens suffisent largement et font de M.A le plus grand groupe de death metal de l'histoire et l'arme M16 du death metal même si, pour cette fois, ça aurait pu être mieux. J'ai malgré tout bien ramassé ma mâchoire sur le final « Where The Slime Live » et « God Of Emptiness ». Un concert qui est bien mais pas top.



Vient ensuite un de mes deux grands dilemmes du week-end : POSSESSED ou THE MELVINS… Finalement j'opte pour POSSESSED car c'est peut-être la seule fois où j'aurai l'occasion de les voir. Direction la Rock Hard Tent, que je n'aime pas, pour une dose de Cotorep Metal. Là, pour la venue de Jeff Bercerra ce sera correct niveau son, avec un côté old school qui sied bien au thrash death du groupe qui égrènera une bonne partie de « The Seventh Curch » intro issue de l'Exorciste comprise. J'avoue que, même quand on est au courant, ça fait bizarre de voir Jeff en fauteuil roulant, mais bordel le père assure toujours très bien et déborde de charisme. Bon concert donc pour ma part, j'ai découvert le groupe assez récemment mais j'ai adoré entendre les titres sur scène, du coup je ne regrette qu'à moitié d'avoir loupé les Melvins.

Dernier concert de la soirée avec MAYHEM qui a prévu un show spécial qui s'annonce 100% Satan ! Enfin ça va devenir vrai dans cette pièce pour quelques instants! Il faut des plombes pour installer tout le bordel sur scène. L'attente valait la chandelle car la scène a de la gueule tout en conservant ce côté un peu cheap en même temps, comme lors des films à grand spectacle des années 50. Je commence à m'impatienter mais finalement le groupe déboule sur scène vêtu de jeans/t-shirt… mouais, ça valait bien la peine de se faire chier avec un tel décor pour débouler comme ça. Attila arrive un poil plus tard en tenue de prêtre diabolique, croix renversée en os, crânes et poignard de circonstance. Chouettos, ça va enfin être bien evil… et ben putain ce sera plutôt un grand moment de LOL…Attila qui joue avec son crâne en plastoc puis avec son poignard, puis avec son crâne… ah y'a bien une petite flammèche de temps à autre histoire de… puis le son est dégueulasse, impossible de discerner quoi que ce soit hormis la basse et la batterie. Après vingt minutes de set, je me laisse dix minutes, peut-être qu'il va se passer quelque chose. Ben en fait non, il ne se passe rien et comme je commence à m'endormir, j'arrête les frais et rentre me reposer sous ma tente. Grosse, grosse déception que ce « Liberation by Evil » totalement foiré et foireux. Hop dodo avec un peu de hip hop dans les oreilles pour décompresser après cette déferlante Metal.



Jour Deux : C'est comme lorsque Tony Montana... lorsque son partenaire se faisait couper la tête avec cette chainsaw, tu t'rappelles de cette partie? Le divertissement en son meilleur. (Hardcore Day )

Chouette, la journée que j'attendais le plus, celle placée sous le signe du hardcore. Après avoir avalé un Yop je me prépare pour ARMA GATHAS dont j'avais beaucoup aimé le premier album. J'avais hâte de revoir Simon Fuellerman de Cataract et Ché de Born From Pain. Eh bien le groupe n'a pas déçu, les titres sont joués parfaitement et Ché a toujours autant de charisme en tant que frontman et sa voix n'a rien perdu de sa puissance et de sa profondeur. Du Metalcore de vétérans, sans voix claire, très orienté fin des années 90. Efficace, pro, carré, tendu. Bon set mais comparé à NASTY… Avant de parler des Belges, je passe faire un petit coucou à TOTAL FUCKING DESTRUCTION mais bon, comme je les ai vus, dans de meilleures conditions, quelques jours auparavant, je ne me suis pas trop attardé. Place à NASTY, seul groupe de beatdown présent sur le week-end, mais quitte à n'en prendre qu'un seul, autant prendre le meilleur, ce qu'a fait l'orga clissonnaise. Les Belgo-Allemands, arrivés dans la nuit pour cause de concert parisien la vieille, semblent un poil fatigués durant les checks mais, une fois le concert commencé, plus aucune trace de cette fatigue et le groupe fout la merde dans la pit. Mosher dès potron minet c'est parfois douloureux pour les articulations mais qu'à cela ne tienne, impossible de résister et dès la première moshpart, je fonce dans le tas en moulinant des deux bras et balançant des high kicks qui, avec l'âge, ressemblent de plus en plus à des middle kicks. On voit que le public a un peu changé et les mesh shorts, casquettes New Era, bandanas et petites Nike ont remplacés les traditionnels treillis/rangers/longues chevelures/vestes à patches. Le groupe jouera pas mal de titres de « Give A shit » : « Incum », « Fire On The People », « Fuck It », « Just Kind » mixés avec des morceaux plus anciens pour un résultat dévastateur dans la Terrorizer. Le moshpit est vraiment très bien, énergique, animé mais sans trop de violence, juste bien quoi. Je moshe aux côtés de Bob l'Eponge et d'Oussama Ben Laden entre autres. Un pur moment de fun, de beatdown et de sport. NASTY reste unique sur la scène beatdown avec une attitude cool et tournée vers le fun contrastant avec la violence et premier degré parfois trop présents chez certains groupes du style. Vrais reconnaissent vrais!




Difficile d'enchaîner après ça, donc j'en profite pour aller boire et manger, petits sandwiches fait maison et grande rasade de flotte «J'adore l'eau... dans 20, 30 ans y'en aura plus. J'espère que non... ». Bien restauré, je suis fin prêt à reprendre les hostilités avec DEEZ NUTZ, que je n'aime pas plus que ça sur album mais en live ça passe bien. Le côté hip hop bling bling ajoute une belle plus value au son de la bande à J.J Peeters. Le groupe mise beaucoup sur le fun et les good vibes à l'australienne. Les titres « I Hustle Everyday », « Tonight we're Gonna Party Like There's No Tomorrow » et « Stay True » font toujours mouche et on passe finalement un bon moment même si, au bout d'une demi-heure, on commence à piger le truc et la routine s'installe. Puis, je sais pas, je peux pas m'empêcher de trouver que ce groupe sent le fake à plein nez. Bref… J'me prépare ensuite pour THE HAUNTED, groupe que j'aimais bien en période Marco Aro mais qui me laisse froid depuis le retour de Dovling. Soit je deviens miro soit ils ont bien changés les Suédois. Ah ben non, c'est HEMORAGY qui les remplacent, les Suédois joueront finalement cette nuit à 1h du mat sous le Metal Corner. Désolé pour HEMORAGY mais comme c'est pas du tout ma came je passe gentiment et je vais flâner sur le site du fest en quête d'un visage connu avec qui discuter tranquillement. Le temps passe et il est temps de me rendre à l'espace presse pour interviewer Martin, le guitariste de TERROR, avec qui nous parlerons hip hop et Black Metal français vu que le gars en est très friand. Bref une interview super fun et un mec très très sympa, gangster et gentleman. Très content donc et finalement, je ne regrette pas trop d'avoir loupé SHAI HULUD mais un peu quand même…



Petit passage sur la plaine pour me faire la fin de MUNICIPAL WASTE qui, comme d'hab a foutu un beau bordel en faisant danser et marrer tout le monde à coup de riffs crossover et de vannes foireuses « Merci à U.F.O, un petit groupe, d'avoir ouvert pour nous, ils sortent un album bientôt, achetez-le. » Je vais faire un petit tour dans le pit et ça moshe sévère, envoyant des nuages de poussière tout autour de la scène, ça envoie sévère. Puis le bassiste je crois arbore un fort beau t-shirt en hommage à Randy "Macho Man" Savage. R.I.P Mec. MUNICIPAL WASTE is gonna fuck you up ! Je reprends le cours normal de la Terrorizer avec les COMEBACK KID qui sont toujours une valeur sûre sur scène, ce qui n'est plus toujours le cas sur album. Une fois encore, les Kids convainquent en déployant une belle énergie et sortant l'arsenal des anciens morceaux. Quel bonheur d'entendre « Wake The Dead » à nouveau même si je regretterai toujours Scott Wade. Les Kids donnent un bon set hardcore. Énergique, enlevé et avec juste ce qu'il faut de violence pour assurer un bon mosh. Cool sans être faramineux, j'avais été plus terrassé par leur set en 2008 mais ça restait un moment sympa quoi. En attendant TIMES OF GRACE, j'me fais un petit atelier peinture sur corps avec 1349. Je ne suis resté qu'une petite vingtaine de minutes mais bordel ça tabassait à mort. Brutal, violent, direct, sans concessions ni chichis. Le brutal black à son meilleur et point de titre de « Black Flames » pendant mon passage sous la RH Tent du moins. Je galope pour ne pas louper le set de TIMES OF GRACE car Jesse Leach est un gars que j'aime d'amour. Une des plus belles voix du Metal contemporain. Le revoir faire équipe avec Adam D. me réchauffe le cœur et le poitrail même si le gaillard a bien changé depuis l'époque KSE. Aujourd'hui il arbore plutôt l'étendard grosse beubar de sludgeux et crête de crust mais, au niveau de la voix, rien n'a trop changé. Les titres de « Hymn Of A Broken Man » s'enchaînent et Jesse est en forme, clair et juste sur 90% des titres, on notera un petit déraillement vocal de temps à autres mais rien de catastrophique. Bien secondé par Adam D il faut le souligner, les deux gus s'entendent comme culs et chemises et on se prend tous à espérer un « My Last Serenade » qui ne viendra jamais… Dommage, car le reste du concert était vraiment bon, un des moments sympas de la journée.



Pas intéressé par SODOM ni SCEPTICFLESH, je zone sous la tente, discutant avec quelques potes en attendant que D.R.I vienne faire la leçon de crossover crust/thrash old school. D.R.I joue sans détours, sans tortiller du cul. Ça swingue, ça schlingue et ça riffe grave. Les Ricains n'ont rien perdu de leur fougue malgré le poids des ans et on comprend pourquoi ils ont influencé tant de groupes actuels. Pour un dinosaure issu des années 80, le groupe sonne encore de façon très actuelle même si, sur la durée, l'impact baisse un peu. Globalement le concert aura été un peu trop long je trouve, une grosse demi-heure aurait été suffisante pour D.R.I mais bon, on a tellement peu d'occasions de les voir que cracher sur un peu de rab serait du pur parisianisme. Donc on prend tout ce qu'on peut, on emmagasine un maximum de notes et d'images parce que bon quand même, c'est D.R.I merde ! Je suis d'ailleurs assez surpris par le nombre de jeunots venus kiffer la vibe des Sales Imbéciles Pourris. Je ne suis pas fan absolu mais ça passait bien. Mais maintenant je trépigne, je sautille sur place, je prépare mes vocalises et répète mentalement mes chorégraphies pour TERROR. Puis v'là t'y pas que 4 mecs montent sur scène et se mettent à jouer en lieu et place de TERROR. Nan mais what the fuck ?!? Truc marrant que de voir tous les coreux perturbés et en pleine interrogation… Et ouais même nous on est capable de réfléchir. Bon finalement tout rentre dans l'ordre, TERROR investit la place et va littéralement tout retourner. Les types de la sécurité doivent haïr Scott Vogel. Je sais que la musique de TERROR stimule un certain... euh, une certaine violence chez les jeunes donc ils ont besoin d'une sécurité qui est accrue. Un Vogel, bon esprit et amoureux des ambiances old school, qui ne cessera de demander aux gens de slammer, de stagediver et de grimper aux poteaux maintenant le chapiteau. Ce que certains finiront par faire pour foutre un bordel monstrueux. Niveau setlist on retrouve tous les tubes du groupe, les plus fédérateurs. Sur scène l'énergie est là, comme toujours avec TERROR. C'est très cliché de dire ça mais TERROR est vraiment un groupe de scène. Vogel hurle, parle entre les morceaux, harangue la foule, dans le pit les fans le lui rendent bien en moshant, slammant, pogotant, faisant bosser les gars de la sécurité. Ça part dans tous les sens, bras, jambes, têtes, pieds, tout est mêlé dans une sarabande presque païenne. Les nouveaux titres passent bien « Stick Tight », « You're Caught » et un « Keepers Of The Faith » qui viendra clore les débats de la plus belle des façons : en envoyant tous le crew de TERROR se jeter dans le public depuis la scène. Et quand un coreux ricain se jette dans le public, il ne le fait pas à moitié. Pour moi un des meilleurs, pour ne pas dire le meilleur, set du festoche. Épuisé par une heure de mosh et à moitié asphyxié par la poussière soulevée, je me repose un peu et vais boire cinq litres d'eau en attendant CONVERGE. Un concert que j'ai adoré malgré la poussière. J'ai été conçu pour cette merde!

J'avoue que j'ai beaucoup hésité entre CONVERGE, que j'ai déjà vu mais qui claque toujours la gueule et BOLT THROWER que je n'ai jamais vu. Bon j'opterai pour la sécurité en choisissant le combo de Boston avec une pointe de regrets parce que j'aurais bien vu « …For Victory » mais bon. CONVERGE arrive et boum ! C'est parti pour une heure de folie hardcore. Bannon est en forme, le micro vole, tournoie et la voix est impecc, tout comme le son général. CONVERGE bastonne avec une bonne setlist : « Dark Horse », « Lonewolves », « Runaway », « The High Cost Of Playing God », ''Axe To Fall''. Que dire d'autre? Bah rien. CONVERGE se bonifie avec le temps. Scéniquement parlant je précise. Dans le temps c'était un peu aléatoire, aujourd'hui c'est bien meilleur. Nate Newton assure le show, sautillant partout pendant que Ballou rassure, gros nounours qui balance ses riffs comme d'autres enfilent des perles. Très bon set mais qui manque d'un petit truc indéfinissable pour un faire un grand concert. Je sors de la Terro pile poil pour « Still Loooooooooooooooovin Youuuuuuuuuu-ouuuuuuuuuuuuuuuu ! » et « Rock You Like A Hurricane ! » de SCORPIONS pile poil les deux morceaux que je voulais entendre. Un peu triste d'avoir loupé « Winds Of Change ». Je termine la soirée en chillant sur les BAD BRAINS. Un groupe que je ne pensais jamais voir donc rien que pour ça, je vais aimer ce concert. Maintenant ouais, les Brains sont vieux et H.R ne fait plus trop d'effort, laissant ses pognes au chaud dans ses poches et ne forçant pas sur sa voix mais bon ça reste les BAD BRAINS je veux dire et c'est putain de cool d'entendre « Banned In DC », « Regulator », « Pay To Cum », « Re-Ignition » et « I Against I » en live. Dès les premiers titres, ça commence à rouler de l'hydroponique de toutes parts. Puis on peut dire ce qu'on veut mais le Dr Know touche encore bien sa bille une gratte à la main. Le son général n'est pas génial avec une basse bien trop en avant mais bon le simple fait de voir des blackeux groover sur des rythmes reggae en faisait un concert à voir pour pouvoir dire « Ouais j'ai vu les BAD BRAINS.» C'est donc le sourire aux lèvres et après un détour peu convaincant sur TRIPTYKON que je vais me coucher sur le coup de 2h30, avec un peu de post rock dans les esgourdes pour bien dormir.



Jour 3 : L'hydroponique que je fume souvent me désaxe. (Stoner Day)

Une journée placée sous le signe de la coolitude et sponsorisée par Nature&Découverte pour bibi. J'me réveille peinard sur le coup de neuf heures. Je claque mon dernier Yop, j'enfile mon K-way über beatdown et j'me dirige machinalement sous la tente bien que la journée soit placée sous le signe de la musique hydroponique, ce qui, à la base n'est pas trop ma came, enfin façon de parler. Arrivée sous chapiteau sans encombre, l'assistance est clairsemée et la visibilité bonne. MORNE, que je ne connais pas mais qui m'a été chaudement recommandé par un pote, ouvre le feu de belle manière avec un son très inspiré par Neurosis, ambiance lourde, voix distillée avec parcimonie, le genre de post hardcore qui me parle. Je démarre la journée du bon pied et j'enchaîne direct avec KEN MODE, une des petites hype du moment. Pas mal, je ne connaissais pas du tout et c'est pas mal mais sans plus. Faudra que je me penche un peu plus sur leur cas, au calme, en rentrant à la maison. Le chanteur a un très beau chapeau et ça c'est cool. Ensuite je récupère Ju et Skay sous la Hard Rock Tent pour LAST DAYS OF HUMANITY. Groupe que je voulais absolument voir. Bon, eh bien c'est plus impressionnant sur album qu'en live où nous avons juste un groupe de goregrind qui joue. Il paraît que le groupe a été pas mal emmerdé par des problèmes de guitares mais j'avoue que je n'ai pas remarqué… c'est rigolo sur quinze-vingt minutes mais sur le double ça devient vite relou. Les Hollandais ont l'air de se plaire sur scène. Mais à un moment faut savoir s'arrêter aussi. J'avoue humblement avoir passé le dernier quart d'heure de leur set dans une indifférence polie. LDOH est plus légendaire sur album qu'en live. Je m'attendais à un truc trop spectaculaire en fait. Bon je me dis que je vais me remettre devant ATHEIST mais ça ne me plaît guère donc je rentre au carré presse mettre quelques news en ligne et discuter avec les collègues Vsiens et autres. Je me bouge pour aller tâter THE OCEAN. C'est sympa en live, je ne connais pas vraiment le groupe mais sur scène ça se donne et ça bouge bien, un peu comme Dillinger mais en moins foufou. Je fuis à mi-parcours car Marc Rizzo nous attend Pamalach et moi pour une petite interview de derrière les fagots. L'homme est peace, cool et peu bavard, il va directement à l'essentiel.



Dès la fin de l'interview je vais écouter ce qu'a à nous raconter Ben Barbaud. L'an prochain le festival changera de site mais restera à Clisson, le record de vente de bière est battu, Metallica ne viendra pas en 2012, aucun groupe ne sera annoncé avant septembre, les Bad Brains ont été bons et le festival est maintenant soutenus par les collectivités locales. Plutôt cool tout ça. Tiens Zozo est là, lui aussi. On en profite pour discuter et lancer un débat fort intéressant sur l'ouverture des frontières entre hardcore et black metal. J'en conclus qu'il a raison sur le fond et me demande quelle est la position de Claude Guéant sur la question. Hop transition toute trouvée pour embrayer sur TSJUDER que je ne connais que de nom. J'en ai jamais écouté une seule note mais mieux vaut du black que DUFF McKAGAN. Eh ben putain j'me suis mangé une belle mandale. Un black rugueux, bestial, speed, frontal et satanique as fuck. TSJUDER tabasse et brutalise sans pitié ni vergogne. Corpse paint, sang et satanisme, tout l'attirail est sorti et, comme aimanté, pas moyen de bouger de là avant la fin du set et, pour une fois, le son est pas dégueulasse du tout. Je note dans mon carnet mental « pécho les skeuds de TSJUDER au retour à la civilisation ». Grosse découverte pour bibiche. Je pars me remettre de mes émotions devant GHOST. Je ne connais pas mais le nom et le logo du groupe sont intriguants. Fallait voir la gueule de ma tronche quand je débarque sous la Terrorizer pour découvrir trois ninjas et un prêtre… musicalement c'est moins ma came mais niveau look et jeu de scène, ça fait son petit effet. Je m'éclipse malgré tout avant la fin du set pour m'en foutre plein la panse et checker du CAVALERA CONSPIRACY assis tout au fond de la prairie et headbanguant mollement au son des classiques de Sepult' qui seront joués par les deux frères. Par contre les morceaux « originaux » du groupe, osef comme disent les jeunes. C'est malgré tout assez rigolo de voir toute la famille débarquer pour venir faire coucou, brailler dans le micro (Richie Cav') ou jumper comme un ouf une gratte à la main (Igor Jr Cav' qui fait le show mine de rien). Le seul constat qui s'impose est, qu'à un moment, il va falloir arrêter avec CAVALERA CONSPIRACY parce que c'est plus possible.




Un petit creux dans mon emploi du temps me permet de retourner flâner à l'Extreme Market mais pauvre comme Job, j'en ressors sans achat, les mains aussi vides que les poches. Le devoir m'appelle maintenant avec ma dernière interview, celle du chanteur le plus fun et le plus geek de la place : Trevor Strnad de THE BLACK DAHLIA MURDER. Plus qu'une interview, c'est une véritable discussion de g33k qui se tiendra entre lui et moi. Dépassant allégrement les quinze minutes réglementaires, on tchatchera musique, black metal français, retrogaming, deathcore et cinéma d'horreur. Un vrai bon et beau moment qui va parfaitement introduire le concert du groupe qui va suivre. Je jette vaguement un œil torve vers DORO qui se tortille sur la Main Stage au passage mais, comme je suis pas trop branché MILF, je préfère m'attarder un peu dans la Terrorizer pour mater l'avant-concert de TBDM où mon pote du jour, Trevor, donne du evil horns à qui mieux mieux. Je ne connais personne qui aime plus que lui faire le signe du diable, il passe 90% de son temps à le faire à n'importe qui. Le concert commence sur des chapeaux de roues et là, comment dire. TBDM c'est calotte sur ta bouche t'entends ! Malgré le désavantage de commencer par un titre extrait de « Ritual » qui ne sortira que le lendemain, on comprend vite qu'on va assister à quelque chose de très bon. Le son est excellent, le meilleur que j'ai pu entendre ce week-end, le public est chaud et le groupe tout autant. Les titres s'enchaînent « Everything Went Black », « Moonlight Equilibrium » et la température monte encore de quelques degrés. Le groupe ne laisse aucun répit et ne fait pas de quartier. Ça joue bien, technique, vite et fort, dans la fosse tout le monde slamme, moshe et bouge dans tous les sens. En milieu de set, THE BLACK DAHLIA MURDER dégaine l'enchaînement qui tue « Statutory Ape », « Necropolis », « What a Horrible Night to Have a Curse », « Miasma ». Quadruple dérouillée et je ramasse ma mâchoire pour le final. Bim, une leçon de death metal moderne en 50 minutes par un groupe au sommet. Là encore un des meilleurs concerts du week-end. Il aura juste manqué le gorille sur « Statutory Ape » pour que ce soit parfait. TBDM clôturait la liste des groupes que je voulais absolument voir en ce Hellfest 2011, pour le reste j'allais traîner au gré du vent, certainement devant OZZY mais avant comme je commence à sentir la fatigue et que n'aimant ni le heavy à papa, ni le flûtiau ni les substances hallucinogènes et hydroponiques, rien ne me tente ne serait-ce qu'un minimum. J'en profite pour aller me reposer les yeux et les oreilles sous ma tente avant d'attaquer la dernière ligne droite avec OZZY OSBOURNE et je ne sais pas qui, étant dans l'incertitude la plus totale concernant le concert final de cette édition.




Ozzy donc qui a livré un show correct, dans la lignée de celui de Bercy, en balançant des titres de Black Sabb'. Rien que pour ça je ne regrette pas de m'être caillé les miches. Oui on a toujours plus froid quand on se réveille. J'ai quand même été bien inspiré de faire pêter le pantalon de survèt sans quoi je me serais vraiment gelé. J'me demande comment font les spectateurs qui restent torse poil toute la journée. De midi à 2h' du mat. Voilà enfin venu le temps du dernier concert du festival. OPETH, KYUSS ou CRADLE OF FILTH. J'opte d'abord pour OPETH histoire de leur donner une dernière chance mais le chant de pucelle et la musique chichiteuse du combo me font partir au bout de deux morceaux. Non décidément, rien à faire, c'est vraiment pas pour moi. Finalement presqu'à reculons je squatte là Rock Hard Tent à moitié vide pour voir les ¾ du set de CRADLE OF FILTH et même si Dani Filth ressemble de plus en plus à Bernard Minet, le concert était plutôt bon. Son correct, chant correct et compositions assez bonnes. La nouvelle clavériste possède un joli brin de voix et épaule bien Dani lors de certains chorus. Puis le groupe termine sur « From The Cradle To Enslave » qui me rappelle ma jeunesse. Un bon concert finalement dont je n'attendais absolument rien et qui m'a surpris par sa bonne tenue, comme quoi. Le groupe salue tout le monde une dernière fois avant de tirer le rideau sur cette dernière édition du Hellfest tel qu'on le connaît. Les équipes techniques ne chôment pas en tout cas, à peine les musiciens partis, le démontage de la scène commence, pas une seconde à perdre dirait-on. Je passe vite fait une dernière fois à l'espace presse histoire de saluer tout le monde à base de claquage de bises ou de tapes dans le dos. « Allez salut ma poule, c'était cool de se voir, à l'année prochaine ! ». Puis bon je m'éclipse en catimini alors que le gratin de la presse metal, passablement éméché le gratin d'ailleurs, se dandine au son de Shakira, des Pussycat Dolls et autres je ne sais quelles âneries dans le genre. Je regagne ma tente un brin nostalgique alors que le démontage des scènes est déjà bien avancé. Bon Cheer Up ! La prochaine édition c'est dans même pas un an, on y sera vite.



Le bilan de cette édition est positif en tout cas, l'organisation avait vraiment trouvé son rythme de croisière depuis quelques années. La sécu, les bénévoles sur le site, l'organisation géographique, les techos sur scène,... L'affluence était énorme elle aussi, j'ai jamais vu autant de monde que sur SCORPIONS, c'était hallucinant. Musicalement parlant c'était une édition correcte, pas mal de concerts sympas ou bons mais pas d'énormes claques pour moi. 2009 restera la meilleure édition je pense. Cette année je retiendrais surtout TERROR, THE BLACK DAHLIA MURDER, TSJUDER, NASTY, MAXIMUM THE HORMONE et les BAD BRAINS juste pour le plaisir de les avoir vus. Quelques découvertes intéressantes aussi : CHURCH OF MISERY, MORNE et puis quelques déceptions comme MAYHEM, ROB ZOMBIE ou le fait d'avoir loupé BOLT THROWERpar exemple. A titre personnel je suis très content d'avoir pu rencontrer et discuter avec une bonne partie de mes homeboys de la rédac, c'était cool. Maintenant j'ai hâte de voir ce que Ben et son équipe réserve pour l'année prochaine parce que, mine de rien, il y'aura pas mal de boulot. Hâte d'être en septembre pour découvrir les premiers noms en tout cas. Et longue vie au Hellfest car d'années en années le festival accueille de plus en plus de monde, à croire que le festival à plus de fanatiques que les témoins de Jéhovah.


Merci à Crwon_Me et à BSpix pour les photos. Et au Roi pour l'inspiration.


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