- MUMAKIL+BLOCKHEADS+YEAR OF NO LIGHT par TONTON - 2045 lectures
Le 21 septembre 2006 - La Locomotive - Paris




Soirée grind en perspective en cette fraîche soirée automnale. L'occasion de retrouver les BLOCKHEADS après plus de deux ans d'absence dans la capitale mais également de découvrir les prodiges Helvètes de MUMAKIL.




L'inquiétude est de rigueur alors que la petite salle parisienne peine à se remplir un minimum. Tout au plus une centaine de personnes sont présentes alors que le premier groupe de la soirée investi la scène. Il s'agit de YEAR OF NO LIGHT une formation bordelaise qui va jouer les intrus lors de cette soirée. YEAR OF NO LIGHT joue un genre de post hardcore ambiant principalement lancinant qui va hérisser la plupart des fans de grindcore venus pour entendre des sons barbares. Quelques décérébrés, galvanisés par l'anonymat relatif que leur prodigue la pénombre de la salle, interpellent même les musiciens entre deux titres par des « Morts aux émos » répétés qui me font immédiatement regretter de ne pas avoir passé mon permis de gifler. Bon gré, malgré, YEAR OF NO LIGHT parvient au terme de son set sans soulever d'enthousiasme. Difficile de savoir ce qui est passé par la tête des organisateurs lorsqu'ils prirent la décision de livrer les Bordelais à des grindeux. YEAR OF NO LIGHT n'était pas à sa place et du reste, ce que j'ai entendu ne m'a absolument pas transporté. Il faudra donc les revoir dans d'autres circonstances (heu, sur ce coup là, je cède ma place à qui veut bien…)




Les choses se corsent sévèrement avec l'arrivée des « anciens » (private joke-les initiés comprendrons) de BLOCKHEADS. Le groupe de grind français sponsorisé par Massey Ferguson dont la dernière salve « Shapes of Misery » est encore fumante dans les bacs. Ce concert est l'occasion de découvrir leur nouveau guitariste, Raphael, remplaçant, depuis quelques temps déjà, le furieux Tonio qui ne fera pas regretter son prédécesseur l'ombre d'une seconde. Après un morceau lent plombé par des riffs bien lourds, BLOCKHEADS met le diesel en marche et nous balance à la face un authentique set de grind old school à souhait. On remarque rapidement que c'est désormais Fred qui s'égosille sur les backing vocals suraigus alors que Xav assure son rôle de frontman avec la dévotion et l'enthousiasme communicatif qu'on lui connaît. Les titres s'enchaînent rapidement mais le groupe prend soin de marquer un temps d'arrêt alors que Xav présente chacun des morceaux. Ces mini-pauses permettent à Nico, le batteur de récupérer un peu. Il faut dire que les BLOCKHEADS font figure de vétérans dans la scène grind française et que leurs prestations live particulièrement physiques sont dignes d'un véritable marathon. La pluie de riffs grésillants continue de s'abattre sur nous. BLOCKHEADS visite chacun de ses albums et va même nous prodiguer une bonne vieille reprise de NAPALM DEATH avec un « From Enslavement To Obliteration » colossal. Xav plonge à plusieurs reprises au-dessus d'un public ravi en pleine frénésie. Mais, hélas, arrive la fin du set et c'est sur les dernières mesures d'un tonitruant « Fuck off and Die ! » que les BLOCKHEADS quittent, à regret, les planches de la Boule Noire. Visiblement insatiables dans leur désir de faire plaisir à un public qui s'est bien densifié au cours de soirée, les Lorrains reviennent pour un ultime baroude d'honneur en compagnie de Thomas, le chanteur de MUMAKIL, avant de tirer définitivement leur révérence pour la soirée. Un seul mot pour décrire leur prestation : Brutale !




C'est à ce moment là qu'arrive le clou de la soirée avec un MUMAKIL gonflé à bloc dont le premier album vient juste de sortir. MUMAKIL pour ceux qui l'ignoreraient encore est une sorte de dream team du métal Suisse. Ça n'a l'air de rien dit comme ça, mais lorsque deux ex-NOSTROMO, Jéjé et Taverne (désormais jouant dans KNUT) s'associent à Thomas, l'ancien chanteur de STUMP FUCKING et Seb le batteur de DECEIT, ça donne une véritable boucherie de décibels. Pourtant Thomas, le replet chanteur à la démarche débonnaire, ne paye pas de mine lorsqu'il débarque sur scène. Mais lorsque MUMAKIL attaque son premier titre ses capacités vocales forcent le respect le plus total. BLOCKHEADS avait été brutal, avec MUMAKIL ça va tout simplement être la guerre pendant toute la durée de leur set. Quelques téméraires slammeurs envahissent rapidement la scène. Thomas présente les morceaux avec une placidité désarmante qui lui confère immédiatement l'amitié du public. La set list s'écoule sans aucune baisse de tension et les titres s'enchaînent à un rythme effréné qui donne bien vite à penser que le batteur n'est pas humain. Et pendant ce temps le carnage continue jusqu'à la fin d'un show d'une violence inouïe. Pour les adieux, MUMAKIL a opté pour un reprise de BLOOD DUSTER. Xav des BLOCKHEADS reprend du service sur cet ultime assaut et c'est douloureusement que les lumières de la salle se rallument nous signifiant qu'il est l'heure de rentrer dans nos pénates.





Après une démonstration de force telle que celle-ci, le stand de merchandising d'Overcome a tout simplement été mis à sac. Impossible de se procurer le moindre cd de Mumakil et du reste, celui des BLOCKHEADS a également dû lester bien des poches sur le chemin du retour. Au final, on gardera de cette soirée le souvenir d'un véritable concert de grind pur et dur qui ne sera pas vraiment entaché par le choix discutable de la première partie.
C'était la guerre, je vous dis…


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