Paris (Le Glazart) le 05/11/2007

Il fallait être sérieusement gonflé ou tout simplement inconscient pour organiser une date pareille un lundi soir d'automne dans ce charmant quartier/bidon ville (rayez le mot inutile) de la capitale. C'est donc par un lundi soir automnal maussade que la fameuse tournée 100% française BENIGHTED/KRONOS/RECUEIL MORBIDE allait achever sa transhumance. Une prise de risque sur laquelle je n'aurais pas parié un copeck et pourtant…
Environ deux cent personnes avaient fait le même choix que moi pour égayer leur soirée au son des décibels. Un nombre de spectateurs inespérés qui allaient surprendre tout le monde y compris les groupes.

Le set démarre dans l'urgence avec 7TH NEMESIS apportant le renfort de son death technique. Une façon bien sympathique de commencer les hostilités même si les Franciliens ne donnent pas, ce soir-là, leur meilleur concert. Est-ce l'absence de scène impliquant une proximité inhabituelle avec le public ou un espacement trop large entre chaque concert mais 7TH NEMESIS peine à prendre ses marques. La performance de Sargon, le chanteur, est hésitante même s'il semble donner tout ce qu'il a dans le bide. Le groupe en profite pour nous confirmer la ressortie prochaine de son album «Violentia Imperatrix Mundi » sous les couleurs de Restrain records. Une bien bonne nouvelle pour l'une des valeurs les plus sûres du métal parisien.

La tension monte d'un cran avec RECUEIL MORBIDE que je ne connaissais que de réputation. Visiblement j'étais bien le seul si l'on en croit l'accueil qui sera réservé aux Francomtois. Il faut dire qu'avec un chanteur aussi généreux pour haranguer les premiers rangs, la rixe d'un pit exalté semblait inévitable. Les premiers slammers pointent le bout de leurs crampons, les tignasses se secouent plus vigoureusement. Les p'tits gars de RECUEIL MORBIDE sont surpris par les vigueurs parisiennes inescomptées et leur brailleur de service ne manquera pas d'éloges sur la brutale hospitalité du public. Une petite séance de slam pour le chanteur et quelques 40 minutes plus tard, RECUEIL MORBIDE quitte la simili scène sous les vivas. Le groupe a rempli sa mission en chauffant la salle à blanc. Place à KRONOS.

Encore auréolé de sa signature avec Neurotic records, le giron de la crème brutal death technique, les Vosgiens reprennent l'offensive, là où RECUEIL MORBIDE l'avait abandonnée. Le contact avec l'audience n'est pas le même car nettement moins chaleureux. Cependant les petites blagues sont au rendez-vous de cette ultime date de tournée. Ainsi, le batteur de BENIGHTED et le chanteur de RECUEIL MORBIDE viennent installer une paire de chaises au milieu de la scène et s'installent tranquillement alors que KRONOS est train de tout tailler en pièce. Rapidement l'une de ses chaises et son occupant finiront par slammer au-dessus des têtes. La déconnade ne fait que commencer et KRONOS poursuit inexorablement son set en enchaînant les brûlots à un rythme d'enfer. Un slam pour le chanteur et on passe au clou de la soirée. Le retour à Paris de BENIGHTED après le triomphe du VS Fest.

BENIGHTED et VS c'est une longue histoire d'amour. Et l'ultime concert de cette soirée ne fera pas mentir les espoirs les plus fous nourris à l'égard de BENIGHTED. Un charisme, une détermination, une jovialité, et un zest d'humour réunis sur une même scène, c'est un peu comme ça qu'on pourrait définir l'approche scénique de nos cinq compères. Julien balance des gruiks et des growls, accompagnés d'une flopée de postillons, à faire trembler les murs pendant que ses petits camarades de jeu nous envoient à la face un set parfaitement rodé. Les BENIGHTED vont mouiller la chemise et pas qu'un peu. La sueur perle bientôt jusque sur les murs du Glazart qui n'avait probablement jamais connu une soirée plus agressive pour son plafond. Julien slamme volontiers dans le public sans délaisser ses parties de chant et en prévenant gentiment au préalable le public « faites gaffe, je suis pas léger » alors que le chanteur de RECUEIL MORBIDE revient nous faire une apparition scénique exclusivement destinée au batteur de BENIGHTED, dans le plus simple appareil (à poil quoi !). Les autres membres du groupe étant tellement concentrés sur la boucherie en cours, je ne suis même pas persuadé qu'ils se soient rendu compte de ce qui se passait dans leur dos. Bientôt l'heure des adieux se rapproche, tous les groupes du « Terrorize the Sick tour 2007 » se retrouvent sur scène pour un dernier morceau, une reprise de « Suffer the Children » de NAPALM DEATH qui sera couverte par l'incroyable merdier environnant. Tant pis pour NAPALM mais le pur bonheur de nos zicos fera plaisir à voir. C'est la fête, le bon vieux panard des familles communicatif qui laissera un public haletant et tout simplement heureux d'avoir assisté à ses brutales réjouissances. Merci messieurs, on remet ça quand vous voulez.