Avec une douzaine d'albums au compteur et une tripotée d'hymnes "punk rock" à faire rougir même les plus grands cadors du hardcore Américain, les Californiens de NOFX ont aujourd'hui l'envergure d'un groupe culte quasiment intouchable. De l'incroyable "Punk in Drublic" au fameux "Ribbed", NOFX a fait le tour de SON punk rock, partant des classiques "Bob" et "Stickin' in my eyes" à la gaudriole de "Theme from a NOFX album" où la provocation de "Kill all the White men" . Mais au delà des efficaces et sucrées que sont "Together on the Sand" , "Champs Élysée" ou "Murder the governement" NOFX a aussi proposé des chansons plus stylisées et moins évidentes comme la quasi progressive "The Death of John Smith" ou la brutale "It's My Job to Keep Punk Rock Elite".
Difficile bien sur de dire qu'on aime NOFX sans kiffer son coté ironique, acide voire sarcastique. Mais en bon artisan de la blagounette, NOFX s'est aussi à plusieurs moment vautré dans l'humour de beauf, devenant même à certains moments proches de ce qu'ils dénonçaient. N'en déplaise aux "Alternatifs", la "coolitude" punk n'immunise pas contre le mauvais gout, les errances de compositions et les morceaux mainstreams. M'enfin, qu'importe les morceaux plus faiblards, on se souvient avant tout des tueries guitaristiques et des réussites artistiques du groupe.
Car ils ont réussi a placarder intelligemment (et à plusieurs reprises) la politique, la société en général, la religion et le music buizness...alors on leur pardonne leurs bruits de pet à la trompette où leurs blagues potaches.
Mais, ayant découvert le groupe au début des années 90's, j'ai toujours eut du mal à considérer avec sérieux ceux qui ne me parlaient du groupe qu'au travers de ces morceaux les plus doux ou les plus "déliiiiires". Aimer NOFX c'est avant tout aimer le punk qui défouraille non ? Et si le groupe a parfois flirté avec la pop, le reggae, le funk (voire le musette), ils ont avant tout fait chauffer la distorsion, et moi en tout cas, c'est avant tout pour ça que je les aimes.
Raison de plus donc de souligner de plusieurs traits les bons albums du groupe (et il y en à plus d'un...) avec aujourd'hui assurément un de ceux que j'aime le plus, "Pump up the Valuum" sortit en 2000.

Tapant une fois de plus dans le jeu de mot malicieux, NOFX s'amuse avec "Pump up the Valuum" à parodier dés le départ une célèbre chanson de M|A|R|R|S (la fameuse "Pump up the volume") tout en annonçant direct la couleur du concept de l'album qui allait suivre : Cap sur la pharmacologie et les drogues en tout genre.
Et c'est avec une petite intro "passe partout" que les punkos dégainent l'ultra efficace "Take Two Placebos and Call Me Lame", morceau rapide et mélodique mettant en avant les plus efficaces qualités de ce groupe décidément imparable dés lors qu'il sort l'artillerie lourde. La suite de l'album sera une grosse demi heure d'agglomérat très punk dans l'esprit, le groupe ne lâchant sa connerie que sur le dernier (et pourtant remarquable) dernier morceau "Theme from a NOFX album".
Mème si c'est clair que NOFX n'a jamais été un groupe composé de manchots, je trouve que sur cet album, les musiciens arrivent parfaitement équilibrer leur "Je m'en foutisme" musical et leur envies de proposer autre chose que des Power chords qui s'enchainent. On retrouve donc sur "Dinosaurs will die" une rigueur de mise en place, un gros travail harmonique sur "Bottles to the Ground", et de la recherche mélodique sur "Pharmacist's Daughter".
Mais cela ne semble pas leur suffire puisque NOFX dégaine ensuite les colts sur "Total Bummer" pour revenir ensuite vers sa bonne vielle mélancolie galopante sur le riff de "Louise" . Un petit mot d'ailleurs sur la mélodie de ce dernier faisant furieusement penser à celle de "The Answer" de BAD RELIGION..."Louise" précédent par dessus le marché le pastiche "Stranger than fishin'" faisant évidement référence à "Stranger than fiction". Sacrés farceurs...
Et en parlant de farce, ne vous privez pas de jeter un coup d’œil sur les lyrics, la délirante "What's the matter with parents today ?" ou My Vagina" , le "piquant" humouristique dont je parlais plus haut étant là particulièrement manifeste ! Le groupe finira enfin par la tonitruante "Theme from a NOFX album", sorte de chanson musette agrémentée d'un accordéon joyeux et d'un rythme ternaire pataud. En livrant des lyrics hautement "WTF", le groupe lâche progressivement la bride pour terminer le pied sur la pédale de disto, tous chantant en chœur, le tempo reboosté de plusieurs pions niveau "métronome".

Difficile donc de faire la fine bouche face à cet album convaincant, enquillant les pilules comme peu d'autres albums du groupe le feront par la suite. En effet, cet album sera le dernier sur le label Epitaph (Ils partiront ensuite pour le label fraichement crée par Fat mike "Fat Wreck records") et le groupe ne retrouvera jamais vraiment cet état d'esprit "90's" qui les avaient animés jusque là. Bah, après tout, tout le monde n'est pas destiné à devenir un dinosaure non ?




Rédigé par : Pamalach | 2000 | Nb de lectures : 1653