DEAD SILENT SLUMBER - Entombed in the Midnight Hour (Hammerheart) - 10/05/2015 @ 00h11
One-shot. Cette expression anglophone s'adapte à de nombreux domaines: économie, informatique, littératures, jeux vidéo/de rôles et bien sûr en musique. Un vaste sujet abordé par le sieur GabinEastwood dans ses derniers Top 5, consacrés aux albums de groupes français splittés et de death metal suédois des années 90s. Perte d'inspiration, conflits entre membres, contraintes légales et financières, catastrophes et décès, ou encore collaborations éphémères...
Les raisons de mettre un terme à un projet ne manquent pas et relèvent presque du cas par cas. Toutefois avant d'évoquer un quelconque clap de fin, tâchons de commencer par les débuts. En l'occurrence ceux de Jens Rydén. Cofondateur de Naglfar en 1992, le Suédois contribue au succès grandissant de ce groupe de black metal par l'intensité de ses parties vocales et son implication artistique.
Mais le bonhomme a plus d'une corde à son arc et en 1999 il s'apprête à dévoiler toute l'étendue de sa polyvalence. Coup de projecteur sur la première partie de carrière de ce frontman estimé.
Satisfait de sa position de hurleur au sein du groupe, Jens Rydén ne s'est pour autant jamais bridé. Suite à la défection de leur batteur de l'époque, c'est lui qui a programmé la BAR utilisée sur leur Demo Stellae Trajectio. Guitariste aux premières heures de Naglfar, le Suédois s'est également occupé d'une partie des claviers de leur excellent 1er album Vittra (1995). Notez qu'il fut aussi en charge de tous les arrangements du 1er album d'Ancient Wisdom, projet de Marcus 'Vargher' Norman. On le constate, Jens Rydén n'est pas du genre à se prendre la tête et fait de la musique par passion. Mais si tous les aspects du milieu l'intéressent, il ne brûle pas les étapes, prenant le temps d'acquérir expérience et maîtrise. Une démarche toute à son honneur qui ne pouvait que déboucher sur la création d'un side-project. Le Suédois n'a en effet pas tardé à disposer d'assez de matériel pour enregistrer un album complet en marge de son groupe régulier. L'occasion pour Jens Rydén de prendre son pied sans faire de compromis, d'assumer l'essentiel de l'instrumentation et de se frotter à la production. Il est aussi bon de rappeler que les années 1999-2001 correspondent pour Naglfar à une période trouble qui s'achève après un changement de guitariste (arrivée de Vargher) et une signature chez Century Media. Le timing parfait pour se lancer en solo sous le patronyme de Dead Silent Slumber.
Au printemps 1999, Jens Rydén maquette un Promo 4 titres à destination des labels. Un deal est conclu avec Hammerheart, label néerlandais alors en pleine bourre (Aeternus, Kampfar, Primordial, Thyrfing). La garantie d'une bonne distribution et d'une promotion décente. Conscient d'être encore un peu vert pour prendre en charge la partie technique, le Suédois fait appel à Nils Johansson pour gérer l'enregistrement, le mixage et le mastering de son album. Aux manettes sur le dernier Naglfar (Diabolical), ce producteur surtout connu pour son travail avec Andreas Hedlund (Vintersorg, Otyg) bosse à la même époque avec des groupes comme Setherial et In Battle. Mais s'il y a un domaine où Jens Rydén est sûr de ses capacités, c'est la partie graphique. Il signe donc l'artwork ainsi que le logo et le layout. Son visuel, une tombe environnée d'apparitions spectrales, résume la thématique horrifique de l'album, de même que son intitulé: Entombed in the Midnight Hour. Influencé par le cinéma et la littérature, le Suédois évoque l'ouverture des portes de l'Enfer et la venue de Satan sur Terre, les apocalypses zombies ou encore le suicide. Typiquement death metal dans l'esprit. Pour que le tableau soit complet, Jens Rydén a sollicité des guests afin d'apporter une valeur ajoutée qui, on va le voir, est loin d'être négligeable. Plusieurs vocalistes, guitaristes et même une violoncelliste ont répondu à son incantation nocturne.
En cette fin de millénaire, le black symphonique à tendance horrifique avait le vent en poupe (Ebonylake, Morgul, Tartaros, Gloomy Grim) et l'adjonction d'éléments electro hérités de Samael rentrait dans les usages (Malignant Eternal, The Kovenant, The Project Hate MCMXCIX). Dead Silent Slumber s'inscrit dans l'air du temps en présentant la diversité des influences de son créateur. Une approche mélodique qui prend le contrepied de Naglfar alors en voie de radicalisation. Louis Bourgade compare la démarche de Jens Rydén au travail de Dan Swanö et évoque un mix entre la violence d'Emperor et le raffinement de Sentenced, Franck Arnaud penche pour un mix entre Hypocrisy et Cradle of Filth, quant à Zoltar, c'est entre North From Here et Passage qu'il place ce Entombed in the Midnight Hour. De sacrées comparaisons, n'est ce pas? Plus de 15 ans après sa sortie, retour sur un album acclamé par la presse et un peu trop vite oublié par la suite. Entombed in the Midnight Hour comprend 7 morceaux (dont 2 issus du Promo) pour 39 minutes de musique. Notez que le morceau-titre sort tellement du lot qu'on l'évoquera à part, en conclusion. Outre le pedigree du bonhomme, Dead Silent Slumber ne manque pas d'arguments et s'impose quasi-instantanément comme un classique du genre. Carrément ouais. Chaque morceau possède sa griffe, ses propres atouts, entre changements de rythmes et arrangements judicieux. Cet album parvient à concilier dynamisme et subtilités, spontanéité et recherche. C'est cette dualité qui fait sa fraicheur et sa force. Facile à appréhender, Entombed in the Midnight Hour ne se dévoile pleinement qu'à ceux qui s'investissent.
Jens Rydén étant avant tout connu pour ses vocaux, on commence par là. A l'instar de son compatriote Blakkheim, il possède la même intensité et développe une frénésie comparable sur certains couplets. Dès l'entame du premier titre (vers 0:55), difficile de ne pas penser à Diabolical Masquerade, soit ce qui s'est fait de mieux dans le genre. De plus, le Suédois double ses parties et use de growls, murmures et narration pour nuancer son propos. Quant aux guests, Mattias Holmgren (Embracing, ex-Naglfar) délivre des choeurs mélodiques sur les 2 premiers morceaux et Jens Carlsson le frontman de Persuader (power metal) met son grain de voix au service du final épique de In the Glare of the Moon. Notez que Jens Rydén s'investira dans leur 1er album à paraitre à l'été 2000. Maintenant posons LA question. Le Suédois est-il un bon guitariste? Enjeu crucial s'il en est. La réponse est oui, il réussit là où Ingar Amlien (Crest of Darkness) échoue. Alternant rythmiques lourdes et cavalcades puissantes (Smell the Incense), Jens Rydén dévoile ses influences au gré des passages, heavy metal ou death mélodique (Blood Collapse), et son savoir-faire par le biais de leads (la conclusion mélancolique Lick the Wound) et de diverses pédales d'effets. Quant aux soli, ils sont signés Ulph Johansson (Embracing), Andreas Johansson et Christer Bergqvist (Auberon, futur Grief of Emerald). L'un des points d'orgue de l'album, ils sont excellents. Concernant la section rythmique, la surprise est agréable. Jens Rydén ne néglige pas l'apport de la basse (Reborn by the Seed of Death, Smell the Incense), et n'oublie pas de faire respirer sa musique (Lick the Wound).
Quant à la BAR, c'est une autre source de satisfaction, grâce à des partitions travaillées et accrocheuses.
Last but not least, les claviers. A l'origine de ce side-project, ils en marquent aussi paradoxalement les limites.
A la question 'prévois-tu d'interpréter le répertoire de Dead Silent Slumber?', Jens Rydén répond par la négative. La raison? Une accumulation de pistes sur l'album qu'il serait selon lui impossible à retranscrire en live de façon satisfaisante, même en utilisant des samplers. C'est vous dire son niveau d'exigence (et sa lucidité, again). Pourtant à la première écoute, les claviers ne semblent pas envahissants. C'est encore une fois une question d'intelligence dans l'écriture associée à un mixage pertinent. Le gros du boulot se retrouve à l'arrière plan, ce sont les détails qui font la différence. Le titre Raising the Suicide Chalice concentre le savoir-faire du Suédois.
Des nappes symphonico-horrifiques aux arrangements electro en passant par les parties de piano, Jens Rydén maitrise son sujet. On termine comme promis avec le morceau-titre. Placé au centre de l'album, Entombed in the Midnight Hour surprend, déconcerte. Guitares acoustiques, samples et murmures, Jens Rydén fait dans la subtilité. Pour l'assister, Maria Hamrin, une violoncelliste, et Ann Åkerman, une chanteuse au timbre sensuel m'évoquant Sabine Edelsbacher (Edenbridge), avec en guise de cerise sur le gâteau, un sublime solo de guitare électrique signé Ulph Johansson. Dans la lignée des 'morceaux féminins' de Dark Tranquillity, Entombed in the Midnight Hour est une superbe ballade rappelant les travaux de The 3rd and the Mortal période Kari Rueslåtten et préfigurant peut-être Evig Natt, groupe formé par Stein Roger Sund (Einherjer, Thundra).
1. In the Glare of the Moon => voir ICI
2. Reborn by the Seed of Death => indisponible
3. Smell the Incense => voir ICI
4. Entombed in the Midnight Hour => voir ICI
5. Blood Collapse => voir ICI
6. Raising the Suicide Chalice => voir ICI
7. Lick the Wound => voir ICI
Vous l'avez compris, cet unique album de Dead Silent Slumber est une réussite. Si vous aimez le black sympho mâtiné d'influences allant du heavy au death en passant par le folk, vous ne devez pas passer à côté.
Un challenger valeureux de Diabolical Masquerade, qui enterre bien des formations estampillées 'horror'
(voir paragraphe 4).
Au printemps 2000, Jens Rydén déclarait plancher sur un 2ème album et avoir 4 titres de prêts. Il envisageait même une possible date de sortie. On peut spéculer sur les raisons de cet abandon. Le retour aux affaires de Naglfar? Un problème contractuel avec Hammerheart? Quoi qu'il en soit de Dead Silent Slumber nous n'auront plus de nouvelles. Pourtant après son départ de Naglfar, Jens Rydén enregistre en 2006 un 2ème album solo.
Mais cette fois le style est plus brutal. Il s'agit de The Omega Rising sorti sous le patronyme de Profundi.
Là aussi un one-shot. Mais qui sait de quoi demain sera fait...
Jens Rydén: (en tant que vocaliste/musicien)
1992-2005: Naglfar
1996: Ancient Wisdom (session)
1998?-2000?: Dead Silent Slumber
2000: Persuader (guest)
2003: Setherial (guest)
2004: Dark Fortress (guest)
2006: Profundi
2007 à nos jours: Thyrfing
Rédigé par : forlorn | 1999 | Nb de lectures : 2238
je l'ai eh eh... c'est cool d'être dans la scène depuis + de 25 ans car on a ce genre de pépite si on a été en tant soit peu malin ;-)
mydrin Membre enregistré
Posté le: 10/05/2015 à 20h09 - (31656)
j'ai aussi l'original, vraiment très bon cet album
Youpimatin Membre enregistré
Posté le: 10/05/2015 à 21h48 - (31657)
Il est excellent cet album.
Jens Ryden est le Dan Swanö du côté Black Metal.
Seigneur Fred IP:90.19.213.51 Invité
Posté le: 11/05/2015 à 00h25 - (31658)
Idem ! J'avais craqué sur cet album à sa sortie ! Il n'a pas pris une ride même si au niveau de la batterie, il me semble qu'il s'agissait d'une boîte à rythmes...
Strat Membre enregistré
Posté le: 11/05/2015 à 08h25 - (31659)
Une très bonne chro, très exhaustive et qui explique bien le parcours de Jens Rydén, un personnage qui m'était encore inconnu.
En plus en citant des groupes tel qu Tartaros ou encore Gloomy Grim tu es sûr de retenir mon attention. Cette scène de death/black horreur avait vraiment le vent en poupe à la fin des 90's/début 2000 et c'est une scène que j'apprécie, malgré la grande diversité des productions et de leurs qualités.
J'avoue ne peux pas connaitre le groupe mais comme tu le dis certaines mesures me font follement penser à Diabolical Masquerade.
Il va me falloir quelques écoutes pour bien extraire toutes les subtilités de cet album, facile d'écoute mais qui possède quand même des détails sympa et c'est ça qui est bon !
Merci Forlorn !
Ivan Grozny Membre enregistré
Posté le: 11/05/2015 à 19h28 - (31660)
Ah oui, je m'en rappelle de ce disque, la batterie m'avait complètement refroidi. Je vais tenter à nouveau, sait-on jamais. Une nouvelle chronique de grande qualité en tout cas !
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Mais le bonhomme a plus d'une corde à son arc et en 1999 il s'apprête à dévoiler toute l'étendue de sa polyvalence. Coup de projecteur sur la première partie de carrière de ce frontman estimé.
Satisfait de sa position de hurleur au sein du groupe, Jens Rydén ne s'est pour autant jamais bridé. Suite à la défection de leur batteur de l'époque, c'est lui qui a programmé la BAR utilisée sur leur Demo Stellae Trajectio. Guitariste aux premières heures de Naglfar, le Suédois s'est également occupé d'une partie des claviers de leur excellent 1er album Vittra (1995). Notez qu'il fut aussi en charge de tous les arrangements du 1er album d'Ancient Wisdom, projet de Marcus 'Vargher' Norman. On le constate, Jens Rydén n'est pas du genre à se prendre la tête et fait de la musique par passion. Mais si tous les aspects du milieu l'intéressent, il ne brûle pas les étapes, prenant le temps d'acquérir expérience et maîtrise. Une démarche toute à son honneur qui ne pouvait que déboucher sur la création d'un side-project. Le Suédois n'a en effet pas tardé à disposer d'assez de matériel pour enregistrer un album complet en marge de son groupe régulier. L'occasion pour Jens Rydén de prendre son pied sans faire de compromis, d'assumer l'essentiel de l'instrumentation et de se frotter à la production. Il est aussi bon de rappeler que les années 1999-2001 correspondent pour Naglfar à une période trouble qui s'achève après un changement de guitariste (arrivée de Vargher) et une signature chez Century Media. Le timing parfait pour se lancer en solo sous le patronyme de Dead Silent Slumber.
Au printemps 1999, Jens Rydén maquette un Promo 4 titres à destination des labels. Un deal est conclu avec Hammerheart, label néerlandais alors en pleine bourre (Aeternus, Kampfar, Primordial, Thyrfing). La garantie d'une bonne distribution et d'une promotion décente. Conscient d'être encore un peu vert pour prendre en charge la partie technique, le Suédois fait appel à Nils Johansson pour gérer l'enregistrement, le mixage et le mastering de son album. Aux manettes sur le dernier Naglfar (Diabolical), ce producteur surtout connu pour son travail avec Andreas Hedlund (Vintersorg, Otyg) bosse à la même époque avec des groupes comme Setherial et In Battle. Mais s'il y a un domaine où Jens Rydén est sûr de ses capacités, c'est la partie graphique. Il signe donc l'artwork ainsi que le logo et le layout. Son visuel, une tombe environnée d'apparitions spectrales, résume la thématique horrifique de l'album, de même que son intitulé: Entombed in the Midnight Hour. Influencé par le cinéma et la littérature, le Suédois évoque l'ouverture des portes de l'Enfer et la venue de Satan sur Terre, les apocalypses zombies ou encore le suicide. Typiquement death metal dans l'esprit. Pour que le tableau soit complet, Jens Rydén a sollicité des guests afin d'apporter une valeur ajoutée qui, on va le voir, est loin d'être négligeable. Plusieurs vocalistes, guitaristes et même une violoncelliste ont répondu à son incantation nocturne.
En cette fin de millénaire, le black symphonique à tendance horrifique avait le vent en poupe (Ebonylake, Morgul, Tartaros, Gloomy Grim) et l'adjonction d'éléments electro hérités de Samael rentrait dans les usages (Malignant Eternal, The Kovenant, The Project Hate MCMXCIX). Dead Silent Slumber s'inscrit dans l'air du temps en présentant la diversité des influences de son créateur. Une approche mélodique qui prend le contrepied de Naglfar alors en voie de radicalisation. Louis Bourgade compare la démarche de Jens Rydén au travail de Dan Swanö et évoque un mix entre la violence d'Emperor et le raffinement de Sentenced, Franck Arnaud penche pour un mix entre Hypocrisy et Cradle of Filth, quant à Zoltar, c'est entre North From Here et Passage qu'il place ce Entombed in the Midnight Hour. De sacrées comparaisons, n'est ce pas? Plus de 15 ans après sa sortie, retour sur un album acclamé par la presse et un peu trop vite oublié par la suite. Entombed in the Midnight Hour comprend 7 morceaux (dont 2 issus du Promo) pour 39 minutes de musique. Notez que le morceau-titre sort tellement du lot qu'on l'évoquera à part, en conclusion. Outre le pedigree du bonhomme, Dead Silent Slumber ne manque pas d'arguments et s'impose quasi-instantanément comme un classique du genre. Carrément ouais. Chaque morceau possède sa griffe, ses propres atouts, entre changements de rythmes et arrangements judicieux. Cet album parvient à concilier dynamisme et subtilités, spontanéité et recherche. C'est cette dualité qui fait sa fraicheur et sa force. Facile à appréhender, Entombed in the Midnight Hour ne se dévoile pleinement qu'à ceux qui s'investissent.
Jens Rydén étant avant tout connu pour ses vocaux, on commence par là. A l'instar de son compatriote Blakkheim, il possède la même intensité et développe une frénésie comparable sur certains couplets. Dès l'entame du premier titre (vers 0:55), difficile de ne pas penser à Diabolical Masquerade, soit ce qui s'est fait de mieux dans le genre. De plus, le Suédois double ses parties et use de growls, murmures et narration pour nuancer son propos. Quant aux guests, Mattias Holmgren (Embracing, ex-Naglfar) délivre des choeurs mélodiques sur les 2 premiers morceaux et Jens Carlsson le frontman de Persuader (power metal) met son grain de voix au service du final épique de In the Glare of the Moon. Notez que Jens Rydén s'investira dans leur 1er album à paraitre à l'été 2000. Maintenant posons LA question. Le Suédois est-il un bon guitariste? Enjeu crucial s'il en est. La réponse est oui, il réussit là où Ingar Amlien (Crest of Darkness) échoue. Alternant rythmiques lourdes et cavalcades puissantes (Smell the Incense), Jens Rydén dévoile ses influences au gré des passages, heavy metal ou death mélodique (Blood Collapse), et son savoir-faire par le biais de leads (la conclusion mélancolique Lick the Wound) et de diverses pédales d'effets. Quant aux soli, ils sont signés Ulph Johansson (Embracing), Andreas Johansson et Christer Bergqvist (Auberon, futur Grief of Emerald). L'un des points d'orgue de l'album, ils sont excellents. Concernant la section rythmique, la surprise est agréable. Jens Rydén ne néglige pas l'apport de la basse (Reborn by the Seed of Death, Smell the Incense), et n'oublie pas de faire respirer sa musique (Lick the Wound).
Quant à la BAR, c'est une autre source de satisfaction, grâce à des partitions travaillées et accrocheuses.
Last but not least, les claviers. A l'origine de ce side-project, ils en marquent aussi paradoxalement les limites.
A la question 'prévois-tu d'interpréter le répertoire de Dead Silent Slumber?', Jens Rydén répond par la négative. La raison? Une accumulation de pistes sur l'album qu'il serait selon lui impossible à retranscrire en live de façon satisfaisante, même en utilisant des samplers. C'est vous dire son niveau d'exigence (et sa lucidité, again). Pourtant à la première écoute, les claviers ne semblent pas envahissants. C'est encore une fois une question d'intelligence dans l'écriture associée à un mixage pertinent. Le gros du boulot se retrouve à l'arrière plan, ce sont les détails qui font la différence. Le titre Raising the Suicide Chalice concentre le savoir-faire du Suédois.
Des nappes symphonico-horrifiques aux arrangements electro en passant par les parties de piano, Jens Rydén maitrise son sujet. On termine comme promis avec le morceau-titre. Placé au centre de l'album, Entombed in the Midnight Hour surprend, déconcerte. Guitares acoustiques, samples et murmures, Jens Rydén fait dans la subtilité. Pour l'assister, Maria Hamrin, une violoncelliste, et Ann Åkerman, une chanteuse au timbre sensuel m'évoquant Sabine Edelsbacher (Edenbridge), avec en guise de cerise sur le gâteau, un sublime solo de guitare électrique signé Ulph Johansson. Dans la lignée des 'morceaux féminins' de Dark Tranquillity, Entombed in the Midnight Hour est une superbe ballade rappelant les travaux de The 3rd and the Mortal période Kari Rueslåtten et préfigurant peut-être Evig Natt, groupe formé par Stein Roger Sund (Einherjer, Thundra).
1. In the Glare of the Moon => voir ICI
2. Reborn by the Seed of Death => indisponible
3. Smell the Incense => voir ICI
4. Entombed in the Midnight Hour => voir ICI
5. Blood Collapse => voir ICI
6. Raising the Suicide Chalice => voir ICI
7. Lick the Wound => voir ICI
Vous l'avez compris, cet unique album de Dead Silent Slumber est une réussite. Si vous aimez le black sympho mâtiné d'influences allant du heavy au death en passant par le folk, vous ne devez pas passer à côté.
Un challenger valeureux de Diabolical Masquerade, qui enterre bien des formations estampillées 'horror'
(voir paragraphe 4).
Au printemps 2000, Jens Rydén déclarait plancher sur un 2ème album et avoir 4 titres de prêts. Il envisageait même une possible date de sortie. On peut spéculer sur les raisons de cet abandon. Le retour aux affaires de Naglfar? Un problème contractuel avec Hammerheart? Quoi qu'il en soit de Dead Silent Slumber nous n'auront plus de nouvelles. Pourtant après son départ de Naglfar, Jens Rydén enregistre en 2006 un 2ème album solo.
Mais cette fois le style est plus brutal. Il s'agit de The Omega Rising sorti sous le patronyme de Profundi.
Là aussi un one-shot. Mais qui sait de quoi demain sera fait...
Jens Rydén: (en tant que vocaliste/musicien)
1992-2005: Naglfar
1996: Ancient Wisdom (session)
1998?-2000?: Dead Silent Slumber
2000: Persuader (guest)
2003: Setherial (guest)
2004: Dark Fortress (guest)
2006: Profundi
2007 à nos jours: Thyrfing
Rédigé par : forlorn | 1999 | Nb de lectures : 2238