- ANTHRAX - NEW YORK par THE BASQUE OZZ - 2320 lectures
ANTHRAX + MANNTIS + SWORN ENEMY + GOD FORBID
Nokia Theater. New-York. 07.01.06




Un petit voyage d'une semaine à New-York se prépare : après quelques précautions d'usages, renseignements et anecdotes culturelles triées dans le Lonely Planet, il fallait également se fixer un petit pèlerinage des lieux cultes de la ville (à commencer par le cultissîme CBGB avant qu'il ne ferme en octobre : yes, c'est fait !), des bons disquaires underground et autres lieux chargés en histoire rock'n'rollienne. Mais il fallait également se tenir au courant des concerts qui auraient lieu durant le séjour : voyons, arrivée le 7, départ le 13 : pas grand-chose, on est encore trop proche des fêtes de fin d'année. Hey, no ! Voyons, yes : la tournée de reformation d'Anthrax se payait une étape de la plus haute importance dans les murs de sa propre home-town ! En écartant le concert donné le 3 juin dernier au Starland Ballroom de Sayreville dans le New-Jersey (à quelques dizaines de kilomètres de NYC), le quintet de l'âge d'or n'avait pas encore remis leur belle dizaine de pieds dans leur ville !

C'est donc au splendide Nokia Theater, au beau milieu de Times Square à Broadway qu'Anthrax s'est établi pour une soirée exceptionnelle : les lieux sont flambant neufs, ultra-modernes, technologiquement splendides et au design futuriste : après avoir récupéré les deux précieux sésames à l'entrée (une guest-list in New-York City, ça le fait, d'autant que c'était bien sold-out !!!), on pénètre dans le paradis du Nokia, en restant incroyablement surpris que des concerts de metal puissent avoir lieu ici, le dernier en date étant tout de même le méga-jam-festival Roadrunner United, trois semaines plus tôt à peine ! Cependant, malgré les -2° à l'extérieur, la clim' marche à fond, Amérique oblige ! Incroyable ! A croire que l'on s'imaginerait dans une grande surface ricaine en plein hot summer ; non, au Nokia Theater, on grelote comme un cul-gelé : l'étuve de l'Elysée Montmartre est bien loin comparée à ce beau frigo bleu.

A peine installé sur les confortables sièges d'un balcon en pente douce surplombant très légèrement une jolie petite fosse que commencent les hostilités avec Manntis. Et là, c'est la cata totale : on se demande si ce sont les normes décibéliques ou la véritable acoustique de cette salle ou bien encore simplement les baffles qui ne fonctionnerairent guère devant nous : le son est d'une très rare pauvreté ! Alors que Manntis, nouveaux chouchous de la scène metalcore US s'énèrvent sur les planches, déployant toute leur énergie à conforter les américains dans l'espoir qu'ils ont placé chez ces p'tits jeunes, le public, lui, n'entend strictement rien ! Ah si, vers le milieu d'un premier morceau non-identifiable, seules la voix, les chœurs et la caisse claire bénéficient de toute leur ampleur : la basse est aussi inaudible que la grosse caisse, tandis que les guitares se limitent à un très lointain grésillement de lampe hallogène en fin de vie. C'en est presque comique : on s'en fout presque, on est en vacances : on est là, monsieur et madame (qui pique du nez), assis comme dans un multiplexe de grands cinémas, grignotés par le froid, à contempler un spectacle de mimes surexcités !!! Blague à part, l'envie d'aller empaler l'ingénieur du son sur n'importe quel ustensile pointu m'obsède : le bougre semble perdu entre ses deux écouteurs, cherchant à l'aide d'un mini-lampe-torche l'origine du problème dans l'entremêlement de fils de sa console devant nous. Et si je lui tordais le cou ? Et si je lui sautais dessus en lui tambourinant le crâne avec ma skull-ring affûtée ? Et si je fermais ma gueule en obserant les gros roadies s'affairer près de lui ? N'empêche que l'expérience Manntis sur scène aura été euh, inexistante ! Le concert se poursuivra néanmoins sans coupure (du son ? arf !), le public se contentant finalement d'écouter le groupe via leurs enceintes de rappel, seulement !

Suivent ensuite les excellents Sworn Enemy qui s'apprêtent à inonder le monde avec l'excellent « Beginning Of The End » qui sort fin janvier, comme aime le rappeler le chanteur à ses fidèles, tel un redoutable télé-vendeur payé à la com', tout droit venu du Bronx, de l'autre côté de Manhattan ! A vue de nez, le hardcore du quartier rivalise sans problème avec celui de Brooklyn : Sworn Enemy pourrait être la prochaine tuerie, même si elle s'apparente fort à Hatebreed ou Terror. Que du bon sur skeud, si ce n'est que la punition reste la même on stage !!! Ca s'excite sévère sur les planches, mais le son est à peine meilleur que pour Manntis ! Je me dis « merde, j'ai pas payé un aller/retour sur NYC pour assister à une telle farce ! ». A peu de choses près, je ne suis pas loin de la vérité !!! C'est pas tous les jours qu'on peut assister à un vrai concert de hardcore dans la ville du genre, et la prestation de ces nouveaux et preux hérauts est sauvagement sabotée ! On distingue néanmoins mieux les titres, arrivant toutefois à se faire une petite idée de ce que donnent les nouveaux « We Hate », « All I Have » ou « Scared Of The Unknown » en chair et en os : à défaut de puissance sonore, la fougue, la passion et l'authenticité semblent bien palpable ! A revoir au plus vite dans une bonne Boule Noire ou une Loco bouillonnante !

Les moyens sont davantage déployés pour la prestation de God Forbid, cousins banlieusards du New-Jersey, revenus présenter aux new-yorkais l'efficacité de leur excellent « IV : Constitution Of Treason », dernier album un poil plus intègre et old-school que le metal-core dans lequel on voudrait trop rapidement les mettre ; l'étiquette est là, certes, mais God Forbid s'en démarque en proposant de vraies compos techniques, ficelées et aussi rageuses que pouvaient l'être celles d'Exodus, Testament ou Metallica dans les années 86-88. Ca joue très bien, quoique leur frontman Byron Davis reste parfois trop pataud comparé à l'énergie dispensée par ses collègues. Le bonhomme est un poil lourdaud ; peu importe, God Forbid envoie le bois grave-sa race, même si à nouveau, bien qu'un cran bien au-dessus, le son laisse à désirer, tant au niveau puissance qu'au niveau du mix. On commence sérieusement à s'inquiéter (enfin moi, madame s'endort, vive Mr. Quiès !) des conditions sonores du concert que l'on attend tous avec impatience : Anthrax sera-t-il ruiné par la malveillance d'incapables en proie à du matériel récalcitrant ?

La suite après un court entra (x)-cte : la balance est en place ! Oh, une soundcheck, sans déconner !!!!!!

Et yeees ! Le Nokia est à nouveau plongé dans le noir (j'oubliais de signaler que les lights générales n'étaient elles non-plus pas du tout synchro !!!). L'intro « Need Somebody » des Blues Brothers retentit familièrement et les new-yorkais (et nous pour un soir !) frissonnons au figuré comme au propre : Charlie Benante s'installe derrière sa montagne de fûts, haut-perché pour mieux observer ses collègues défiler sous lui : suivent ainsi Frank Bello, Scott Ian, Dan Spitz et Joey Belladonna ! Mmmmh, quel plaisir ! Tous affichent un sourire rayonnant : si les motivations de la reformation ne sont claires pour personne (pas plus que l'avenir du groupe !), le plaisir de jouer ensemble semble de toute évidence être une pièce-maîtresse de cette jolie brochette de musiciens réunis depuis quelques mois ! Pour un fanatique inconditionnel de l'époque 85-90, revoir ces gars-là ensemble est un gigantesque moment de bonheur, même si j'avoue ne pas avoir été complètement convaincu par le DVD « Alive 2 ». Un re-visionnage s'impose sûrement tant votre serviteur aura été surexcité de voir de ses propres yeux une telle prestation dans un lieu qui s'y appropriait à merveille !

Le groupe n'aura de cesse de s'adresser à son public, littéralement à ses fidèles, parfois de la première heure ! New-York est à l'honneur ce soir et Anthrax semble extrêmement fier de venir jouer ici dans de telles conditions, de surcroît sponsorisé par la chaîne de music-TV VH1. Ah et j'oublais : le son fut monstrueux !!!!!!! Implacablement clair, puissant et fuckin' loud, on ne comprendra vraiment pas ce qui s'est passé précédemment tant cette fois, c'est du bon !

Tous les musiciens prennent leur panard, en particulier Joey Belladonna qui rayonne de plaisir : l'italo à tête d'indien, tout mince et tout bronzé, est éclatant et en pleine forme, se donnant à fond sur tous les morcaux, arranguant la foule et poussant des vocalises suraigües et halfordiennes à tout-va ! Benante s'active pépère sur son kit, son neveu Frank pique des marathons circulaires sur scène, une grosse banane lui déformant le visage, en en faisant dix fois trop, mais ça fonctionne ! Seul Dan Spitz aura eu l'air un pet en retrait : le nain bodybuildé born-again-christian horloger n'avait pas touché une gratte depuis presque huit ans, mais assura tout de même ses soli avec brio, soutenu par les rythmiques légendaires de ce cinglé de Scott Ian qui effectue ses célèbres petits pas de danse en serrant des dents !!!!

Et la zique dans tout ça ? Ah ! Mes chers enfants : excitation juvénile, nostalgie post-pubère de trentenaire, jubilation de petit chroniqueur privilégié : ce concert est le meilleur d'Anthrax qu'il m'ait été donné de voir, voire même dans tout le genre thrash depuis des années ! Jugez plutôt : « Caught In A Mosh », « A.I.R. », « Efilnikufesin », « Indians » (et juste un enôôôôrme « War Daaaaaance » éructé par Scott, provoquant un putain de mosh dans le pit !), « A Skeleton In The Closet » (d'après Scott Ian joué pour la première fois en live !!!), « I Am The Law » en rappel et « Among The Living », tous issus de l'album-culte éponyme ! Et que dire de ces « Got The Time », « Be All End All », « Antisocial » (que même les ricains semblent s'approprier avec bonheur !) ou bien encore toutes ces vieilleries exhumées pour le plaisir des fans hardcore : « Medusa », « Deathrider », « Madhouse » ou ce jubilatoire « I'm The Man » joué à l'ancienne !

C'est vers 00h15 que le show prend fin après un set de folie, intense et fun à souhait qui aura ravi tous les heureux spectateurs de cette soirée anthologique, historique ! We were there !

Z'avez bien lu ? Z'êtes bien dégoûtés ? Allez, il y a de grosses chances pour que ça vienne jouer chez nous en France, tout du moins à paris courant 2006… Et pourquoi pas le 6 juin ? C'est une bonne date ça, le 6 juin…



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