BEHEMOTH - Satanica (Metal Mind) - 18/10/2015 @ 17h22
1999. Une année fortement connotée par la diablerie. On est à un an de la fin du 20e siècle, un souffle de fin du monde s'est installé et Arnold Schwarzenegger sort un navet intitulé « La Fin Des Temps ». Cette année-là, c'est aussi la parution d'un des album-tournant du groupe polonais BEHEMOTH. La formation n'était pas des plus connues en ce temps-là, malgré la sortie de 3 albums, ancrés dans un black metal primitif et underground, auparavant. Mais cette année, signant la fin du millénaire, allait tout changer pour la bande d'Adam « Negal » Darski avec la sortie de son quatrième opus « Satanica ».

C'est grâce à une interview, parue dans un Metallian – ma nouvelle revue de chevet de l'époque, bien plus fournie en groupes underground que leurs confrères –, que BEHEMOTH s'est présenté à moi. J'étais en pleine période black metal, de la tête aux pieds, et l'envie de découvrir de nouvelles formations était à son comble. Cette interview était intéressante, et présentait le nouvel album des polaks comme une belle petite bombe. Il ne me restait plus qu'à dénicher du son, sans internet cela va sans dire, et c'est là que le CD sampler offert avec le magazine prenait toute son utilité. Comme à mon habitude, une fois le nouveau numéro acquis, j'enfournais le sampler dans ma chaîne hi-fi afin de commencer cette sainte lecture des nouvelles du metal extrême dans les meilleures conditions. Et là, sur je-ne-sais-plus-quelle-piste, « Decade of Therion » déboula, comme ça, comme un porc, sans prévenir et annihila mes conduits auditifs.

BEHEMOTH revenait avec un monstre, les prémices de son futur succès. Doté d'une production dantesque et d'une rage évidente, « Satanica » s'inscrivait comme le début d'une nouvelle ère pour les polonais. Exit le black metal des forêts du temps jadis. En cette année de 1999, Netgal et sa bande se montraient sous un jour bien plus professionnel et puissant, grâce à un black/deth metal evil à souhait et tonitruant. On ne pouvait rester de marbre face à une telle dose d'énergie – et là, je ne parle que du ressenti face à un unique extrait -. Il me fallait cet album, obligatoirement. Heureusement, le nouveau catalogue Adipocère était, comme d'habitude, fourni avec le nouveau numéro de Metallian et, une fois la commande passée au téléphone, je devais maintenant patienter avant de savourer ce nouveau bijou de brutalité qui allait épaissir ma collection de disques encore un peu plus. Quelques jours plus tard, et un colis déballé avec passion, j’enfournai enfin « Satanica », dans son intégralité, dans mon mange-disque.

Ce fut, littéralement, la claque. Terminé le raw black metal, place au black/death brutal ultrasonique. En débutant sur l'énorme « Decade of Therion » BEHEMOTH était sûr de mettre tout le monde d'accord. Mandale satanique en direct de Gdańsk, faut que ça blast et pour blaster ça blast. BEHEMOTH mettait en place avec « Satanica » ce qui, plus tard, le mènerait au succès qu'on lui connaît. Des riffs lourds et rapides, une batterie mitraillant à tout-va et un chant véritablement gueulé quoi. Les polonais sortaient là l'artillerie lourde, s'« endeathssant » sans la moindre honte, composant de véritables ogives sataniques, teintées de mélodies sulfureuses, pour aboutir sur l'un des meilleurs disques du combo.

L'impact de cette galette résidait surtout grâce à sa puissance, marquée par un son titanesque - enregistré aux Starcraft Stimulation Studios - malgré son grain légèrement crade qui lui laissait cette aura maléfique au final. La composition des morceaux, toujours variés et toujours puissants, apportait une force indéniable à l'ensemble. Le mélange entre black et death metal était parfaitement dosé – là où le death prendra un peu plus le pas sur son petit frère « Thelema .6 » - et mettait toutes les meilleures compétences de chacun des genres aux services de la musique du malin. Des morceaux de la trempe d'un « Ceremony Of Shiva » ; « Starspawn » ou « The Sermon To The Hypocrites » pouvaient autant pousser les gaz au maximum qu'instaurer une ambiance lourde et pesante pour, qu'au final, le rendu soit terriblement efficace et hargneux. Et puis, entre nous, rien que pour avoir conclu l'album par « Chant For ESCHATON 2000 », ce disque est une vraie petite pépite de black/death metal.

BEHEMOTH jouait la carte de l'album vicieux et lourd qui, finalement, ne présentait que la nouvelle peau de la formation. Deux ans plus tard, en 2001, sous une petite tente archi-bourrée du festival WACKEN, j'ai pu constater de mes propres yeux que BEHEMOTH allait être quelque chose de grand. Seize ans après, on peut largement se dire que je ne m'étais point trompé.




Rédigé par : Velvet Kevorkian | 1999 | Nb de lectures : 2270


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Commentaire
Moshimosher
Membre enregistré
Posté le: 18/10/2015 à 17h55 - (31759)
Bien que n'étant pas fan de tous les morceaux sur cet album, Decade Of Therion justifie à lui seul l'achat de cet album... et Ceremony of Shiva aussi, d'ailleurs...

Ayin
IP:5.51.30.32
Invité
Posté le: 18/10/2015 à 18h04 - (31760)
Quoiqu en disent les détracteurs. Il ont fait leur truc se sont sortit les doigts du cul, et on proposé quelque chose de nouveau.

Thelema 6 qui viendra âpre sera encore plus abouti

grozeil
Membre enregistré
Posté le: 18/10/2015 à 18h05 - (31761)
Drôle de groupe et drôle de cursus surtout : partir de leur black metal plutôt bas du front et débouler avec cette musique et cette production, ça m'a toujours interpellé. J'ai fait une overdose de Behemoth à un moment donné, mais j'y reviens petit à petit. Le seul petit bémol que j'émets, c'est que ça manque parfois de respiration : c'est souvent toujours à fond, ultra chargé, ultra gueulé et parfois je serai pas contre une petite mélodie un peu champêtre :-)



GabinEastwood
Membre enregistré
Posté le: 18/10/2015 à 19h00 - (31762)
Comment je m'y retrouve dans ce que tu as écris, moi aussi j'ai découvert les polonais via Metallian et je me souviens de la baffe en écoutant le monstrueux "Decade Of Therion" sur le sampler.

Même si je trouve qu'il est assez inégal cet album contient cependant des morceaux de tueurs (et encore joués live aujourd'hui) ce qui mettra la bande à Nergal sur orbite et qui confirmera avec l'excellent "Thelema. 6" et surtout avec "Zos Kia Cultus" qui les fera monter au sommet de la hiérarchie.



Youpimatin
Membre enregistré
Posté le: 19/10/2015 à 11h12 - (31763)
Tout pareil pour moi Velvet. Belle chro car on s'y retrouve complétement

xavier
IP:194.4.120.90
Invité
Posté le: 19/10/2015 à 16h15 - (31764)
Idem découvert grâce à metallian.
Et présent sous la tente à Wacken (avec un trajet, en bus au départ de Grenoble, mythique).
Une rage incroyable sur scene


Grand Strateger
Membre enregistré
Posté le: 20/10/2015 à 07h29 - (31765)
Hé hé ... Pareil : sampler Metallian, mornifle dans la tronche, coup de fil fébrile à Adipocere et réception du colis pour prendre à nouveau un bus dans la tête...
Malgré quelques errements je n'ai jamais décroché de Behemoth depuis ce jour :)

xavier
IP:
Invité
Posté le: 07/10/2019 à 15h42 - (31974)
nostalgie quand tu nous tiens.
J'etais sous cette fameuse tente au wacken

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