LIMP BIZKIT - The Chocolate Starfish and the Hot-Dog Flavored Water (Interscope/Flip) - 28/02/2015 @ 19h33
LIMP BIZKIT... la personnification des montagnes russes de l'inspiration artistiques et peut être les derniers "Laurel et Hardy" des vendeurs de disques 2.0. Grandeur et décadence du Néo metal, combo "vestige" d'une époque révolue et infatigables aficionados du mix Rap/metal, les biscuits mous restent un groupe important de la fin des années 90.
Fort en cette année 2000 d'un deuxième album qui avait conquis la planète entière et généré des ventes colossales, LIMP BIZKIT n' imaginait pas avec "The chocolate..." être sur le point de dévorer ses derniers juteux fruits issus de son pharaonique succès. En fait, si on y regarde bien, le groupe était déjà, à l'aube de son troisième album sur la pente descendante, artistiquement parlant. Subsistait encore quelques oripeaux de la belle époque, mais de la force primaire et instinctive du Bizkit des premières heures, il n'en était plus vraiment question.
Malgré les ventes plus que satisfaisantes des gros singles qu'étaient "My generation", "Take a look around", "Rollin" et un total de vente culminant à prés de 12 millions d'albums, "The chocolate Starfish and the hot dog flavored water" n'allait pas véritablement monter d'un cran par rapport à son prédécesseur...et c'est rien de le dire. En bref, le "Reign in blood" de LB, ça n'allait pas être avec ce troisième opus.

Après un succès commercial comme celui de "Significant other", difficile de s'imaginer un groupe comme LIMP BIZKIT prendre des risques en partant dans une toute nouvelle direction musicale, que celle ci soit plus "hardcore" ou plus sucrée. Les musiciens ont donc assez logiquement choisi de continuer le chemin tracé par le deuxième album, espérant certainement que leur talent de composition allait une fois de plus faire des merveilles au sommet des charts. La seule différence avec "Significant..." était qu'il s'était passé énormément de choses entre ces deux albums et que LIMP BIZKIT n'était désormais plus le même... l'environnement musical non plus.
Fred Durst, désormais connu de tous, était devenu une véritable rock star avec tout son lot d'extravagances, de délires...et de rumeurs en tout genre. Critiqué par une belle masse de détracteurs voyant en lui la personnification de l'antéchrist metal par excellence, LIMP BIZKIT ravivait de plus en plus le vieux spectre du discours élimé du metalleux de base : "Non, ceci n'est pas du metal...c'est de la m...e".
Après d'autres rock star avant lui, Durst commençait à en prendre plein la gueule, rappelez vous du clip de "Starfuckers inc" où Reznor brisait une assiette où le visage de Durst était imprimé. De Mc Uber cool à connard number one des pages des magasines, le Mc hurleur devenait le nouveau blondinet sur la liste de ceux qu'il fallait haïr. Et ce n'était qu'un début, car malheureusement pour le groupe, ils n'avaient pas"contre eux" que les fans de hardcore, de black ou de Death. En 2000, il y avait beaucoup de monde qui ne pouvaient pas les blairer et qui ne gênaient pas pour le faire savoir.

Un des premiers écornage médiatique que subira le groupe arrivera en 1999 lors du festival 2.0 du Woodstock deuxième du nom. Annoncé et vendu comme "Le festival où il fallait être à la fin des 90's" , cette deuxième édition sera à l'opposé de l'esprit originel du premier Woodstock. Affiche fort peu éclectique, artistes tous issus du même univers, viols, violence, agressions et même un décès seront les principaux émaillages de trois jours de débâcles festive totale. " Je n'aurais pas cru que notre musique était apprécié des casseurs et des fans les plus violents" dira Tom Morello dans une interview accordée à Sam Dunn. Non, le Néo n'est pas exclusivement une musique écoutée par les Toutounes et il est tout autant une erreur de croire que les errances des comportements et de l'esprit humain sont uniquement liés à la musique écoutées. Un fan de LB peut tout péter à un concert du groupe sans que cela ne soit lié a la musique.
Et cela sera justement ce qui arrivera pendant le set du groupe et qui cristallisera tous les problèmes du festival. Si vous avez l'occasion, allez visionner sur You tube la vidéo de "Break stuff" live à Woodstock. On y voit des mecs surfer sur des espèces de bandes d'aggloméré fraîchement arraché des poteaux. Évidement fort peu soucieux de leurs homologues festivaliers, les blaireaux blesseront plusieurs personnes victimes des dommages collatéraux de cet amusement loufoque. Pas du tout conscient de ce qui était en train de se passer, Durst (certainement euphorisé par l’événement) encouragera même la pratique en disant aimer voir les fans s'amuser comme ça. A cause de ce malheureux commentaire, il sera accusé par les médias d'avoir incité à la violence, Jonathan Davis enfonçant le clou en lui reprochant même "d’avoir tout foutu en l'air en bousillant la bonne ambiance que Korn et d'autres avaient insufflé la veille" (Visiblement, avec un ami comme Davis, tu n'as pas besoin d'ennemis). Poursuivi par la scoumoune, les prestations du groupe seront à nouveau endeuillée par la mort d'un fan en 2001 en Australie, le sort semblant s'acharner sur toute la sphère du biscuit.
Clipé "à la cool" dans le clip d'EMINEM "The real slim shady", jouant live avec Christina Aguilera (Véridique !), pas avare de déclarations foireuses et de plus en plus détaché des show du groupe (Certains d'entre vous se rappellent peut être du show du groupe à Paris sur la tournée de cet album...), LIMP BIZKIT avait pris un putain de bide et ne pouvait plus cacher son essoufflement entre deux "come on, come on" lourdingues et patauds. Il était loin le temps où Durst interprétait "Faith" à poil.

Bon, on pourrait presque croire que je déteste ce groupe et cet album tant je fais une accumulation de faits navrants agrémentés de quelques verbes mouillés d'acide. Mais évoquer LIMP BIZKIT sans parler de ses "a coté" c'est complètement passer à travers de ce que le groupe alimentait et générait parfois volontairement. Comme le déclarera Les Claypool à l'issu du tragique accident en Australie, "Pour Durst il n'y a pas de mauvaise presse... c'est con, parce que le mec est sympa au demeurant". L'attitude du groupe participera donc au "déclin" du groupe, le Néo en tant que style commençant à amorcer sa morbide descente vers les caniveaux qui l'avaient vu naître.
Si il est clair que "The chocolate..." comportait quelques morceaux plus que dispensables, le groupe savait encore sortir l'artillerie lourde quand il le fallait. Entraîné par le toujours aussi cintré Wes Borland, on retrouve le groupe toujours aussi solide dans ses beats et ses fondations rythmiques, le batteur John Otto faisant une fois de plus des merveilles avec ses plans simples mais quasi imparables (le début de "My generation" montre bien que le batteur a la frappe encore lourde). Borland est peut être un peu moins créatif que sur le premier album, mais il arrive encore à trouver quelques gri-gri encore étonnants. Ce qui m'avait marqué à l'époque, c'était cette façon qu'il avait trouvé de dynamiser ses riffs et ses pêches en utilisant le vibrato de manière originale. Particulièrement manifeste sur l'intro de "Hot dog" et sur les refrains de "Rollin", cette technique dont le guitariste usera avec brio sur plusieurs titres complétera les autres "Borlanderies" toujours aussi fédératrices et efficaces. On retiendra aussi, et bien sur, le hit "Take a look around", single moteur de la progression toujours ascensionnelle du groupe (le pont reprenant la thème de Mission Impossible est une tuerie) et le groovy "Rollin", véritable maître étalon de la force de frappe du groupe.
Conscient que le boulot doit être fait correctement, le groupe continuera à assurer le steak sur la plupart des titres, quelques chansons comme "Full Nelson" ou "Boiler" montrant un LB moins désireux de se fouler la rate. Intéressant, les plus feutrés "My way" et "Hold on" avec Scott Weiland, contrastent un peu avec le reste de l'album et font un peu baisser la tension par rapport au deux premiers album du groupe qui enchaînaient les baffes avec moins de temps morts.

A l'époque, on ne savait pas encore que Borland allait quitter le groupe et que LB publierait ensuite son pire album, une véritable punition sonore à mille lieux des premières heures du groupe, le sinistre verdâtre "Results May vary". "Chocolate..." marquera donc la fin d'une époque pour LB, le néo commençant dés lors sa chute vertigineuse vers les méandres du billboard. Reste au final un album armé de quelques morceaux particulièrement représentatifs de l'époque dorée de Bizkit, leur efficacité en live, y compris à l'heure actuelle, ne pouvant être mise en défaut...sauf si vous pouvez toujours pas les blairer bien entendu.




Rédigé par : Pamalach | 2000 | Nb de lectures : 2625


Auteur
Commentaire
Jeff Hannimalman
IP:81.242.91.237
Invité
Posté le: 01/03/2015 à 00h25 - (31583)

J'ignorais que Woodstock 2 avait été une telle boucherie... Mais bon, ce festoche était une véritable supercherie...

Par contre 12M d'exemplaires écoulés d'un album mi-figue, mi-raisin, punaise, on vit plus du tout la même époque...

Super kro, comme d'hab. C'est top toutes tes anecdotes, ça apporte une solide plus value à mon humble avis.

Floyderz
Membre enregistré
Posté le: 01/03/2015 à 08h47 - (31585)
Superbe kro effectivement, pour un album qui n'en mérite pas tant, à mon humble avis.
J'appliquerais déjà ces propos à "significant other". Après la claque de "3$ bill yall" on descendait déjà d'un cran, mais cette cata de Chocolate machin, je l'ai vraiment trouvé atroce...Et comme je le disais déjà en 1999/2000, plus tu es au top de la cool attitude à une époque, plus tu seras ringard 15 ans plus tard. Aujourd'hui, cette musique, ces baggy et tout le tralala du néo sont aussi ridicule que les poseurs glam shampouiné des années 80 dont ils se moquaient alors...
Que reste t'il alors de ces époques? La musique heureusement...Des bons vieux Motley, Bon Jovi, Twisted Sister, des premiers Korn et Limp Bizkit. Mais à l'image du surf sur de l'aggloméré, le surf sur la mode ne dure que le temps de la vague...après il faut du talent pour se réinventer. Limp Bizkit n'a pas ce talent.



GabinEastwood
Membre enregistré
Posté le: 01/03/2015 à 12h04 - (31586)
Comme Floyderz, la chronique est excellente mais l'album en lui-même est tout l'inverse.

Le Néo vivait ses derniers instants, et était tombé dans tous les clichés ridicules qui ont tant écorné également la crédibilité du glam-hair metal.

Si ces derniers ont sortis des disques potables, de cette époque Néo ne subsiste musicalement que peu de choses, et qui ont déjà affreusement mal vieillit.

LIMP BIZKIT avait pourtant bien démarré, mais les dérapages verbaux, vestimentaires et d'attitude de Fred "tête-à-claques" Durst ont fini d'entâcher la crédibilité du groupe.

Il suffit de voir le clip de "Rollin" pour voir qu'ils étaient tombé bien bas, et tout l'album est hélas en manque totale d'idées et surtout un cauchemar auditif ...



MetaliDeth
Membre enregistré
Posté le: 01/03/2015 à 12h25 - (31587)
Je ne suis pas trop d'accord avec vous les mecs, c'est peut être une différence générationelle. Je n'avais pas encore 20 ans quand est sorti cet album et il m'a mis une belle claque et m'a soudé définitivement au métal. J'avais d'ailleurs découvert Megadeth sur ce fameux live Woodstock 99 avec Secret Place. Maintenant j'ai laché le biscuit mais je ne crache pas sur un groupe qui a marqué une génération.

Slumber
IP:2.14.118.108
Invité
Posté le: 01/03/2015 à 12h42 - (31588)
Et pourtant le groupe a sorti un putain d'album juste après le retour de borland
The unquestionable truth. Et apres plus rien...

Blodhorn
Membre enregistré
Posté le: 01/03/2015 à 14h09 - (31589)
Bah moi j'ai aimé cet album, j'ai été voir Limp Bizkit au zénith pour cet album qui regorge de titres efficaces et sympa.
Dommage que la chro n'insiste pas assez sur l'impact qu'à eu ce disque qui fut tout à fait excellent.
Après pourquoi un fan australien meurt à un concert de LB et tout le monde chie sur Durst alors que pour Lamb of God tout le monde défend le chanteur? Peut être un manque d'objectivité.
Toujours est il que cet album est bon; Hot dog et Take a look arond sont monstrueux, les musiciens du groupe sont bons et cet album rappelle que le néo n'était pas si catastrophique que ça même si c'est toujours agréable de chier dessus maintenant.



Ivan Grozny
Membre enregistré
Posté le: 01/03/2015 à 14h51 - (31590)
C'était déjà difficile à l'époque, mais ce disque est tout à fait inécoutable aujourd'hui. Beurk.

MetaliDeth : C'est absolument cela, une question de génération.

— Meilleure vente hard/metal des années 1970 : IV de Led Zeppelin ;

— Meilleure vente hard/metal des années 1980 : Back in Black de AC/DC ;

— Meilleure vente hard/metal des années 1990 : Metallica (Black Album) de Metallica ;

— Meilleure vente hard/metal des années 2000 : Hybrid Theory de Linkin Park.

Mais qu'est-ce que vous avez foutu les années 2000, la honte. :-)



noohmsul
Membre enregistré
Posté le: 02/03/2015 à 16h52 - (31592)
Pas du tout d'accord avec la chro (et l'avis général) !!
Déjà sur la comparaison avec l'album précédent (Significant Other). Ils auraient suivis le même chemin? Je pense exactement le contraire et pour moi cet album est bien différent du précédent. Pas mal de morceaux ont un esprit plus "rock" qu’auparavant je trouve. Et les compos sont bien plus aboutis. Tout ça principalement grâce au jeu de Borland, ici bien plus varié et inspiré. Il est pour moi au summum de sa créativité.
Et puis je ne trouve aucun moment faible sur ce "Chocolate...", contrairement aux 2 albums précédents. Ici chaque titre a ses idées fortes, et l'album garde une bonne dynamique du début à la fin (avec des moments plus légers pour l'aérer; et c'est très bien).

Je le trouve excellent cet album. Peut être encore plus que tout ce que Korn et consort ont pu sortir (mais j'éviterais de trop les comparer; on les met souvent tous dans le même panier mais LB reste bien à part).
Limp Bizkit est un groupe que j'aimais bien étant ado (normal) et que j'aime encore plus aujourd'hui, en me rendant compte que derrière leur style groovy, adolescent, superficiel... se cachent un vrai talent de composition et une grande inventivité (sur cet album en particulier - les 2 d'avant dans une moindre mesure).




Zero
Membre enregistré
Posté le: 02/03/2015 à 18h50 - (31593)
...2 mots pour définir cet album...efficacité et simplicité (et pas simplisme)...idéal comme bande-son en voiture...il est encore dans ma discothèque au côté des Korn, Deftones, SOAD, Hed Pe, Snot, P.O.D., Slipknot, Sw1tched, Flaw, Mushroomhead,3rd Strike, Boyhistcar, Mudvayne, Disurbed, 7dust, Staind, Static-X....etc etc...et j'assume complètement :-)...



edr
IP:
Invité
Posté le: 30/01/2019 à 17h53 - (31973)
J'ai découvert LB avec chocolate starfish en 2001. Un des seuls groupes de Neo que je peux blairer (je suis branché Metallica, slayer, pantera et sepultura à la base), et encore, j'écoute aucun album en entier. j'avoue ne pas trop me porter sur les lyrics, mais musicalement et globalement, je trouve que CS est l'album le plus groovy et le mieux produit des 3 premiers.

3 dollars est novateur mais encore très underground, on peut adorer ou detester cela. Mais bien que significant other soit le mieux vendu et celui ayant obtenu les meilleures critiques, je n'arrive pas à comprendre que CS ait été en deçà selon la presse....

Significant other est très alternatif et un peu psychédélique, mais la voix de Durst est souvent en retrait, avec des murmures .... après just like this, nookie et Break stuff (<33333 celle là) et Re-arranged (un peu mieux que The one, moins bien que Boiler , opinion perso) , le reste se fond dans une potée archaique mélangeant aléatoirement du calme, du nerveux, parfois des bons riffs, mais de la répétition aussi. Nobody like you (pas mal mais 3e couplet nul) et 1999 (super break de fin ) sortent un peu du lot. voilà.

ça reste mon avis, mais même si j'avais découvert LB avec results may bary ou 3 dollars.... CSATHDFW restera éternellement mon préféré et represénte 99% de la nostalgie que j'ai quand je repense au groupe has been que LB est désormais.

PS : cerise sur le cake : j'adore HOLD ON avec scott weiland, je trouve encore que c'était l'outro contrastée parfaite du disque.


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