BLACK SABBATH - Dehumanizer (I.R.S.) - 11/01/2014 @ 23h00
Dans le cadre de ma vaste entreprise de réhabilitation des œuvres décriées de Black Sabbath, je vous propose de causer aujourd’hui, Mesdames et Messieurs, d’un disque adoré par certains, honni par d’autres : Dehumanizer. Oui, oui, vous avez bien lu, on va aborder cet album à la pochette particulièrement ignoble, ringarde à peine sortie, à côté de laquelle les robots de Technical Ecstasy des studios Hipgnosis font office de chef d’œuvre (ceci dit, je suis pas loin de le penser, comme toutes les pochettes signées de ce studio).

Quand courant 1991 (il me semble), Black Sabbath annonce mettre Tony Martin en congés et sortir un album avec Dio, un sentiment d’incompréhension le dispute avec une excitation assez phénoménale. Comment ce vil et néanmoins génial Tony Iommi peut-il dégager manu militari son lieutenant de chanteur qui a assuré la survie du groupe (rien de moins) tout en signant des albums très honorables? Coup de théâtre particulièrement incompréhensible quand on connaît les conditions de départ de Dio près de 10 ans plus tôt, qui claqua violemment la porte pour de sombres histoires de sous-mixage des voix lors de la production de l’album Live Evil… Mouais (si vous voulez mon avis, au début des années 80 , comme dans les années 70 d’ailleurs, on devait pas consommer que de la tisane dans le camp Sabbath). On aura une partie des réponses à ces questions éminemment existentielles lors des interviews promos qui précèdent la sortie de l’album… « Le temps a fait son affaire », « nous avons mûri », « Geezer est venu jouer un titre lors d’un show de Dio, et c’est comme si on ne s’était jamais quittés », « sa moustache m'avait manqué », blablabla, le grand cirque promotionnel est en route pour justifier tant bien que mal le retour d’un des fils prodigue du groupe (ah, ça pour le coup, on en a bouffé de l’interview du Sabbath cette année-là, c’était inespéré pour le fan que je suis!).

Pour le cas Cozy Powell, lui aussi remercié, les raisons de son éviction sont plus confuses. Il me semble qu’un accident de cheval avait été évoqué à l’époque (je pourrai bien vérifier sur le net, mais j’en ai la flemme à vrai dire). Ce qui est sûr cependant, c’est que Cozy Powell a noué une véritable amitié avec Tony Martin d’une part et dans le même temps, est loin d’être copain comme cochon avec RJ Dio, lequel a dans ses bagages Vinnie Appice. Hop là, vas-y que j’t’embrouille, Cozy Powell est lui aussi mis au placard par le maître des lieux qui ré-accueille donc Dio et Appice. Un des line-up historique du groupe est donc de nouveau en place, celui responsable du génial Mob Rules. En même temps, pourquoi s’emmerder avec de sombres histoires d’amitié quand les espèces sonnantes et trébuchantes semblent pointer le bout de leur nez, mmmmh ?

Toujours est-il donc que ce disque arrive sur ma chaîne hifi en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, et nom de Dieu, qu’est ce que j’ai pu le disséquer et le chérir, cet album ! Je sais que ce disque compte autant d’admirateurs que de détracteurs, on va donc pouvoir s’écharper gentiment dans les commentaires en se traitant de noms d’oiseaux. Mais pour l’heure, c’est moi qui écrit, et j’ai bien l’intention d’être dithyrambique à l’égard de cet opus, au risque de passer pour quelqu’un de particulièrement aveugle, partial et subjectif, ce que je suis assurément quand on aborde les productions Iommi and co.

Commençons déjà par les changements ressentis d’emblée à la première écoute par rapport aux productions, à la fois immédiatement précédentes (les albums avec Tony Martin) et les productions du Black Sabbath mark II et IIbis (les albums Heaven and Hell et Mob Rules).

La première chose qui saute à mes oreilles d’alors est la production : puissante, incisive, moderne (pour l’époque) et plutôt froide avec une basse plus brillante, moins ronde et définitivement pas vintage du tout, mixée beaucoup plus en avant que sur les albums précédents et à fortiori que sur les albums pondus avec Dio du début des années 80. Exit Leif Mases, la production est maintenant confiée à Reinhold Mack, inconnu au bataillon par votre serviteur, mais qui a pour autant officié sur quelques productions de Deep Purple et Scorpions notamment (merci Metal Archives). Curieux choix tant la différence de son avec Headless Cross et Tyr est phénoménale, avec cette impression que le groupe tente de moderniser un peu son propos, de recoller à son époque , ce qui n’est personnellement pas pour me déplaire.
Autre changement notable, la voix de Dio, qui n’a rien perdu de sa superbe et de sa justesse, même si, par rapport à ses interventions de la décennie précédente, il a perdu une partie de sa douceur au profit d’une certaine agressivité vocale sur quelques titres, qui sied à merveille d’ailleurs aux compositions présentées ici.

Les titres justement, parlons en ! Je ne vais pas faire durer le suspense plus avant : pour moi, cet album est une tuerie, et lors de sa sortie, il était inespéré de voir le groupe revenir à ce niveau de qualité dans les compositions et le jeu, avec si peu de déchets. Car, oui, ce disque ne comporte pas de mauvais titres, juste quelques titres un peu plus faibles, ce qui est nuance de taille, hé hé… Parmi ces titres moins essentiels, je noterai les titres situés en plein milieu du disque, soit le pachydermique Letters From Earth, Master of Insanity, un titre mid tempo avec un riff d’introduction bizarre et assez inhabituel pour Black Sabbath pour ensuite évoluer vers un riff heavy metal assez classique mais pourtant efficace. Sins of the Father, titre également assez heavy et la ballade Too Late font aussi partie des compositions les moins intéressantes du lot. Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, tous ces titres restent cependant de très bonne facture.

Le reste de l’album par contre est à ranger du côté des meilleurs titres du groupe, toutes périodes confondues. Les trois titres qui entament l’album sont de purs joyaux. Computer God, qui démarre sur une introduction de batterie toute en lourdeur et en décalage rythmique assurée par un Vinnie Appice dont je ne pensais pas qu’il serait capable de produire ce type de jeu, est une composition assez longue, extrêmement vicieuse, avec ce riff de guitare paradoxalement lourd et aéré, qui laisse la part belle aux vocalises vindicatives de Dio. Sacré entrée en matière que ce titre, qui se termine en apothéose par une accélération foudroyante qui vaut son pesant de cacahuètes. Iommi en profite pour défourailler à tout va, et termine le titre avec deux solos complètement furieux, ce genre de solos qui vous oblige à systématiquement faire du air-guitar avec le manche à balai (honnêtement, je ne pensais pas qu’il était encore capable de jouer comme ça la première fois que j’ai écouté ce titre).

Contre pied évident de ce premier titre, le sur-heavy After All (The Dead) est placé en seconde position, avec son intro lugubre et menaçante toute en chromatismes, qui laisse ensuite la place à un riff d’une lourdeur incroyable puis à un refrain simpliste, complètement désincarné et rehaussé d’arpèges à la fois sombrissimes et cristallins. Avec ce titre, Iommi prouve une nouvelle fois qu’il est l’incarnation du doom, ni plus, ni moins.

Changement de cap avec le troisième titre, le très rapide (pour du Sabbath s’entend) et dynamique TV crimes, diatribe contre les télé-évangélistes américains. Sur ce titre, la frappe puissante et sûre de Vinnie Appice sert à merveille les riffs puissants de guitare puis un refrain hautement mémorisable. Pour moi, il s’agit d’un des deux hits de l’album. Il sera d’ailleurs édité en single, même si sur la durée, le groupe aura tendance à retenir pour les concerts un autre single, Time Machine. Titre un peu similaire de par son tempo un peu plus enlevé que la moyenne, ce titre a connu une exposition médiatique avant la sortie même de l’album : premier titre composé par le groupe lors de sa reformation, il s’est retrouvé sur la bande originale du film Waynes World qui a fait un carton à l’époque. Je dois avouer ne jamais trop avoir apprécié ce titre sur album, même si je dois bien reconnaître qu’il fait très mal en live (si mes souvenirs sont bons, il s’agissait du titre d’ouverture lors de la tournée Bible Black).

Autre gros morceau de l’album et classique du groupe sous cette formation, on peut dire que le titre I en a cassé aussi, des nuques. Après une intro complètement hors propos honteusement pompée sur un titre d’Hendrix que je vous laisserai le soin de retrouver, le riff principal de Iommi remet les pendules à l’heure bien comme il faut. Impossible de ne pas hocher de la tête en rythme tout du long, que ce soit sur le couplet, le refrain là aussi fort simple et mémorisable, ou encore le solo de guitare où Iommi montre une jolie dextérité pédestre avec sa wah. Encore un titre à ranger parmi les classiques du métal, point barre.

Enfin, l’album se termine avec un titre assez insidieux et rampant, avec un refrain qui illumine sa partie centrale. Un autre de mes titres favoris de l’album, même si cela reste très personnel (je doute que beaucoup de monde ait véritablement aimé ce titre).

Avec cet album, Black Sabbath signe un coup de maître, n’en déplaise aux détracteurs du Black Sabbath featuring Dio. La tournée mondiale qui s’ensuit remplit d’ailleurs les salles, même si celles-ci restent de taille modeste : si le groupe regagne une certaine popularité et bénéficie d’une meilleure exposition médiatique par rapport à celle de la fin des années 80, il est clair que le groupe ne suscita définitivement plus l’intérêt en masse du public comme à la grande époque, la faute peut-être à la mode naissante du grunge recueillant les suffrages de la jeunesse d’alors.

Mais encore une fois, les égos de taille fort honorable de chacun des membres du groupe auront tôt fait d’avoir raison de cette réunion, Dio et son fidèle Appice claqueront la porte au terme de la tournée. Il faut dire que Iommi et Butler avaient pu paraître indélicats. En effet, le groupe Black Sabbath avait été invité par Ozzy en 1992 sur son show de Costa Mesa, chose que n’avait pu supporter l’ennemi juré Dio. S’ensuit la séparation du groupe juste avant le-dit show, ce qui a donné naissance à une incongruité fort intéressante. En effet, Iommi n’a rien trouvé de mieux que d’appeler son ami Rob Halford pour assurer les parties vocales sur cette date, et la documentation vidéo en ligne permet de profiter de ces moments uniques. Au-delà de quelques accrocs et oublis de texte liés à la préparation précipitée de ce show, Rob Halford tire très clairement son épingle du jeu, en particulier sur les titres de la période Ozzy.

Enfin, pour faire un tour complet de l’environnement de l’époque, Tony Martin profite de son congé du groupe pour sortir son premier album solo, Back Where I Belong sur la major Polydor. Espérant peut être voler de ses propres ailes en bénéficiant de la notoriété induite par son implication dans Black Sabbath, ce disque sera un coup d’épée dans l’eau et un échec commercial cuisant. Très éloigné de la sphère métal, l’album fait la part belle au hard-rock, à la pop teinté de rythm’n’blues et aux influences assumées par Tony Martin, Whitesnake en tête. Dommage, car bien que surprenant, cet album, devenu difficile à trouver, est de plutôt bonne facture et permet d’entendre une belle palette d’invités tels que Neil Murray ou Brian May. Mais heureusement pour lui, sa mini-traversée du désert sera de courte durée, Iommi faisant de nouveau appel à lui pour l’album suivant du Sabbath, le méconnu et très intéressant Cross Purposes. Vous avez dit Spinal Tap ?




Rédigé par : grozeil | 1992 | Nb de lectures : 2380


Auteur
Commentaire
YvesRaymond Cul
IP:109.14.18.131
Invité
Posté le: 12/01/2014 à 00h13 - (30411)
J'aime bien cette album, vraiment pas mauvais !

hammerbattalion
Membre enregistré
Posté le: 12/01/2014 à 02h27 - (30414)
Super chronique pour un super album, Wayne's World!!! De mémoire, Powell s'était cassé le poignet, moto ou cheval, sais plus, trois mois d'invalidité. De toutes façons Dio était un magicien.



Greg80
Membre enregistré
Posté le: 12/01/2014 à 08h44 - (30416)
Un très bon album de Black sabbath , un album que j ai très souvent écouté, très heavy! C était franchement une belle surprise d une époque hélas révolue! Je suis d accord pour dire aussi que Tony Martin est untrès bon chanteur mais voila, Dio c est Dio!



dav
IP:90.34.60.211
Invité
Posté le: 12/01/2014 à 09h21 - (30417)
Bon album!
à lui seul le riff de "I" donne un 18/20 au disque!

Dittohead
IP:2.2.201.42
Invité
Posté le: 12/01/2014 à 10h33 - (30418)
J'étais resté un peu sur ma faim à l'époque, mais il y a vraiment de bons morceaux sur cet album.

ManOfShadows
Membre enregistré
Posté le: 12/01/2014 à 19h10 - (30422)
Un chef-d'oeuvre, malheureusement occulté par la période de déchéance du groupe à la fin des années 80 et par l'aura de ses prédécesseurs (Heaven and hell et Mob Rules).

J'ai découvert Black Sabbath avec cet album et ce fut un choc. Les compos massives et lugubres et la voix divine de Dio (pléonasme !). Il n'y a rien a jeté dessus.

20/20 pour moi.



forlorn
Membre enregistré
Posté le: 12/01/2014 à 21h17 - (30423)
J'aime beaucoup Black Sabbath et Dio pourtant je suis toujours passé au travers de Dehumanizer. Je n'ai pas écouté cet album depuis longtemps mais qui sait je finirais peut être par avoir le déclic... Excellente initiative et chronique en tout cas.

@ ManOfShadows: La période creuse de Black Sabbath se situe plutôt mid 80s avec des chanteurs de Deep Purple au micro: Born Again (1983) avec Ian Gillan et Seventh Star (album solo de Iommi sorti 1986) avec Glenn Hughes.

(Ré)écoute la période Tony Martin, la qualité est au rendez-vous: The Eternal Idol (1987), Headless Cross (1989), Tyr (1990) ainsi que Cross Purposes (1994) sont tous excellents.

Youpimatin
Membre enregistré
Posté le: 13/01/2014 à 14h51 - (30433)
Très bon album au son moderne.

@Forlorn, le "Born Again" est très bon mais ce n'est pas vraiment un album du Sab'



grozeil
Membre enregistré
Posté le: 13/01/2014 à 15h34 - (30435)
Ah bon, pourquoi? Parce qu'il y a Gillan et qu'il prend (énormément) de place sur le disque?
A mon sens, c'est un pur produit Sabbath, et le groupe n'a jamais sonné aussi noir que sur ce disque! Pour le live, je serai moins catégorique, ne serait-ce que parce que le groupe jouait Smoke on the Water en rappel (la honte ultime) et parce que Gillan tentait d'y placer quelques notes de congas (n'importe quoi...) :D

forlorn
Membre enregistré
Posté le: 13/01/2014 à 16h18 - (30438)
Je sais que Born Again s'est bien vendu et a son lot de supporters (Andreas Kisser porte le TS dans le clip de Roots Bloody Roots par ex). Mais j'ai beau adorer le Deep Purple période 70s, je n'aime ni les compos sous influence Gillan ni les prods signées Robin Black.

Enfin tout ça pour dire que je suis un grand fan de Black Sabbath période Tony Martin.

grozeil
Membre enregistré
Posté le: 13/01/2014 à 17h04 - (30439)
Clair que la prod faisait mal aux oreilles. Faudrait que je fasse un petit comparatif entre les remasters et la version originale, tiens. Dans les compos, il y a effectivement du rebut, mais aussi quelques pépites qui auraient pu figurer sur Mob Rules. Enfin, bref, c'est clairement pas un disque que j'écoute souvent, mais je comprends qu'il ait pu marquer quelques esprits (à côté d'Andreas Kisser, on a Rob Flynn aussi qui est fan de ce disque je crois)

hammerbattalion
Membre enregistré
Posté le: 13/01/2014 à 22h27 - (30440)
Rob Flynn? fan d'un album avec Gillian mais qui jurait partout qu'il ne connaissait pas l'album Machine Head de Purple.

Youpimatin
Membre enregistré
Posté le: 14/01/2014 à 18h02 - (30443)
Je l'aime beaucoup cet album mais en fait ce sont surtout les directeurs artistiques, le label, les managements, etc... qui s'en sont mélés parce que Black Sabbath + Deep Purple = des tonnes de $$
Et en fait non !! Du coup, Gillan est parti en solo et Iommi a cherché un autre chanteur.
Et ils se sont retrouvés pour finaliser la chose avec le projet caritatif Who Cares ?
Tout comme le projet qu'il a fait avec Glenn Hughes et qui devait s'appeller Seventh Star et qui est devenu un album de BS.



forlorn
Membre enregistré
Posté le: 14/01/2014 à 18h39 - (30444)
@ Youpimatin: C'est pas tout à fait ça.

Born Again a été pensé comme un album de Black Sabbath. Commercialement il a beaucoup mieux marché que prévu (4ème place dans les charts anglais, dans le top 40 aux USA). La raison principale du départ de Gillan c'est la reformation (durable) du Deep Purple mark II en 1984 (Blackmore/Lord/Paice/Gillan/Glover).

Par contre Seventh Star est bel et bien un album solo de Tony Iommi. C'est Warner Bros. Records qui a imposé cette aberration 'Black Sabbath featuring Tony Iommi'.

grozeil
Membre enregistré
Posté le: 14/01/2014 à 18h42 - (30445)
Juste une petite précision pour éclairer peut être le débat : autant Iommi est un personnage cynique, autant je crois que pur l'album Born Again, c'est une histoire d'amitié réelle avec Gillan qui a fait participer ce dernier au projet BS (bon peut être qu'il y avait alors pas mal de coke à l'époque qui altérait leur raisonnement, mais je ne crois pas que cela ait été une affaire de thunes pour les principaux protagonistes - après, pour les businessmen autour du groupe, probablement que oui, en effet)

forlorn
Membre enregistré
Posté le: 27/02/2014 à 13h00 - (30615)
Hop repêchage de kro (ajout du clip de TV Crimes) et relance de la discussion à propos de l'album Born Again:

Le contexte était favorable à cette association. Iommi cherchait un chanteur. Gillan avait besoin d'un groupe, sa carrière solo ne décollant pas. Associer les noms de Black Sabbath et Deep Purple ne pouvait que faire le buzz et ça n'a pas loupé. Mais si leur amitié est sincère, solide et durable (voir leur récent projet caritatif WhoCares), en 1983 le fric était leur principal moteur. Gillan l'a déclaré en interview par la suite.

Siid
IP:
Invité
Posté le: 29/01/2022 à 19h12 - (31979)
Très facile mais c'est les maîtres qui cuisinent leur recette

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