- HELLFEST 2009 (Version 1.0) par SEB ON FIRE - 4903 lectures
19, 20, 21 Juin 2009 - Clisson





Les tentes 2 secondes « A fond la forme » c'est bien, c'est très pratique et très utile mais qu'est ce que c'est chiant à trimballer, surtout un vendredi matin dans la métro parigot. Tu te la carres sur le dos tortues ninja style, t'éborgnes 42 personnes avant d'arriver et t'es obligé de porter ton sac, beaucoup plus lourd, à la main. Vivement les Capsule Corp. Déjà sur le quai je vois les regards noirs des parisiens se poser vers moi comme des mouches sur un caca, alors quand il s'agit de monter dans la rame déjà bondée avec mon logis pour le week-end, mon sac de fringues et mon duvet, j'vous raconte pas…

Qu'a cela ne tienne, je sors mon discman, à l'ancienne, chargé de « No Surrender » et me le colle sur les esgourdes, inutile de dire que le premier qui moufte sans motif valable se ramassera un high kick dont même Daniel LaRusso serait jaloux.. Le trajet est tout de suite plus attractif…Arrivée gare Montparnasse sans problème majeur et à peine installé dans le train je me vautre dans le sommeil tel Cobra se ruant à l'open bar de l'espace presse, mais j'y reviendrais plus tard.

Arrivée à Clisson et récupérage de mon beau pass VIP/PRESSE tout scintillant avec son motif « imitation éclat de diamant ». So Glam. Le poignet droit orné de mon précieux sésame, j'ai enfin l'impression de faire partie des privilégiés, des gens du beau monde. Au revoir la plèbe, bonjour l'élité. J'ai pas mon pass depuis moins de cinq minutes que je me comporte déjà comme le dernier des connards. Putain de melon…



Juste le temps de passer au camping monter ma tente et hop me voilà parti pour le fest… mais non car juste devant les grilles du camping, un vigile m'annonce que celui-ci est déjà complet. « Bah je fais quoi alors ? » demandé-je candidement. « Ben tu suis les autres et tu vas dans le champ en face » me répondit-il moins candidement. Révolté par ce traitement digne d'un festivalier lambda je suis à deux doigts de lui brandir mon bracelet scintillant en gueulant « Tu sais pas qui je suis toi ! J'ai le bras long mon pote, t'auras de mes nouvelles, Dugland. » mais vu la carrure du gaillard j'ai préféré renoncer. Retour à la vie de plébéiens.

Je trouve un bon emplacement, je monte ma tente et hop me voilà parti pour le fest… pour de bon cette fois. Il est à peine 14h, le festival est officiellement commencé depuis quelques heures à peine que sur ma route, je croise déjà certaines énergumènes dans un état d'ébriété très, très avancé… Choqué par tant de débauche, je fonce vers la Terrorizer Tent, tout en zyeutant la performance qui me semble bien mollassone de GOD FORBID sur une des deux main stage, pour assister au set des BLOCKHEADS. Un choix parfait pour dépuceler mon premier HELLFEST de rédacteur, Hou Yeah ! Les Nancéens assurent un show sacrément énergique et balancent pas mal de titres de "Shapes Of Despair", comme je suis un newbie du grind c'est le seul album de groupe que je connais, je suis donc joie et le montre à tout le monde en headbanguant en cadence. Je m'approche un peu et remarque que le chanteur est le sosie presque parfait du catcheur hardcore Sabu, ça me fait bien marrer sur le coup et je passe le restant du set à attendre un Arabian Facebuster qui ne viendra jamais. Normal. Bravo aux BLOCKHEADS, une entrée en matière réussie est bon signe pour le reste du week-end.

Je me dirige vers la Mainstage02 afin de voir les fameux EYEHATEGOD dont on m'a tant vanté les mérites. Bon… après quinze minutes, c'est gangrené par l'ennui et engluée telle la mouette prise dans une marrée noir par leurs riffs boueux que je fuis en direction de DESTROYER 666 dont on m'a tant vanté les mérites. Bon… après dix minutes, vous connaissez la suite. Je zone un peu sur le fest afin de tâter de l'ambiance avant de me diriger vers le fameux carré VIP/presse et là, illumination et transfiguration quand je découvre les toilettes. De vraies toilettes avec un trône en porcelaine immaculée et même un robinet et un évier pour se laver la main après la commission. « Mais c'est Byzance ici » m'exclamé-je ! De tous les avantages donnés par le passe scintillant, celui de bénéficier de ces toilettes est vraiment le plus grand...du moins le premier jour...

Direction le car internet histoire de bosser un peu quand je tombe sur un gars en t-shirt Cursed, rouflaquettes de feu et mini mèche blindée de gel, je m'avance à pas de loups et fait connaissance avec mon estimé collègue Crown_Me qui lui-même m'introduit auprès de Layne qui à visiblement opté pour le look peau de fesses cette année. Putain de calvitie naissante...



J'apprends par une connaissance, dévastée, les larmes aux yeux, que PENTAGRAM a annulé. Ça tombe bien vu que je n'ai pas la moindre foutue idée de ce qu'est PENTAGRAM, à tous les coups c'est encore un groupe de vioques, vu qu'entre HEAVEN AND HELL, GIRLSCHOOL, WASP, MÖTLEY CRÜE et tous les autres, les accessoires tendance du jour étaient la hanche en plastoc et l'anus artificiel. Je me demande si l'orga a prévu des excursions en car troisième âge comme lors des galas de FRANCK MICHAEL.

Bref, je profite d'une après-midi assez calme pour faire mes courses au Leclerc de Clisson. Retour sur le site pour le set de VOIVOD. Je suis pas fan mais bon c'est un groupe de légende et par respect pour VSGreg je me devais d'y être. C'est donc en sirotant un Coke Light bien frais que j'écoute les Canadiens sans trop m'ennuyer, je me surprends même à headbanguer de temps à autre, bon point pour les vétérans.

L'après-midi glandouille touche à sa fin quand KYLESA déboule. Tiens il manque pas quelqu'un ? Mais si, ils sont cinq normalement… malgré l'amputation du guitariste-chanteur, j'ai bien apprécié le set des Ricains, particulièrement le duo de batteur très spectaculaire à observer. Leur sludge crust psyché passe beaucoup mieux en live que sur album où je trouve le groupe imbuvable. Un set écourté de près de vingt minutes ça fait toujours chier mais bon les mecs et la fille ont assuré comme ils ont pu et une demi-heure de KYLESA c'est toujours mieux qu'une annulation pure et simple.

Du coup j'ai un peu de temps avant le début d'ENTOMBED et je profite du fait que tous les soiffards et autres ivrognasses se soient tapés une heure de queue ce matin pour leur jetons pour récupérer les miens en moins de cinq minutes. Ben ouais, faut pas être cons les gars, suffit d'attendre que les alcoolos soient passés pour être peinard et éviter les files trop longues. C'est avec un Sprite (pour varier les saveures) bien frais et à l'ombre que je mate le set old school d'ENTOMBED. Je suis pas spécialement fan du groupe mais j'avais rien de mieux à faire donc finalement entre les Suédois et WAhahahahSP, le choix était vite fait. Malgré tout je me barre après quelques morceaux parce que le thrash'n'roll ben c'est quand même un peu pas mon truc du tout. Je vais donc tranquillement attendre le début de PIG DESTROYER sous la tente.



Il est 20H50 pétantes quand les destructeurs de cochons entrent sur scène. Woohoo je jubile, je trépigne, ça va être bon ça. Eh ben non. C'est pas très bon. "C'est même très mauvais" comme dirait Charles Duchemin. Un son bouillabaisse, un hurleur très peu concerné et un gars aux samples inutile vu qu'on l'entendait pas. Reste la présence de Scott Hull, c'est peu mais c'est toujours ça de pris même si j'échange pas un baril d'AxN contre dix barils de ce PIG DESTROYER là. J'ai eu la sincère impression que les Ricains de foutaient bien de jouer ce soir. Grosse déception donc, peut-être la plus grosse du fest et c'est donc penaud que je me dirige vers ANTHRAX. N'allant jamais chez le coiffeur je ne lis ni Public ni Closer, je n'ai donc absolument pas suivi l'actualité du groupe et candidement je pensais que c'était toujours ce bon John Bush au chant, le meilleur chanteur qu'ait eu le groupe soit dit en passant, quelle ne fut donc pas ma surprise en découvrant le fils caché d'Ethan Hawk au chant. Niveau voix on peut le comparer à un sous Anselmo. Passé la déception de voir débarquer le newbie, j'apprécie quand même pas mal le show au cours duquel les papys déroulent les tubes : « Indians », « Caught in The Mosh », « Hentaî-Sochaux » avant de finir en beauté sur un « I'am The Law » endiablé. L'occasion pour moi d'esquisser un début de pas de danse. Un bon set de thrash bien fun et festif sous le soleil couchant ça fait toujours plaisir.

Plus rien avant PARKWAY DRIVE, j'en profite pour faire la connaissance de Shaka, occupé à uploader des photos de femmes à poil. « C'est pour mettre sur le site* », mais t'as pas à te justifier mon pote, c'est pas tous les jours qu'on à le Net à l'œil. Alors qu'il fait maintenant nuit noire et que la température a sacrément baissé, je me faufile au travers d'une horde de fans en slims léopard et chapeau de cowboy pour rejoindre la tente déjà ravagée par les accords des Australiens de PARKWAY DRIVE. Un groupe qui ne me transcende pas sur album mais qui là, pour le coup m'a bien fait fermer ma gueule. Le premier vrai set hardcore avec moshparts et riffs mitraillettes. Un groupe super content d'être là, ils le feront savoir entre chaque morceau, qui nous remercie de ne pas être aller voir le CRÜE. En même temps faut vraiment avoir du temps à perdre pour se les peler dehors, en pleine nuit, à mater un groupe de vieux beaux scalpelisés.



Pendant ce temps PARKWAY DRIVE met le feu et fait monter la température sous le chapiteau. Énergie, joie de jouer, moshparts et riffs killers, les Australiens volent le show et signent ni plus ni moins que le meilleur concert de la journée. Tout est relatif vu la pauvreté de la programmation de ce premier jour mais n'empêche qu'à eux seuls ils m'ont plus emballé que tous les autres groupes de la journée et m'ont fait prendre conscience que, vu la poussière, le bandana sera mon meilleur ami pendant les deux jours qui vont suivre.



Samedi 20 juin.

Coucher 2h, endormi 2h30, réveillé 7H30 par le chant d'une musillette des bois ou d'une pistourelle des prés, je ne sais plus trop. Putain d'oisouilles...

Un Yop, 3 petits pains au lait, mon bandana pour la street cred et la tough guy touch, quelques assouplissements et me voilà fin prêt pour affronter le deuxième jour, aussi appelé « Journée Hardcore ». C'est là que 90% des lecteurs zappent ce chapitre pour vite passer au dimanche 21 juin.

Début des hostilités avec les Parisiens assumés et revendiqués de PROVIDENCE. Se prendre leur hardcore lourd et brutal à 11h30 du matin, ça fait plus frétiller du bassin qu'une nuit avec Megan Fox. Des moshparts de porcs, des compos en béton taillées pour le live et une présence scénique dont certains groupes confirmés devraient s'inspirer. Le set, écrasant de puissance, se terminera avec un lancer de petits papiers à l'effigie du PSG et de PROVIDENCE. Des réveils du style, j'en redemande tous les jours.

C'est bien échauffé par les Parigots que je me dirige vers OUTLAW ORDER. Bon ben ça me refroidit direct donc je préfère déguster un jus d'orange en attendant les Néerlandais de BACKFIRE! qui prennent la suite des destructeurs parisiens. Leur set sera bon, sans plus, je les ai vu plus convaincants et inspirés mais bon un BACKFIRE! même moyen ça reste très sympa à voir. L'hymne « Still Dedicated » est toujours repris en chœur par le public et les titres du dernier album passent pas mal la barrière du live. Je regrette aussi l'absence de « How Do You Like Me Now » qui, sur album, est une tuerie absolue. Les Hollandais ont peut-être un peu souffert de la grosse presta de PROVIDENCE en ouverture. Quoi qu'il en soit, j'ai bien profité de leur set pour m'échauffer et mosher gentiment. Après une petite collation j'observe le défilé des jeunes goths emmitouflés sous leurs longs déguisements noirs malgré la belle chaleur qui chauffe Clisson. Ah ben oui Zavatta est en headline de la Mainstage ce soir, j'avais oublié.

Je m'approche de la tente pour ALL SHALL PERISH et là, stupeur, impossible de mettre un pied à l'intérieur de la Terrorizer débordante de peuple. Ils ont tant de fan que ça les ALL SHALL PERISH ? Rebuté par cette foule, je lâche l'affaire et vais rejoindre Crown_Me en vue de nous préparer pour notre interview avec Stephen Bessac, au passage je me fais vanné (« Ahah il est si méchant que vous y allez à deux ? »*) et encouragé (« Allez Bonne Chance hein »*) par un Layne qui visiblement a passé une Sacrée Soirée avec je sais plus trop quel chanteur de je sais plus trop quel groupe de sludge ou stoner je sais plus trop quoi.



Donc rendez-vous au coin presse, les mains un peu moites et le souffle court pour taper la discute avec on ne sait pas quel(s) membre(s) de KICKBACK. On trouvera finalement un Bessac affable, disponible et loquace, bref à des lieues de l'image que l'on peut en avoir. Stephen avait des choses à dire et envie de parler, il était donc heureux de trouver des gens pour les entendre, et perso j'étais bien content de l'écouter parler de son groupe, de sa musique et de plein d'autres choses. Il avait envie de mettre les choses au point, il nous parle donc de manière directe, avec franchise et lucidité. C'est avec regrets et pressés par le management que nous mettons fin à l'entrevue quelques quarante-cinq minutes très enrichissantes plus tard. Dommage, on aurait bien continué à taper le bout de gras avec lui et d'après ses dires, lui aussi. Cette rencontre ne fait que confirmer tout le bien que je pense de "No Surrender" et on peut dire ce qu'on veut mais le gars a bien plus de choses à offrir que l'image détestable que l'on peut avoir de lui. Si on est entrés avec les mains moites et la sueur au bord des cheveux, on en sort tout frétillant du croupion, le torse bombé de la fierté de l'enfant qui vient de survivre à son premier jour d'école.

Je mate distraitement la fin du set d'HEAVEN SHALL BURN, qui n'avait pas l'air bien transcendant cela dit, avant d'aller jeter une vague oreille sur THE BUSINESS et son punk hardcore old school. Vraiment pas mon truc.

J'enchaîne avec BETRAYED, le seul vrai groupe straight edge du fest qui malgré un set correct, énergique et enlevé aura bien du mal à faire passer son discours à une assistance clairsemée plus attirée par la perspective d'un sandwich rillettes arrosé de gros rouge qu'à déguster une bonne salade de soja accompagnée d'un jus de concombre. Mais perso j'ai bien apprécié le set. Passage au jardin presse pour enfin faire la connaissance de Cobra Commander sirotant un Ricard en compagnie de Crown_Me. Je ne perds pas l'occasion de les accompagner avec un Coke Light bien frais. J'me fais ensuite offrir de l'alcool chelou servi dans un tube à essai… je le refourgue à ma secrétaire qui lui fera sa fête. Great Succes !



Mais fini la pignolade entre potes, place au show le plus attendu du fest pour bibi. KICKBACK fait sienne la Terrorizer Tent et met tout le monde à genoux avec un set brutal et violent. Le son est énaurme, bouillonnant et crusty juste ce qu'il faut bien que le sample tiré de Seul Contre Tous soit inaudible. Bessac éructe les yeux écarquillés et le pit ressemble enfin à quelque chose, d'ailleurs j'y passerai tout le concert entre mosh old school, kids et violent dancing.

Le début du set se pare d'atours surréalistes quand la poussière soulevée par le mosh envahit la scène et la salle tout entière si bien que KICKBACK semble jouer dans l'ombre d'une cave, à contre-jour, ce qui rajoute encore à l'ambiance déjà très, très chaude. Les mecs étaient attendus et ils ont répondu à l'attente mais pas de la façon que l'on croyait. Sur scène les morceaux de KKK ramonent. Les classiques tirés de "Forever War" et des "150 Passions" s'accordent avec les nouveaux titres qui t'éclatent encore plus la tête. L'enchaînement « No Surrender » / « Deathlust » est encore dans toutes les mémoires par son ambiance délétère et sa brutalité. Malin, Bessac ne jouera pas le jeu de la provoc, enfin si mais de façon détournée, « Tu te dis ouais c'est Kickback, il va mal parler, il va être violent tout ça mais je suis pas ton clown, mon pote !» et fera montre d'un amour sans bornes pour ses détracteurs aux doigts tendus bien haut.

Mais bon KICKBACK reste KICKBACK et l'attitude « marlous de banlieue » fait partie intégrante du groupe. Les titres s'enchaînent, le public répond plutôt positivement et le pit, entièrement composé de hardcore kids, fait mal et le set se termine sur un « New Sadist » virant sludge/noise pour un final apocalyptique. KCKBCK livrera un set à l'image de "No Surrender". Sans pitié, sale, violent et étonnamment vivant. Première grosse claque de la journée, les Parisiens mettent le Hellfest à genoux et c'est en crachant de la poussière que je quitte la tente. Putain de KICKBACK!



Pas facile d'enchaîner après ça et comme justement y'a rien de bien intéressant, je remonte à la tente me faire beau pour accueillir comme il se doit V.O.D. Le temps d'entendre les MISFITS jouer leur deux reprises de METALLICA (Ah-Ah!) que les accords de VISION OF DISORDER retentissent dans la tente. Je file vers le pit, me frayant un chemin, à coup de coudes (NDLR : prévoir une machette pour l'année prochaine), pour aller mosher. Je suis tristesse car je suis déception quand je vois que le pit est bourré de metalleux en rangos tentant de démontrer leurs capacités inexistantes en violent dancing. Les gars je vous aime bien, hein! mais faut laisser ça aux hardcoreux.

Après m'être fait défoncer l'orteil sur un « Viola » de folie, je prends la sage décision de me reculer quelque peu pour aller danser tout seul dans mon coin pendant que Tim Williams livrera une prestation quasi parfaite, assurera comme une bête sur les passages hurlés et livrant voix claires sans fausses notes aucune, si ce n'est ce vilain T-shirt Lamb Of God (faudra m'expliquer par quel miracle ce groupe vend des milliards de skeuds…), seule fausse note de la soirée.


On dirait bien que rien n'a changé pour les New Yorkais qui ont la remarquable idée de faire l'impasse sur « From Bliss To Devastation » pour se concentrer uniquement sur les deux premiers albums. Outre « Viola » on sera régalés de « Suffer », « Divide », « Imprint » entrecoupés de nouveaux morceaux qui ont l'air de faire autant de dégâts que la chaleur sur le Bleu d'Auvergne de Crown_Me. Je bouge un peu pour la toute fin car v'là t'y pas que deux dreadlockés viennent m'exhiber leur énorme joint de drogues sous le nez en headbanguant mollement. Putain de hippies…



Deuxième gros set d'affilée donc, qui me fait dire que « Hardcore ist krieg mon gars! » Passage à l'espace presse, le temps d'outrer Layne. -Hé c'est quoi qui passe là ? –(Regard interloqué du Bayou Billy parisien)-C'est une blague ? -Ben non, ça a l'air pourri, c'est quoi? -Vous me faites honte (oui car Shaka, qui squattait sur zooporn.com, ne connaissait pas non plus)…c'est KILLING JOKE!Ah c'est ça KILLING JOKE… Bon j'me casse y'a les CRO MAGS qui vont jouer là*.



Je cours pour éviter de me prendre trop les synthés de MANSON dans les tympans fragilisés par les coups de boutoirs de KKK et V.O.D et j'arrive devant la scène des MAGS. L'assistance est clairsemée ce qui est bien cool car on est entre nous et chacun a son petit espace pour mosher comme bon lui semble. Je ne le savais pas encore mais j'allais vivre le meilleur set du festoche. Tout simplement. Un son impeccable de bout en bout, un Joseph en forme olympique (ça conserve la philosophie krishna...) et une tracklist faisant la part belle à "The Age Of Quarrell". Un set court, à peine 50 minutes, mais qui rappelle à tout le monde que le NYHC est sans conteste le genre le plus approprié à la scène. Il suffit de se ramasser les tubesques « Hard Times », « World Peace », « Malfunction », « Street Justice », « Seekers Of The Truth » pour comprendre toute l'importance de cet album et des CRO MAGS sur toute la scène hardcore. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si tout le gotha de la journée se pressait sur les côtés de la scène afin de mieux goûter au son du Père Joseph.

En vrac on pouvait voir Tim Williams, Pat et Igor de Backfire, Stephen de Kickback s'agiter en vrais fans sur l'arrière-scène avant de checker John Joseph sur son rappel de folie. C'est sur « We Gotta Know » que se termine cette soirée de folie furieuse qui ont vu se succéder les trois meilleurs set de fest jusqu'ici. Une soirée comme on n'en voit pas souvent. Je rentre au camping en dansant NYHC style tout seul comme un golio en me disant que ce serait une bonne idée de rebaptiser mon fils John Joseph. Malheureusement ma douce n'est pas du même avis...Pendant ce temps MANSON faisait mine de sodomiser un de ses retours en passant la langue. Putain de poser...



Dimanche 21 juin 2009

C'est en chantant « We Gotta Know » et toujours totalement "in love" de John Joseph telle la plus chaude des myspacebitches que je me réveille sous le piaillement d'une galinette cendrée. Trois petits pains au lait, un Yop pour l'énergie, mon bandana écossais et mon bermuda kaki pour le coté straight edge warrior et let's go to the tent pour un ramonages en règle avec le combo bourrin WHITECHAPEL/ABORTED/DESPISED ICON. Je passe chercher un Crown_Me en petite forme pour attaquer WHITECHAPEL.

Bon, première constatation, les fashionistas hardcore sont de sortie : mèches, T-shirt colorés, plugs et tout l'attirail. Mais faites gaffes les mecs vous allez vous salir, sous la tente c'est très poussiéreux.
Ensuite passé deux morceaux, en fait je crois plutôt qu'ils ont joués deux fois le même (Ah on me signale que non, c'étaient bien des titres différents), je sors me chercher un petit jus de fruits. Quand je reviens dix minutes plus tard, ils jouent toujours le même morceau. What ze fuck ?! Bon finalement, après avoir joué six fois le même titre, les mecs se barrent. Il est où l'intérêt de prendre trois gratteux pour jouer des riffs qu'un lépreux de Calcutta pourrait jouer ?
Puis bon prendre un batteur qui sonne comme une boîte à rythmes ça sert pas à grand-chose non plus. Suffit pas de beugler comme un phacochère en rut et d'enchaîner les moshpart pour faire du brutal. C'était pourri donc.

ABORTED a donné un bon show dans la Rock Hard Tent que je découvrais. J'ai vu mes compatriotes trouzemille fois et le groupe assure toujours un minimum, ce qu'ils ont encore fait hier. J'ai bien goûté le son au final. Par contre Svencho, t'es en France, parle français mec, c'est plus sympa (insérer ici le smiley « clin d'œil »).

En parlant de francophonie, place à nos tough guy de la Belle Province : DESPISED ICON. Un set tout en moshparts et en brutalité mais vite saoulant après trois morceaux, je quitte donc la tente pour aller taper la discut' avec Cobra Commander toujours à la recherche de son mug MAYHEM « pour un pote *», nan mais assume mon gars, si tu kiffes le black sapin de Noël, tu kiffes hein, ya pas honte. Enfin si un peu…



Comme y'a un peu plus rien avant un petit moment, je vais squatter l'Extrem Market et en profite pour me chopper le dernier BUN DEM OUT et ô joie, ô allégresse, je parviens enfin à mettre la pince sur le split CRAWLSPACE/FCP que je cherche depuis bien longtemps. Du coup je rentre à la tente m'écouter tout ça.

Back to the site pour le show aussi coloré que le T-shirt d'un deathcoreux de DRAGONFORCE. Franchement, j'aime bien ce qu'ils font et c'est le groupe idéal pour ce genre d'événement. Un concert fun, plein de patate qui fout la banane pour le reste de la journée. La public est bien chaud et moi-même je me remémore mes heures de lutte sur Guitar Hero pour torcher "Through Fires and Flames" qui clôt leur set. Ce qui est bien avec les Dragons c'est qu'ils font zicos et boulanger, vu le nombre de pains par morceaux y'a de quoi nourrir tout le fest. Mais bon c'était du fun en barre quoi.

Après ça, je vais me faire chier devant les papys de DESTRUCTION, puis devant les flamoutchs de PESTILENCE avant d'aller me marrer devant les rois de la pignole : EPICA, aussi épique que le caniche de Tata Suzanne sortant tout juste du toilettage.
Elle est bien mignonne la Simone avec ses quatorze kilos de maquillage et son corset, mais bon comme dans tout bon boulard, passé le 1/4h on s'emmerde grave. Perso je trouve la calvitie naissante de Shane Embury bien plus émoustillante. Et je serai pas le seul tant NAPALM enverra la purée malgré un Barney à la voix bien endommagée selon ses dires, mais perso je me suis rendu compte de rien, en même temps c'est du grind donc bon.
Je ne suis pas fan plus que ça du NAPALM version album mais sur scène ça décérumenise les oreilles façon karscher. Les titres sont entrecoupés des traditionnelles explications de textes de Barney, sauf avant "You Suffer" bizarrement. Puis là, surprise… Lee Dorian se pointe pour taper le bœuf avec ses anciens potos. Y'a pas à chier, gros set des Angliches. A peine le temps de regarder sa montre que les cinquante minutes du set sont déjà passées, ben merde alors! ça m'a semblé plus court que le 1/4H passé devant les drogués d'OUTLAW ORDER hier matin. Putain de paradoxe temporel...



"Nazi Punks Fuck Off" pour finir en beauté et je pars au pas de course vers le chapiteau voisin pour mater les deathcoreux rigolos de BLACK DAHLIA MURDER avec leur intro eurodance et leur gorille dansant. Autant j'aime bien le groupe sur album, autant en live j'ai toujours l'impression que tous les titres se ressemblent. Ce sera encore le cas aujourd'hui mais bon Trevor Strand est tellement sympa que le concert passe plutôt bien au final et des titres comme « Miasma » ou « What A Horrible Night To Have A Curse » font remuer la nuque plus que de raison.

Vu que j'aime pas MASTODON et leur metal d'intello pour fan de TOOL et que je déteste tout autant CATHEDRAL, j'me décide enfin à aller mater la ICWA et je perdrai pas mon temps vu que j'aurai l'immense honneur de voir les fesses et le bide à bière de Christophe Agius. Juste le temps de voir deuuuuuuux, simplement deuuuuuuux combats qu'il me faut fuir vers la tente dans laquelle COALESCE va ratiboiser tout le fest.

Je n'avais jamais vu COALESCE live et là, j'ai bien compris ce qu'a ressenti Djibril Cissé quand le Chinois lui a arraché la jambes. Il s'est passé un truc mais tu sais pas quoi sauf que d'une seconde à l'autre t'es incapable de marcher ou de faire quoi que ce soit. COALESCE a tout écrasé avec une prestation pleine de bruits et de fureur au son de mammouth, un Sean Ingram possédé qui passera la moitié du concert debout sur les barrières ou à se rouler par terre, Jes Steineger mi guitariste mi derviche tourneur tape des poses quasi mystiques entre ses riffs plus déstructurés que la coiffure de nos amis d'ATTACK ATTACK !

Il est difficile de rester au sec et de surnager durant ce tsunami sonore, les notes pénètrent la bouche, les yeux et submergent les oreilles. Trop dur, trop lourd, trop abrasif et trop tordu. Je revois encore la tronche de Crown_Me, plus ravi que Shaka devant le show des Fuel Girls, et j'ai encore les tympans qui résonnent depuis qu'il a assuré les chœurs depuis la fosse à trois millimètres de mes oreilles. C'est qu'il à un joli brin de voix le petiot! Faudra bien prendre quelques instants pour se remettre de la baffe. Nous errons tous deux sur le site, à la recherche de nos dents et de nos rotules…



Mais on ne savait pas que le meilleur moment du week-end allait arriver. En effet, EUROPE termine son concert lorsque retentit le fameux « tidididiiiiiii tididididiiiiiii tidididiiiiii The Fiiiinal Countdown ! » et là tout le Hellfest est pris de folie, les gens courent de tous côtés pour assister AU morceau que personne ne voulait rater. Les ivrognes délaissent le bar, les épaves affalées sur le gravier retrouvent leur dignité et se relèvent d'un coup, tout le monde veut être de la fête. C'est là que tout à l'arrière s'est créé un moshpit de folie auquel je participe bien volontiers, démontrant au passage toutes mes capacités de danseur old school et d'artiste martial, bientôt rejoint par mon comparse à rouflaquettes pour une sarabande digne du carnaval de Binche. Une démonstration spontanée de joie festive et de rassemblement des peuples : metalheads, coreux, punk, hippies, jeunes, moins jeunes tous ensemble emportés par l'hymne d'EUROPE. Je crois que ça restera le meilleur moment de cette édition 2009. D'ailleurs si quelqu'un à la vidéo sous la main… Les metalleux sont mes amis, il faut les aimer aussi.

Monsieur Sarkozy, si vous me lisez, si vous voulez mettre une bonne branlée à ce frimeur de Barack Obama et pulvériser votre jauge de bling bling bogosse attitude, lisez bien ce qui suit : Organisez un concert d'Europe dans la bande de Gaza et vous réglerez le conflit israélo-palestinien aussi sec. Et le tout sans se faire chier au fin fond du Maryland à Camp David.



C'est avec des étoiles plein les yeux et des envies de composer un sonnet amoureux sur le rapprochement des peuples que je me prends SUICIDAL TENDENCIES dans la tronche. Incontestablement le set le plus funky du week end. SxT en live c'est TOUJOURS bon, quand on est quelqu'un de goût. Mike Muir déboule sur un « You Can't Bring Me Down » que je reprends à m'en faire péter le larynx et égraine les grands tubes habituels genre « Possessed To Skate », « War Inside My Head » et tout ce qui s'ensuit. Alors ouais OK le groupe joue toujours les mêmes morceaux mais quand la qualité est là… On se quitte sur « Pledge Your Allegiance » avec envahissement de la scène pendant que j'apprends à ma secrétaire (une gentille fille qui se fait harceler par les metalleux bourrés des que je la laisse seule) à faire le "ST sign" avec les doigts. Putain d'inculte...

J'me repose et remarque que j'ai encore plein de jetons, bon direction le bar pour écluser deux Sprite en me les pelant devant DREAM THEATER, puis j'ai froid et j'm'emmerde donc j'vais m'installer au coin du feu en subissant des solos interminables. Je suis qu'un coreux de base moi et y'a pas de moshparts dans DREAM THEATER. Enfin il est moins le quart, HATEBREED commence dans dix minutes, petite course vers le pit pour me dérouiller et profiter une dernière fois. J'avais vu la bande à Jasta cinq jours plus tôt pour un set pro mais pas transcendant.
Là ils seront un peu meilleurs avec un set pratiquement identique. Mais bon impossible de mosher correctement, trop de metalleux complètement faits faisant n'importe quoi avec des rangos aux pieds et une bière à la main. Vu que c'est physiquement impossible de mosher une bière à la main sans arroser son voisin, je me recule un peu histoire de pas être arrosé de jus de houblon et d'être peinard. Putain d'ivrognes...



Le son est bon et les morceaux défouraillent mais mon problème avec HATEBREED, groupe que je suradore sur album ceci dit, c'est que Jasta mène son groupe comme un groupe de metal. Franchement on s'en branle un peu de taper dans les mains et de faire l'essuie glaces géants les bras levés. C'est un concert de hardcore, pas JOHNNY CADILLAC à la salle des Fête de Broutigny-les-Glaïeuls. Puis Jamey, vire moi cet horrible bandana et remet la casquette merde ! Mais à part ça, les morceaux en eux même étaient bien bon : « This Is Now », « Defeatist», « Doomsayer », « To The Threshold » « Proven » et le combo qui tue pour finir « Live For This », « I Will Be Heard », « Destroy Everything ». Je me presse pour BRUTAL TRUTH mais je me barre après vingt minutes parce que le son était horrible et que l'ensemble était très brouillon, malgré les braillements de paon de Kevin Sharp et son beau chapeau de cowboy. Parait que la suite était bien meilleure…
Putain de grindeux...



Voilà enfin la fin de ce report même si je sais très bien que les trois quart des lecteurs se tapent la nouille du hardcore mais y'en à quand même certains que ça intéresse un minimum donc bon. Je retiendrais les set des CRO-MAGS, COALESCE, VISION OF DISORDER, KICKBACK, PARKWAY DRIVE et mention très bien à PROVIDENCE car les mecs ont sacrément assuré le samedi en ouverture.

Puis comment passer outre le meilleur moment du festoche pour pas mal de monde : "The Final Countdwon" et son moshpit bien planqué tout à l'arrière entre le chapiteau du catch et le stand de merch officiel. EUROPE, un groupe de vrais gars mon pote !

Enfin un dernier petit mot sur mes compagnons de rédaction que je me suis permis de chambrer gentiment. Pour finir, j'avais promis que je le signalerai: amis bretons, je vous aime beaucoup mais franchement vous faites chier avec vos drapeaux breizh Ahahahaaaaa!

A l'année prochaine avec des corpsepaints à la craie, bandana et une hache en papier mâché pour moshé sur les Sons of Northern Darkness !

PS: Thanxxx à Spirit pour les très belles images illustrant ce report et pour être, apparement, le seul à avoir pris une photo de l'immense John Joseph.


* L'auteur de ces lignes ne garantit pas à 100% l'exactitude des propos reportés mais l'idée est la.


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