Possessed est un groupe né en 1984 à San Francisco. Après avoir vu la circulation durant 1 an d’une démo appelée sommairement « Death Metal » et après avoir écumé tous les bars de leur ville natale au côté de groupes tels Testament (à l’époque Legacy) ou encore Exodus, Possessed sort en 1985 cet album, « Seven Churches » produit de main de maître par Randy Burns. A l’époque, aucun membre du groupe n’a encore quitté l’école. Succèderont à ce album un second album et un EP suivi en 1993 d’un best of. En 1987, c’est la fin, le groupe explose suite à des querelles incessantes entre les différents membres du groupe. Lary Lalonde rejoint alors Bind Ilussion, pour ensuite rejoindre Primus, fondé 6 mois plus tôt par l’ex-leader de Blind Illusion.
En me penchant sur cette chronique, c’est réellement à un monstre sacré du métal que je m’attaque. En effet, bien que peu de gens le sachent, Possessed est le groupe qui a inventé le Death Metal. Contrairement à ce que beaucoup affirment encore aujourd’hui, ce n’est donc pas le groupe Death qui inventa le genre. Il suffit pour s’en convaincre d’écouter « Scream Bloody Gore » et de voir à quel point Chuck Shuldiner a été influencé par Possessed.
Originaire comme bon nombre d’autres groupes comme Slayer, Dark Angel, Exodus ou encore Testament de Californie, Possessed n’en reste pas moins le plus violent. Les membres du groupe, eux-même, citent Venom comme leur plus grande influence. Avec ce « Seven Churches », ils nous livrent un massacre, une agression sonore, un coup de poin en pleine face. Possessed peut être cité avec des groupes comme Sodom, Venom, Bathory ou encore Kreator comme les fondateurs du métal extrême toujours en vogue aujourd’hui, 17 ans plus tard.
Ce disque est rempli de riffs ultra rageurs, tranchant comme des lames de rasoir. Le jeu de guitare est excellent et parfaitement mis en valeur par Randy Burns, aux manettes. La production est excellente, le son est nickel pour l’époque et n’a, selon moi, que très peu vieilli. Les paroles sont, à mes yeux, un des seuls petits défauts de cet opus. En effet, du côté des lyrics, ne vous attendez pas à de la poésie, c’est du satanisme pur et dur, autrement dit, du petit bois pour les puritains du PMRC quelques années plus tard. L’autre petit point noir au tableau est le jeu de batterie, loin d’être grandiose, surtout en ce qui concerne les mélodies, bien que le son de la batterie soit relativement bon. Ce LP s’ouvre magistralement sur le titre « The Exorcist », morceau débutant, lui-même, par un bref passage de la BO du film du même nom, du plus bel effet ! Dès les premières secondes, on est scotché, captivé, par l’agressivité, la rage de Jeff Becara au chant, par les mélodies de guitares. Quarante minutes et 10 titres de brutalité, de violence, de rage, de haine, voilà tout ce que ce disque a à offrir. Des titres phare, ce LP en recèle quelques uns, « Pentagram », Satan’s Curse », « Fallen Angel », ou encore le morceau au titre évocateur, « Death Metal ». En guise de conclusion, je dirais qu’hormis les deux petits défauts cités précédemment, ce disque est d’une grande qualité, qu’il n’y a rien à jeter. Tout fan de métal extrême se doit de posséder ce disque, ne fut-ce que parce qu’il est considéré comme l’acte de naissance du death metal, mais aussi pour l’influence qu’il aura sur la scène extrême dans le futur, que ce soit pour Death, Autopsy ou encore Obituary.


Rédigé par : Jerry | 1985 | Nb de lectures : 2550