- ALICE COOPER à MARSEILLE par STEPHANE - 2916 lectures
ALICE COOPER + BLACK RAIN - Marseille (Le Dôme) - samedi 20 novembre 2010



Pour une fois que la Province est privilégiée par rapport à notre toute-puissante capitale, les sudistes peuvent donc se réjouir d'avoir la primeur de cette seule date française hors-festivals du Prince of Darkness (le Coop' ayant joué au Hellfest et à la foire aux vins de Colmar l'été dernier) dans le cadre du « Theatre of Death », sur une des ultimes dates de cette tournée qui dure depuis juillet 2009.



La première partie est assurée par les frenchies de BLACK RAIN.
Je ne sais pas qui a eu la mauvaise idée de les faire commencer un peu en avance par rapport à l'horaire prévu, mais cela me vaut malheureusement d'arriver dans la salle au beau milieu du deuxième morceau!... Nos Glamers bénéficient pour l'occasion de bonnes conditions : grands backdrops à leur effigie et gros son (trop gros pour être « honnête » au niveau de la batterie, mais bon...). Le look est évidemment à l'avenant, très eighties!...


Leurs compos passent plutôt bien l'épreuve du live (mention particulière à « True girls are sixteen » et « N.A.S.T.Y. »), mais par contre ça manque encore un peu de présence scénique (même si le chanteur-guitariste et le bassiste font quand même preuve d'une belle énergie). Leur nouveau batteur est encore un peu timide (ce n'est que son deuxième concert avec le groupe). Le guitariste solo (à la coupe de cheveux C.C. DeVillesque) taquine plutôt bien techniquement, mais le plus impressionnant reste définitivement Swan.

Sa faculté à monter dans les aigus est assez déconcertante! LA gageure étant cette reprise de W.A.S.P. (pour nous consoler de la scandaleuse annulation des pervers pépères dans cette même ville 2 semaines plus tôt?), « Hellion », bien exécutée, tout particulièrement au niveau du chant. BLACK RAIN nous gratifie aussi de nouveaux morceaux prometteurs, issus de leur prochain album attendu pour février 2011. A suivre donc...



L'heure du concert d'ALICE COOPER approche à grand pas, et je suis un peu déçu de voir que le Dôme de Marseille est loin d'être plein. Environ 3500 personnes, ce qui reste quand même un score correct...
21H, la sonnerie d'école retentit, le superbe rideau aux couleurs du « Theatre of Death Tour » tombe, et laisse apparaître celui que tout le monde attend : Vincent Furnier! Le show démarre sur « School's out », jouée partiellement, et qu'on retrouvera en entier en clôture du concert (quel intérêt de jouer 2 fois le même morceau?!). Le décor de scène est notamment constitué d'un magnifique backdrop représentant le visage d'Alice, et de deux sympathiques « gargouilles » sur les côtés. Le son est globalement bon, même si je le trouve un poil fort, et que les guitares manquent un peu de clarté.
Pour ceux qui ont vu le Coop' au Hellfest (ou qui possèdent l'indispensable Dvd/Cd live « Theatre of Death » qui vient de sortir), le show proposé ce soir est exactement le même. Sauf que l'impasse a été faite sur « Guilty », pépite de ce chef d'oeuvre mésestimé qu'est « Alice Cooper Goes to Hell » (1976), ARGH!?! Sinon on retrouve la même setlist qu'au Hellfest (avec juste un changement d'ordre de passage pour « Under my wheels »), mais le concert de ce soir passe mieux au niveau du rythme, moins expédié qu'à Clisson. Et puis il est vrai aussi qu'un spectacle d'Alice s'apprécie plus en salle qu'en plein air.
Parlons de la mise en scène, ce pourquoi le maître du Shock Rock est évidemment réputé. Ses dernières tournées proposaient toujours les mêmes gimmicks; et délivraient un concert schizophrène, composé d'une partie exclusivement musicale (sans effets spéciaux) et d'une seconde partie plus théâtrale. Alors que cette tournée « Theatre of Death » propose un show plus diffus, plus présent tout au long du concert, et sans aucun temps mort. Ce cabaret grand-guignolesque est truffé de mises en scène inédites (ou plus employées depuis longtemps). Cooper meurt sur scène rien moins que 4 fois : guillotiné sur « Ballad of Dwight Fry » (morceau grandiose qui reste toujours un grand moment de ses shows, avec sa fameuse camisole de force), empoisonné par une seringue géante sur « Poison », pendu sur « I never cry » (sublime passage!), et enfin transpercé de toutes parts par une vierge de fer moderne sur « Killer ». On a droit aussi notamment à un méchant-roadie empalé, un Alice triomphant sur son immense trône (et affublé d'une veste à pattes d'araignée du plus bel effet), une poupée de bébé décapitée à coup d'épée, et l'habituelle infirmière (malheureusement plus interprétée par Calico, la délicieuse fille de Cooper) qui revient l'embêter plusieurs fois (sous différentes apparences). Bref, un vrai spectacle, théâtral, cohérent et attachant (car toujours emprunt d'un humour irrésistible). La seule nouveauté réside dans le retour du cyclope du film « Le Septième voyage de Sinbad » (qui était présent à l'époque de la tournée « Welcome to my nightmare » en 1975), accompagné pour l'occasion par la fiancée de Frankenstein. Fun!
Mais tout ce show ne serait évidemment rien sans un répertoire en béton armé. Et que dire de cette setlist de rêve?! TOUS les hits sont présents. Mêlés comme toujours à quelques raretés bien senties (« From the inside » et « Nurse Rozetta »). On peut regretter qu'Alice ne joue qu'un seul morceau, « Vengeance is mine », de son dernier album en date (l'excellent « Along came a spider »), et seulement 2 titres des années 2000 (« Wicked young man » et « Dirty diamonds »)... Mais s'il en jouait plus, il serait par conséquent obligé de sacrifier un de ses innombrables tubes (essentiellement puisés dans la période dorée des 70s)! Déjà que j'aurais adoré entendre aussi « Is it my body », « Dead babies » ou « Welcome to my nightmare »!...



Quid de la prestation d'Alice Cooper en elle-même? Sa voix n'a quasiment pas changé depuis les années 70 (ce qui est loin d'être le cas de tous les chanteurs de sa génération encore en activité!). Tout juste peut-on noter qu'elle est peut-être un petit peu plus essoufflée par moments, mais comment lui en vouloir quand on voit l'énergie exemplaire qu'il continue de dégager à 62 printemps!! Et je ne parle même pas de son charisme et de sa classe naturelle!...
Je ne peux décemment pas passer sous silence la qualité des musiciens qui l'accompagnent, qui sont tous impériaux. Que ce soit Jimmy DeGrasso (ex-Y & T, SUICIDAL TENDENCIES et MEGADETH) derrière ses fûts, fidèle partenaire qui supplée toujours Alice quand Eric Singer est accaparé par KISS. Chuck Garric, parfait au poste de bassiste (qui a aussi joué avec L.A. GUNS et DIO). Le classieux et racé Damon Johnson, guitariste/chanteur/compositeur de grand talent (leader des regrettés BROTHER CANE). Complété à merveille par cette glamouze de Keri Kelli, qui a joué avec un nombre incalculable de groupes de Hard U.S. (PRETTY BOY FLOYD, RATT, WARRANT, SLASH'S SNAKEPIT, L.A. GUNS, SKID ROW, VINCE NEIL, etc!...). Et qui est celui qui se donne le plus physiquement sur scène, jusqu'au point même de se charcuter la main droite en arrachant ses cordes de guitare à la fin du concert!

Nous avons eu droit à 1 heure 30 de pur bonheur. Un show qui démontre une fois de plus qu'ALICE COOPER, le père du Rock théâtral, après plus de 40 ans de carrière, reste toujours le maître incontesté du genre!
Et profitons à fond des artistes de cette génération, ceux qui étaient là aux débuts et qui sont encore en activité. Car la mort de DIO nous a fait prendre conscience que nos idoles ne sont pas éternelles! Ozzy et BLACK SABBATH, DEEP PURPLE, JUDAS PRIEST, SCORPIONS, AC/DC, AEROSMITH, KISS, Lemmy, etc ne sont pas immortels... Donc chérissons-les de leur vivant!!

Setlist :
School's Out
No More Mr. Nice Guy
I'm Eighteen
Wicked Young Man
Ballad Of Dwight Fry
Go To Hell
Cold Ethyl
Poison
From The Inside
Nurse Rozetta
Be My Lover
Only Women Bleed
I Never Cry
Black Widow Jam
Vengeance Is Mine
Dirty Diamonds
Billion Dollar Babies
Killer
I Love The Dead
Feed My Frankenstein
Under My Wheels
Rappel:
Elected
School's Out

Merci à Mr. Crash pour les photos illustrant ce report!


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