- HELLFEST MMX par CROWN_ME - 4236 lectures
19/20/21 Juin - Clisson



VENDREDI
On va faire dans l'intro originale. Et concise. 'Me suis levé, bien trop tôt. c'est toujours trop tôt. J'ai embrassé ma femme comme si c'était la dernière fois, au cas où je finirais empalé par une corne de vache dans le pit d'ELUVETIE, j'ai pris ma bagnole dont les rétros pendent au sol, j'ai roulé deux heures vers le sud, j'ai slalommé entre les beaufs, je me suis garé, j'ai choppé mon accred' non sans encombres à cause d'une tête de mule de l'accueil, et c'est parti pour un tour.

J'arrive donc légèrement après le début des hostilités sous la Terrorizer Tent avec THE FACELESS, sous un chapiteau plutôt convenablement garni pour un début de journée. Peut-être bien qu'il l'aurait été plus si GOROD n'avait pas joué en même temps, puisque même si c'est pas tout à fait la même came, ils oeuvrent à peu près dans le même genre de death branlette moderne qui aime à se toucher sur ses partitions. Sauf que les Ricains proviennent eux de la scène deathcore, dont ils se sont tout de même un peu plus éloignés avec leur dernier album et où les réminiscences se limiteront à quelques grosses mosh-parts bien gratuites des familles. Sinon, comme toute la clique Sumerian Records, ça dégueule pas de personnalité mais entre le gratteux, sa coupe de Jackson Five et sa tête d'abonné à Geek Magazine de 15 ans et demi, et le beugleur qui a le bon goût d'arborer un t-shirt Cursed, le tout sans partie putassière où tu fais du stepper, ça se laisse regarder sans grand déplaisir. Petit tour sur le site histoire de prendre mes marques, site qui s'est considérablement agrandi, l'Extrem Market étant relégué à l'autre bout du terrain. Concernant l'espace VIP, je ne peux que remercier l'orga: des hamacs, des poufs, bref tout pour loquer pendant les groupes de merde!



A vrai dire, quitte à faire dans le deathcore gratuit, autant y aller à bloc, voilà pourquoi j'attendais CARNIFEX de pied ferme. Alors, vous étiez peut-être tombés sur ce live particulièrement catastrophique voilà quelques semaines, avec assez de pains à la double pour nourrir le Mozambique et un chant poussif qui rappelle à quel point ces groupes tournent mille fois trop. Mais aujourd'hui, les Californiens sont pas venus pour nous conter fleurette, et bien qu'uniquement client de l'énorme mandale qu'était leur premier album, "Dead In My Arms", et dont ils n'auront joué qu'un titre (le tube des mosh-pits "Lie To My Face" et ses breaks tellement décérébrés qu'ils en deviennent jouissifs), leur prestation était bien br00tale. Et carrée. Sinon, c'est marrant, mais comme chez Suicide Silence, à qui ils ont tout pillé à leurs débuts, y'a que le chanteur qui essaie de se la jouer un minimum BG (alors qu'il a une gueule de douchebag qui aurait gobé un parpaing), et tout le reste du groupe est composé de gros lards bien poilus/barbus. Moyennement des fashionistas malgré leur scène d'appartenance quoi.



M'enfin niveau "on a pas de dégaine", MAGRUDERGRIND mettait la barre un bon cran au-dessus, j'en prends pour exemple leur hurleur au duvet naissant qui ressemble à ton pote de lycée qui programmait des jeux sur sa Casio graphique, mais il avait un beau shirt Pulling Teeth, gage d'un bon goût dont on ne doutait pas. Pareil pour le gratteux, gringalet à la chevelure cuivrée et au t-shirt Graves At Sea qui a la même gueule de teigneux que le chanteur de Gallows, le forfait tattoo unlimited de Jacob Bannon en moins. Et je te parle pas du batteur avec son poum-poum short en jean hein... Mais bon, on s'en branle, parce que la première grosse grosse enculade du fest, c'était eux! Juste à trois, juste avec gratte/chant/batterie (et là, vraiment pas besoin de basse), les grindeux ricains auront livré un set hyper vénère, hyper intense, hyper expéditif. La preuve, ils devaient jouer 30 minutes, et au bout de 15 (douche comprise) ils s'étaient déjà barrés. Final abrupt avec micro éclaté au sol, fin de la transmission, ramasse tes ratiches et sors du chapiteau.



Léger changement de tempo avec CROWBAR et la bouille de nounours au regard de Droopy de Kirk Weindstein. Alors évidemment que leur"sludge" mid-tempo est pachydermique au possible, mais n'empêche que comme sur album, malgré toute la sympathie que j'ai pour eux, j'ai passé "juste" un bon moment. Pas transcendant, certes, mais leur science du riff éléphantesque et décrocheur de nuque, groovy plus que méchant, couplé aux cordes vocales façonnées par des cuves de mauvais bourbon du père Kirk, aura fait son petit effet devant la seconde Mainstage en ce début d'après-midi.

Petit coup de rigolade devant MASS HYSTERIA, normal quoi, histoire de vérifier que Mouss était toujours plus un chauffeur de salle reconverti qu'un véritable chanteur, puisque de toute cette scène neo et cie, il possède l'une des voix les moins enviables. Flow monocorde à deux ronds et sans pêche, aucune voix claire, aucune gueulante, et encore, on a pas causé des textes. Comment à bientôt 40 piges tu peux encore écrire des trucs aussi démagos? A 15 ans, certes, on excuse, mais là, tant de naïveté dans la forme et le fond fait vraiment peine, c'en serait presque embarrassant pour lui. Lol, mon gars. Le reste du groupe mérite pas plus qu'on en cause, genre j'essaie de rester jeune et dans le coup alors que j'ai 30 piges et que je joue du mauvais neo.



WALLS OF JERICHO c'est la valeur sûre, t'es toujours certain de passer un moment frais et enjoué quelque soit ton degré de fanitude du groupe. Par exemple, le mien est très bas, ça fait des années que j'ai lâché une affaire que j'avais pas vraiment attaqué, et pourtant, la bande à Candace (élue tough girl la plus sexy par Taulard Magazine et 33 Tonnes Passion) fait toujours son petit bonhomme d'effet. Et ce grâce à l'énergie qu'ils mettent dans leur hardcore/metal dans-ta-gueulisant, chaque membre (sauf le batteur, triple buse!) se tape son petit marathon sur scène, et c'est joué avec le sourire, certes très hargneux, mais avec le sourire quand même.



DEFTONES <3 <3 <3 Aaaaaaaaah DEFTONES, je crois que les 3/4 de Clisson avait eu sa petite histoire avec eux vu la foule qui s'est pressée autour de la Mainstage. Et preuve de la ferveur folle pour les boys de Sacramento, pas mal de collègues avec qui j'ai pu discuter avaient vu leur venue clissonaise se confirmer à l'annonce du groupe. DEFTONES fédère de la groupie de tous les horizons, jusqu'au blackeux qui entre deux morceaux m'avouera en sanglotant "c'est le premier groupe de metal que j'ai écouté, mouinnnnnnouiiiiinouiiiiiiiin!". M'enfin je fais pas le malin non plus, l'intro de "Change" aura bien embrumé mes petits yeux aussi. Bref, quant à moi, les DEFTONES, je pouvais pas les piffrer quand j'ai attaqué les musiques dures par ma période neo metal, mais c'est derrière, une fois passé à autre chose, que j'ai découvert les vertus incroyables de leur musique. Reste qu'en live, malgré de bons échos récents, je craignais un semi-massacre, il n'en fut rien. Bien au contraire. Chino était en putain de forme! Physiquement comme vocalement, ça faisait incroyablement plaisir à voir. Sapé de tout son charisme écoeurant et de sa coquette petite chemise rose pâle, qu'il aura inondé de transpiration, il aura quand même réussi à me faire jumper, chose interdite en concert sous peine de se faire casser les rotules au marteau par la milice du bon goût. Heureusement, elle rôdait pas dans le coin, et puis il faut l'avouer, elle devait déjà avoir suffisamment de boulot ce week-end. Mais revenons à nos moutons; Stephen Carpenter est un autiste qui reste collé face à son ampli Green, Frank Delgado se barre pendant les morceaux où il sert à rien, Abe Cunningham est toujours une machine de puissance, et le "petit nouveau" Sergio Vega (ex-Quicksand) qui dépanne à la basse le temps de la rééduc' de Chi, sera probablement élu intérimaire de l'année par Vedior Bis, tellement il assure et suinte la coolitude. Niveau tracklist ça va taper un peu partout, même si j'aurais aimé un peu plus de l'éponyme à la place d'"Adrenaline", celui-ci restant, avec sa prod' datée et pénible, l'effort du groupe que j'encaisse le moins. Bref, la magie, la communion, LE concert du Hellfest (malgré un son bien pâté). Merci à eux.



Non pas que j'accroche tant que ça au black metôl de WATAIN hein, celui-ci n'étant pas assez bobo-approved pour susciter mon adhésion, mais tant d'enthousiasme çà et là méritait bien un petit safari-photo. Donc ça m'a pas retourné mais contrairement à, au pif, DARK FUNERAL, je conçois l'intérêt que l'on peut y trouver (c'est quoi ces phrases de diplomates mou du gland là oh?), et puis scéniquement entre le décorum tout feu tout flamme, le maquillage outrancièrement dégueulasse et l'odeur pestilentielle, ça fait son petit effet.



N'ayant jamais vu Justin Broadrick sur scène, que ce soit avec GODFLESH, JESU, ou l'un de ses 5000 autres projets, l'un de mes confrères, officiant chez Eklektik, m'aura parfaitement bien briefé. Broadrick est un geek de son son et préfère passer 30 ans à le régler, avant, pendant et entre les morceaux, plutôt que de se lâcher un minimum. Et ce soir, pour cette reformation évènementielle, ce fut tout à fait ça. A son crédit, certes, les YOUNG GODS, qui jouaient juste avant eux sous la Terrorizer Tent (et que j'ai loupé, paraît que c'était bien bien bien), ont vu leur set très abrégé parce que les plombs avaient tout simplement sauté. Du coup, ça déborde un peu niveau balances, normal, le public se chauffe en réclamant "New album! New album!", mais au bout d'un moment et de 15000 faux départs, ça commence à faire long. Surtout que niveau vidéo projections ça merde à mort et que scéniquement, à deux + boîte à rythmes, si tu bouges pas ton petit doigt de pied et que t'as un son foireux, c'est la catastrophe assurée. Ce qui se passera sur l'introductif "Like Rats", sans basse mais avec gratte mollassonne reléguée à 1000 bornes derrière le kick de la boîte à rythmes, plutôt inquiétant. Pour l'anecdote, essayant de prendre quelques photos dans la fosse dédiée et calé devant le caisson de basse durant les balances, la boîte à rythmes était tellement brutale que c'était impossible de fumer sa clope, mon estomac se soulevant et recrachant la fumée avant de l'avoir avalée à chaque coup de beat (hum hum).



Pour le reste du set, son et performance se sont un peu amélioré derrière (et c'était plutôt bon vers la fin, mais j'avais déserté, las, déçu, mais la sauce aura pas pris avec mon humble personne. Direction ULVER donc, censé clôturer pour ma part une première journée. Bah écoute, c'était taré. Un véritable ilôt de raffinement dans un océan de beauferie. La nuit ayant déjà bien pointé le bout de son nez, pas tellement moyen de cerner le public d'ULVER, si ce sont des blackeux qui les ont suivis envers et contre tout, des couillons un peu trop ouverts, ou un peu de tout ça. M'enfin, rien à battre; si? Pit photo encombré, tant pis, du coup je joue des coudes pour me placer convenablement... et la lumière fut. Déjà, j'ai rarement vu des projections vidéos aussi bien travaillées, ça change du powerpoint Gustave Doré, la classe. Niveau formation, Garm assure voix et bidouilles, il y a deux autres bidouilleurs à Macbook derrière lui, un batteur et un gratteux/claviériste qui officiait dans Guapo. Le set sera, comme on pouvait le prévoir, axé sur leur période non-metal, et était d'un hypnotisme sidérant. Par bol, après avoir retenté le passage et pris quelques photos, le pit était déserté, donc je ne manque pas l'occasion de la jouer princesse en me calant confortablement contre la scène. C'était vraiment un instant précieux, hors du temps, l'un des sommets de ce Hellfest. Du coup je me rentre pour quelques heures de sommeil inconfortable, après avoir constaté que le concert de FEAR FACTORY était vraiment dégueulasse. J'aurais bien tenté THE DEVIL'S BLOOD pour la forme, mais je ne l'avais plus. Tant pis.









SAMEDI
La journée démarre, crachin persistant, débarbouillage à la lingette bébé, ça sent la journée demi-molle. Surtout qu'hormis ARCHITECTS, y'a rien qui me branche un minimum aujourd'hui, à part deux/trois conneries avec un peu de bonne volonté. Et comme de hasard, à peine arrivé sous la Terrorizer Tent histoire de traîner un peu ma carcasse devant KNUCKLEDUST, j'apprends qu'ARCHITECTS viennent d'annuler pour une sombre histoire de lisseur laissé au bercail, que 36 CRAZYFISTS, l'une de mes deux-trois-conneries-avec-un-peu-de-bonne-volonté sont en panne quelque part dans nos vertes campagnes et que du coup KNUCKLEDUST ne commencera pas avant 12 heures et des brouettes. Super. Du coup, poireautage en attendant les Rosbifs histoire de voir ce que ça donne, puisque j'avais même pas pris la peine de rester voir leur set sur leur récente date rennaise. Bref les B-boys du ghetto londonien et leur bassiste sosie de Jay-Z expédient, avec le sourire, c'est déjà ça, leur hardcore groovy mais sacrément bateau, manquant de hargne, de mordant, malgré quelques expressions faciales équivoques. Mouais mouais.

La poisse continue. En y mettant un peu beaucoup de bonne volonté, je me pointe pour COUNT RAVEN, vu qu'on est jamais à l'abri d'une découverte, mais le sort en voudra autrement. Puisque CONDKOI, formation toulousaine "engagée" à la manière des hautement recommendables Babylon Pression/Lofofora/Tagada Jones et autres démagogues pour gamins de 10 ans et demi. Surtout que musicalement ça a 15 ans de retard quoi. J'avais déjà eu ma dose de niaiserie franchouillarde avec MASS HYSTERIA pour les dix prochaines années, alors on va pas cumuler les mandats hein... Cassos devant DISCIPLINE, le chanteur avait l'air de tellement aimer les amitiés viriles avec son marcel, ses biscottos, son crâne luisant de BG et sa voix fluette que je me suis barré aussi sec, ayant peur pour mon fondement. Même si c'est de la oï, j'imaginais quand même quelque chose de moins tendre.



Un petit tour à l'Extrême Marché, temple des t-shirts qui ressemblent à rien et des accessoires d'un goût douteux. Y'a quelques échoppes hautement recommandables hein, mais à part si tu veux pas lâcher 40 euros pour un bracelet à clous ou , c'est pas Byzance. Même si il y a deux fois plus de stands que l'année dernière.

SWORN ENEMY derrière, je suis pas du tout client mais ça ramonait sec, sweat Slayer pour le beugleur, au cas où t'avais pas compris qui était leur plus grosse influence (à quand Ektomorf avec des tees Soulfly hein?), et gratteux sur-motivé qui assurait bien le spectacle. Bien teigneux Malgré l'heure pas encore très avancée, un coup d'oeil sur le planning m'achève: absolument rien à se foutre sous la dent, même en voulant se la jouer curieux, même en cherchant un providentiel divertissement pour passer le temps. Alors économisons nos forces, me dis-je, c'est parti pour une sieste dans le confort spartiate de mon véhicule de fonction, et puis dormir en ayant des gouttes de sueur qui perlent de derrière la vitre c'est toujours cool.

J'étais chaud pour me réveiller histoire de vérifier si 36 CRAZYFISTS étaient bien de la partie au final, mais trop de variables et d'efforts rentrant en jeu, je me résigne. C'est con, parce qu'au final ils ont joué, mais c'est pas grave, parce que des échos que j'en ai eu, c'était pas ouf. Et puis je les aurais loupé, j'étais convaincu que c'était sous la Terrorizer et non pas sur une Mainstage, me demandez pas pourquoi. Je redébarque donc pour AS I LAY DYING et son batteur tellement laid que t'as envie de te crever les yeux avec le premier objet contondant qui te passe sous la main. Bref, AS I LAY DYING, c'est du bon metalcore typiquement ricain, c'est-à-dire qu'il n'y a rien à gratter, qu'il y a plein de mélodies homosensuelles par dessus des riffs metalcore qui te sont déjà passés 582 fois dessus, le gratteux a une voix claire affligeante de mièvrerie, mais c'est sacrément énergique. Donc on valide.



Instant rigolade avec IMMORTAL, qui passent encore un peu plus pour des brêles quand tu vois cette photo: c'est qu'il y a pas que la musique qui est en carton. Après, la voix façon râle de crapaud est vraiment pitoyable et le semblant d'epicness que pourraient instaurer les riffs est annihilé par leurs poses crabcore et leurs grimaces guignolesques. Sans parler des artifices très Puy du Fou genre projection de lever de lune et cie. Avec un tel condensé de ridicule, inutile de vous dire que c'était blindé niveau peuple.

Du coup, un peu de zonage devant FIELDS OF THE NEPHILIM, 'pas eu la force de rester plus de quelques morceaux, mais même si c'est à des années lumières de mes goûts y'avait quelque chose de fort qui se dégageait. Et très bon chanteur. Mais la fatigue prend le pas, la même fatigue qui me fera préférer le confort des sièges auto à la bedaine de JELLO BIAFRA et au death spongieux de CARCASS. Fait chier, paraît que les deux ont tout démonté.






DIMANCHE
Nuit abominablement froide, j'ai cru que j'allais perdre mes orteils. Courbature et humeur maussade, si le café avait pas été à 2 euros j'en aurais bien pris une citerne. Enfin, la journée-marathon démarre avec les Teutons d'OMEGA MASSIF, 4 jeunes blancs-becs qui jouent du PELICAN en plus couillu. "Mountain Doom" qu'ils disent, certes, c'est aussi doom qu'ISIS peut l'être hein, mais l'idée est là, on est pas là pour enculer les mouches. Bref, ça joue propre, c'est pas méchant pour un sou, mais tant mieux vu qu'ils jouent à l'heure des croissants. Chapiteau vide au début, rapidement garni, c'était mérité vu l'envie qu'ils y mettaient et l'efficacité de leurs riffs sur les vertèbres.

Premier gros parpaing de la journée avec 16, okay, sur skeud leur mix Unsane/Helmet/Today Is The Day n'est pas des moins hargneux, mais sur les planches, ça joue trois bons crans de vénèritude au-dessus. Plus-value grâce à leur hurleur, stéréotype du taulard white trash, chemise bleue marine grande ouverte, panards à l'air libre et palanquée de tatouages, qui se démène comme un beau diable. Crâne rasé, veines saillantes, y'a pas à dire, ce gars en impose. Et fin du concert autiste donc parfaite, comme MAGRUDERGRIND, avec micro explosé au sol et basta.



SAVIOURS, sur skeud, pas moy', mais sur scène j'en ai eu de gros échos, et puis même si musicalement leur revival heavy/thrash vaguement stonerisé me passe au-dessus, ça évolue plus ou moins dans la même scène que BARONESS et co, la nouvelle hype indé quoi, et puis y'a des ex-YAPHET KOTTO dedans, groupe de trve screamo qui n'avait absolument rien à voir. Bah ça passait pas trop mal hein, dans la mesure où c'est joué en toute décontraction la braguette ouverte, et puis leurs visages chafouins agrémentés de beaux cheveux longs leur donnaient un petit côté branlos têtes à claques. Et puis le chanteur-gratteux ressemblait à Dave Mustaine emprisonné dans le corps malingre et encré de Jacob Bannon. Après, les duels de soli et les riffs épiques de mauvais goût, aussi bien assumés qu'ils soient, j'irais jamais les réécouter à la maison, mais là ça l'a fait.

Juste derrière, au tour de BLACK COBRA de bûcheronner la place. Rappel du line-up: un hurleur/gratteux, un batteur, et c'est tout. Scéniquement, c'est pas comme GODFLESH, ça envoie suffisamment pour meubler la Terrorizer Tent, même si c'est le genre de groupes qui doit perdre en impact sur ce genre de scènes, faudra penser à creuser des salles troglodytes l'année prochaine. Leur sludge/hardcore au son à la fois très gras et très aride aura fait mouche, même si, à quelques titres près uniquement gros client de "Bestial", première de leurs trois offrandes, j'aurais regretté de ne pas devoir encaisser un petit "Sugar Water" de derrière les fagots.








Le combo sludge grassouillet se poursuit avec WEEDEATER, qui, franchement, a été tellement dingue que je me demande si c'était pas LA surprise du fest. Je m'attendais plus ou moins à la baffe après la très bonne interview du collègue Madrigal en ces pages, mais avec autant de puissance, n'étant en plus pas tellement demandeur sur CD (et la weed, ça me rend encore plus chiant que d'habitude), pas du tout. Donc, WEEDEATER, c'est Dixie Collins, bassiste/beugleur légendaire avec une bonne dégaine de fermier consanguin de l'Arkansas et qui s'est fait la bite dans une palanquée de bandes de mauvais garçons jouant du sludge du bayou plus ou moins kvlt (dont Buzzoven), un batteur qui ressemble à un gros chewbacca albinos dreadlocké, et un gratteux qui a presque l'air normal, et en est donc un peu plus transparent. Parce qu'il règne une vraie alchimie entre Dixie et sonc cogneur, le groupe joue d'ailleurs resserré comme s'ils étaient devant 15 pelos dans un bar, comprendre qu'ils se foutent des coups de latte et autres calottes tout en jouant. Ensuite l'ami Dixie et son strabisme troublant est un cramé scénique de première, qui t'entame un concert en reprenant la Marche Impériale a capella de sa voix carbonisée à grands coups de blunts, qui passe son concert avec un dégueulasse filet de bave tout le long de sa barbe, qui gesticule dans tous les sens tout en assurant à merveille ses parties. Et je te parle pas du son, c'était un véritable tsunami de basses cradingues, un mur PARFAIT, le meilleur du week-end. A noter la présence de Nick Oliveri sur le côté de la scène, oinj' au bec, qui a passé son temps à échanger des regards hilares avec le Dixie. Bon esprit.









Et enfin, dernier groupe de la clique du Bayou, RWAKE plomberont magistralement l'ambiance de leur post/sludge/black avec une doublette mixte de hurleurs qui rigolent pas vraiment. La côtelette et ses 30 kilos toute mouillée assurait également les parties d'un clavier qui avait dû oublier d'être branché. Plus"inquiétant" que la clique des Baroness, Mastodon et co, ce groupe passe un peu trop inaperçu, mais d'après les retours du public j'ose espérer qu'ils auront conquis quelques nouveaux fidèles à leur cause. En tout cas c'était plus cathartique que ce que j'aurais imaginé.

Là, s'ensuit un gros trou dans mon planning, n'étant finalement que moyennement chaudard pour me taper 3 heures de combos post-KYUSS. Surtout quand t'es pas client de KYUSS à la base. Donc repos du guerrier jusqu'à DOOM, DOOM qui décrocheront quant à eux le prix de l'intro de concert la plus soufflé au fromage de l'histoire: sample de trois minutes interminable, montée de guitare jusqu'à ce qu'au moment de l'acme... et le gratteux qui baise une corde. La grosse poisse. Alors les gars se sentent un peu cons-cons, tirent des mines blasées, et puis au final ça repart comme en 40, la ferveur présente dans le pit n'étant pas tellement retombée. DOOM, c'est donc les darons rosbifs du crust (ils avaient même Mick Harris à la batterie à leurs débuts), mais comme DISCHARGE la veille, dans une moindre mesure, ça reste définitivement trop keupon pour moi, mon crust, je le préfère de salon. Reste que sonorement parlant ça reste moins frêle que ce que je pensais, du coup squattage de la moitié du set, avant d'aller tenter de jeter une oeillade à NILE. Trop de peuple, trop loin, lâche l'affaire gars.







Et dernier vrai concert de cet éprouvant pélerinage, les non moins éprouvants DILLINGER ESCAPE PLAN. Pas de surprises les ayant vu trois fois en même pas 30 mois (et bien parti pour rempiler vu leur tournée automnale), le quintet est une incroyable machine de guerre aussi impressionante musicalement que scéniquement. C'est à dire que tu sais toujours à quoi t'attendre, des escalades de retours, des sauts de cabris à 3 mètres de haut, des guitares dont les gusses se servent comme ventilateurs... Et pourtant, impossible de ne pas te dire "rhoooooo les enculés" à chaque fois tellement ils semblent danser le coupé-décalé après avoir dévalé quelques pentes de poudreuse. Surtout que non-contents de jouer des compos des plus bordéliques qui soient, réussir à les retranscrire sans un seul pain dans un tel chaos scénique est toujours ultra-scotchant. Dédicaces à la playmate de l'hémicycle blastophobe ("Christine Boutin....Hahaha...Christine Boutin...What a bitch!"), gratteux qui fracassent leurs instruments sur les cymbales pour les faire sonner, escalade de matos et sauts de cabris irréels, ils ne nous auront rien épargné. Et le "nouveau" gratteux semble vouloir foutre encore plus de bordel que les autres en faisant frôler la paralysie à un gars de la sécu après avoir renversé un retour de la scène ou, assez drôle, en se perdant au moins 30 secondes dans le public, personne ne sachant où il était. Bref, du grand spectacle aussi bien visuellement qu'auditivement, alors c'est sûr que d'aller voir des guignols peinturlurés qui jouent en playback faire mumuse avec des écrans géants ou faire du téléphérique, ça paraît définitivement fade après.



TOP TEN:
#1 DEFTONES
#2 WEEDEATER
#3 ULVER
#4 MAGRUDERGRIND
#5 DILLINGER ESCAPE PLAN

Comme tous les ans, un regret, celui d'avoir eu la flemme de me bouger pour quelques groupes, comportement de nanti, si l'on veut, mais avec une telle overdose de groupes sur trois jours on est bien souvent tenté de faire la fine bouche même pour des groupes que l'on tenait à voir. Alors que niveau affiche, par rapport à l'année dernière, j'avais carrément moins de groupes à me mettre sous la dent. Sinon, j'étais également parti pour faire un report des groupes que je n'ai pas été voir pour cause de bon goût, mais je vais encore passer pour un connard. Et en plus c'est pas sympa pour les fans de FINNTROLL.

Comme tous les ans, retour douloureux dans la nuit, les oreilles encore sifflantes, la paupière molle et l'oeil vitreux. Petite montée de chaleur quand, bloqué à un feu rouge dans le ghetto rennais, une gerbante péripatéticienne quadragénaire à moitié édentée commence à courir vers ta voiture en peignoir, non merci meuf, par contre je te paierais bien juste pour dormir.

Merci à tous les collègues avec qui j'aurais eu le plaisir de partager quelques conneries, goulées de bières ou cigarettes, si je fais pas de name-dropping c'est pas parce qu'il y en a pour dix pages, mais parce que si j'en oublie je vais manger des calottes l'année prochaine. A la revoyure!

En bonux, un mini-safari photo de la beaugossitude à poil long. Certes, c'est maigre, y'avait pire, mais ma carte SD était pas assez gourmande.














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