– Le 1er décembre 2005, Le Batofar, Paris, 19h30 (enfin en théorie…).

C'est le propre des concerts parisiens… Cette manie de commencer en retard. Je pensais m'épargner la dure tache de devoir subir des premières parties en arrivant bien plus tard qu'au début de l'annonce théorique des festivités (je restais encore à cette période sous le choc du mauvais souvenir de la première partie d'ELECTRIC WIZARD au Batofar…). Et ce fut en arrivant à 20h40 que je découvris qu'aucun des trois groupes n'avait commencé à perpétrer ses sonorités. Peu m'importait… Je pris mon courage à deux mains afin de me placer en première ligne pour quelques photos. Et au final, la lutte ne fut pas aussi sanglante que je pensais, car ce ne fut pas vraiment une marée humaine que je dus remonter, puisque le Batofar ne fut même pas au trois quart plein quand monta sur scène ES LA GUERILLA. Pendant leur set qui dura un peu plus d'une demi-heure, on sentait que le groupe avait la hargne. C'est ce que j'ai vraiment apprécié. Le Stoner/Doom/Hardcore du quintet vaut son pesant de décibels. Les cinq mélomanes furent des plus charismatiques ce soir là, bien que le public resta un peu endormi durant la totalité de la prestation. Une belle ouverture pour ce concert extrême qu'il fallait voir. On regrettera cependant le chant un peu faible, le véritable talon d'Achille de ES LA GUERILLA. D'autant plus que le son pour l'ensemble des groupes de ce soir là était plus qu'approximatif…

Changement de décor… Entra alors sur scène, la formation française montante, le groupe inventif Bordelais, j'ai nommé YEAR OF NO LIGHT. Le Post-Hardcore du combo en a déstabilisé plus d'un… D'une formation comprenant deux guitares, un bassiste, un batteur et un claviériste/chanteur, le groupe lorgne du côté de CONVERGE (pour le chant principalement), de NEUROSIS, ISIS et CULT OF LUNA (pour les nappes synthétiques, le tempo lourd, etc). L'alternance de passages calmes avec des mesures plus énervées était assez bien menée, mais l'ensemble des compositions était encore une fois noyé par une balance plus que moyenne… On aura noté le chant nerveux et à la limite de la schizophrénie de Julien Perez, aussi au clavier. Le public semblait peu réceptif aux changements d'humeur, mais je ne saurais dire s'il était interloqué par le set ou bien s'il restait indifférent au style…

Ce fut donc après presque 45 minutes de show que le trio HIGH ON FIRE entra sur scène… Matt Pike (avec son look très personnel…) très énervé se demandait pourquoi il fallait autant de temps pour installer son matos. Une fois les amplis en place (dont un Sunn et un Ampeg à lampe rien que pour le sieur Joe Preston !!!), ce dernier fut même obligé de demander à l'ingé son de couper la musique d'ambiance pour qu'il puisse enfin débuter les hostilités avec son groupe. Un comble !!! Mais HIGH ON FIRE enchaîna sans accroc et avec un plaisir certain des titres issus des deux LP «Surrounded By Thieves» et «Blessed Black Wings». Aussi charismatique et presque aussi emblématique qu'un certain Lemmy d'un certain MOTORHEAD, Matt Pike resta à l'aise autant durant les couplets/refrains que lors de ses solos parfaitement maîtrisés.

Le gars s'éclatait en effet. Tandis que la section rythmique (bassiste et batteur étant tous deux assez en retrait…) fut impeccable ! La basse du cultissime Joe Preston ronronnait et on sentait que le vieux routier en avait sous le pied. Les moments forts du set furent symbolisés par les titres «Eyes And Teeth», «The Face Of Oblivion», le radical «Blessed Black Wings» ou encore «Silver Black». Le chant rauque de Matt encore dans les oreilles, le concert sembla alors s'arrêter prématurément… Le public toujours aussi mou se rendit alors compte qu'en moins d'une heure, HIGH ON FIRE avait clos son Set. Sans même jouer un quelconque titre en rappel, les trois gusses quittèrent alors discrètement la scène. Court et efficace, mais un mauvais point encore une fois au Batofar à cause de ce son pas du tout contrôlé…

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