- DARK FUNERAL + NAGLFAR + ENDSTILLE + AMORAL + OTARGOS par PRINCE DE LU - 2696 lectures
Vendredi 17 Mars 2006 - La Locomotive - Paris
Crédits Photo: Zoliv




C'est au tour de la capitale de profiter de la tournée française de Dark Funeral, flanqué de quatre groupes de qualité. Pour cause de soirée "Vigicarottes", la Loco ouvre ses portes à 17h30 en ce début de week-end pour terminer le concert avant 22h30. Les plus mauvaises langues n'hésiteront pas à signaler que l'horaire "tranquille" de cette affiche est principalement dû au jeune âge d'une grande partie du public. En attendant, le coup de vieux est tout de même mêlé au plaisir de voir du sang neuf aux concerts souvent désertés. Viendez aux concerts!



A peine extraits de leurs véhicules bloqués dans les embouteillages, Otargos se retrouvent propulsés sur scène. A la bourre, sans maquillage et sans balance, subissant de gros problèmes de guitare (cordes cassées sur deux grattes pour le soliste), la première partie n'a pas de veine ce soir. Il faudra aux bordelais tout le professionnalisme dont ils savent faire preuve pour redresser la barre. Otargos va dérouler son black puissant malgré l'adversité et provoquer les premiers émois dans la fosse qui se remplit. Chaque titre du court temps de set octroyé met en valeur les morceaux les plus efficaces du groupe de "Infernal Legion Strike" à "Havocalypse". Et pour clore les vingt-cinq minutes de show, Otargos nous gratifie d'un nouveau morceau très prometteur (dont j'ai oublié le titre, vous me pardonnerez. Ca finit par "... zero"). Dommage pour les français de l'affiche: ceux qui ont déjà vu Otargos sur scène savent que le groupe peut faire beaucoup mieux.



Les finlandais d'Amoral déboule ensuite pour balancer leur death/heavy/thrash mélodique (à peu de choses près). La prestation des finlandais est impeccable et leur musique, si elle n'est pas d'une originalité folle, a le mérite de capter l'attention et de faire passer un bon moment à la foule massée devant la scène. Leur son est de très loin meilleur que celui d'Otargos, puisqu'ils ont pu faire des balances. N'étant pas adepte, je ne m'attarderai pas à un descriptif hasardeux de ce trublion death sur cette affiche très black. Un son impeccable et une prestation à l'énergie communicative vont mettre le jeune public devant la scène dans la poche du chanteur qui se hasardera à deux slams, pour son plus grand péril. Le reste de l'assistance se contentera d'un accueil poli en attendant la suite.




Après ce débordement de bonne humeur, il fallait que Endstille remette tout le monde dans le droit chemin. Le quatuor allemand va pilonner la fosse pendant une demi-heure avec des rafales de blasts et des tirs de riffs au mortier. Si le premier titre subit les réglage de son, le titre-carton "I Bless you... God" va venir écraser l'audience et déclencher les premiers vrais pogos dès le début du set. Scéniquement, Endstille est un groupe assez peu conventionnel. Le guitariste barbu est caché dans un coin. Le bassiste et le chanteur, seuls membres maquillés, font le show à l'avant. Mais c'est ce diable de batteur qui retient l'attention avec un jeu organique et dévastateur, tout en headbangant comme un diable. Les titres du dernier album "Navigator" et "Bastard" viennent compléter puissamment une set-list où "Frühlingserwachen" se taillera une belle place d'honneur. Ecrasant, dévastateur, Endstille confirme sur scène l'intérêt qu'on peut lui porter sur album.




Pour cause de papys voyeurs au théâtre dans l'immeuble à côté, Naglfar va devoir également jouer sur la petite scène de la Locomotive. Ravalant l'affront, la bande de Kristoffer Olivius va déployer tout son talent et nous écraser sous son death/black mélodique. Le son est bon et assez fort. Ecrasés, nous le sommes également par nos congénères dans une salle maintenant archi bondée. Passant en revue des titres de "Vittra" au petit dernier "Pariah", Naglfar déroule ses compos avec brio. Si je ne suis pas convaincu par les derniers efforts du groupe sur album, je reconnais que sur scène ils prennent toute leur ampleur et invite au headbang. Du milieu de la salle, la face hallucinée de Kristoffer Olivius nous apparaît entre deux sautillements. Il ne semble pas forcément à son aise au poste de chanteur mais assure la présence scénique requise, même si on ne voit pas grand chose (les jeunes mangent trop de soupe). Seul le géant Marcus Norman est réellement visible de l'endroit où je suis coincé. Le show va se terminer sur le premier titre de Pariah "A Swarm Of Plagues", laissant son monde ébahi. Une prestation absolument impeccable des suédois qui auraient largement mérité de jouer plus à leur aise.



Et donc, seul Dark Funeral a l'honneur de la grande scène de la Locomotive. Les suédois ont donc fait comme chez eux et installé tout leur attirail. Ils entrent sur scène tout carapaçonnés de cuir noir et envoie directement le diabolique "King Antichrist", titre d'ouverture du monstrueux petit dernier. Premier constat, le son est assez nul et ne bougera pas de tout le set: on entend peu les guitares qui laissent tout l'espace sonore aux hurlements et à la batterie. Second constat: ce n'est pas grave car le spectacle se déroule aux fûts et au micro. C'est clairement Matte Modin qui porte la baraque, ses comparses se contentant du minimum syndical (hormis Caligula mauquillé en squelette). Le marteleur va pulvériser son kit en enchaînant les morceaux à la vitesse de l'éclair et battre des records de vitesse. Satan va à peine avoir le temps de répondre au coup de sonnette de "Open the Gates". Modin va même traîner ses camarades un peu à la ramasse sur les passages les plus rapides des morceaux les plus anciens comme "Vobiscum Satanas" ou "An Apprentice of Satan". Et je ne vous raconte pas la boucherie sur les morceaux les plus récents qui correspondent à son jeu, comme "Atrium Regina", "666 Voices Inside" ou "Attera Totus Sanctus". Si les guitaristes ne sont pas à la fête, Caligula a retrouvé la forme qui lui manquait à Lyon. Il harangue le public entre les morceaux de sa voix de crooner, dans un élan de communication assez surprenant (il fait même le crevard avant "My Dark Desires"). Globalement, la prestation d'environ une heure de Dark Funeral va être d'une bonne intensité et nous allons repartir de la salle avec la satisfaction d'un argent bien dépensé. Essentiellement, grâce à ce diable de Modin.



Un bien bon début de soirée. Otargos s'en sort avec les honneurs, vu les difficultés rencontrées. Endstille nous a watté la gueule. Naglfar nous a watté la gueule. Matte Modin nous a watté la gueule...


Auteur
Commentaire
Aucun commentaire

Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion







Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker