- MERRIMACK + CORPUS CHRISTII + TEMPLE OF BAAL + OTARGOS + KATHAARSYS + NATAN + CRUXIFICTION + NEFARIA par PRINCE DE LU - 3127 lectures
Mains d'Oeuvres (Saint Ouen)
08/04/2007

Crédits photos par Prince de Lu, avec son appareil numérique de poche (désolé)




Et nous revoilà dans les transports parisiens pour aller nous gorger de black métal par un beau dimanche ensoleillé. Cette fois, il s'agit de la première partie du "Black Metal is Rising 3", sobrement intitulé "Act 1" sur les flyers. L'acte se déroule à Saint Ouen, dans la salle nommé "Main d'œuvres". Facilement accessible, l'endroit est confortable avec une grande pièce à l'entrée de la salle de concert. Idéal pour le merch, la buvette et les rencontres avec les zicos. L'affluence est assez faible, mais il est à peine 15h et l'orga espère que les entrées vont se poursuivre pendant toute la durée du fest.



Avant d'entamer la description des sets, je me fends d'un commentaire général. La salle est vraiment bien et idéale pour ce genre de concert. Par contre, le son était bien trop fort. Les fréquences basses mangeaient tout l'espace des autres instruments et les guitares ont manqué de définition pour l'ensemble des groupes. C'est bien de vouloir watter mais attention à la cohérence de l'ensemble et à nos oreilles !



Nefaria a la charge d'ouvrir les hostilités devant un public épars. Une bande de potes est venu les soutenir et met l'ambiance devant la scène. Cela permet au groupe, un peu stressé, de se détendre pour nous servir son black avec synthé bien typé old Emperor. Plutôt une bonne surprise que ce combo, à qui il ne manque qu'une bonne expérience scénique pour vraiment convaincre. C'est clair que les sorties comme "on va vous jouer Les Ancêtres Déchus.... Voila" entre les morceaux, ça ne fait pas encore très détendu comme attitude. Mais les franciliens s'en sont très bien tirés, interprétant au mieux leurs titres et nous jouant une reprise de "The Somberlain" tout à fait convaincante. C'est un des groupes qui a le moins souffert du son surblindé de basses, donc c'était vraiment agréable malgré une absence notable des guitares par rapport au synthé. A revoir d'ici quelques temps.




Quand Cruxifiction entre en scène, il faut bien se rendre à l'évidence : le petit garçonnet blondinet qui circulait dans la salle est bien leur batteur. Il ne fait même pas les 13 ans qu'on lui donne et devient rapidement l'attraction du groupe. Son jeu, très fort pour son âge mais un peu limité dans l'absolu, colle parfaitement au black primitif du groupe. Un côté old Immortal ? Peut-être. Je me suis globalement ennuyé, n'étant pas adepte des "Fuck you santa Maria" et autres moments de poésie, déployés dans un black simple et finalement peu agressif. La mise en retrait habituelle des guitares n'aidait pas non plus à plonger dans le set.





Les belges de Natan ont aussi fait parlé d'eux avant leur set. On les considérait comme un groupe de "white metal", c'est-à-dire de métal chrétien, complètement décalé sur une affiche de black. En fait, il y avait bien du "white spirit" mais ce n'était pas le critère religieux qu'il fallait considérer. Le T-shirt Lion's Pride que le batteur portait avant le set ou la croix celte et la croix de fer tatouées sur le chanteur n'ont laissé aucun doute à ce sujet. Musicalement, Natan évolue dans un black avec synthé assez pataud. La voix à la Cradle crée un contraste intéressant avec les mélopées aériennes de la claviériste. Mais sans le joli minois et les interactions de celle-ci avec le public, je ne sais pas si grand monde serait resté devant la scène. Le synthé était beaucoup trop en avant et couvrait toutes les guitares. Le son, à la limite de la bouillie sur les parties les plus rapides, ne mettait pas en valeur les efforts du groupe. J'ai préféré partir à la pêche aux infos aux stands des groupes.



Les trublions de l'affiche sont sans conteste les espagnols de Kathaarsys. Au milieu d'une affiche purement black métal, voila que surgit un groupe de death progressif à la Opeth. Pour ma part, ça a été une des sensations de la journée. Le niveau technique est excellent (ralala, la bassiste avec sa 5-cordes n'est pas là pour faire de la figuration). Le guitariste/chanteur pousse du growl jusqu'au chant clair en restant vraiment convaincant. Dommage que le son n'ait pas été à la hauteur pour nous puissions assister à cet excellent set dans les meilleures conditions possibles. Je ne sais pas si un amateur des suédois Opeth va lire mon report, mais s'il est arrivé jusque là, je lui conseille fortement de mettre Kathaarsys dans sa playlist au plus vite. Bravo !! Dommage qu'une grande partie du public ait préféré les bouder.



Otargos ouvre la seconde partie du fest, avec ses quatre groupes de tête d'affiche. Fiers porteurs d'un tout nouvel album, les bordelais vont mettre le feu à la salle avec leur black puissant et parfaitement adapté au live. Avec un Dagoth malade et un groupe globalement très fatigué par le manque de sommeil, le set a du mal à réellement décoller sur le début. Et puis, Dagoth va avoir une altercation avec un jeune fortement éméché dont le seul but est de lui faire des doigts et lui faire tomber son micro. Après une intervention musclée de quelques personnes qui dégagent l'incongru, le concert peut repartir avec un public réveillé et soudain acquis à la cause du groupe. Et la pression ne va plus se relâcher jusqu'à la fin. Otargos arrive a profiter du son crado pour écraser l'audience. Même si "The Secret of the Black Arts" a été dur à reconnaître, le groupe termine en se mettant l'auditoire dans la poche avec son aisance habituelle.












C'est juste avant l'entrée en scène de Temple of Baal que je constate que la salle s'est bien remplie. Le public a opté pour les quatre derniers groupes et l'affluence est maximale au moment où les franciliens entrent en scène. Toujours très black old school, les prêtres du Temple déroulent leur compo avec rigueur. Cela faisait deux ans que je ne les avais pas vus, et je dois dire que j'ai été agréablement surpris par le rendu scénique très bon des titres. Bon, ça reste très rock'n'roll dans l'âme et globalement plutôt minimaliste, mais l'interprétation était cette fois bien au rendez-vous. Le public a réservé un très bon accueil au Temple, profitant au maximum de l'averse de décibels qui se déversaient sur Saint Ouen.






Il est près de 21h quand les portugais de Corpus Christii montent sur la scène. Nocturnus Horrendus donne immédiatement le ton en nous tendant un majeur dès ses premiers hurlements. Le black métal est agressif et misanthropique et les compos de Corpus pulsent à cent à l'heure. Le bassiste, sous ses faux airs de Mortuus, tournent fréquemment la tête vers ses comparses l'air inquiet, comme s'il craignait un coup de tatane au moindre pain. Devant l'excellent accueil du public et le petit pit bien énervé, Nocturnus Horrendus va finir par se dérider, lâchant quelques "thank you" très limites pour son attitude. Faisant le déplacement principalement pour eux, j'ai vraiment adoré le set de Corpus. Le quatuor ne jouant qu'avec un guitare n'a pas connu les mêmes problèmes de cacophonie que les autres groupes et ça wattait grave. Vite, il faut que je me remette les albums.



Merrimack termine donc les hostilités devant un public un peu fatigué dont les réactions sont bonnes, mais sans plus. Encore une fois, c'est principalement la basse qui ressort, probablement au grand dam de Dispater (Glorior Belli, Heol Telwen) dont c'est seulement le deuxième concert à ce poste. Moins épaulé par le son, Merrimack a forcément été moins brillant qu'à l'habitude. Les parties les plus rapides devenaient difficiles à suivre et notamment la seconde partie de "Seraphic Conspiracy" était à peine reconnaissable dans la bouillie sonore. Malgré les efforts d'un Terrorizt assez en forme, l'audience ne va pas hurler à pleine gorge. Concert en demi-teinte pour la tête d'affiche, mais on ne peut pas être tout le temps parfait.






Au bilan, l'affluence est faible. Moins de 200 personnes (en incluant les invités), ce qui est la limite basse attendue par l'orga. Est-ce dû à la nouvelle salle ou au peu d'engouement provoqué par une affiche assez classique sur Paris ? Nul ne le sait vraiment. Rendez-vous est donc pris pour "Act 2" le 5 mai prochain à la Petite Locomotive. Gageons que l'affiche plus internationale et le lieu des hostilités bien plus habituel fassent venir plus de monde...


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