Le 11 octobre 2008 - Le Manège - Lorient

Le 11 octobre 2008 scellait définitivement le destin de KEVORKIA. Un an après la fin du groupe et trois ans après le départ de Martin, KVK a décidé d'offrir un ultime concert à Lorient avec son line-up originel, une manière de boucler la boucle alors que le groupe avait disparu un peu comme un voleur, brutalement, laissant derrière lui deux albums dont un "Elusive" assommant.

C'est en compagnie de deux groupes amis, les Nantais d'ERADICATE et les Lorientais de FROZEN CORPSE SUPREMACY, que la fête aurait lieu au Manège, la salle de concert de la ville. 5€ l'entrée, un exemplaire d'"Elusive" offert, KEVORK veut faire de cet événement une grande fête et on s'attend à un beau bordel!

FROZEN CORPSE SUPPREMACY arrive sur scène devant une foule clairsemée mais ne tardera pas à foutre tout le monde KO! Proposant un deathcore violent et sans concession, le public se ramasse une énorme claque dans la tronche tout au long de leur set. Quelques coreux s'essayent à leurs danses habituelles, un spectacle qui ne cessera pendant l'intégralité des trois shows, avec en sus quelques pogos bien violents qui auront raison des plus fragiles! Question show, FCS assure largement son rôle de première partie avec un batteur à la fois fin et puissant au jeu maîtrisé et franchement scotchant, un guitariste tout droit sorti du monde de REFUSED, se déchaînant comme un diable dès les parties les plus lourdes exécutées, et une chanteuse growleuse dont la puissance vocale, même si elle s'estompera au fil du set, force le respect.

Viennent ensuite ERADICATE et leur metalcore indus puissant. Les ERAD ont le sourire et livrent un show carré et énergique. Les 4 musiciens en front stage ne cessent de bouger, livrant une presta dynamique. Le passe-passe des deux vocalistes est ultra efficace avec un Scarinx impeccable et un Simon bien vénère. Les titres de "Contrastes" et "Armageden" prennent une puissance énorme en live et sont interprétés impeccablement. Malgré quelques petits soucis de micro sans grande conséquence et des membres de KEVORKIA faisant les cons sur scène (du genre Seb qui passe le balais pendant leur set...), les zicos continuent à jouer comme si de rien n'était. Pro jusqu'au bout des ongles question presta musicale... Pour le titre "Intrinsèque", le groupe nous sert une partie de percu électronique digne d'un SEPULTURA, un passage qui fait vraiment mouche et au rendu visuel percutant. Un grand bravo et un groupe qui mérite définitivement plus que ce qu'il a...

Viennent enfin les KEVORKIA qui ce soir vont jouer 1h30 de leur death/hardcore couillu. La salle est bien pleine et l'ambiance est à la fête. Après une intro plutôt étonnante sur le "Enjoy the Silence" version Tori Amos, les 4 furieux balancent un "Point Blank" dévastateur. Après trois ans sans avoir poussé la chansonnette, Martin assure toujours autant, tandis que musicalement ça bastonne à tout va, Flo et Seb headbangant à s'en démonter les cervicales. Les titres phares d'"Elusive" sont balancés sans répits et certains titres de "Nerve" viennent s'insérer dans le set, à l'image d'un "Massacre" ou d'un "On my Own" revisitée avec le son KEVORKIA qui avait fait la force du groupe en 2004. C'est avec plaisirs que le groupe nous propose les dernières compos écrites avant son split et autant dire que si KVK avait enregistré de tels brûlots, vos enceintes n'auraient pas supportés deux écoutes consécutives tant tout sonne ultra brutal et extrême. De la vraie boucherie qui aurait largement ravi plus d'un metalleux!

Grands remerciements à tout va pour les 10 années passées, t-shirts lancés au public, KVK offre un set musicalement quasi-inhumain mais à l'attitude totalement opposée. Les membres d'ERADICATE et de FROZEN n'hésiteront pas à venir s'incruster sur scène pour foutre le bordel, signe de l'ambiance festive qui régnait ce soir-là.

Le groupe s'éclipse à deux reprises, la première fois pour laisser Julien faire un solo de batterie; la seconde pour un rappel qui débutera sous forme de farce, Seb arrivant guitare sèche à la main, poncho sur les épaules, sombrero sur la tête, pour effectuer une musique hispanisante reprise par des olés par un public clairsemé mais en pleine forme. La suite sera du même acabit: du lourd, du violent, de l'ultime! Il est minuit est le glas a définitivement sonné pour ce groupe phare de la scène lorientaise.

R.I.P KEVORKIA, merci pour tout.