- GLORIOR BELLI + HORNED ALMIGHTY + THE ONE + ABSENTIA LUNAE par PRINCE DE LU - 1590 lectures
Promenade dominicale offerte par le Glaz'Art (Paris), en ce frissonnant 27 février 2011



Le lendemain de la mandale distribuée par Endstille, nous revoilà devant le Glaz'Art en ce dimanche froidif (ça existe, ça? Ah non). L'affiche du jour est alléchante pour les amateurs d'art noir, mais dès l'entrée le constat est clair: l'affluence n'est pas au rendez-vous encore une fois. Le temps de serrer quelques paluches et de penser à s'hydrater convenablement, et le premier groupe commence déjà. Ce soir, ce sera soirée basse, avec un son globalement fort qui met très en avant les quatre-cordistes. Bouchons obligatoires pour ne pas sortir avec des acouphènes. En piste!



Je n'ai pas un souvenir impérissable des albums des Italiens ABSENTIA LUNAE, mais on ne sait jamais les surprises que peuvent réserver le live. Au niveau mise en scène, le groupe est habillé de chemises noires avec des écussons, style fascisant très en vogue chez nos voisins transalpins ces derniers temps. Comme touche personnelle, ils ajoutent des masques à gaz que tout le monde porte (même le chanteur). Sauf le batteur qui s'est affublé d'un masque de latex noir plus "démon théâtral". Enfin, c'est soit un masque de Baphomet, soit le masque à gaz de Sonic. Mais je penche pour la première option. Scéniquement, c'était bien le bretteur le plus impressionnant, déployant un jeu précis et puissant tout en restant raide comme un piquet avec son attirail d'une autre dimension. Le reste du groupe a plutôt versé dans le statique, headbanguant mollement. Et les masques à gaz n'aident pas les musiciens à communiquer avec le public (comprenez "communiquer" au sens large, pas réclamer des circle pits). Niveau musique (l'essentiel, me direz-vous), la prestation des Italiens n'a pas été transcendante, exploitant un black à tiroirs Ikéa dont on ne retient finalement pas grand-chose. Le seul élément perturbateur a été le bassiste, dont nous nous sommes demandés s'il était désaccordé tout le set ou en mode "free jazz". Après un set court (30 minutes, je dirais), Abstentia Lunae quitte la scène sans être retenu par le public.



J'étais curieux de voir la formation grecque THE ONE ayant accroché à son unique album. Déjà, il y a tromperie sur la marchandise puisque The One sont deux. Un batteur, un guitariste/hurleur et basta! Comme Inquisition, ce qui est une configuration assez rare pour être noté. Le souci est que le black de The One comprend tout de même des nuances (ils sont grecs) et qu'avec une seule guitare, elles vont toutes passer à la trappe. Il reste les rythmiques d'un guitariste déchaîné qui va arpenter la scène en secouant son instrument comme s'il cherchait à se débarrasser d'un vieux sparadrap. La qualité de la prestation et la lente litanie des riffs va pourtant parvenir à me faire oublier la petite configuration du groupe. Si je reste mitigé au bilan, il y avait néanmoins un truc, le germe d'une ambiance bien tripante qui a commencé à se mettre en place au fil des minutes. Mais The One ne nous donne pas l'occasion d'une plongée trop profonde dans son univers, sortant de scène après 20 minutes. Je serais bien friand de les revoir, avec un line-up et un temps de jeu plus conséquents.



C'est enfin le tour du groupe qui justifie mon déplacement ce soir: HORNED ALMIGHTY. J'ai fait une publicité misérable à tout le monde pour ce groupe. Au moment où ils déboulent sur scène, j'espère surtout que le rendu live va être aussi énorme que sur album. Les Danois ne sont pas venus pour plaisanter et dès l'intro ils nous accueillent en dominateurs sur le devant de la scène. Et puis, c'est parti pour une séance de désarticulation cervicale. Enfant d'un succube et de Lemmy, Horned Almighty délivre la puissance de son black/rock faisant grimper la température de trois degrés en deux minutes. Le vocaliste est une masse énorme qui harangue la foule entre deux hurlements. Le bassiste hydrocéphale est déchaîné, éructant et fixant le public. Encore une fois la prestation est musicalement imparable, et les riffs viennent se visser directement dans la partie reptilienne du cerveau. Ça envoie gravement! J. (Glorior Belli) va venir faire une apparition encapuchonnée en guest sur un titre, excitant encore un peu plus le public. L'avantage d'une formation comme Horned Almighty est que, si on aime un titre, on en aime beaucoup. Et les subtilités de leur musique apparemment simple sont d'autant plus efficaces sur scène. Les grimés vont tenir leur set de bout en bout, me faisant transpirer plus que ne l'autorise les conventions metrosexuelles. Hell yeah, c'est bon de prendre un bain d'hormones!!



Après le feu danois, GLORIOR BELLI est fortement attendu. D'emblée, le son est très fort. Trop fort. La basse couvre les guitares. Les vocaux et la batterie permettent de se repérer tant bien que mal dans les compos. Lors des parties blastées, le groupe est d'une brutalité assez conséquente, mais il faut avouer que toutes les subtilités de leur musique sont passées à la trappe du traitement sonore. Si on ajoute à ça des imperfections de jeu, apparemment imputables à un guitariste/vocaliste malade, on peut comprendre que les fans qui voulaient se replonger dans l'ambiance du dernier album soient resté(e)s sur leur faim. C'était du Belli sans Glorior, ce dernier étant parti cueillir des fraises avec l'ingé son (qui a manifestement des troubles auditifs pour mettre autant de basses dans le bazar à chaque concert). Niveau scénique, les costumes vus au Klub ont été relégués au placard. Seul J. conserve son couvre-chef, les autres musiciens apparaissant dans le plus simple appareil (j'entends ici "futal-TS", n'allez pas les imaginer en slip). La sobriété est de rigueur sur les planches, sauf pour le bassiste. Il s'agit du gratteux de The One qui est manifestement un bon musicien et très heureux d'être là. Il va passer une bonne partie du show à taper dans les mains des premiers rangs, à gigoter dans tous les sens, à exprimer sa joie de jouer pour nous public. L'attitude peut agacer ceux venus se recueillir. Je trouve au contraire qu'il a eu le mérite de réveiller une audience assommée par le son, même si un peu de retenue aurait pu être de mise. Dès la fin du show, il se précipitera au bas de la scène pour embrasser sa dulcinée présente dans le public. Content d'être là!! Et malgré leur homosexualité génétique, ces pédés de Grecs ont tout de même de bons goûts pour les femmes! De ce set de Glorior Belli, honnêtement, je ne vais rien retenir. Trop brouillon, trop assourdissant, même s'il ne faut pas non plus tout balancer aux orties tellement la situation peut largement être pire parfois.



Encore une bonne soirée d'un week-end riche en concerts. Entre les nombreux concerts et la fainéantise, l'affluence aura été trop réduite (un peu plus d'une centaine de personnes). Espérons que l'orga s'y retrouve un minimum. Ceux présents en auront bien profité. Une seule chose à retenir: Horned Almighty est décidément tout puissant!


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