Après le phénoménal Holy Land (voir ICI) et l'indispensable additif Freedom Call (par LA), voici un 3ème volet consacré à l'âge d'or des Brésiliens (1996-1998). Encore? Farpaitement.
Entre un groupe en état de grâce, des professionnels sous le charme et des fans investis comme jamais (notamment chez nous), il y avait de la magie dans l'air...
Le résultat de cette symbiose? Une avalanche de sorties en l'espace de quelques mois. Allez zou, secouons la boite à souvenirs.

1996:
Printemps: Sortie d'Holy Land après des mois de report. Durant la promo française, Andre Matos et Kiko Loureiro assurent 4 showcases unplugged.
Eté: Enregistrement de l'EP Freedom Call (dont la reprise de Judas Priest).
Tournage du clip de Make Believe.
Les Brésiliens sont sollicités pour divers featurings.
Automne: Tournée Mondiale. 7 concerts en France, la date parisienne est enregistrée. Sortie de l'EP Freedom Call.

1997:
Hiver: Le fan-club français réédite la Demo Reaching Horizons à partir des bandes d'origine.
Sortie des différentes parties du single Make Believe.
Printemps: Sortie de l'EP Holy Live. Nouvelle tournée française de 11 dates.

Vous y êtes? Après les sessions studio, intéressons-nous maintenant aux enregistrements live.

1/ HOLY LIVE (1997)

Si le succès d'Angra était amplement mérité, cette hyperactivité avait quelque chose d'inquiétant, la surexploitation faisant généralement plus de mal que de bien... Dans l'euphorie collective, les sceptiques ont soulevé un certain nombre de questions légitimes. Proposer un live après seulement 2 albums studio étant prématuré, n'y avait-il pas mieux à faire? Le projet de réenregistrement avec orchestre porté par Andre Matos semblait plus intéressant. Et lorsqu'il est apparu qu'Angra avait jeté son dévolu sur la France, certains se sont demandés si nos capacités techniques nous permettraient de rivaliser avec le savoir-faire japonais. Si mes souvenirs sont bons, la date parisienne du 15 novembre 1996 devait se dérouler à l'Elysée Montmartre. La salle ne remplissant pas les conditions nécessaires, les Brésiliens se sont rabattus sur l'Aquaboulevard. D'après Rafael Bittencourt: "Le choix du lieu aurait pu se révéler judicieux si nous avions eu davantage de temps afin de préparer cet enregistrement. Le hic c'est que nous avons été confrontés à plein de problèmes en même temps. Toutes les équipes travaillaient en parallèle, sans aucune organisation ni structure. Tout a été fait dans l'urgence, sans préparation. On a fait la balance, point final..." (n°22 de mai 1997 de Hard Force) Seule une partie du matériel enregistré ce soir là s'est avéré exploitable. Les Brésiliens ont su s'accommoder du résultat final, jouant la transparence en laissant les blancs entre les morceaux.

Holy Live se compose de 6 titres dont 2 intros pour 35 minutes de musique. Crossing, Nothing to Say, Z.I.T.O. et Carolina IV pour Holy Land, Unfinished Allegro et Carry On pour Angel's Cry. Le goût de trop peu était inévitable, surtout pour les gourmands comptant sur des surprises, comme Wasted Years d'Iron Maiden habitué des set-lists de l'époque. Au rayon des manques, l'utilisation de samples pour palier les absences du claviériste Leck Filho et du percussionniste Tuto Ferraz a pu décevoir. Toutefois les percussions de Carolina IV sont assurées par le groupe (Matos/Bittencourt), de même que certaines parties de claviers signées Andre Matos (comme d'habitude). Au niveau du son, le résultat est honorable, compte tenu des conditions difficiles. Le mixage est très bon et n'oublie personne, pas même le public. Quant à l'interprétation, les Brésiliens sont au top. Le public est chaleureux et Andre Matos marche sur les traces de Bruce Dickinson en communiquant en français. La paire de guitaristes Kiko Loureiro/Rafael Bittencourt fait étalage de sa classe et de sa complémentarité. Quant à la section rythmique composée de Luis Mariutti (en valeur sur Carry On) et Ricardo Confessori (Carolina IV), elle est irréprochable. Du bonheur tout simplement. A ceux qui pointaient le manque de volume et d'agressivité des guitares sur Holy Land, je leur conseille (si ce n'est pas déjà fait) de jeter une oreille à ce Holy Live à l'approche plus heavy. Sachant qu'il reste l'unique témoignage live officiel de la période Matos, ça vaut le coup.

- https://www.youtube.com/watch?v=Cuwn0GvDfRM

2/ ACOUSTIC ...AND MORE (1998)

Vous pensiez le filon épuisé? Détrompez vous. En 1998 les labels Rock Brigade (Brésil), Limb Music (Allemagne) et Lucretia (Italie) ont allié leurs ressources pour réaliser "The Holy Box" déjà évoquée dans mes 2 précédentes chroniques. Au programme de cette Box: 3 CDs (Holy Land / Acoustic ...and More / un sampler Lucretia), un livret grand format, un poster, des stickers et une photo du groupe. Le CD bonus Acoustic ...and More comprend 7 morceaux pour une durée de 41 minutes de musique. Il s'agit en fait d'une compilation:

- Live Acoustic at FNAC (EP 1995) - plages 1 à 3

Enregistré à l'Auditorium d'une FNAC parisienne en mai 1995, ce showcase de 19 minutes se compose de 2 morceaux d'Angel's Cry (Angel's Cry et Never Understand) et de Chega De Saudade, une reprise de Tom Jaubim, musicien brésilien décédé en 1994 et considéré comme l'un des pères fondateurs de la bossa nova à la fin des années 50s. Cet enregistrement rare nous donne l'occasion de découvrir Angra sous un autre angle, le heavy metal cédant la place à leurs influences world/jazz. On retrouve même Andre Matos à l'accordéon sur Angel's Cry et Never Understand. Si le dernier cité est plutôt fidèle à sa version d'origine, le morceau-titre lui subit une profonde transformation (le break instrumental). Mais si d'aventure vous aviez du mal à supporter le chant d'Andre Matos, je dois vous avertir qu'ici il se lache la bride, en particulier sur la reprise de Tom Jaubim. Ce bémol mis à part interprétation et production sont de qualité, à vous de juger via le lien ci-dessous.

- https://www.youtube.com/watch?v=Cuwn0GvDfRM (plages 1 à 4)

- Evil Warning (EP 1994) - plages 4 à 7

Suite à l'enregistrement de leur 1er album Angel's Cry paru en 1993, les Brésiliens ont souhaité retravailler certains morceaux (Evil Warning, Angel's Cry et Carry On). En leur ajoutant une version edit de Wuthering Heights, la fameuse reprise de Kate Bush, cette session additionnelle s'est transformée en un EP: Evil Warning. Dans un premier temps réservé au marché japonais (1994), son contenu a fini par être inclus dans les diverses rééditions de l'album. Pour l'anecdote, ayant découvert Angra à la sortie d'Holy Land c'est par le biais de cet EP que j'ai appréhendé Angel's Cry. Que dire que vous ne sachiez déjà. Ce 1er album ne fait pas seulement parti des meilleurs enregistrements du groupe, mais aussi de la crème en matière de heavy/speed mâtiné d'influences classiques. A connaitre. Que dis-je à posséder.


Jamais deux sans trois. Ainsi s'achève mon tour d'horizon de la période la plus créative et productive d'Angra.


Rédigé par : forlorn | 1998 | Nb de lectures : 1655