- HIMINBJORG + NYDVIND + DARKENHÖLD + HEOL TELWEN + FHOI MYORE par PRINCE DE LU + BOZKILLER - 3195 lectures
Fête païenne célébrée à l'Espace B (Paris) le 19 mars 2011 de votre ère.



En ce beau samedi pré-printanier (mais froidif quand même (si, si, vous allez finir par croire que ça se dit)), il était difficile pour tout amateur d'art noir avec des branches feuillues de louper l'affiche proposée à l'Espace B. Cela fait pas mal de temps que je n'ai pas mis les pompes rue Brabanègre. Depuis le changement de l'équipe gestionnaire de la salle, un petit coup de frein a été donné à nos décibels préférées. Mais la situation a apparemment évolué et Battle's Beer aura su en profiter. Quelques menus travaux ont été réalisés dans la salle, notamment au niveau de la scène plus large et manifestement rabaissée (sic). Le gros point fort est un changement de matériel (et peut-être d'ingé son) qui va offrir à l'ensemble des groupes un son très correct ce soir. Ca manquera un peu de gratte pour moi, mais sinon c'était très bien.



L'orga a annoncé la capacité maximale à 200 personnes. Et il faut avouer qu'il y a beaucoup de monde dès l'ouverture. Pour une fois qu'on ne peut pas râler que les fainéants de Parisiens n'ont pas bougé leurs fesses, ça fait vraiment plaisir! Seul hic, salle bondée signifie aussi chaleur torride et grosse difficulté à voir ce qui se passe sur scène. Mais le premier pogo (qui seront nombreux ce soir, lancés par une bande de jeunes éméchés en quête de sensations) va bien dégager le terrain et permettre de se faufiler plus en avant.



Pour l'heure, je rentre dans la salle alors que les Niçois de FHOI MYORE ont déjà commencé. Du groupe, je ne verrai que le troisième œil du guitariste (étrange maquillage sur son crâne chauve) et la tête du hurleur brandissant une énorme branche. J'ai pratiqué le black à tendance forestière du groupe sur le split avec ses concitoyens de Darkenhöld, donc je sais à quoi m'attendre. Le côté très spontané de leur musique est bien rendue ce soir, avec un black ambiancé et agressif qui ne révolutionne pas mais passe bien. Le rendu scénique est plus délicat avec un groupe manifestement fébrile. Si quelques légers pains sont toujours excusables pour une première partie qui fait ses armes (et qui s'en tire globalement bien), la boulangerie ouverte en 24/24 de l'unique guitariste handicape sévèrement la formation. Il est difficile de bien rentrer dans le set alors que les couacs s'enchaînent. Peut-être trop de pression pour ce coup-ci, mais dommage de cloturer le set en plantant la reprise de Mayhem. Et pourtant, malgré ces désagréments, je n'ai pas trouvé ce concert désagréable du tout. Je reverrais bien le groupe dans de meilleures conditions à l'occasion, avec probablement plus de bouteille sur les planches.



Remplaçant Folge Dem Wind, HEOL TELWEN n'est pas pour autant venu pour plaisanter. Dès l'entrée en scène des Franciliens, la température va monter de deux degrés et le groupe à flûtiaux va délivrer un excellent set. Musicalement très bien maîtrisé, le groupe va mettre le feu grâce à ses compos percutantes et à une communication détendue et souriante avec un public dont une partie s'est déplacée pour eux. Les guitaristes sont énergiques, le bassiste (qui a perdu sa capillosité depuis la dernière fois où je l'ai vu) est en retrait et "vit" le set, le batteur s'agace sur ses fûts. Tout le groupe est bien dedans, poussé par un public très agité. Les titres du premier album s'enchaînent avec fougue. Loïc Courtete nous promet bientôt le second (le fou!!) et hop, des extraits nous mettent l'eau à la bouche, même si elle s'évapore dans l'instant. Le public va se déchaîner, transformant le pit en grande marée. Des prestations comme ça, j'en veux tout le temps!

Boz: Je ne peux que surenchérir sur l'avis du Prince du Goûter. Effectivement HEOL TELWEN aura été pour moi la bonne découverte de la soirée. La mise en place et l'utilisation des flûtiaux est excellente et donne la patate supplémentaire et festive à leur musique. On nage en plein Fest Noz, et les gens clairement apprécient. Ca bouge, il fait super chaud, la condensation coule des murs, les filles se dénudent et les bacchanales commencent (en fait non, mais les damoiselles étaient superbes, merci). Enfin, le groupe nous gratifie d'un petit extra de 3 minutes apprécié! Je les reverrai avec plaisir!



C'est ensuite le tour des Niçois de DARKENHÖLD. Allo Boz? Vous êtes bien dans la salle?

Boz: Oh que oui! D'ailleurs j'étais là pour eux évidemment. Je crie suffisamment haut et fort que j'aime ce groupe pour venir les supporter! Les Niçois se sont tapés 1800 bornes en 48h, juste pour ce concert, cela valait bien un petit effort des fans. Qui sont là d'ailleurs, la preuve en est les 5-6 T-Shirts d'ARTEFACT qui se pressent tout devant. Bon pour faire simple je dois avouer être ici totalement subjectif! En tant que fan je connais la discographie, et pire, j'aime leur musique, donc il était évident que j'allais rentrer dans le show immédiatement. Nos cinq compères vont asséner la set-list suivante:
- Darkenhöld (intro)
- Ghouls And The Tower
- Marble Bestiary
- Citadel Of Obsidian Slumber
- Curse Of The Wizard (reprise ARTEFACT)
- Cleaving The Ethereal Waves
- Crimson Legions
- For All Tid (reprise de DIMMU BORGIR)
- Sorcery

Leur premier album est donc mis à l'honneur évidemment, mais la bonne surprise vint de la reprise de "Curse Of The Wizard" issu du "Ruins" d'ARTEFACT. Peut-être pas le titre le plus catchy de cet album, mais il correspond bien au style pratiqué désormais. La deuxième surprise vint du "For All Tid" qui déchaîna quelques passions supplémentaires dans la foule (et lança un petit slam, qui vu la configuration de la salle était particulièrement périlleux, entre le bloc de clim, les spots et la scène ^^). Nos acteurs sont concentrés (et visiblement fatigués par la route), et leurs visages sont graves, impression renforcée par des corpsepaints pas forcément utiles (n'étaient-ils pas les seuls de la soirée à en avoir?). Ce maquillage va d'ailleurs très vite couler, étant donnée la chaleur dans la salle! Vu la place sur scène, difficile de bouger, d'un autre côté seul Cervantès (chant) semble vouloir arpenter son demi-mètre carré sous sa cape rouge, les autres restant assez statiques, à distiller les mélodies omniprésentes dans leur musique. On sent que le groupe n'a que peu de dates à son actif, et donc la marge de progression est énorme au niveau scénique. L'ensemble malgré tout est bien en place et est bien restitué!

Bon rien ne vaut une bonne petite vidéo pour se faire une idée:



Bref, le Bozy, vous vous en doutez était aux anges, ayant passé un excellent moment. Il paraît évident qu'il faut connaître la discographie pour rentrer dans l'univers. D'ailleurs de ce fait, les autres groupes ne m'ont pas du tout captivé, je rends donc la parole à notre spécialiste!




Après les élans mélodiques, venons-en aux élans nordiques. Nordique, la musique que délivre NYDVIND l'est sans conteste. Et dans les conditions climatiques actuelles de la salle, ce vent du Nord ne peut que nous faire du bien. Et pourtant le déchaînement de riffs ne va que faire encore grimper le thermomètre, les pogos s'enchaînant à presque tous les titres. Renforcé par son ancien guitariste, Loïc Courtete, le line-up va nous asséner un set intense et puissant. Richard Loudin me semble finalement plus à l'aise avec sa guitare que derrière le micro de Bran Barr. Un ton largement au-dessus de la dernière prestation que j'ai pu voir du groupe (en 2008, tout de même), Nydvind met le feu à l'Espace B pour livrer LA prestation de la soirée. Je crois me souvenir qu'ils ont aussi joué un extrait du prochain (et on espère imminent) album, mais je fantasme peut-être. La salle a été emportée par le souffle nordique. En tout cas, c'était du grand!

hop du visuel, merci à Gzu et Clalire ;)




Il ne reste plus que la tête d'affiche, les trop rares HIMINBJORG. Je ne les avais vus qu'une seule fois, en 2005 en ouverture d'Enslaved et Vreid. Le son avait été pourri de chez moisi à la Loco, autant dire que je fondais quelques espoirs ce soir. La nouvelle orientation du groupe et le remaniement radical du line-up me plonge dans l'expectative concernant le concert du soir. Les montagnards vont-ils nous sortir le tabouret et chantonner leurs derniers titres ou vont-ils augmenter le volume pour nous watter de l'ancien? Après une ouverture (maussade) sur le dernier album, Himinbjorg va opter pour la tradition et électriser la salle. Sur scène, trois musiciens seulement: Zahaash aux chants et à la guitare, un second guitariste plus que discret et le batteur Kahos très impressionnant aux baguettes. L'entame de set fait un peu peur, s'appuyant sur le dernier album, avec une composition bourrée de tappings tous trop ratés pour convaincre. Personne ne bouge dans un public qui fixe la scène en gouttant. Puis Himinbjorg nous sort "Death of a King" (que je trouve toujours aussi planante) avant de faire un bond dans le passé avec trois compos de l'époque plus black. "In The Raven's Shadow" était particulièrement ébouriffant. C'est parti, les Vikings de Savoie ne nous lâcheront plus. Malgré une chaleur qui devient pénible et qui fait baisser l'affluence, je me laisse porter par le chant nordique proposé par le trio. Envoûtant, Zahaash reproduit hurlements et chant clair. Certes, quelques imperfections çà et là dans le jeu de guitare ne rendent pas l'ensemble totalement parfait et la basse manque tout de même cruellement pour donner du corps. Certes, le son n'est pas cristallin, mais cela camoufle aussi les sus-nommées imprécisions. Mais, au bilan, Himinbjorg aura fait une très belle prestation, hypnotique malgré une mise en scène absolument statique.





Que voilà une belle soirée! Des plaisirs auditifs, accompagnés d'un sauna gratuit et d'une bière à coût très respectable (3 euros le demi sur Paname, ça se fait rare en concerts). Je n'aurai pas vu le temps passer, sans m'ennuyer une seconde, et ça c'est la marque des concerts réussis. Ohéééééé Ohéééééé!!


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