30/09/06 - La Locomotive (Paris)

Nous voila de retour à la Locomotive, où j'aurai décidément eu plus vite fait de planter une tente. Cette date plus underground est le dernier des concerts de black du mois de septembre. L'orga craignait une affluence réduite, et pourtant les amateurs ont encore répondu présent. La petite Locomotive sera donc bien remplie pour l'occasion et ce dès l'ouverture des portes. Le timing est ultra serré aujourd'hui pour cause de déhanchement d'adolescents en soirée. Les groupes ne disposent que d'une demi-heure de set chacun, hormis SOTM qui aura une heure, pour rentrer au chausse-pied dans l'horaire imparti. Le démarrage en retard de oOo n'est donc pas une bonne nouvelle.

Le quartet francilien oOo livre ici son premier concert, dans un style black indus basé sur des samples et une boîte à rythmes. Le son est tout bonnement abominable. Les samples sont ultra-forts et couvrent guitare et basse. Seuls les hurlements des vocalistes surnagent au-dessus des nappes et autres bruitages. Le public est médusé par cette prestation d'un autre monde. Malgré la hargne des deux vocalistes, le set est incompréhensible et limite traumatisant, bien loin de la démo. Seuls les fous de bruits divers et autres incongruités sonores auront pu apprécier cette prestation. Le groupe est vraiment à revoir dans de meilleures conditions pour pouvoir se forger un quelconque avis.

Le retard du début prend une nouvelle dimension après le premier groupe. Le reste de l'affiche est coincé dans les manifestations parisiennes et une heure va presque s'écouler avant que le matériel n'arrive et ne soit mis en place. C'est donc officiellement à l'heure où devait démarrer Antaeus que Vorkreist entame son set. Les death/blackeux vont livrer un set court (environ 25 min, peut-être moins) mais énergique. Le son est plus que correct malgré une balance minimale et la fosse peut enfin se défouler. Faisant preuve de rigueur à défaut d'un jeu de scène très élaborée, les Vorkreist vont enfiler quelques titres de leurs albums et quitter hélas la scène bien vite. Fidèles à eux-mêmes, le groupe donne une prestation (hélas trop courte) fort bonne et a le mérite en peu de temps de faire oublier les tracas de la journée.

Antaeus arrive sur scène juste derrière. Le groupe est clairement très attendu, de par la rareté de ses apparitions scéniques sur la capitale. On pouvait craindre des soucis de mise en place, à cause d'un line-up tout frais. Mais Antaeus va bien assurer son set. Le son est très loin d'être optimal et les guitares sonnent très brouillons. Mais comme le son est toujours meilleur que sur CYFAWS, la fosse se déchaîne bien sur les "tubes" du groupe qui nous gratifient de morceaux de son prometteur petit dernier. Energique et sans pause, la prestation est guerrière. Il manque peut-être un peu de mise en scène à ce déferlement devant une salle totalement acquise, MkM restant finalement assez en retrait et discret. Antaeus a livré là un bon concert qui verra partir une partie du public dès le dernier morceau terminé.

Les allemands de Secrets of the Moon ont donc sacrifié une partie de leur temps de jeu pour tenir dans les délais. Le quartet va jouer bien moins de trois quarts d'heure en enchaînant d'entrée de jeu les deux premiers titres de son dernier album "Antithesis". Leur black planant, émaillé de parties lourdes et de structures rythmiques cassés, est vraiment quelque chose à subir. Quand on entre dans le set et qu'on se laisse porter par les riffs, on finit par se trouver emmené dans une autre dimension et à se détacher complètement du moment présent. Un voyage que je recommande chaudement, sauf à ceux qui ont honteusement quitté la salle pour aller s'accouder au bar (bouh!). La prestation scénique des allemands est très sobre et il faudra attendre deux-trois titres (c'est-à-dire 20 min) pour que le public soutienne vraiment le groupe. La fin de set est alors un nuage d'ambiances. Un bien bon concert juste avant de rentrer prendre une soupe à la maison...

Pari tout juste réussi pour cette affiche sans pré-ventes et avec beaucoup d'emmerdes. Après un démarrage plus que difficile, les groupes ont su justifier le déplacement et nous offrir des sets de qualité. Puisqu'on se tue à vous dire qu'il faut venir aux concerts, c'est rock'n'roll!!