SOULPREACHER - Lost Words (Autoprod.) - 24/01/2016 @ 15h39
Découverte en 1512 par Juan Ponce de León, la Caroline du Nord est colonisée par les Européens (Espagnols, Français, Anglais) jusqu'à la Guerre d'Indépendance qui voit les immigrants écossais se révolter contre la domination britannique.
Le 21 novembre 1789, la Caroline du Nord devient le 12ème État de l'Union. Il se caractérise par une forte expansion démographique. Bordé par l'océan Atlantique à l'est, cet Etat partage des frontières avec la Virginie (au nord), le Tennessee (à l'ouest), ainsi que la Caroline du Sud et la Georgie (au sud). En grande partie rurale, la Caroline du Nord présente des paysages divers, alliant reliefs (plateaux du Piedmont, Blue Ridge Mountains) et littoral (Cap Hatteras, îles des Outer Banks). 2ème plus grand centre bancaire du pays après New York, Charlotte est la plus grande ville de l'Etat. Cependant sa capitale est Raleigh. En compagnie de Durham et Chapel Hill, la ville des chênes fait partie du Research Triangle Park, soit le 2ème centre de recherche de techniques avancées des États-Unis, derrière la Silicon Valley. C'est dans ce cadre de vie que le groupe qui nous occupe aujourd'hui a évolué.

Soulpreacher est fondé à Raleigh en 1998 par le guitariste Michael Avery, le vocaliste Anthony Staton, le batteur Mark Schindler et le bassiste Robb Hewlett. Ce dernier semble être le seul à avoir un pedigree, le grand blond ayant trainé ses guêtres dans des formations locales de death metal: Eldritch Horror et Stilldead. Soulpreacher enregistre rapidement une 1ère Demo qui leur permet de signer chez Man's Ruin Records, LE label US dévolue à la cause du stoner/sludge (Acid King, Alabama Thunderpussy, Goatsnake, High on Fire, Melvins, Unida...), et de sortir le 1er janvier 2000 leur 1er album: Sonic Witchcraft. Comme prévu, ce quartet ne fait pas exception et s'inscrit dans cette mouvance. Cet enregistrement introduit leur nouveau batteur: Brian Watson (ex-Sorrow Bequest). Soulpreacher propose un doom au groove prononcé mâtiné de discrets arrangements psychédéliques et surplombé par un vocaliste hargneux façon Mike Williams (Eyehategod). Sonic Witchcraft est une sorte de chainon manquant entre le Black Sabbath des premiers albums et une version stoner d'Iron Monkey. A mon sens le point faible du groupe reste son vocaliste au registre trop monocorde et pas toujours très adapté au style pratiqué. Quant au point fort, il s'agit du bassiste Robb Hewlett mixé en avant et qui semble très investi dans le processus d'écriture. Notez que Sonic Witchcraft possède à l'origine 66 pistes, des blancs de 4 secondes formant les plages 9 à 65. Si les compositions de Soulpreacher oscillent entre 5 et 10 minutes, les interludes façon Type O Negative, Dead Transmissions et HAJ, passent eux sous la barre des 30 secondes. Voici Sonic Witchcraft en écoute intégrale et téléchargement libre.



Inspirés et productifs, les Américains enchainent en délivrant 6 mois plus tard un 2ème album coproduit par Game Two Records et Berserker Records. Au programme de When the Black Sun Rises...The Holy Men Burn: 5 nouveaux morceaux dont un instrumental de plus de 18 minutes enregistré en conditions live. Les progrès réalisés en l'espace de quelques mois sont significatifs. Si les vocaux restent hostiles, Soulpreacher approfondit son orientation stoner avec des aspirations psychédéliques plus affirmées. La cohésion instrumentale ne fait aucun doute, avec un meilleur équilibre entre les cordistes, pour un rendu plus cohérent et organique. Le développement de leur facette mélodique apporte une coloration plus sombre, de même que l'instrumental lequel ressemble fort à une impro. Entre samples et bidouillages, Deadnothingspace se situe aux confins de la noise music et du dark ambient. Retrouvez ce 2ème full-length (d'une durée supérieure à celle de son prédécesseur) en écoute intégrale et téléchargement libre. En élargissant ses perspectives Soulpreacher semble sur la bonne voie et pourtant... faute de deal viable les Américains retournent à la confidentialité. Peinant à s'exporter en dehors des frontières de l'Etat, en 2002 le groupe met en boite une nouvelle Demo mais fait choux blanc. L'année suivante cet enregistrement est néanmoins réédité avec la Demo de 1998 en bonus. La situation s'aggrave encore avec le départ de Michael Avery, le guitariste quittant Soulpreacher pour faire son droit. Le reste du groupe est alors confronté à un choix simple: se renouveler ou splitter. Certains auraient renoncé, mais pas les gars de Raleigh.



En 2004 le trio Staton/Hewlett/Watson recrute 2 guitaristes et cherche son salut sur internet en développant son site officiel. Ma découverte de cette formation US remonte à cette époque (via doom-metal.com ou L.O.W). Le désormais quintet nous présente Lost Words, une nouvelle Demo 3 titres. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les nouveaux venus Chris Hill (ex-Sorrow Bequest) et Trent Giardino (ex-Shadowlore) semblent particulièrement friand du trio de Peaceville, notamment My Dying Bride. Ajoutez Mourning Beloveth sans oublier leur héritage stoner/sludge et vous cernerez le registre abordé sur Lost Words. La production signée par Chuck Giardino (batteur de Hellrazor) est une fois de plus d'excellente qualité. Si l'originalité n'est pas à l'ordre du jour, les 22 minutes passent comme une lettre à la poste. Le premier signe d'évolution est à mettre à l'actif d'Anthony Staton. Calquée sur le travail d'Aaron Stainthorpe (MDB), la prestation du vocaliste est déjà nettement plus à mon goût, alternant phases agressives et lamentations. L'oeuvre des instrumentistes est à l'avenant, avec un style plus carré et compact. Si les bidouillages appartiennent au passé, les nouveaux venus développent leads et arpèges, n'hésitant pas à recourir à l'acoustique comme sur l'excellent Dead Pictures. Quant à la section rythmique, c'est le principe des vases communicants qui me vient à l'esprit. Plus discret qu'auparavant, Robb Hewlett se fond dans l'ensemble au contraire du batteur Brian Watson dont le travail me parait à la fois plus varié et mieux mis en valeur.
En privilégiant l'efficacité, Soulpreacher fait le bon choix mais manque encore de visibilité.

Malheureusement leurs efforts ne seront pas payants. A l'exception de quelques premières parties de prestige (Daylight Dies, Paradise Lost), le groupe ne parviendra que rarement à franchir les frontières de l'Etat.
Pire, malgré un tracklisting dévoilé et un mastering prévu en Suède, leur 3ème album All The Drugs Are Failing ne verra jamais le jour.. 2007 passe, un single sort dans l'indifférence générale l'année suivante et puis plus rien.
En 2010 Soulpreacher cesse officiellement d'exister. Mais ce n'est pas la fin de l'histoire.
En 2011 le guitariste Michael Avery reprend du service avec une nouvelle formation: Horseskull. Il s'entoure du batteur d'Eve's Downfall (doom/death) et de 2 anciens camarades de Soulpreacher: Anthony Staton qui récupère la 2nde guitare en plus des vocaux et le bassiste Robb Hewlett. Leur premier album éponyme est sorti en 2014. Horseskull reprend là où Soulpreacher en était resté sur When the Black Sun Rises...The Holy Men Burn, à savoir un stoner/sludge branché bidouillages psychédéliques. A découvrir ICI


Si vous aimez les productions stoner/sludge de Man's Ruin, l'écoute des players bandcamp est toute indiquée.
Si le doom/death mélancolique de My Dying Bride et Mourning Beloveth vous branche, direction dropbox: ICI


Rédigé par : forlorn | 2004 | Nb de lectures : 1862


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Commentaire
Ivan Grozny
Membre enregistré
Posté le: 24/01/2016 à 16h04 - (31871)
Finalement la chronique dominicale est au rendez-vous, j'espère que ça va mieux. ;-) Un groupe super intéressant en effet, bien ancré dans son époque. C'était le temps où je traînais beaucoup sur stonerrock.com qui m'a fait découvrir une pelleté de formations dans le genre.

Moshimosher
Membre enregistré
Posté le: 24/01/2016 à 17h24 - (31872)
Merci pour cette nouvelle chronique... encore un groupe que je ne connaissais pas... Bon, pour l'instant je n'ai écouté qu'un morceau de chaque enregistrement... en tout cas, côté chant, j'ai aussi une préférence pour celui de Lost Words... et la musique de cette démo me plait vraiment bien... Pour le reste, il me faudra sans doute plus d'écoutes...

forlorn
Membre enregistré
Posté le: 24/01/2016 à 18h31 - (31875)
Après une semaine difficile, je ne pensais pas avoir le temps et la motivation de vous proposer quelque chose aujourd'hui. Le week-end a été haut en couleurs (famille avec 2 gosses dans les pattes hier, 200 bornes en voiture sitôt la publication de cette kro, etc) mais j'y suis arrivé.

Quant à stonerrock.com, j'ai toujours dans un meuble une poussiéreuse pile de leurs compilations disponibles en free DL avec livrets à scanner.

Pour Soulpreacher, leur enregistrement le plus personnel reste le 2ème album When the Black Sun Rises... mais je lui préfère le registre plus conventionnel de la Demo Lost Words.

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