- PARTY SAN OPEN AIR 2008 par TONTON - 2014 lectures
Les 7, 8 et 9 aout 2008 - Bar Berka (Allemagne)



C'est toujours avec un plaisir renouvelé de retourner chaque année en terre teutonne pour y retrouver ces fameux festivals toujours riches de rencontres et de « pochetronades » de compétition. Devant l'affluence record d'un Wacken qui perd chaque année un peu plus de son humanité pour devenir une plus importante pompe à fric, c'est désormais l'affiche du Party San qui aura retenu mon attention pour la deuxième année consécutive. Le festival de Bad Berka proposant toujours une paire d'exclusivités à ne pas manquer, le choix n'aura pas été difficile à faire. Et me revoilà donc, au terme d'un périple routier de quelques 900 km en solitaire entre embouteillages et travaux tous les dix kilomètres (me faisant regretter au passage de ne pas avoir proposé de co-voiturage sur le forum de VS) dans la petite commune d'ex-Allemagne de l'Est sinistrée pour la treizième fois par une déferlante de décibels. Cette année l'orga a mis l'accent sur le black metal tout en gardant une large place au death et prenant soin d'avoir, comme l'an dernier, une paire de groupes de métal à biniou toujours idéal pour détente l'atmosphère.




Jeudi 7 août - ''Like an ever flowing stream''


Si le trajet laissait espérer un temps au beau fixe pour le week-end, le climat change progressivement alors que le festival s'apprête à débuter. Fort de leur dernier album sorti au printemps dernier, il incombe aux Teutons de PURGAROTY d'ouvrir les hostilités de leur death metal bourrin aux ras de pâquerettes. C'est efficace, ça cogne mais sur scène il ne se passe pas grand-chose. Un chanteur presque aussi ventripotent que moi, c'est vous dire, qui passe son temps à tirer la langue et de jolis t-shirt au rayon merchandising : c'est tout ce qu'il y aura à retenir des 45 minutes de set de PURGATORY.


Les choses changent seulement un peu avec l'arrivée de DEADBORN. Ah oui, parce que c'est presque du pareil au même, à savoir du death metal teuton de base. On ne gagne pas vraiment au change. C'est carrément longuet et sitôt 2/3 titres torchés, on commence à se concentrer d'avantage sur les appâts des Suédoises dispersées sur le site du festival que sur ce qui se passe sur scène.




On sort de l'ennui profond de ce début de festival avec une troisième formation allemande (décidément y'a un nid dans le coin c'est pas possible autrement) et le premier groupe de black de ces trois jours avec FARSOT. Leur black metal alternant passages doom, mélodiques et dépressifs convient parfaitement aux ombres crépusculaires qui envahissent progressivement le site. Et lorsque la nuit finit par arriver, elle se retrouve accompagnée des flammes qui s'élèvent sur le devant de la scène. Un set qui n'est pas sans rappeler leurs compatriotes de SECRETS OF THE MOON sur ces mêmes planches un an plus tôt. L'ambiance est idéale pour savourer religieusement un excellent show tout en nuance et panache. Classieux !


C'est exactement à ce moment-là que le soufflé choisit de retomber mollement avec l'arrivée des Lettons de SKYFORGER et son metal folk à sandales. Je sais bien que c'est très vilain de médire mais dans le cas présent, le groupe aura vraiment tendu le bâton pour se faire dérouiller en débarquant sur scène sous la forme d'un trio privé de leur principale argument d'intérêt : leur joueur de flûtiau qui n'a rien trouvé de mieux à faire que de se casser une guibole la veille. Pas de cornemuses, ni de pipos pour SKYFORGER au Party San donc mais juste un géant bassiste expert en grimace, des backing vocals parfois faux comme des billets de quinze euros et un set miteux. Le chanteur nous glissera quelques excuses entre deux chansons et espérant qu'on oubliera ce concert pathétique et c'est donc, en toute logique, que je me contenterai d'accéder à sa requête.



Alors que le ciel devient de plus en plus menaçant, il est temps d'accueillir le clou de cette première soirée avec l'un des derniers fleurons pur et dur du death suédois : DISMEMBER qui va savourer sa pole position en tête d'affiche pour plus d'une heure de death des familles. On démarre sur les chapeaux de roues avec un énorme « Skinfather » tiré de « Indecent and Obscene » pour glisser ensuite sur des morceaux plus récents de « Where iron crosses grow » à « Under a blood red sky » en passant par « Tide of Blood » ou « Forged with hate ». Mais rien ne laisse alors présager la boucherie à venir. Histoire de remercier son public, DISMEMBER nous a réservé une surprise, et de taille puisque dans la seconde partie de leur set les Suédois vont nous enchaîner l'intégralité de « Like an ever flowing stream ». De « Override of the overture » à « In Death's sleep » en passant par les cultes « Bleed for me », « Dismembered » et « Skin a alive » tous les morceaux qui ont rendu leur premier album culte, y passent. C'est un véritable rêve de gosse qui se réalise pour la majorité des fans présents ce soir. L'adrénaline est presque palpable dans l'air. Matti est déchaîné comme jamais. David Blomqvist en bon vieux routier du death swedish gardera la banane pendant presque toute la durée d'un show palpitant et historique qui se terminera avec humour sur la version pop de « Where Iron crosses grow » par Tony Naima. On réprimera tout de même un regret, l'absence de Fred Etsby désormais remplacé depuis quelques mois par Thomas Daun (ex-INSISION, ex-REPUGNANT). On sort de ce dernier concert hébété comme après un bombardement. Il est l'heure d'aller prendre du repos pour les plus pantouflards (prem's !) et d'aller vider quelques chopines supplémentaires à la party tent, pour les plus déshydratés.





Vendredi 8 août – « Victory »


Quelques heures de sommeil et il est temps de se remettre en piste. La nuit a été rude entre trombes de flotte et bourrasques de vent et j'ai une petite pensée pour les irréductibles adeptes du camping alors que je flemmarde dans mon lit d'hôtel. Allez hop, pas de temps à perdre, la journée s'annonce chargée avec quelques moments d'anthologie en perspective. Entre le retour d'UNANIMATED, le show de BLOODBATH et celui de BOLT THROWER y'a de quoi en avoir une demi-molle même pour un quadra décrépit.


La journée démarre sous les assauts des Germains de service, IRATE ARCHITECT. Le groupe est plutôt confidentiel et, tout comme PURGATORY, doit probablement sa programmation à l'affiche du festival à sa signature chez War Anthem records, le label appartenant à la boîte de prod du Party San. Malgré un piston un peu gros IRATE ARCHITECT est la bonne surprise du jour, distillant un brutal death technique lorgnant ouvertement sur le grind. Rien de bien original mais ça joue méchamment, le chanteur semble vouloir tout arracher et il n'en faut pas plus convaincre le maigre public déjà agglutiné devant la scène.




On reste dans les groupes d'outre-Rhin avec DEFLORATION autre groupe de brutal death, moins technique celui-là, qui a le bon goût assaisonner sa musique par un certain sens de l'autodérision si l'on en croit leur chanteur exhibant volontiers ses abdos (pas de tablettes de chocolat mais plutôt genre mousse au chocolat) et se livrant à toute sorte de grimaces finement étudiées. Pas déplaisant mais pas de quoi rester pendant toute la durée du set. Direction le merchandising, histoire d'utiliser mon temps libre à bon escient.


Retour devant l'unique scène du PSOA pour voir TYRANT et leur death/thrash cradingue riche de relents punk. D'entrée de jeu, Daniel Ekeroth, également bassiste d'INSISION, déboule sur scène et ne laisse planer aucun doute quant à son degré d'alcoolémie. C'est-à-dire pas beaucoup de sang dans son alcool. Pour le chanteur, c'est guère mieux et du reste il ne lâchera pas sa canette de bière durant tout le set. Ou alors pour en prendre une nouvelle comme son camarade bassiste. Inutile de préciser qu'ils sont totalement déchaînés sur scène et si le set est loin d'être carré, ça colle parfaitement au style rugueux de TYRANT. Le bassiste est même tellement défoncé comme un terrain de manœuvre à la fin du set, qu'il s'en va faire des bisous affectueux au guitariste et finit même par lui prendre la bouche avec tout ce que cette marque d'affection exacerbée peut avoir d'embarrassant dans un festival de musique extrême. Il se souviendra de ce concert et nous aussi de surcroît.




J'attendais beaucoup de HAIL OF BULLETS, peut-être même un peu trop mais considérant la présence la présence de deux membres actuels d'ASPHYX, deux autres de THANATOS dont le célèbre Stephan Gebedi ainsi que le batteur de GOREFEST on pouvait escompter un show d'exception pour une dream team aussi chevronnée. Hé ben nan, c'est pas trop le cas. Si Martin Van Drunen est en forme comme à son habitude et que Paul Baayens époussette, de sa tignasse, la poussière sans interruption, les autres font un peu la ronflette sur scène. La mise en place du set manque d'assurance ou tout simplement, manque de concerts. Si bien que la prestation de HAIL OF BULLETS sera un peu décevante et au final anecdotique. A revoir après le rodage d'une solide tournée.




C'est une foule assez conséquente qui s'amasse devant la scène pour le groupe qui suit. Les trop rares LIVIDITY sont venus nous conter fleurette avec le style si bucolique qu'on leur connaît. Le set est monstrueux même si les zicos sont assez statiques. Il faut dire que pour plaquer un bourrinage pareil, il vaut mieux mettre les moufles de côtés. Les gruiiiiks pleuvent sur Bad Barka d'ailleurs entre deux averses. Une partie du public est aussi venu pour LIVIDITY et cela encourage la communication avec un Von Young très volubile entre les morceaux qui raconte tout un tas d'histoires salaces avec délectation. Mais j'avoue tout de même que 45 minutes aussi intenses, c'est un peu trop pour ma vieille carcasse. Il faut que je m'économise, la journée va être encore longue avec tous les sets à venir et cette flotte qui n'en finit pas.


L'après-midi touche à sa fin quand vient l'heure de KAMPFAR, formation norvégienne de black metal classieux. On ne reviendra pas sur l'insistance du chanteur à toujours se balader torse-poil alors qu'il est galbé comme un sandwich de l'ex-URSS (un ticket de viande entre deux tickets de pain) avec le nom de son groupe tatoué sur le bide (un début d'Alzheimer sans doute). M'est avis qu'il ferait moins le malin s'il jouait avec les Mexicains de Paracoccidioidomicosisproctitissarcomucosis mais passons. KAMPFAR et à son pagan black hargneux. On pourrait se dire qu'une grande scène et un set en plein jour ne seraient pas propice au style et pourtant ça marche ; le chanteur est assez charismatique et la musique fait le reste. Dans le genre chelou, il y a quand même, Thomas l'un des guitaristes, la gueule ravagée comme s'il avait chopé la p'tite vérole, qui restera encapuchonné pendant toute la durée du set prouvant ainsi son aversion pour les rayons solaires. Histoire de faire des heureux et de la promo au passage, KAMPFAR se fendra même d'un titre extrait de son nouvel album. A revoir quand même dans l'obscurité d'un club pour plus d'authenticité.



J'avoue sans vergogne que TYR ne faisait pas partie de ma culture musicale avant ce Party San 2008… et pour cause, le groupe donne dans un folk metal tout mignon qui tranche radicalement avec KAMPFAR. Poil pectoral et jolies chansonnettes à trois voix sont au programme du groupe des Iles Féroé, rien de bien irritant en somme mais il y a mieux à faire que s'enfiler 45 minutes de cette guimauve dans les oreilles. De quoi se poser des questions sur les choix de la programmation mais quand on sait que les Teutons raffolent de ces groupes folkloriques, on ne s'étonne plus de rien. Pourvu qu'ils ne tombent pas sur un disque de Tri Yann ou d'Alan Stivell d'ici l'été prochain…


On arrive au premier moment fort de cette deuxième journée avec le come-back exclusif d'UNANIMATED. Le groupe suédois s'est tout juste octroyé un concert privé en compagnie de KAAMOS, exceptionnellement réuni pour l'occasion, à Stockholm quelques temps plus tôt avant de fêter ses réelles retrouvailles avec le public. UNANIMATED ou le groupe qui symbolise le plus fidèlement la symbiose du death et du black. UNANIMATED reformé autour du trio d'origine Jansson, Bohlin, Stjärnvind et ici renforcé par le soutien scénique de Richard Cabeza (ex-bassiste de DISMEMBER, MURDER SQUAD, DAMNATION, GENERAL SURGERY et j'en passe) et Erik Wallin, le guitariste de MERCILESS. UNANIMATED ou un magnifique pétard mouillé qui ne tiendra pas toutes ses promesses tout simplement pour les mêmes raisons qu'un HAIL OF BULLETS quelques heures plus tôt. Un set pataud et pas très en place nous sera proposé et il faudra toute la nostalgie évoquée par des standards comme « Through The Gates », « Mournful Twilight », « Oceans Of Time », « In The Forest Of Dreaming Death » ou encore le mythique « Die Alone » pour apporter un peu de piquant à un show plutôt ennuyeux vibrant d'amateurisme. Si on ne peut même plus compter sur les vétérans maintenant, où va-t-on ?



On revient du côté de la Teutonie avec ENDSTILLE qui déboule en terrain conquis d'avance. La foule est très conséquente. Les faciès sont graves et attentifs pour un set où le corpse paint est de rigueur. Alors débarque sur scène un bien étrange personnage : Iblis le coassant chanteur qui va passer l'heure qui suit à se barbouiller la tronche de faux sang comme si c'était du nutella et prendre des poses à la Golum ou à bomber outrageusement un torse dénué de muscles comme s'il était figurant dans le film « 300 ». C'est grotesque, déviant, Iblis n'a pas franchement une gueule de porte-bonheur mais dispose d'un charisme imposant… tant et si bien qu'on finit par être happé par cette surenchère black metal soulignée par les flammes infernales, marque de fabrique du PSOA. ENDSTILLE tente de distiller le venin d'une ambiance maléfique et même si les ficelles sont grosses, ça marche et on n'a pas envie de se foutre de leur gueule… enfin… pas trop…




Et voilà donc le moment d'accueillir du lourd, du poilu sur la scène de ce Party San 2008 avec BLOODBATH et son line-up aux allures de best-of avec le sophistiqué, Mickael Akerfeldt oeuvrant ici à contre-emploi, Martin "Axe" Axenrot (le batteur d'OPETH et WITCHERY), Jonas Renkse et Anders "Blakkheim" Nyström (respectivement bassiste et guitariste de KATATONIA) et le moins connu Per "Sodomizer" Eriksson. Akerfeldt présente le groupe comme il se doit pour la deuxième prestation de leur histoire « Our band is about blood… about bloodbath » et pour ce qui est du sang, on va être servi puisque le groupe déboule copieusement peinturluré d'hémoglobine factice sous des projecteurs exclusivement rougeoyant. Pour la setlist, BLOODBATH nous découpe quelques fleurons tirés de « Resurrection through Carnage » enchaînant « So you die », « Like fire » et « Ways to the grave », les Suédois sont remontés à bloc même si Michael Akerfeldt n'est pas dans son élément et qu'il semble disposer d'anti-sèches pour les paroles de certaines chansons. Pourtant au bout de quelques morceaux, ce cher Michael trouve progressivement ses marques, plaçant quelques-uns de ces blagues dont il a secret « Is there any DEF LEPPARD fan around here tonight ? » Et on sent même pointer une certaine délectation lorsqu'il présente les musiciens du groupe sous leurs pseudonymes plus ou moins trve pour terminer par un « and me… Michael » plein de candeur. BLOODBATH nous plaque au passage un titre du dernier mini « Weak Aside ». Petit passage par « Ngihtmare made flesh » avec un « Ways to the Grave » et le groupe rempile sur un énorme « Cry my name ». Le pit n'est même pas praticable en rêve, le feu attise l'adrénaline de l'assistance et lorsque BLOODBATH quitte la scène au bout d'une heure, tout le monde est totalement convaincu d'avoir assisté à un beau morceau de bravoure. Pour un groupe qui n'a jamais fait de tournée, on peut saluer la rançon de l'expérience et du métier.



Et voilà, on arrive déjà au terme de cette seconde journée avec le véritable clou du festival, ayant décliné l'invitation du Wacken pour se réserver pour le PSOA, le « lanceur de boulons » entre en piste devant un public déjà conquis. Il faut dire que l'accueil était prévisible parce que pendant tout l'après-midi, le stand de merchandising de BOLT THROWER a été assailli par des centaines de fans. Hé oui, le concept guerrier de BOLT THROWER s'étend même jusqu'à son merchandising et il aura fallu jouer des coudes pour choper un de leur superbe t-shirt. Un type devant moi s'est quand même fendu de plus de 150€ de merch. Quelques heures avant leur entrée en scène, c'était déjà la guerre. Se prendre BOLT THROWER en tête d'affiche d'un festival, c'est en peu comme vouloir faire la bise à un TGV à pleine vitesse, comme marcher devant une division blindée avançant à plein régime : on n'en sort pas indemne. Karl Willetts reste un front man d'exception adoptant souvent la pose dite du « porte goblet » (si, si, la paume tournée vers le ciel et les doigts légèrement repliés pour pas que le verre tombe ) et Jo Bench, la plus fameuse bassiste du death metal reste ce mystérieux fantasme étrangement sexy alors qu'on aurait presque envie de l'appeler « Monsieur ». BOLT THROWER a pioché dans ses albums une setlist de malade « Mercenary », « Cenotaph », « Wold eater », « War Master », « …For victory », « The Killchain », un enchaînement monumental de « The IV crusade » et « Nu Guts no glory » bref, un show à couper le souffle. La terre tremble, les énormes sorties d'enceintes vrombissent au rythme des pachydermiques assauts de BOLT THROWER. Le public est à genou. Il n'y a rien à dire si ce n'est de savourer pleinement cette intense communion entre le groupe le plus emblématique et trop rare du death metal anglais. Karl Willetts profitera d'ailleurs de ce concert pour mettre fin aux rumeurs de split qui laissaient entendre que ce concert de Bad Berka serait le dernier de la carrière du mastodonte. Il n'en sera rien et, à vrai dire, tant mieux. C'est pantelant et la tête encore pleine des riffs de « Mercenary » que je regagne mon hôtel. La fin de soirée aura été spectaculaire « No compromise ».




Samedi 9 août – « Lentement, nous pourrissons – à consommer de préférence avant le…»


Déjà le dernier jour du festival qui s'annonce plus clément d'un point de vue climatique. Le soleil pointe sur Bad Berka mettant fin au dictat d'une alternance subtile entre « temps de merde » et « temps de chiotte ». La journée démarre sur les chapeaux de roues avec les Brésiliens d'IMPERIOUS MALEVOLENCE proposant un death metal bourrin bas de plafond plutôt old school mais délivré avec cette ferveur toute brésilienne pleine de charme. Le son est horrible et particulièrement fort. La bouillasse qui s'échappe de la sono ne laisse planer aucun doute sur le réglage « tout à fond » de la console. Le plus surprenant dans tout ça, c'est qu'on finit par y prendre goût et c'est donc sous les vivas qu'IMPERIOUS MALEVOLENCE sortira de scène sur les derniers accords d'une reprise de « Sodomy & Lust ».


INSISION se fait rare sur scène mais le groupe dispose néanmoins d'une solide réputation pour ce qui est du brutal death swedish. A voir la tête et les beuglements du chanteur, Carl Birath, en début de set, on se dit qu'il est chaud bouillant et qu'INSISION va tout démonter. Sauf que… non… leur set n'arrivera pas à décoller et se vautrera comme un soufflé trop cuit. Sur scène, il ne se passe pas grand-chose. Il n'y a guère que le chanteur et le bassiste, apparemment bien remis de sa biture de la veille, qui semble décider à animer un set qui s'éternise pour finalement devenir ennuyeux. L'occasion de faire un tour en attendant la suite.




On reste dans le suédois avec FACEBREAKER à ceci près que ces derniers donnent dans un registre plus old school et moins vitaminé. Même si le groupe ne semble pas exceller dans l'art de la scène, il s'en tire avec une prestation fort honorable conduite par les biscotos d'un Robban Karlsson en grande forme. Pas franchement la révélation du festival mais pas mal quand même.


Le temps de vider un godet et il est temps de s'envoyer un bon bol de KOLDBRANN. Pas facile pour un groupe de black norvégien d'affronter l'heure du goûter (même si certains pseudos dans l'équipe de VS tentent à prouver le contraire) quand il porte un nom de « céréales killer ». Corpse paints et cartouchières sont de rigueur pour les trois quart d'heure qui suivent. Le son est médiocre mais supportable et les Scandinaves réussissent à capter l'attention d'une partie du public. Le groupe profite de l'occasion pour balancer un titre de son prochain album et conclut sur un morceaux avec le chanteur d'ENSTILLE en invité surprise. Avec des formations comme KOLDBRANN, le mascara waterproof a encore de belles heures devant lui.




On arrive sur du lourd avec l'entrée en scène de GENERAL SURGERY. L'occasion de découvrir les nouveaux membres qui sont venus enrichir le line-up des toubibs suédois à commencer par Andreas Eriksson, bassiste, aux allures de divinité viking, de SAYYADINA et instigateur de la reformation des GS mais aussi le chanteur Erik Sahlström qui, jusqu'alors, était plus connu pour son boulot dans MAZE OF TORMENT ou SERPENT OBSCENE (et bientôt avec CRUCIFYRE). Ce que GENERAL SURGERY a quelque peu perdu d'un point de vue éthylique avec l'arrivée d'un nouveau growleur, il l'a gagné en impact scénique. Comme d'habitude, blouses blanches et faciès sont couverts de raisiné. La hargne est au rendez-vous et GENERAL SURGERY va faire chauffer le pit jusqu'à rendre son approche téméraire (je le sais, j'ai sauvé mes vieilles noix de justesse). Il faut dire que le son du groupe est assez énorme et que le mélange riffs à la CARCASS + son suédois a de quoi secouer les guiches les plus blasées. Propulsé à vive allure mais la locomotive rythmique d'Adde Mitroulis (également batteur de BIRDFLESH et JIGSORE TERROR) GENERAL SURGERY va infliger au public l'un des sets les plus marquants de la journée et pourtant y'a encore du beau monde à venir. Cerise sur le glaviot, GS termine son set sur un vieux classique le « The Day Man Lost » de CARNAGE. CULTE !!!


Retour au black metal avec les Norvégiens avec VREID que je découvrais pour la circonstance (oui je sais j'ai quelques lacunes dans le domaine…) à ceci près que le groupe se situe aux antipodes d'un trve bm toutes options quincaillerie pour lui préférer une tournure plus rock. Le rendu scénique est plutôt bon et VREID plante rapidement une ambiance intimiste qui force l'attention de l'audience. A revoir dans l'ambiance moite et sombre d'un club insalubre.



Une erreur s'est glissée dans ce festival, pourras-tu aider notre chroniqueur à la trouver ? Mais oui, c'est bien de MAROON dont il s'agit.
On ne sait pas très bien ce que vient foutre un authentique groupe de metalcore dans un festival principalement death et black, surtout placé aussi haut dans le programme des festivités. Si j'étais méchant, j'ajouterais que ce n'est pas parce que guitariste et bassiste portent de braves vestes à patches que cela légitimise leur programmation contre nature. Et c'est donc parti pour le set le plus core du PSOA 2008 avec un chanteur qui balance des glaviots à la ronde en agitant une coupe de cheveux digne d'un pied de poireaux. L'énergie est présente mais on s'en lasse assez rapidement au bout de quelques morceaux et je suis loin d'être le seul. Trop core pour l'audience sans doute.


Autre moment à part du jour avec le show d'IMPALED NAZARENE et un Mika Luttinen en grande forme toujours à deux doigts de bouffer son micro ou de faire une crise d'apoplexie. Sérieux, il pousse tellement fort le mec que j'aimerais pas avoir à frotter ses caleçons sales. Mais je m'égare. Fidèle à son sens de la provocation, le brave Mika va légèrement titiller le public avec de petites phrases dont il a le secret. Je m'étonne au passage que les Finlandais se soient retrouvé programmés dans un festival politisé, comme le Party San quand on connaît leur sens de la provoc lorgnant parfois sur un nationalisme goguenard. Pour la setlist, on a droit à du classique ''The Horny And The Horned'', ''Satans Generation'', ''Hardboiled'', ''The Forrest'', ''Karmageddon Warrior'' et, bien entendu l'inévitable ''Holy War/Winter War'' soit quarante-cinq minutes d'un set vitriolé de relents punks. Intense !



LEGION OF THE DAMNED a mis les petits plats dans les grands pour son show du Party San. Grosse déco de scène, orgie de light show autour d'un ravissant vert pâle du meilleur goût pour un set visiblement très attendu à en croire l'engouement qui suivra. Pourtant, je vais en décevoir plus d'un, car je n'arrive toujours pas comprendre ce qu'on peut bien trouver à un groupe comme celui-là. Mis à part pomper le patrimoine, la mémoire collective du thrash metal et d'y apposer quelques plans death, il n'y a pas grand-chose à attendre de LEGION OF THE DAMNED. Leur show, salué par une étrange ferveur d'un public qui reprend les refrains en chœur, restera purement anecdotique pour moi.


S'il y a bien une chose qu'on ne peut pas enlever à BEHEMOTH, c'est leur professionnalisme et leur savoir-faire lorsqu'il s'agit de foutre le feu lors des concerts. C'est donc avec un set bien rodé, que Nergal dompte les foules. Haranguant les tignasses de plus belle entre chaque morceaux. Et puis le voilà qui nous sort le nouveau testament, qui nous fait son p'tit laïus anticléricale avant de déchirer le bouquin, de le jeter en pâture aux premiers rangs et de reprendre la boucherie de plus belle. Alors oui, BEHEMOTH sur scène, ça tabasse sévère mais il faut bien admettre que ça manque cruellement de spontanéité. On sent que le show est millimétré au poil et bien vite les petites chorégraphies du type « on monte sur son marche-pied, on lève la guitare, on headbangue et on redescend de son marche pied » ressemble d'avantage à un cours d'aérobic pour raffermir les abdos-fessiers. Il ne manquerait plus que le « Toutoutouyoutou » en fond sonore pour que le tableau soit complet. Je me demande s'ils font des débriefing après chaque concert pour analyser leurs erreurs de chorégraphie. Je grossis volontairement le trait mais il y a de ça quand même. Enfin ça assure quand même le spectacle et c'est le principal, pas vrai ?



La fin de l'édition 2008 du Party San approche alors qu'OBITUARY s'apprête à envahir la scène. Fond de scène imposant reproduisant la cover du dernier album, light show de quatorze juillet, effets pyrotechniques parés pour la pétarade et tonneaux familiers prêts à cracher leurs flammes, le quintet de vétérans entre en scène devant un public déjà conquis qui pète littéralement un cable dès les premiers riffs enclenchés. Pour l'occasion, OBITUARY nous a concocté une setlist aux allures des Greatest Hits reprenant la plupart de ces classiques en prenant soin d'y intégrer quelques titres du dernier albums en date. Le set s'annonce rapidement comme un moment clé du festival et pourtant, j'ai du mal à réprimer une grimace lorsque l'ami Sentolla entonne son premier solo de la soirée. Hé oui, je fais partie de cette ancienne garde de puriste à la con qui n'arrive toujours pas à comprendre ce que viennent foutre ces soli aussi pertinents qu'une visite de Benoît XVI sur le tournage d'un gang-bang. Et l'idée que Trevor Peres, véritable meneur d'OBITUARY se retrouve à jouer les seconds couteaux me rebute au plus haut point. Ajoutez à cela le fait que j'ai dû voir OBITUARY au bas mot une demi-douzaine de fois depuis leur retour et vous comprendrez l'agacement qui s'empare progressivement de votre serviteur. Alors qu'Alan West était encore dans le groupe, chaque concert garantissait le plaisir de savourer, par avance, des classiques intemporelles du death metal. Avec Sentolla dans l'équipe, le plaisir tourne court même si la communion solennelle entre le groupe et l'audience fait chaud au cœur. S'en est trop, je me tire donc avant la fin du set, décision impensable encore un an plus tôt, de crainte d'entendre Sentolla branler le manche pendant l'intouchable « Slowly we rot ». Alan, si tu lis ces lignes et si le peu de neurones que la bibine a épargnés te permettent de comprendre le message suivant, s'il te plaît : reviens au bercail.



Epilogue : The Hunt...

Pour conclure la version 2008 du Party San plus riche en black metal qu'à son accoutumée aura été, comme toujours, source de plaisir et de fête pour les quelques 10000 passionnés présents sous le ciel maussade de Bad Berka. Cependant, je me dois de mettre un carton rouge à l'organisation pour ses dérives politiques. S'il n'y a rien à dire sur l'accueil réservé aux foules et sur la parfaite logistique du festival, il y a fort à dire sur la chasse aux sorcières absurde dirigée par l'orga. Le P.S.O.A., qui se déroule quand même en ex-Allemagne de l'Est, rappelons-le, n'a jamais caché son aversion pour le racisme sous toutes ses formes et plus précisément contre le black metal d'extrême droite. En cela ils ont, d'ailleurs, toute ma sympathie. Mais quand on en arrive à vérifier que les t-shirts portés par les festivaliers ne sont pas de groupes figurant dans une liste d'indésirables, on nage en pleine inquisition débile. Une attitude d'autant plus étrange lorsqu'on découvre les CD de ces mêmes groupes bannis librement en vente dans les étales des disquaires présents sur le site. Ajoutez à ça, la programmation cette année d'IMPALED NAZARENE et la venue l'année prochaine d'un MARDUK tout aussi borderline et vous aurez comme moi l'impression d'une déplaisante mascarade. Preuve est faite une nouvelle fois que politique et musique ne font pas bon ménage. M'enfin, c'est pas ça qui nous empêchera d'y retourner.



Auteur
Commentaire
Aucun commentaire

Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion







Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker