"Gateways to HELLFEST Annihilation"

..::Ju de HELLFEST au Blast::..

Pour réussir un succulent .:Jus:. de Hellfest au Blast, il suffit de réunir ces ingrédients :
- Un HELLFEST qui entre dans sa 6ème année d'existence, avec une affiche très éclectique et diversifiée
- Une organisation quasiment irréprochable
- Des bénévoles incroyables et totalement impliqués
- Un service de sécurité très pro et efficace
- Des groupes variés, dont l'intérêt et la motivation fluctuent de 1 à 10
- Des compagnons de voyage et de festival adorables
- Un Ju en forme, ultra motivé et à bloc durant 5 jours
- Et un temps très aléatoire, plus proche du temps breton que de celui des Alpes du Sud

Ensuite, la mise en œuvre se déroule sur 4 jours (minimum), et nécessite de faire abstraction des choses futiles de notre quotidien, comme le sommeil, la propreté, ou les repas équilibrés à base de 5 fruits et légumes par jour.

Jour -1
Préparation physique et psychologique, la veille du départ


Quelques pompes, des étirements, du Metal à fond dans les tympans, un paquetage complet mais très léger, la dernière vérification de bon fonctionnement du dictaphone, et bien entendu le vital K-Way : ça y est, je suis prêt.

Ne reste plus qu'à trouver mon téléphone portable. L'invincible. Celui qui a déjà survécu à plusieurs Brutal Grind Assault, et qui lutte vaillamment depuis 1 an aux expérimentations et tests de résistance effectués par un bébé. L'outil indispensable pour savoir avec qui headbanguer entre 22 et 23h.
C'est bon, hop dans le sac.

Jour 0 – Jeudi 15 juin
Départ, trajet, arrivée
Le trajet entre les Alpes et Clisson est d'un ennui profond, excepté la courte parenthèse des Monts d'Auvergne. 100% de champs, de forêt et de champs. Fort heureusement, j'avais la chance (l'honneur diront certains) d'être en compagnie de mademoiselle et monsieur Reblowaih, et de Rose la coreuse. Du coup, l'ennui profond se transforme en chouette rencontre et discussions plaisantes ; cool !
Arrivée sur le site du Hellfest vers 19h, et déjà un max de monde. Posage de tente au bout d'une impasse, histoire d'assurer un minimum de 4h de sommeil par nuit. Apéro, pour se mettre en condition.
Et c'est parti, pour récupérer les bracelets permettant l'accès au Fest. Petite visite du Metal Corner, et on en profite pour effectuer la première opération vitale de ce week-end : le plein en jetons, pour les fluides. Très bien le coup des verres consignés. Moins bien le fait qu'ils n'en n'aient pas prévu assez, puisque le dimanche, ce sont de simples verres qui seront utilisés (et que l'on retrouvera par terre sur tout le festival, pas cool).

Apéro, apéro, et apéro. Premières pluies. Puis on entre dans le vif du sujet, avec les premiers concerts le jeudi soir, au Metal Corner, une chouette tente d'une capacité sensiblement égale à la Terrorizer Tente (dans les 5000 places a priori). Je suis de loin, mais m'approche un peu (enfin, j'essaye) pour écouter AD PATRES. Un excellent groupe de Death bien énergique et vitaminé, qui permet de débuter le Hellfest avec une bonne claque ! La tente était archi bondée, et le public en redemandait, n'attendant que ça pour débuter son Hellfest en trombe. Pari réussi, et concert vraiment sympa, même si le son n'était pas super équilibré.
Allez, 2h du mat', c'est l'heure du dodo. Demain on se lève tôt.

Jour 1 – Vendredi 17 juin
Blast, surprises et déceptions
8h30. Debout. Début des hostilités, je suis au taquet, impatient et frétillant comme un gosse devant un sapin de Noël garni de paquets colorés. On se pointe à l'entrée du fest, et, premier gros privilège : Pass Presse/VIP = entrée privée, avec environ 0 minutes d'attente. Quand d'autres font entre 30 et 50 minutes de queue, on appelle ça un privilège en or ! Génial. Seconde bonne surprise, il y a bien un camping ''VIP', réservé aux porteurs du sésame (bracelet coloré en mode Disco, fun). Ainsi que toilettes et douches, réservés à ces mêmes VIP. Terrible ! J'envisage alors l'hypothèse farfelue de ne pas sentir le fennec après 3 jours. Mais ça attendra demain, parce que là, KLONE va bientôt jouer !

Je pénètre alors sur le site, et une émotion particulière se propage en moi, entre impatience, bonheur et découverte. Je me mets vite dans le bain avec les Frenchies de KLONE, donc. Et même si c'est pas du tout ma came, ça joue bien ! Cool pour bien débuter la matinée. J'enchaîne ensuite avec SVART CROWN, qui malgré un son pas top, nous délivre une excellente prestation. Quoi de mieux qu'un Death/Black vindicatif pour bien commencer la journée ? Une bonne claque, c'est nickel. Et première rencontre, avec le sympathique coreux Velvet. Heureux de t'avoir rencontré mec ! Mais on n'a pas pu boire notre coup, faudra qu'on remette ça !


On se pointe ensuite sur la Mainstage, pour voir (et subir) SUICIDE SILENCE. DeathCore, tatouages, groove et... pas assez de brutalité à mon goût. J'en suis resté à leur premier opus, qui me paraissait plus couillu. Là, c'est 95% de moches parts pour 5% de violence. Sans compter que le son de batterie était horripilant. Seule grosse satisfaction : je rencontre enfin xSebx "tout feu tout flammes", et ça c'est vraiment chouette !! On aura l'occasion de passer un peu beaucoup de temps ensemble sur les 3 jours, pour mon plus grand bonheur (et son plus grand malheur).

Je profite de la fin du Silence Suicidaire pour visiter le site du Hellfest, assez bien foutu je trouve. Les deux Mainstage se côtoient, séparées par un écran géant sur lequel se succéderont divers plans filmés en temps réel par plusieurs cameramen. Classique, mais très appréciable.
Plus loin, on trouve les deux tentes, la Rock Hard (grande, d'une capacité de 10 000 personnes à peu près) et la Terrorizer, qui fait à peu près la moitié que sa grande sœur. Entre les deux, l'accès au gigantesque Metal Market, détour incontournable pour pouvoir être au top de la mode et briller dans les soirées mondaines avec son Tshirt KYLESA tout flashy. Et, dans l'alignement de la Terrorizer, tous les stands alimentaires pour s'approvisionner en graisse et en huile, étape obligatoire dans une journée concert de 14h.

Je fonce ensuite voir MALEVOLENT CREATION, qui en dépit d'un son pas top du tout, va fournir une prestation tout à fait honorable. Un Death Metal énergique totalement adapté au live. Tout l'inverse du groupe suivant, KRUGER, dont j'aime bien le dernier album, mais avec lequel je n'ai pas réussi à accrocher en live. Dommage, car leur prestation était chouette, et les types très heureux d'être là (comme quasiment tous les groupes qui jouaient ces 3 jours sous les tentes).
Direction ensuite la Main, pour voir DAGOBA. Pas franchement fan non plus, leur prestation déboîte comme il faut. Energique et dynamique, leur musique se prête vraiment bien aux concerts. Et avec un son puissant. Bon, c'est sympa 15 minutes, mais je préfère ne pas m'éterniser pour ne pas trop nuire à mes tympans.
Et j'en profite pour aller visiter le Carré VIP, réservé aux planqués et pistonnés en tout genre (j'assume, j'en fait partie).
Et là, la classe, seconde partie. Un bar bien foutu, avec des boissons non disponibles sur le reste du site, des distributions gratuites de Jägermeister à heures précises, des chiottes propres, un coin aménagé pour les interviews (même si ça manque de portes pour filtrer un peu les bruits), un bus équipé en PC et connexion Internet, et surtout un grand espace ''vert' avec sofa, tables, parasols, et œuvre d'art bien sympa. Franchement la classe, idéal pour se poser un peu entre deux groupes ou préparer une interview.
Je trace ensuite rapidement en direction de la Rock Hard, pour un excellent concert d'un excellent groupe jouant une excellente musique : KRISIUN. Pur Blasting Death Metal bien violent, son pas trop mal, zicos en forme et grosse ambiance dans la fosse : Terrible ! Je dois malheureusement louper la fin du set, pour rejoindre Seb afin d'interviewer les BETRAYING THE MARTYRS... Non, je n'aime toujours pas ce groupe. Mais par contre, l'interview fut très plaisante, les deux BTM sont vraiment cools et très sympa comme tout.

Puis, alors que je m'apprêtais à aller me placer devant pour voir EYEHATEGOD, Seb me dit : "Mais tu vas pas voir MAXIMUM THE HORMONE ?". Ne connaissant pas du tout ce groupe, je réponds par la négative.
Problème, pour aller du carré VIP à la Terrorizer, il faut passer devant la Mainstage, où joue le groupe en question. Et là, GROSSE baffe. Impossible de décoller, je reste finalement scotché devant ces gentils tarés nippons, qui sont pour moi LA découverte du Hellfest. Un mélange excellent entre Hard Core, Metal, Manga, Grind, Mathcore, Death, et plein d'autres trucs un peu barrés. Une alchimie ultra réussie, avec une énergie incroyable. Et surtout un concert époustouflant, complètement déjanté et excellent, avec des membres ultra heureux mais un peu tarés sur les bords. Vraiment excellent !
Petit retour dans le coin VIP pour aller interviewer les AD PATRES ; et superbe interview très instructive, et moment très plaisant.
Puis, redirection la grande scène pour se prendre une bonne grosse dose de Punk rageur avec THE EXPLOITED. Les papis sont en forme, et nous balancent toute leur colère en pleine tronche, pour notre plus grand bonheur. Ultra basique, voire répétitif, mais tellement énergique et accrocheur que j'en redemande. Vraiment chouette, Punk's not dead !

J'enchaîne ensuite avec un peu de VADER et sa dose de blast salvatrice ; classique, mais ça fait toujours du bien par là où ça passe. Je vais cependant écouter les conseils d'un ami, et écourter ma présence dans la Rock Hard pour aller voir une grosse partie du concert de DOWN. Et là... encore une baffe inattendue ! Pas fan du groupe, trop nostalgique de Pantera, j'ai pris mon pied en headbanguant au rythme des classiques du groupe. Et Phil Anselmo est quand même un putain de frontman, dynamisant à lui seul la prestation du groupe. "DOWN m'a tuer", surtout que sous une pluie battante, ça rehausse encore plus l'impact des uppercuts musicaux. Des fans du groupe m'ont dit que ce n'était pas leur meilleure prestation, je les crois volontiers. Mais j'ai pris mon pied quand même. Qu'est-ce que ça doit être quand ils sont bons, du coup...?!

Ensuite, je me pose devant MESHUGGAH, pensant retrouver la magie d'antan (quand j'écoutais ''Nothing' en boucle). Ben, non. Je me suis fait chier. Mais alors sévère. J'ai trouvé ce concert trèèèèèès long et inintéressant. Trop de cassures, de riffs polyrythmiques, et pas assez d'énergie en fait. Tant pis pour moi, je vais satisfaire mon estomac qui commençait à faire grêve, et mange devant IGGY AND THE STOOGES. Aïe aïe, seconde déception. Iggy fait son show, il a vraiment la patate, c'est tout juste sympa, mais je m'ennuie plus que je ne m'amuse. J'en attendais bien plus d'une telle idole...

Je décide de m'écarter et de me positionner devant l'autre Mainstage pour l'un des groupes que j'attendais le plus... MORBID ANGEL... J'avais tous mes radis(kult) dans mon sac, prêt à bombarder le groupe, et... j'ai pris un pied énorme ! Pas vraiment fan du dernier album qui divise les metalleux, trop fan peut-être des albums B à G. Mais, n'ayant jamais vu le groupe en vrai, c'était avant tout pour moi l'occasion de réparer cette lacune. Expliquant peut-être en partie mon ressenti. Et j'ai beaucoup aimé ce concert, bâti sur une set-list classique mais foutrement efficace.
Aucun morceau 'Too extreme', que du bon gros Morbid, du bon gros Death Metal, quelques classiques, et 3 nouveaux morceaux qui passent plutôt bien l'épreuve du live. J'ai vite dû me rendre à l'évidence, j'ai mangé mes radis au lieu de les balancer sur le groupe, et j'ai headbangué en continue, avec un son puissant (mais un peu trop fort). Très bonne surprise, et grosse baffe en live.

Je me pointe ensuite devant la Rock Hard pour voir la légende POSSESSED, mais ne reste pas très longtemps. Pas trop de reproches, mais j'accroche pas plus que ça en version live. Je refait une halte par le stand ravitaillement (c'est que ça bouffe, ces grindeux !) et me pose devant ROB ZOMBIE. Le show n'est pas trop mal, assez spectaculaire, bien que je ne sois pas un grand connaisseur ni un grand fan du bonhomme. Mais ce n'est pas transcendant. Sans compter que le ROB va légèrement abréger son show de 20 minutes, sans raisons apparentes. Les boules pour les fans.


J'en profite alors pour filer sur la Rock Hard pour me préparer à l'instant maléfique de la journée, l'évènement que tout petit Skay en herbe attend avec impatience. Le concert spécial des MAHYEM, "Liberation by Evil". Eh ben... si ça c'est diabolique, je préfère encore aller cramer au paradis. MAYHEM a surtout libéré tout mon ennui. Prestation correcte et violente, mais avec un son vraiment naze. Et le crapaud défoncé, posé sur son espèce d'autel, qui passe son temps à jour avec un crâne, mouais, sans doute un peu trop cliché pour moi. Ou pas assez malsain dans l'exécution, en tout cas.
Je suis franchement déçu de ce que j'entends et de ce que je vois, et préfère abréger la déception en allant pioncer.

Oui, mais non, car une personne bien intentionnée me conseille d'aller voir IN FLAMES. Encore un groupe que j'ai lâché depuis pas mal de temps... Et encore un groupe qui va agréablement me surprendre ! Alors certes, leur style est désormais bien plus épuré et mielleux. Mais ce soir-là, le côté accrocheur et efficace ressortait terriblement bien, me faisant headbanguer bien plus que je ne l'aurais cru ! Je n'ai pas reconnu un max de titres, mais j'ai vraiment bien aimé le mélange entre professionnalisme irréprochable et grosse débauche d'énergie. Un vrai spectacle, avec explosions, flammes et feu d'artifice à la fin. Cool !

Jour 2 – Samedi 18 juin
Journée baffes dans la tronche
Chouette, il ne pleut plus.
Pour fêter ça, petit détour par les douches VIP ce matin, avec juste 15min d'attente. C'est ça, le luxe, sur un festival. J'arrive sur le site, regarde le début de LYZANXIA. Sympa comme groupe. Mais je me souviens alors des recommandations de tonton Seb la veille, qui pour me décrire ARMA GATHAS, avait employé les termes ''BORN FROM PAIN' et 'CATARACT'. Je fonce alors sur la Terrorizer, et vlan ! Grosse torgnole dès le matin, ça, ça réveille ! Terrible concert, super énergique, vraiment sympa !


Ensuite, je vais vivre le premier enchaînement de tueur du fest : TOTAL FUCKING DESTRUCTION – NASTY – SEVERE TORURE. La perfection dans la violence ! La bande à Rich va atomiser la Rock Hard avec son Grind core abrasif, violent et déjanté. Pas mal de titres du dernier album, qui rendent superbement en ''vrai'. Le pied total !
Dès la fin du set, je cours vers la Terrorizer, où NASTY a débuté son show. Et leur Beatdown Hardcore prend littéralement tout son sens en live, tant l'énergie est décuplée. Excellent, surpuissant, et un pit déchaîné où les apprentis Jackie Chan démontrent leurs aptitudes. Gros coup de chapeau au groupe, qui jouait la veille au soir à Paris, et qui a fait le trajet dans la nuit pour être au taquet dès 11h. Excellent !
Puis dans la foulée, retour à la Rock Hard pour se faire dévisser les cervicales avec SEVERE TORTURE. Death Brutal à tendance efficace. Génial ! Les titres du dernier album sont décidément excellents, et ceux des deux premiers albums sont jouissifs en live. J'ai d'ailleurs l'impression que le groupe a privilégié les morceaux les plus directs et les plus efficaces de sa discographie, pour mon plus grand bonheur !

Pas le temps de souffler, je fais une centaine de mètres pour aller voir MEKONG DELTA. Groupe dont l'aura dépasse les frontières, mais que je ne connaissais pas vraiment. Je n'en garde pas un souvenir impérissable. J'ai pas aimé, tout simplement. Du coup j'en ai profité pour aller faire quelques emplettes à l'Extrem Market. Puis pause Kebab+frites+hotdog gavé d'oignons, en matant HAMMERFALL. C'était sympa, mais ça va qu'il fait beau. Puis vient l'heure d'un entretien intime avec les deux géniaux géniteurs de METALMANIAX (la BD) : super cool !
En sortant du carré VIP, je me retrouve face à MUNICIPAL WASTE : Yeah, excellent ! J'aime vraiment pas leurs albums, mais en live, encore une fois, c'est super entraînant. Un Thrash bien couillu et énergique, ça fait du bien aux cervicales ! Puis retour en VIP en compagnie de mon coreux préféré pour faire l'interview de Scott Vogel, brailleur des excellents TERROR ! Ah, ben finalement, non c'est pas Scott qu'on aura en face de nous, mais Martin Stewart, l'un des deux guitaristes du gang… Déçu ? Oui et non, car Martin est un type vraiment cool et sympa, et l'interview va se dérouler de façon idyllique.


Retour ensuite du côté des Main pour admirer les Thrasheurs de DESTRUCTION. Plaisant, mais pas trop ma came.
Donc go to the Terrorizer pour prendre une petite leçon de HxC version Punk, en mode rageur avec les COMEBACK KID. Quelle baffe encore une fois ! Grosse énergie et putain de concert ! Petit 1/4 d'heure devant 1349 ensuite, que je pensais apprécier plus que ça, mais qui me laisse de marbre. Donc approvisionnement en fajitas et tortilla, et direction ensuite la Main pour voir APOCALYPTICA. Groupe que j'exècre habituellement, mais qui, encore une fois par le live, m'a plutôt impressionné. Grosse maîtrise musicale, bonne présence sur scène, son équilibré, et forcément des reprises de classiques du Metal qui font toujours mouche. Idéal pour manger sa tortilla/chili con carne. Et même un peu plus. Chouette surprise.

N'aimant pas franchement SODOM, je suis mes compères qui vont voir TIMES OF GRACE. J'avoue humblement que je ne connaissais pas le groupe. "Y'a un ex-Killswitch Engage dedans", me dit-on. Ce qui n'est pas pour me rassurer, n'ayant jamais aimé lesdits KSE. Et pourtant, TIMES OF GRACE va relativement me plaire. Pas au point d'en acheter l'album, mais ce fut une très agréable surprise, avec une alternance de chant clair/hurlé très bien dosée, et une réelle puissance scénique.
Cool pour patienter avant SEPTIC FLESH. Qui va délivrer un concert énorme, super efficace. Axant son set sur ces 3 derniers albums (dont pas mal de ''The Great Mass'), les 50 minutes sont un pur plaisir, débauche d'énergie et grosse envie du groupe. Je les préfère dans une vraie salle, mais ce fut tout de même très bon.

Puis vint le moment fatidique que tout fan de bonne musique attend impatiemment. La pression monte, TERROR s'apprête à envahir la Terrorizer... Et va nous exploser la tronche et les cervicales avec une prestation monstrueuse ! L'énergie associée à leur style est décuplée en live, Scott est dans une forme olympique, et le public ne s'y trompe pas puisqu'on va baigner dans l'un des pits les plus violent.
Le beugleur alpaguant la foule, hurlant avec passion, dynamisant la fosse, et demandant même à des slammeurs fous de grimper aux poteaux soutenant la tente pour se jeter dans la foule et y slammer.
Ambiance de fou, fosse en ébullition, et prestation impeccable ! L'un des tout meilleurs concerts de ce week-end ! Dur dur de prendre la suite de TERROR... Sauf si on s'appelle CONVERGE. Et vlan, seconde grosse baffe, bien qu'un cran en dessous de Terror en terme d'efficacité. En revanche l'intensité est, elle, décuplée, et Jacob Bannon est un frontman comme on n'en voit que trop rarement. Excellent !

A peine cette heure de furie terminée, je me précipite sur la Main pour assister à la fin du concert de SCORPIONS. Peu fameux disent les fans. Je me contente d'un 'Big City Night', d'un solo de batterie et des deux titres cultes imparables du groupe ('Still Loving You' et 'Rock You Like a Hurricane') pour être heureux. Mais n'aurais en rien échangé un demi CONVERGE contre 2 SCORPIONS. Fin des concerts avec les récents reformés de CORONER. Et excellente prestation ! J'ai pris beaucoup de plaisir à écouter et voir ce groupe culte, dont la présence sur la Main est totalement méritée.

On termine cette journée marathon avec un hommage vibrant à notre député à la veste rouge. Plus de 30 000 metalleux vont assister à l'hommage rendu par le HELLFEST à Patrick ROY. Simple, sobre, mais émouvant. Un extrait de discours de M. Roy à l'Assemblée Nationale va être diffusé sur écran géant, ponctué d'une explosion d'applaudissements de tout le Hellfest.
Puis très beau feu d'artifice au son de 'For Those About to Rock (We salute You)' d'AC/DC. Sobre, mais vraiment émouvant. On ne t'oublie pas, Patrick...

Jour 3 – Dimanche 19 juin
Journée émotions et déflagrations
J'y crois pas.
Déjà la dernière journée, chiotte alors. En parlant de ça, nous constatons que les déjections humaines se reproduisent à grande vitesse dans l'espace vert autour de notre lieu de repos, et sur les chemins de passages. Trop dur d'aller sous un bosquet quand on est fin bourré.

Le chemin jusqu'au Hellfest est lui bordé de multiples déchets en tous genres, jetés par terre sans la moindre culpabilité. La nature humaine dans toute sa splendeur, navrant.


Au taquet dès le matin encore une fois, pour headbanguer frénétiquement au son des IMPUREZA. Mazette, quel concert, puissant et implacable, le groupe dispose d'une grosse force de frappe. Son Brutal Flamenco Death est jouissif en live, et il n'y a pas mieux pour bien commencer la journée ! Puis passage devant TUSIRAS, mouarf, la bonne blague !
Je file acheter quelques tee-shirts, affrontant les bourrasques de vent qui font trembler les tentes et voler les dreadlocks. Puis je me positionne dans la Rock Hard pour attendre la prestation du seul autre groupe de Grind du Hellfest, LAST DAYS OF HUMANITY. Beaucoup d'appréhension après une prestation très nulle au dernier Brutal Grind Assault, et pourtant le groupe va agréablement me surprendre. Concert bien brutal et groovy, mais il faut aussi avouer que j'étais en manque de Grind depuis le début du fest... Excepté le temps mort au milieu du set avec un problème de gratte, pas grand-chose à signaler, un bon concert de Grindcore avec des vocaux ultra vomitifs, pas exceptionnel, mais sympa.

J'attendais ensuite beaucoup des Ricains d'ATHEIST ; sans être un fin spécialiste du groupe, je pensais prendre une claque sur la Main Stage, mais il n'en fut rien. Pénalisé d'emblée par un son assez mauvais, avec une batterie et un chant trop mis en avant, le groupe est en outre très peu expressif, statique, et peu accrocheur en live. Je me suis fait chier, c'est triste.
Alors j'ai abrégé mes souffrances et suis parti prendre l'apéro. Avant de prendre place au 3ème rang pour THE OCEAN. Groupe qui souffle le chaud et le froid sur album, tellement fan de ''Precambrian', tellement indécis avec la doublette ''Heliocentric/Anthropocentric', je ne savais sur quel pied danser. Et la claque n'en fut que plus grande !!
Un concert incroyable, intense, alternant à la perfection les passages ambiancés et les purs accès de violence. Des musiciens ultra expressifs et dynamiques, et un chanteur irrésistible, vraiment doué vocalement, et qui haranguera le public en continue, n'hésitant pas à slammer à plusieurs reprises depuis les amplis sur la scène. D'autant plus que le groupe n'a joué quasiment que des titres des deux derniers albums, morceaux qui se trouvent sublimés et bien plus efficaces en version live. Une grosse baffe, superbe concert vraiment !

Petite pause ravitaillement, avec ARKONA en fond sonore. Bof, le son ne me donne pas envie d'avoir l'image. J'enchaîne avec ORPHANED LAND, qui ne m'inspire pas des masses non plus.
De toute façon, c'est l'heure H, l'instant fatidique tant attendu pour tout fan d'OPETH qui se respecte : le rancard pour l'interview de monsieur Mikael Akerfeldt, chanteur/guitariste/grand manitou du groupe de Death progressif ! Première surprise : l'interview n'aura pas lieu dans le coin presse, mais directement en backstage. Cool, ça me va ! Seconde surprise : "y'a du retard", m'annonce laconiquement la gentille attachée de presse débordée. Je vais donc poireauter... plus d'1 heure, admirant les sculptures et autres choses atypiques qui meublent les espaces de vie aménagés entre chaque backstage.
Et profitant également au passage d'un réel instant privilégié : un concert privé acoustique de Danny Cavanagh (ANATHEMA), sur le stand des Français de LÂG Guitars. Apaisant, unique, vraiment sympa !
Puis enfin, interview avec Mike, qui est réellement quelqu'un de très très sympa, totalement disponible, à l'écoute, et d'un humour inégalable... Le pied !

Le retour sur terre se fait ensuite avec les frères CAVALERA, dont je rate une partie de la prestation. C'est plaisant, mais sans plus. Sans compter que le père Max a pris un sérieux coup de vieux depuis la dernière fois que je l'ai vu ! Il joue un morceau sur 4 (et encore), et gueule par intermittence, c'est triste. Mais à côté de ça, rien à faire, 'Refuse/Resist' enchaîné avec 'Territory', ça pète toujours autant en concert ! Et avec une grosse folie dans la fosse sur ''Roots' également.
Petit détour ensuite devant ANATHEMA, qui a réuni pas mal de monde devant la Mainstage. C'est sympa. Calme, tranquille.
Mais surtout, la baffe est venue ensuite de MR. BIG ! Wow, quel moment d'exception, une sacrée claque ! Avec des musiciens implacables, et surtout super contents d'être là ! Un show dantesque. Un concert génial !
Ensuite, DORO : bof bof pour ma part, donc pause Bière/Kebab/Bière/Jägermeister.

Et détour devant JUDAS PRIEST, qui va nous délivrer un excellent gros show de Heavy Metal, super énergique. N'étant pas fin connaisseur, je ne saurais jauger la prestation par rapport au standing du groupe, mais en tout cas j'ai vraiment beaucoup appréicé. Et le final avec Rob qui débarque en Harley, ça, c'est la classe !

Je vais ensuite me poser près de la Terrorizer, et là, grosse dose de basses dans la tronche avec ELECTRIC WIZARD. Mais j'arrive vraiment pas à entrer dans le set... Donc direction la Rock Hard Tent pour se poser, et se préparer à une putain de baffe : DARK TRANQUILLITY !! OK j'adore ce groupe. Et je ne suis pas un ''trve' fan, car mes albums préférés sont les 4 derniers. Mais au moins, j'ai pris mon pied ! Le show était implacable, ultra entraînant et puissant, excellent ! Même si je trouve la setlist trop calquée sur celle de leur tournée de l'année dernière, mais qu'importe, c'était monstrueux, avec plus de 6000 personnes acquises à leur cause. Toujours une baffe en live ce groupe !
Puis direction ensuite la Main, pour écouter et admirer l'Ancêtre, OZZY OSBOURNE. Et sans être fan, j'ai pris un certain plaisir sur les classiques de Black Sabbath. Pas un concert exceptionnel, mais un concert plaisant tout de même.

Mais le clou de la soirée sera assurée avec OPETH ! Les maîtres suédois ont l'honneur de clôturer le fest sur la Mainstage, et vont le clôturer de la plus belle des façons : avec un excellent concert, tout simplement. Entrecoupé des traits d'humours plaisants et blagounettes habituelles de Mike, le groupe alterne plusieurs excellents morceaux tirés de ces 3 derniers albums, ainsi qu'un morceau de ''Damnation' et un petit piochage dans le parfait ''Blackwater Park'. Set list classique, à laquelle j'aurais bien vu d'autres morceaux ; mais quand on dispose d'une discographie sans faille et irrésistible, difficile de contenter tout le monde.
Mais difficile également de décevoir, et ce fut de nouveau le cas. OPETH est grand, et surtout excellent en concert.
Idéal pour clôturer ce week-end de folie, idéal pour repartir du Hellfest avec des décibels plein les oreilles et des étoiles plein les yeux.

En conclusion, ça va être simple : je suis resté sur un nuage durant 4 jours, ne côtoyant le sol qu'au moment d'arriver chez moi le lundi soir.
Même avec quelques déceptions, ce fut un pied intégral. Un festival réussi, garni de rencontres et de concerts vraiment plaisants et/ou défoulants.


Un immense plaisir.
Une joie réelle et basique.
Un peu comme le doux enivrement d'un breuvage raffiné, qui ne laisse pas groggy, ni même bourré, mais juste légèrement ivre, léger et heureux.
La satisfaction d'avoir pu vivre un festival de renommée européenne (propos confirmé par plusieurs groupes) et d'avoir pu assister à tant de concerts agréables ou géniaux.
L'atterrissage n'en est que plus douloureux.

Bravo et Big Up aux bénévoles qui ont fait un boulot de DINGUE sur tout le site du Hellfest !!! Réellement, un grand coup de chapeau !
Et évidemment un grand MERCI à l'orga du Hellfest et à VS pour le Pass. Cette cuvée 2011 fut une vraie réussite, tant de mon point de vue de festivalier que du côté de l'organisation.

L'année prochaine sera un vrai challenge pour le festival, qui va donc déménager. De 400 mètres, certes, mais cela nécessite néanmoins de revoir et recréer toute l'infrastructure et les équipements.

On souhaite bon courage évidemment à toute l'équipe pour ce chantier, en espérant que la future édition soit aussi bien réussie que les précédentes.

Merci Crown pour les 2 photos que je t'ai piquées ! Et merci à mes compagnons de voyage de m'avoir supporté...