- MORBID ANGEL + KATAKLYSM + MARDUK + KEEP OF KALESSIN + ARSIS par TONTON - 2676 lectures
28/11/2008 - Elysee Montmartre - Paris



Le retour de MORBID ANGEL dans la capitale est toujours un petit événement en soi même si on a de plus en plus l'impression que les vieux routiers du death metal made in Florida ne sont plus désormais qu'un groupe de scène qui commence vraiment à se faire désirer sur les platines. Et pour ce retour quelques années après le come-back fracassant du grand, du beau, du charismatique, du vinylé, David Vincent, on nous a prévu du lourd en réunissant sur un même plateau deux valeurs sûres que sont KATAKLYSM et MARDUK, un KEEP OF KALESSIN en plein essor et les jeunots d'ARSIS.
Afin de ne pas être confondu avec un concours de tricot, une compétition de pelote basque ou un bal du quatorze juillet, le tour manager a même eu l'excellente idée d'intituler cette tournée du pertinent patronyme de « Metal Fest ». Si ça, c'est pas la preuve d'un bon sens imparable, je veux bien me couper la couille droite au sécateur.
Bref, après la foule compressée du CYNIC/OPETH de la veille dans ce même Elysée Montmartre, quelques centaines de spectateurs étaient venus communier sous les ailes de l'ange morbide. Trey Azagthoth et sa clique pouvait se réjouir d'avoir encore assez de panache pour attirer du monde.



Les hostilités sont déjà entamées avec ARSIS, alors que j'arrive sur place. James Malone a l'air tout content de délivrer à la ronde son death metal mélodique mais visiblement, il n'y a que peu de monde que ça intéresse et l'enthousiasme du sieur Malone ne suffira pas à chauffer la salle au-delà du premier rang. Qu'il se rassure, d'autres nettement plus prisés aujourd'hui ont aussi commencé de la sorte. Au revoir ARSIS et merci pour tout.


La soirée prend une tournure plus consistante avec l'arrivée de KEEP OF KALESSIN, le groupe le plus glamour du black méetal norvégien. Pourfendeur de cervelets jusqu'à « Armada » et désormais plus attaché à son attitude qu'à sa musique, K.O.K. balance un set très pro même si le son est très moyen. Un set auquel il manque cruellement une seconde guitare même si Obsidian Claw est loin d'être manchot. Au-delà de toute mauvaise foi, de tous préjugés, je m'accroche, je m'obstine et reste jusqu'à la fin du show pour n'éprouver qu'une vague déception. Certes ça joue bien mais le charisme est resté dans les vestiaires avec le maquillage et les altères. A croire que le groupe s'est essoufflé d'avoir tant tourné ces deux dernières années. Dommage…



On continue au rayon black metal avec MARDUK. Je crois que certains d'entre vous s'accorderont avec moi sur le fait qu'on a trop longuement bouffé du MARDUK sur Paris pour encore frétiller à l'évocation du groupe. Metalysee n'hésitant pas à les programmer plusieurs fois par an sur ses tournées, MARDUK était progressivement devenu synonyme de « pose buvette » ; le groupe qu'on écoute de loin en vidant une paire de chopines avec ses potes en attendant le prochain groupe. Je sais, c'est injuste et facile mais y'en avait marre jusqu'à ce que Legion aille coasser plus loin avec DEVIAN, groupe aussi rigoureusement inutile qu'une pédicure pour un cul de jatte. Avec Mortuus, chanteur de FUNERAL MIST, et sa gueule à défrayer les faits-divers MARDUK entre en scène devant un public qui s'est considérablement intensifié depuis le début de la soirée. Morgan affiche une rutilante Totenkopf sur sa guitare. La voix de Mortuus est assortie d'une monstrueuse réverb (merci le mesa). La boucherie peut commencer. Le début du set est tout de même marqué par des problèmes de son principalement sur le chant avec une paire de jolis larsens et des fluctuations de volumes. Ensuite la batterie se retrouve un peu trop en avant, un choix répréhensible depuis le départ d'Emil puisque le nouveau batteur se révélera être une véritable quiche pendant toute la durée du set. Fort heureusement, ses trois comparses vont rattraper les dégâts par une prestance à toute épreuve et surtout par une setlist qui ne nous servira pas encore et toujours les mêmes vieux classiques. Le pit s'agite, s'excite mais l'enthousiasme des premiers rangs ne sera pas communicatif. MARDUK est remonté dans mon estime mais devra faire mieux la prochaine fois pour ne pas me voir dériver vers le bar.



KATAKLYSM, ou les osti d'cousins du jour prennent la suite. Là on change radicalement de style et d'ambiance. Si le groupe ne me laisse jamais qu'un vague sentiment de talent artificiel sur disque, c'est toujours un vrai plaisir de les voir s'activer sur une scène. Ce concert à l'Elysée Montmartre plein de fureur et de fraîcheur ne déroge pas à la règle. Maurizio, le chanteur bien fourni des biscotos (les spots verts lui donneront d'ailleurs un petit côté incroyable Hulk), harangue la foule de tirades savoureuses, « J'veux voir d'la violence ce soir » et autres « Allez-y les Gaulois » vont égayer le concert et galvaniser la fosse qui devient un joyeux bordel. JF Dagenais déploie tout un assortiment de grimaces savamment distillées tout au long du set. Le son est subitement devenu meilleur et la température va monter de plusieurs degrés même si le public au fond de la salle roupille tranquillement. Les lights sous les manettes de Steven Henry (oui, oui l'ex-guitariste de NEURAXIS) sont superbes et KATAKLYSM va donc tenir la dragée haute au reste de l'affiche. Très sympa et mieux que sur disque. Que dire de plus.



C'est après une attente interminable et le martèlement insupportable d'une techno en guise fond sonore que MORBID ANGEL consent à nous honorer de ses riffs. Ralalala, MORBID ANGEL, que de souvenirs, quelques dix-neuf années séparent leur premier concert parisien avorté (merci les douanes) et celui de ce soir. MORBID ANGEL est au death metal ce que la saucisse de Francfort est à la choucroute : un élément indispensable. Mais hélas, MORBID ANGEL est en perte de vitesse. Entendons-nous bien, j'ai le respect le plus absolu pour le groupe depuis plus de vingt ans mais, même si ça m'arrache les noix de le stipuler ici, MORBID ANGEL est devenu un élève paresseux qui survit sur ses acquis et sur les lettres de noblesse qu'il a données au death metal avec ses quatre (cinq si on compte « Abominations of Desolation») premiers albums (oui désolé mais je fais partie de ces puristes à la mort-moi-l'nœud) et ce n'est pas l'aumône d'un nouveau titre qu'ils nous serviront en pâture comme lors du Hellfest qui changera la donne.
Mais pourtant, je tombe dans le piège à chaque fois et chaque concert me fait tripper grave. Ça démarre sur les chapeaux de roues avec « Rapture » enchaîné avec « Pain divine ». Dès le début, l'ingé chargé des lumières est pris d'une crise d'épilepsie qui durera tout le long du set. Si ce n'est pas le cas, c'est rudement bien imité car les lights seront horribles et totalement erratiques pendant toute la durée du show. Qu'importe, le bulldozer MORBID ANGEL va rasé l'assistance de près en tirant sur les vieilles ficelles du métier qui fonctionneront toujours (Raaaaah cet enchaînement « Lord of all fevers and plague''/''Chapel of Ghouls'', j'vous raconte pas). Tant dis que Thor Anders s'acquitte sagement de son p'tit boulot sans bouger une oreille au point de mériter le titre hautement honorifique d'« Employé du mois », que le père Azagthoth, en pleine transe intersidérale, nous colle partout de ses savants soli extra-terrestres, que Pete « la bougeotte » Sandoval frétille frénétiquement de la double pédale, David Vincent s'amuse comme un petit fou. Le grand gaillard prend un panard magistral dans cette petite réunion avec les fans et déploie un solide charisme ricain chargé d'une arrogance justifiée. En fait c'est comme dans un rêve que ce concert va se dérouler et la métaphore sur le sommeil me semble tout à fait justifiée à en juger par une importante partie du public à l'encéphalogramme plat qui va mollement comater pendant toute la soirée. Fort heureusement, il en sera tout autre dans le pit déchaîné mais on a quand même frôlé l'outrage.
Alors, on peut chipoter sur beaucoup de choses, sur un nouvel album qui se fait trop attendre, sur le choix délibéré d'occulter tous les titres de l'ère Tucker qui comporte tout de même quelques pépites, sur la durée d'un set amputé de plusieurs morceaux sur les dates parisienne et rennaise, mais il demeure une équation qui ne saurait s'étioler avec les années : MORBID ANGEL EST le death metal. Le reste n'est que remplissage.

Ah ! J'allais oublier : Bon Anniversaire Fred !



LE PETIT PS DE LAYNE :

VOILA VOILA, je crois que mon honoré confrère au diaphragme ouvert (je parle de photo) a tout dit !! Mais je me permettrai quand même de rajouter quelques mots sur cette soirée que je nommerai désormais "la boom aux chevelus" !!

Et quel belle "boom aux chevelus" : concerts commencés à 18 h (parce que les enfants sont revenu de l'école à cette heure là), interdiction de sortir pour fumer pendant 6 heures sous peine de "tu vire de la salle" (normal, les enfants n'ont pas le droit de fumer, et en plus je ne fume pas) et une population de jeune boutonneux amorphes ou d'anciens ayant redoublés toute leur classes depuis 1989 !

Et quel public !! Je crois avoir vu 5 vois 6 personnes bouger pendant le très bon set de KATAKLYSM (dont moi), qui n'aura réussi tout au plus qu'à faire levé un très intelligent "tabernacle" de l'assemblée gauloise. Et que dire du set de MORBID ANGEL où je me serai presque endormi sur mon voisin si je n'avais pas été bousculé par une damoiselle voulant allez pisser.
On se sera cru à la boom du dimanche aprèm dans la cave de Ludo où les gens restaient assis à regarder le DJ Morbid qu'on a vu et revu et qui ne vis même plus sur ces acquis mais sur la seule envie de David Vincent de porter du vinyle noire et rouge. A part les papas metalleux on à l'impression que le reste a payé sa place juste pour se montrer et adhéré à une scène réputée, voila l'image véhiculé par le public ce soir !!

Ambiance déplorable, son immonde pendant le set de Morbid, tension avec la sécu, mecs virés de la salle à coup de pieds dans le fions, pit en mousse, soirée fini à 22h30...

VOILA VOILA

Et le mieux dans tout ça, c'est que après le concert à la question "alors ta trouvé ça comment" les mecs répondaient : "bah c'est un concert de Morbid Angel, tout fiero"...

Si c'est ça un concert de Morbid Angel, ne comptez pas sur moi la prochaine fois !!


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