- HELLFEST 2008 (VERSION 4.0) par CROWN_ME - 4538 lectures
20, 21 et 22 juin 2008 - Clisson














VENDREDI

Ca pouvait pas mieux commencer. "Allez, je fais pas ma loque, et je me lève à 6h30, histoire de boucler tranquille les préparatifs et la valise et départ 8 heures". Mais non, impossible de couper à cette foutue loi des séries qui veut que je parte à l'arrache à chaque évènement attendu en frétillant de la pointe. Heureusement que ma paupière gauche s'est entrouverte par inadvertance à 7h35, s'ensuivit l'électrochoc, effet giclée de pisse sur clôture électrifiée, branle-bas de combat. A peine le temps de tailler les favorites et de parfaire la mèche, on balance tout ce qui reste en vrac dans la valise et j'atterris dans la Crownmobile tel Lucky Luke sur Joly Jumper, avec un petit Integrity "Seasons In The Size Of Days" histoire de se mettre d'entrain. Etre à la bourre quand ça ne concerne que moi, je m'en contrebalance, mais quand il y a deux personnes à trimballer jusqu'à Clisson, ça la fout mal. Misanthrope mais pas trop, faut pas déconner. L'excuse officielle auprès de mes co-voitureurs, ça sera "J'avais zappé de mettre de l'essence" alors que j'avais rempli la cuve d'or noir la veille, voilà les mecs, si vous me lisez, vous connaissez la vérité vraie, oui, je suis un tocard.

Bref, il est à peine 8h15, et déjà en sueur, mes glandes sudoripares supportent mal l'empressement. Ne jamais acheter d'antitranspirant en sous-marque, jamais. Bref. Sur le trajet, digressions météorologiques. "C'est vrai qu'il y a un vilain nuage vers Nantes, mais il a l'air de faire beau, et puis les hirondelles volaient haut ce matin...". Ce qu'il y a de marrant depuis le Hellfest de l'année dernière, c'est que ça légitimise tous les verbiages de grands-mères à propos de la pluie et du beau temps. Débarquage dans Clisson, y'a déjà des voitures garées bien loin du site et je commence à tirer la gueule vu que Tonton m'avait dit qu'il n'y aurait pas de parking presse. On mettra ça sur le compte de l'âge, puisque par bonheur un vigile m'indique la direction du parking des privilégiés. Faut d'abord retirer le bracelet presse, et dans la queue je remarque un bel étalon, genre B-Boy du Bayou, bandana vissé sur la tête, cheveux aux vent, shirt Down et short à patch. Ne serait-ce pas là le collègue Layne? Eh si, il me raconte que la soirée du jeudi a déjà été dure mais ne se démonte pas pour me taxer une goulée de bière à dix heures du mat'. Je persiste à croire qu'il en voulait pas le moins du monde mais que c'était pour asseoir sa southern rocker credibility... Poser!



Je gare le bolide sur le parking, moi y'en être bien tombé, y'a quelques Anglais à côté dont une plantureuse blonde qui n'avait pas trop l'air d'avoir froid aux guibolles. Ils sont marrants les Rosbifs, à marier le look de poser RayBan/Jean slim avec des shirts Deicide ou Suffocation taille S... Mais bon, y'a pas marqué Mademoiselle Agnès, vaut mieux aller faire un tour sur le site avant le début des hostilités. Sous un radieux soleil j'admire le site que j'ai eu peine à reconnaitre sans toute la boue, okay, les deux grandes scènes sont côte-à-côte, le chapiteau est plus grand que l'année dernière, et niveau installations ça fait vraiment plaisir de voir comment l'orga s'est cassé le cul pour monter un truc un peu différent. Le temps d'aller vite fait baver à l'Extrem Market avant qu'il ne soit noir de monde, les mecs des labels viennent me sauter dans les bras pour les bonnes notes que j'ai collé à leurs dernières sorties. Cigare? Sorry Daddy, mais il est dix heures et demie vous voyez... Un rail de coke? Vous m'en voyez navré les gars, mais pas entre les repas, je l'ai promis à ma mère. Je repars juste avec une liasse de billets qui me permettra d'enrichir les merchs des labels de pauvres d'à côté, par pure philanthropie, c'est limite le Téléthon là, manquait plus que Sophie Davant...

A peine le temps de repasser à la voiture que les premières notes du Hellfest parviennent à mes oreilles. Merde, ça commence pas à 12h30 les conneries d'ULTRA VOMIT? La loi des séries, toujours... Les Nantais étaient à mon humble avis le groupe le plus approprié pour l'ouverture du festival, et les parodies multi-stylistiques du dernier album auront fait un bon résumé du fest pour tous les tocards qui étaient déjà raides morts à 13 heures. Je suis pas straight edge, du moins à peu près autant que Lemmy Kilminster doit l'être, mais payer 110 euros pour se ruiner la gueule et voir deux concerts et demi dans un festoche qui t'intéresse, y'a quelque chose qui m'échappe. Un paquet de blagues que je serais incapable de retranscrire de façon un minimum rigolote plus tard, et le set se conclut sur un "Je collectionne des canards vivants" joué sous la pression d'un canard kamikaze (non mais c'était pas un vrai, c'était Andréas d'Andréas et Nicolas). Bref de quoi attaquer le festival avec légèreté et bonne humeur.

De la légèreté et de la bonne humeur, y'en avait un peu moins avec les Hollandais de BORN FROM PAIN. L'occasion pour tous les karatés kids d'aller se chauffer les articulations. Premiers circle pits du festoche, y'en aura à peu près partout ce week-end, même sur ANAAL NATHRAKH. Sur MY DYING BRIDE aussi non? Ah non. Bref du metal hardcore classique et assez efficace, mais absolument rien de mémorable. La preuve, on est à J+4 et je me souviens de rien.



Je sèche ELUVETIE et son Manau-metal et privilégie une balade rapide au coin Presse, voir si je voyais pas un "grand chauve" dans le coin. Coup de fil, "On est à l'Extrem Market". Là-bas les deux énergumènes Papy (et son fidèle chapeau de paille) et Cobra m'interpellent, on se rabat au coin Presse pour le second package bière/clope de la journée. Cobra semble tout décontenancé: "Ah bah t'es pas straight edge?". Euh, je crois pas, mais si tu veux que je toppe le mec de Metal Blade pour qu'il m'envoie une fille de joie histoire d'abattre tes doutes, y'a pas de soucis!

S'en suit une migration vers la Second Stage, et en arrivant devant la scène quelques minutes avant MADBALL, les interrogations fusent. Mais c'est quoi ce bordel, pourquoi il y a un synthé sur la droite? Niveau incongru, un synthé chez MADBALL ça concurrence une demande en mariage de Raymond Domenech en direct... Alors, ils se la jouent BLEEDING THROUGH ou quoi? J'étais pas loin du compte, puisque MADBALL et BLEEDING THROUGH ont finalement interverti leurs sets pour une raison qui m'échappe. Flûte, vingt minutes en moins de BLEEDING THROUGH, c'est enquiquinant. Mais ne boudons pas notre plaisir, autant aller apprécier la plastique de la claviériste. Mouais, teint un peu blafard, qu'elle passe le week-end ici et elle reprendra des couleurs vu comment ça tape. Ca tape également fort, très très fort sur scène, première torgnole du vendredi. Brandan Schieppati et ses cordes vocales en baramines rouillées sont des plus motivants, les circle-pits poussiéreux, c'est limite l'opération tempête du désert, les mosh-parts massives de chez massives, c'est coup du lapin assuré, les plus violentes du week-end. En tout cas, je me plais à croire que si Noé avait dû choisir un seul groupe de metalcore pour embarquer sur l'Arche, il aurait sauvé BLEEDING THROUGH. Des riffs qui déménagent pour de vrai, une voix très très agressive, un minimum de personnalité et des refrains en chant clair rares et pas trop mielleux. Bon par contre pas de traces du monumental "Rise" à l'horizon, me voilà tout penaud.

Ca se termine juste à l'heure de l'interview calée avec KRUGER. Accompagné de Layne et de son troisième oeil (je précise: sa caméra, pour les plus tordus d'entre vous) je débarque dans l'espace interviews, avec coins aménagés et tout et tout, impeccable. C'est ma première interview "pour de vrai" et j'en ressort avec la banane (je précise: le sourire, pour les plus tordus d'entre vous), en même temps je suis bien tombé vu comment les Suisses sont sympathiques. Couillon que je suis, en enregistrant notre entrevue avec mon Macbook (cadeau Relapse), j'ai laissé le métronome, si bien que l'on a droit à un click à 60 BPM pendant les 40 minutes. J'essaye d'être crédible auprès des gaziers en leur expliquant que ça permet de caller la voix correctement, même si vu la réputation de lenteur inhérente aux Suisses j'aurais pu pousser la fourberie en descendant à 40 BPM...

Ca a duré plus longtemps que ce que je pensais, du coup je loupe les deux premiers titres de JOB FOR A COWBOY sous un chapiteau bien rempli. Ouf, "Entombment of a machine" n'avait pas encore été joué, et par rapport aux titres de l'album, y'a pas à pinailler, les morceaux du EP butent vraiment sur scène. Dommage qu'ils aient abandonné le côté "core", les bree bree et les cris aigus sur "Genesis". En même temps, en tant que lanceurs de la vague deathcore myspace, ils ont dû se sentir un peu comme le pilote d'avion qui s'est tapé un singe y'a 30 ans et qui a répandu le SIDA derrière. Remplacez "pilote" et "singe" par "hardcore" et "death suédois" et voilà une belle image à coller sur vos cahiers de textes. Des variations au chant assez monstrueuses, même si les cris aigus, en fait, il a bien fait de les lâcher le Johnny, on se serait limite cru à HELLOWEEN.



Cobra me fait remarquer que j'ai l'air un peu beaucoup rougeaud. Et merde, sa langue fourchue a dit vrai, là on aurait pu croire que je joue dans Burnt By The Sun. Retour au bolide pour aller m'étaler une couche de 4 centimètres d'après-soleil, heureusement que j'ai personne à qui claquer la bise. Le seul enfer dans ce festival, ça sera les chiottes, en même temps c'est comme les boîtes d'Arthur dans "A Prendre Ou A Laisser", tu sais jamais sur quoi tu vas tomber. "Et vous gagnez un pourtour de cuvette jonché de tampax et de canettes!".

SICK OF IT ALL, pas du tout ma came sur CD, mais c'est le genre de groupe qui passe comme du petit lait en live. Bonne ambiance, bon esprit, du mosh de moches sur la scène et gâteau d'anniversaire pour un des gratteux. Et pas grand-chose de plus à rajouter, je connaissais que "Scratch The Surface". N'écoutant que son courage, Layne partira filmer au milieu de pit, au péril de ses voies respiratoires et de sa tenue méconnaissable à la sortie. Alors qu'en baissant le bandana, il aurait pas craché de mottes de terres à la sortie. Dans le Bayou, c'est goudron et plumes pour les impies, le pit de SICK OF IT ALL c'est sueur et poussière!

"Si vous voulez, y'a DIMMU BORGIR qui joue là-bas". Non, non, vous inquiétez pas les KRUGER, je doute que grand monde aie regretté être venu. L'occasion de vérifier si mes dires, un groupe moins rock'n roll et beaucoup plus intense sur scène, étaient fondés. Cool, j'ai toujours raison. Occupation scénique optimale pour leur postcore stonerisé, chanteur qui fend des bûches imaginaires avec sa hache imaginaire, qui vient gueuler sans micro sur les barrières, qui escalade les enceintes. Gros gros set, rien à redire. La Suisse, définitivement LE pays des musiques très très lourdes.

BARONESS, j'aime pas le dernier album, mais paraît que sur scène c'est plus lourd et que les anciens morceaux valent le coup. Moueffffff, sympa mais sans plus. La comparaison est facile et fourbe, mais j'ai imaginé durant tout le set comment ça démonterait si j'avais Mastodon devant moi. Mais sans son de merde et problèmes techniques. En tout cas les mecs ont la classe et ça transpire sec sur scène, c'est déjà ça de pris. Dommage que la musique de John Baizley m'emballe moins que ses pochettes. Texto d'un de mes covoiturés, accessoirement organisateur du Motocultor Festival, seul et unique évènement metal morbihannais: "Je suis rentré sur Vannes, j'ai fait un malaise". Ouch, pas très funky, surtout pour le premier jour. Il voulait voir IN FLAMES, faudra que je lui raconte les pauvres feux d'artifices dignes du 14 juillet de Plougernat, c'est tout ce que j'en ai vu. Et c'était amplement suffisant.



Sous la pression d'un Cobra aussi émoustillé qu'à son premier grunt, je pars voir KRISIUN. "Eh, tu me gardes mon sac contre une binouze"? Okay, ça marche, de toute façon pour une bière gratuite je ferais plein de choses réprouvées par la morale... A voir le collègue à la sortie dégoulinant de sueur, tu sais qu'il a kiffé la vibe. Moi? Ouais, sympa mais ça ira pas plus loin, leur brutal death bien qu'impressionnant ne m'aura pas transcendé plus que ça, en même temps j'y connais pas grand-chose. Et puis j'aime pas les guitaristes qui restent planqués derrière les cheveux, je croyais qu'il jouait guitare dans le dos. Et puis d'abord ça manque de mosh-parts, et puis d'abord ça vaut pas le vrai brutal death à la JOB FOR A COWBOY, hein Cobra?

Je suis le mouvement de mes pairs en allant voir CARCASS, 'connais aucun titre parce que j'ai 12 ans et que je m'en tape la nouille sur le coin du lavabo, 5 minutes m'auront suffi, autant aller zieuter THROWDOWN. En fait non, c'était pire.
Extrait de réunion chez Hellfest Production, Novembre 2007:
"Hé cette année avec AT THE GATES, CARCASS, SEPULTURA et cie, on fait le plein sur les reformations"
"Ouais, mais si y'a un groupe qui serait cool à revoir, c'est PANTERA"
"Euh, t'es au courant que ça va être un p'tit peu tendu pour les faire venir?"
"Ouais, il paraît que c'est pas évident... Bah on a qu'à faire venir THROWDOWN c'est pareil"
"Mais c'est quand même un peu pourri THROWDOWN non?"
"Bah on les fait passer à 00h, avec la fatigue les gens feront pas la différence"

Sauf qu'à moi, on me la fait pas. J'ai bien vu que le mec qui singeait Phil Anselmo physiquement et vocalement avait autant de personnalité qu'un bol de purée Mousline. J'ai calculé vite fait que sous sa casquette, sa chevelure hirsute et son bouc, le gratteux ne pondrait jamais un riff arrivant à la couille de Dimebag Darell. En voilà un qui a dû se retourner dans sa tombe. Un seul titre qui nous aura exhorté à brandir notre majeur bien haut en braillant "Fuck You" m'aura suffi. Inutile.

Et la merde, ça fatigue, mes paupières commencent à peser un semi-remorque de riffs de Black Sheep Wall. MADBALL commence à jouer mais pas la force d'aller les voir, je préfère aller loquer sur un transat', les bras rentrés dans mon t-shirt, en attendant que Cobra revienne de VENOM et qu'on puisse tracer la route à l'hôtel. Y'a PASTOR OF MUPPETS qui jouent dans le coin presse, c'était marrant et bien sympa à entendre. Enfin juste le premier soir, les deux soirs suivants, c'était limite lourd, j'aurais été méchant j'aurais vérifié s'ils pouvaient jouer de la trompette avec leur fondement. Bref, arrivée du serpent, on réveille Papy qui avait entamé sa nuit depuis belle lurette et on taille la route. Faut d'abord que je dépose mes deux confrères à leur caisse histoire qu'ils ramènent leurs brosses à dents et le tube de lubrifiant pour la nuit, excursion clissonaise sympathique qui nous aura emmené nous paumer en voiture au milieu des vignobles.
"Eh, c'est pas un chemin, ça!"
"Si, si, t'inquiète, c'est par là, on y est passé à l'aller! Ah, en fait non..."
Rajouter un GPS qui se la jouait un peu trop dominateur/autoritaire, et vous comprendrez que je me suis étalé direct au pieu en arrivant à la terre promise.



SAMEDI

Réveil 10 heures, ouch, la journée va être longue. Paraît-il que j'ai choppé Papy en pleine nuit pour lui dire "T'as vu, il fait beau, il fait beau hein?", bizarre, ce genre d'élucubrations nocturnes très intéressantes ne m'arrivent que quand je suis torché comme un coing. Je subis les remarques relatives à mon passage prolongé en salle de bains. Soit, mais je suis forcé de prendre quelques minutes pour dompter une chevelure des plus informes. Et en plus c'est pas pour balancer, mais y'a un de mes deux collègues qui a profité de l'arrêt au Super U pour acheter une belle brosse histoire de peigner les quelques cheveux qui n'ont pas encore daigné déserter (note de Papy : espèce di pitit..., toh!)...

En arrivant, je vois les peinturlurés de BLAZING WAR MACHINE derrière le chapiteau. La peinture beige, c'est la grande classe, on se croirait dans les combats de boue de Fort Boyard. Ou alors à Clisson l'année dernière. Bon, motivation pour voir si BLAZING WAR MACHINE c'est si naze que ça? Non, en fait la vie était tellement mieux posé avec une bière fraîche et la légère brise qui venait vainement tenter de me décoiffer. Machine de guerre blasée... La légende veut que cette brise était en fait dégagée par les tournoyantes baguettes de Francky. Il était pas en vacances à Phuket en 2004?

Heureusement que le Cobra maîtrise aussi bien la langue de vipère que la langue de Shakespeare, parce que tout seul mes questions pour ANAAL NATHRAKH auraient été un peu ridiculement mal traduites, genre "l'anglais Raffarin" tu vois le malaise? Poubelle pour mes questions sur FETO records vu qu'apparemment V.I.T.R.I.O.L est tout seul, en fait finalement le groupe sera au complet, faichié. En bon branleur, je ne daigne bouger avant BENIGHTED, histoire de découvrir vraiment ce que ça vaut. Très bon set bien puissant, leur grind/death hardcorisé est des plus efficaces, les mecs ont un plaisir communicatif à être là. De quoi bien attaquer la journée. Faut que je toppe "Icon", vite.



Je connaissais DISFEAR que de réputation, mais après un tel set on ne peut que vouloir approfondir! Tomas Lindberg arbore un sourire large comme une fan de Dimmu Borgir, ça attise ma curiosité pour AT THE GATES demain, énergie rock'n roll pour leur crust Motorheadisé. Pas plus de détails dû à ma méconnaissance du groupe, mais c'était 'achement bien. Bougeage pour interviewer ANAAL NATHRAKH, en binôme avec le sympathique PZF, confrère des Acteurs de l'Ombre. Heureusement que son anglais est moins à chier que le mien, mais lui il triche, il a vécu 3 ans là-bas. Vidé 3 demi-litres de flotte fraîche en 1/2 heure, puis direction le chapiteau et TODAY IS THE DAY, voir si j'ai moyen d'atteindre Steve Austin avec un mollard, ça lui fera les pieds à ne pas répondre à mes interviews. Et là, c'est le drame.

Oh bordel de merde. Ah ouais, quand même. Faut savoir qu'il y a deux types de hurleurs. Ceux qui font ça en se disant "Wouah prendre une grosse voix c'est trop cool", et ceux qui hurlent la jugulaire gonflée comme mon chibre devant ZooTube, genre "J'essaie d'atteindre la console avec ma glotte". Steve Austin: seconde catégorie, assurément. Il suffit de le voir, le regard comme s'il allait péter un cable, comme si sa boîte cranienne allait exploser sous la pression de la cocotte-minute qui doit lui servir de cervelle. Heureusement qu'il a sa gratte entre les mains, ça le canalise un peu, paratonnerre style. Steevy prend une photo pour son cahier de vacances, le bassiste a l'air bien allumé avec son air d'Averell aux yeux globuleux, par contre le batteur, il devrait se forcer à jouer à une main, ça donnerait peut-être l'impression qu'il se fatigue un minimum. Peut-être bien LE concert du week-end, c'était trop la fête, j'ai même vu une queue-leu-leu. Set axé grind, même si "Pinnacle" et autres "The Descent" s'intercaleront dans la furie ambiante. Explosage de PRS à la fin du set, offerte à la foule, un amas de mecs s'agglutine autour jusqu'à la sortie. Et le mec qui l'a gagné a vraiment une pauvre gueule, c'est dégoutant. Je pensais que Steve Austin fendrait la foule pour venir me l'offrir en me disant "Sorry for the interview I never answered". Quelle ingratitude...

Passage en coup de vent à HAEMORRAGE, pas ma came, et puis d'abord j'aime pas trop les espagnols, à part les 3 gars de Moho qui avaient offert une belle séance de sludge caniculaire sous ce même chapiteau l'année dernière. Bon, va falloir penser à aller becqueter avant ANAAL NATHRAKH histoire de tenir le coup, ça risque d'être sportif. Cobra veut faire l'homme en imbibant nos parts de pizzas d'un demi litron de tabasco, je me force à pas faire la grimace pour ne pas subir les quolibets. Hu, ça pique pas qu'un peu ces conneries, buvette obligatoire derrière. Entre ça et les coups de soleil, la chaleur et le polo à manches longues ça commence à suer sec, du coup ma mèche commence à friser, début d'une dépression passagère. Merci aux ventilos du bus wifi qui auront sauvé ma précieuse masse capillaire.

Bougeage pour ANAAL NATHRAKH donc, et oomph, deuxième vilaine torgnole du samedi. Pas de package Shane Embury/Dany Herrera en section rythmique, mais 3 mecs de THEOKTONY, Feto records toussa toussa. Eh bah, mon cochon, ça a vraiment tout défoncé, pour un groupe qui joue très rarement c'était bien carré, les touches black s'estompent au profit d'une bourrinitude sans commune mesure, chant clair conquérant, gruiks et vocaux hystériques sont fidèlement retranscrits. Y'a vraiment une légère touche -core qui doit faire que j'accroche tant à ce groupe. Un slammeur vient s'éclater la tronche dans la fosse photographes entre deux chansons, le groupe est hèMDéhèR et applaudit. Setlist "tubesque" pour le groupe, et attention, s'ensuit le passage le plus frustrant du fest. "We gonna play PANDEMONIC HYPERBLAST!!!" Acclamations, et puis ah bah non, en fait, pas le temps. Bordel de meeeeeerde!!! Vous connaissez l'histoire des soldats ricains qui avaient forcer un Irakien à se laisser pomper les yeux bandés et qui avait découvert après coup qu'il avait brossé les dents de son pote? Bah j'avais autant la haine que lui.



Passé voir SHINING, je bloque un poil le côté rock'n roll d'Halmstad mais par curiosité je vais jeter un oeil voir si Kvarforth est si allumé que sa réputation le prétend. Chapiteau trop rempli pour que je puisse voir la scène correctement, flûte alors, ça avait pas l'air mal, mais chercher à rentrer dans le set avec le soleil qui tape dans la nuque c'est peine perdue. WATAIN derrière, euh, pas de lapins morts à balancer à l'horizon, donc aucun intéret. Rentrage au coin presse, pour croiser le Kvarforth de SHINING, qui revient des chiottes. Ouch, j'ai été un peu trop candide de croire qu'il s'était foutu du ketchup et des bandelettes sur les bras, le mec déconnaît pas, il avait les bras à peu près aussi lacérés que les kebabs d'à-côté. Pas vu la séance dédicace, mais ça avait l'air marrant, j'aurais bien voulu devenir frère de sang avec lui...


--------------------VOUS LISEZ DEPUIS DEUX HEURES----------PENSEZ A FAIRE UNE PAUSE-------------------------
(Note de Papy : ceci est une spéciale dédicace à Simone)

Le temps d'aller prendre la pose avec un sac à vin le sifflet à l'air sous l'oeil numérique de Layne et nous voilà en partance pour le chapiteau. Ca devait faire une sacrée paie que j'avais lâché PUNISH YOURSELF, eh bah après le set de ce soir, je sens que je vais rapidement me remettre à la page. Les peinturlurés auront mis le feu sous un chapiteau comble et chaud comme une baraque à frites, et leur côté indus "festif" était rafraîchissant en ce samedi. Et voir du blackeux tout sérieux en train de sautiller en gueulant "Gay Boys In Bondage", c'est plutôt lolant. Set apparement légèrement écourté pour cause de brisage de côtes du chanteur dû à une brutale redescente de doliprane. Je comprenais pas aussi pourquoi j'entendais chanter alors qu'il y avait personne sur scène, en fait il était en train d'agoniser par terre. Saturday Night Fever, plus fort que les Bee Gees.



Loupage de MINISTRY, puis, sans grande conviction, je vais voir SEPULTURA, pour la forme, en espérant qu'ils ne jouent pas trop de titres de CAVALERA CONSPIRACY. Heureusement que les frangins ont un vieux répertoire qui a fait date, parce que sinon je vois vraiment pas ce qu'ils sont venus foutre en tête d'affiche. Max Cavalera, ou comment arborer la guitare en bling-bling, elle lui aura pas servi à grand-chose; Igor Cavalera a dû laisser ses descentes de toms légendaires à la douane. Je supporte jusqu'à la fin, avec l'autre tache de LOOZE FX qui vient pourrir un peu plus "Roots Bloody Roots" et taille la route pour aller retrouver les collègues, et suis témoin d'un phénomène paranormal. Il doit y avoir 10000 gusses qui applaudissent les Cavalera, alors qu'autant de ferveur semble provenir de la centaine de péquenots présents au carré VIP. En fait c'est parce qu'il y avait des demoiselles pas très habillées qui se frottaient à une barre verticale. J'espère qu'elles ont pas choppé un rhume. En plus elles savaient pas boire de whisky, elles s'en sont mis partout sur elles. Vu que le hasard fait toujours bien les choses, je débarque juste avant qu'elles remballent la viande, pas grave, j'étais trop claqué pour avoir un afflux sanguin.

Journée la moins chargée des 3 jours, même si il y aura eu du très très lourd. Tant mieux, vu le dimanche de malade qui m'attend c'était pas un mal, le calme avant la tempête de décibels. Histoire d'être d'une mauvaise foi bien française, on aura noté le retour de la bouillasse au niveau des éviers. Rentrage à l'hôtel, Tonton et Century Media nous avaient dégotté un sympathique hôtel avec piscine et sauna. Malheureusement mon légendaire attrait pour les grasses matinées et la fatigue accumulée m'empêcheront d'aller fendre les flots nu comme un ver. Eh oui Papy, on peut pas tous se lever tôt, on est pas tous couchés à 22 heures, hein! (Note de Papy : espèce di pitit... Toh!, quoi, je l'ai déjà dit, je ne te prêterais plus ni dentifrice, ni shampooing spécial, je perds mes cheveux)






DIMANCHE

Dernier réveillé, Cobra m'apprend que je lui ai foutu une calotte en dormant et que j'ai essayé de le faire tomber du pieu. La vérité, c'est que je dormais pas... Bref le temps que Tonton découvre qu'il n'est pas possible d'acheter de cartes Compact Flash un dimanche, et on débarque sur le site alors que MISANTHROPE attaque son set. Lollilol. En tout cas y'en a un qui a repris des couleurs depuis la veille... Le temps de passer à l'Extrem Market pour voir avec Tonton si on peut caller une interview à l'arrache avec DILLINGER. 13h15? Okay, bah merde, faut que je me trace de boucler et traduire mes questions, une nouvelle occasion de mettre à profit les précieuses compétences linguistiques de Cobra. Donc pas beaucoup de BETWEEN THE BURIED AND ME, dommage, j'ai l'impression que ça avait moyen de m'enthousiasmer plus que sur compact disc. Décollage pour l'espace interview avec le B-Boy du Bayou et sa caméra, putain faut vraiment que j'aille parfaire mon accent rosbif, en me réécoutant c'est limite la honte. En plus j'ai juste eu droit à Benjamin Weinman, j'espérais tout de même me coltiner Greg Puciato, histoire de foutre une branlée au bras de fer à cette tapette.

On ressort, il reste quelques minutes avant YEAR OF NO LIGHT, juste le temps de voir la fin du set d'ETHS, 'fait chier, j'aurai pas eu le temps d'aller palper de fessiers anorexiques dans les premiers rangs. Les Marseillais terminent, tandis qu'une masse sonore lourdissime s'échappe du chapiteau. Et meeeeeeeeerde, YEAR OF NO LIGHT avait déjà attaqué, avec 10 bonnes minutes d'avance. Malgré le jour qui pointait derrière, l'intensité de "Nord" aura été parfaitement retranscrite, dernier concert pour leur chanteur derrière son synthé, et vraisemblablement dernièr concert avec cette configuration scénique (une 3ème guitare et un 2nd batteur risquant de débarquer sous peu). Et okay je suis arrivé avec un peu de retard, mais j'ai vraiment pas vu passer le set, je sais que j'ai trouvé ça franchement énorme mais en même temps peu d'images me reviennent. Conclusion? Immersion réussie!



Je trace à l'espace presse pour finaliser mon interview de YEAR OF NO LIGHT, et voir si on peut pas l'avancer un peu, ça me chiffonerait un tantinet de louper le début de DILLINGER. Merde, un début de set sur "Panasonic Youth", c'est immanquable! Bon, finalement le temps que je vois pour avancer l'interview, nous fera démarrer après l'heure prévue. Damned. Les gars sont très sympas, j'arrive enfin à décrocher les noeils de la feuille de questions. Ca se termine, je galope vers le chapiteau pour DILLINGER. Euh, il a pas un peu grossi Greg Puciato? Merde, quel blaireau, c'est ORIGIN, gourage de scène. Je débarque sur l'estrade. Et là, le choc.

Doctor Jekyll et Mister Hyde. Deux heures avant le show, Ben Weinman, blanc comme un cul, les yeux rouges comme la nuque d'un festivalier allemand, complètement exténué, nous confiait qu'ils étaient hier soir en Hollande avec MESHUGGAH et BETWEEN THE BURIED AND ME, et qu'il avait passé la nuit à mater des épisodes de Dexter. Soit, on veut bien croire, mais alors, comment est-il physiologiquement possible de pouvoir bouger autant que ses quatre collègues réunis sur scène? Et vas-y que je saute des amplis de deux mètres de haut, que je me ramasse la gueule et que je continue à jouer, que je fais tourner ma guitare comme une lanceuse de poids biélorusse... Dingue, quand on voyait sa dégaine lymphatique juste avant, difficile de miser un kopeck sur la survie du gazier après 2 minutes de jeu. Sinon à part ça, setlist classique et son brouillon, m'enfin des compos aussi techniques en festoche faut pas s'étonner, mais valait mieux connaître les morceaux. Un "Sunshine The Werewolf" de l'apocalypse pour conclure, pied de micro dans le public et Greg Puciato qui se barre faire mumuse avec la charley. Et le nouveau gratteux a enfin coupé sa mèche de merde. Mais garde une tête de con avec sa crète peroxydée.

L'estrade placée entre les deux scènes, c'est génial, un mouvement de la tête de 30° suffit pour passer d'un concert à l'autre. Là, l'enchaînement DILLINGER ESCAPE PLAN/MESHUGGAH aura été dantesque. La question cruciale: MESHUGGAH, que tu le veuilles ou non, t'es condamné à te péter le nuque, c'est obligé. Mais bordel, sur quoi on se cale? L'astuce salutrice de l'homme de goût qu'est [eMp] m'apprendra que le secret, c'est de se caler sur la main droite de Tomas Haake et sa cymbale. Mais à mon grand désespoir, cette information tombera après le set, c'est malin de me dire ça maintenant que j'ai une nuque en mousse, merci bien! Bref je jalouse le gosse de 8 ans qui était assis à côté de moi avec son daron, j'aurais adoré qu'on me forge l'oreille musicale ainsi. Mandale sans nom, je me doutais que ça allait être énorme mais pas à ce point-là. Le son, plus imposant tu meurs, une setlist pleine de tubes (en vrac: Rational Gaze,Future Breed Machine, Bleed et compagnie), des headbangs au ralenti synchronisés pour les gratteux et un Jens Kidman tout désarticulé. J'aurais fait mon grabataire en passant le set sur un banc, mais putain, je devais pas avoir l'air d'un gland assis à me décrocher les cervicales pendant 3/4 d'heure. AOLENBSUMT MREOTUUNSX!!! (Oui, ça retourne les neurones MESHUGG')



Lors de leur dernier passage nantais, les mecs de THE OCEAN me disaient qu'ils seraient à un chanteur de plus pour le Hellfest. Bien vu, car n'empêche qu'avec un type supplémentaire, tu sens la différence niveau patate, et vu les 15000 voix sur l'album c'est pas du luxe. Le gazier est fraîchement débarqué dans WAR FROM A HARLOT MOUTH, et quand on voit la dégaine de la fille avec qui il était pendant DILLINGER, ça a dû être la guerre dans sa bouche à elle aussi. Mais je m'égare, je m'égare, non? Donc tous les membres ont sorti la chemise, une setlist axée principalement sur le dernier double album "Precambrian", une double ration de beuglements, et un magnifique ballet synchronisé des chanteurs quand ils se sont barrés escalader chacun un côté de la scène, seul les passages en chant clair font grincer des ratiches, tu comprends pourquoi ils sont gavés d'effets sur "Precambrian". Le son est absolument énorme, les passages les plus écrasants m'auront presque appris à toucher mes orteils avec le front.

NECROPHAGIST annulé, les horaires du chapiteau m'auront paru légèrement retouchés. Chapiteau archi comble pour DYING FETUS version trio, ça avait l'air sévèrement puissant mais mon mètre 70 était handicapant en étant à l'extérieur du chapiteau. Juste le temps de voir le "tube" "Kill Your Mother Rape Your Dog" et me voilà reparti vadrouiller entre un NOFX à la présence rafraîchissante et la buvette elle aussi rafraîchissante.

Mon allégorie sur le SIDA et JOB FOR A COWBOY était transposable au metalcore avec AT THE GATES, qui s'est vu piller son héritage un nombre incalculable de fois par The Black Dalhia Murder et co. Mais vu que ces derniers ont influencé JOB FOR A COWBOY, AT THE GATES c'est les pères du pilote? Bref revenons à nos mouftons, en fait j'en connaissais vraiment pas grand-chose, et la banane qu'arborait Tomas Lindberg la veille n'avait qu'attisé ma curiosité. Donc "découverte" bien sympathique, même si le fait de pas connaître les titres que tout le monde connaît gâche un peu la fête, je me tire avant la fin, j'aime pas tenir la chandelle. Passage rapide à SHAI HULUD, set énergique mais sans l'étincelle nécessaire pour me faire rester, direction coin presse. Cobra: "Bah moi je bouge plus avant MOTÖRHEAD" "Bah t'entends pas? Ils jouent là..." On mettra ça sur le compte de la claque que je lui ai foutu en pleine nuit qui a dû lui ruiner le tympan droit. Je m'y pointe en coup de vent vu que Tonton m'avait dit que les filles pas très habillées d'hier passeraient peut-être se frotter à la verrue de Lemmy, mais la flemme d'attendre, je suis pas très habillé non plus, autant aller chercher mon sweat. J'en profite pour laisser un mot sur la Xsara garée devant moi histoire que le mec bouge sa caisse s'il y repasse, y'en a qui doivent faire tourner la France demain. Retour sous le chapiteau pour le dernier groupe coreux du Hellfest, COMEBACK KID.



Le meilleur pour la fin dira-t-on, car leur prestation était impeccable, groupe vraiment content d'être là, ils faisaient plaisir à voir, c'était communicatif. "WAKE! UP! THE! DEAD!" Rien à ajouter, mais rien à redire, rhaaa, un régal visuel et auditif. Je sors m'aérer quelques minutes avant CULT OF LUNA, le temps d'aller faire scotcher mes oreilles devant les balances batteries de MORBIDE ANGELE et me voilà revenu sous le chapiteau. J'aurais pas dû...

... car SO-PO-RI-FIQUE, y'a pas d'autres mots. Je parlerais pas de déception vu que j'en attendais rien, mais espérait que leurs titres post-"The Beyond" avaient peut-être une once d'intérêt en live, il n'en fut rien. Pourtant les conditions étaient favorables, j'avais fait l'effort de pas écouter de NEUROSIS pendant un mois, sur scène, ça remuait bien, le son était impeccable. Alors, c'est quoi le souci, ça vient de moi? Allez, on va essayer d'être coopératif. Enlever les bouchons pour se laisser envahir par la masse sonore: marche pas. Fermer les yeux et ouvrir ses shakras: marche pas. S'asseoir en essayant de faire le vide: marche pas. S'allonger par terre avec une clope en regardant les lights sur le plafond du chapiteau: rien à faire, marche toujours pas. Et en plus en me relevant j'ai passé dix minutes à enlever l'herbe de mon pull, ils m'auront fait chier jusqu'au bout.

Ah ENVY, ENVY, ENVY... Une bien belle conclusion à 72 heures de décibels, de sueur, de poussière, de bières, de clopes (mon prochain footing va se faire sous assistance respiratoire), de mal aux guibolles... et puis aussi d'amour, de haine, de vengeance, de trahison, de déception, de passion, de joie, de tristesse, d'ébahissement, d'excitation, de folie, de sobriété. Oui, le Hellfest, une véritable tragédie grecque. Bref, deuxième tournée européenne en 6 mois, et prestation supérieure à la fois où je les ai vus à Nantes, avec des montées post rock qui diluaient l'intensité (comme sur CD) et un Tetsuo à la gorge en vrac. Là, le gazier était en pleine possession de ses moyens. Le gratteux tout maigrichon me fait toujours autant halluciner tant il vit sa musique, une vraie leçon de sincérité à lui tout seul, ce mec est GRAND. Les parties post rock passent toutes seules, sans doute fatigue aidant, mais les deux titres d'"All the footprints you've ever left and the fear expecting ahead" resteront définitivement ce qu'ils auront fait de mieux. Un "Left Hand" qui aura mouillé mes yeux, et un final incroyablement intense sur "Farewell to Words" qui m'aura achevé, assomé, tué, enterré. Désolé Pearly , je crois bien t'avoir foutu un bon gros coup de coude dans la caboche sur le final avec gros larsen et guitare dans le public. Ces mecs sont la modestie personnifiée. Spéciale dédicace au fils de chien de Rosbif à moitié torché qui gueulait "play faster" au début du set. Heureusement qu'il a saisi mes deux "ferme ta gueule" sinon j'allais me transformer en Stephen de Kickback, pour de vrai.



Retour au coin VIP tout chamboulé, avec le set de SLAYER qui se termine, rien vu mais je m'en tape, on les reverra sans doute l'année prochaine. Enfin quitte à ramener du SLAYER, autant qu'ils ramènent The Blinding Light, là y'aura des tripes et de la sincérité, t'auras pas l'impression de voir des putains de fonctionnaires sur scène... Ultime bière du festival, l'émotion me saisit, tandis que Lemmy passe dans le carré presse. Se faire prendre en photo comme les autres? Non, la flemme, et un peu rien à foutre. En tous cas j'aimerais bien être une rockstar, pour faire comme Phil Campbell et ressortir des loges avec des filles trois fois plus jeunes que moi... Quoiqu'à vingt piges pas sûr que ce soit très bien vu. Ultime tentative d'appel du mec que je suis censé ramener, énième tombage sur le répondeur, tant pis je décolle. "La prochaine fois, tu prendras le bus".

C'était long, plat et chiant hein? Bah vous plaigniez pas, vous avez pas vu CULT OF LUNA... Epilogue avec un retour très très douloureux, 4 heures pour faire 150 bornes, j'aurais roulé plus vite en marche arrière. Allez, on essaye de tenir le coup et de dépasser les 80 km/h, Robinson à fond à en péter les baffles, brailler en tapant le volant en rythme, non désolé ça va pas le faire. Deux siestes à l'arrache plus tard, sinon c'était "Epilogue of a car crash" d'Orchid pour ma gueule, me voilà dans mon pieu at home, pour deux longues heures de sommeil, avant de recevoir un coup de fil du boss pour savoir qu'est ce que je fous. Et merde. La loi des séries...

Merci en vrac à tous les collègues VSeurs (dans l'ordre d'apparition: Layne, Papy, Cobra "Jet Set" Commander, [eMp] et Tonton), à Pearly pour ses bon goûts et ses conseils avisés ("Lâche ta fiche en interview!"), à l'orga absolument nickel (même si il y avait trop de poussière dans les pits, faudrait installer des hottes aspirantes), au kebab du fond qui aura été mon sponsor officiel pendant trois jours, aux parts de pizza lardons qui auront été mon sponsor officiel pendant deux jours (je suis dur à rassasier), aux sympathiques KRUGER et YEAR OF NO LIGHT qui auront supporté mes interviews de débutant. Et à tout ceux qui m'ont vu: ouais, je suis moins volubile en vrai, moitié grande timide et moitié esprit d'escalier... Encore un putain de merci à Ben Barbaud et son équipe, qui, non contents de nous coller la meilleure affiche d'Europe, se permettent d'y rajouter une orga désormais quasi irréprochable... Plus que 51 semaines et c'est reparti!







Voilà, la série des reportages fleuves sur le HELLFEST 2008 touche à sa fin. Difficile toutefois, d'y mettre un point final sans une ligne sur le set incroyablement brutal et technique d'ORIGIN, sans revenir sur les prestations mémorables des MUNICIPAL WASTE, DILLINGER et autre MESHUG (dont je n'écorche plus le nom désormais), sans parler de Julien de BENIGHTED qui jauge mal les distances et qui a manqué de se péter les deux jambes pour un stage diving d'anthologie, sans vous toucher deux mots du set en odorama de WATAIN qui pue à trois mètres pour s'être badigeonné de sang de porc caillé avant de monter sur scène, sans souligner que SLAYER était quand même en grande forme malgré un son de batterie qui faisait poc (copyright Prince de Lu 2008) et enfin, sans féliciter Ben Barbaud et toute son équipe pour nous avoir régalé l'espace d'un trop court week-end.

TO HELL... AND BACK


Un énorme merci à SpiriT et Bboo de BSpix qui ont eu la gentillesse de nous dépanner pour les photos...


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