En cette fin de millénaire, l'heure est au bourrinage intensif en Amérique du Sud et plus principalement au Brésil. On sait qu'hormis la samba le pays s'est spécialisé dans les groupes brutaux et en cette année 1999 il a bien besoin de se vider la tête suite aux évènements survenus au cours des derniers mois.

En effet archi-favori du mondial de football les voilà qui tombent le 12 juillet 1998 sous les coups de boutoir de Zinedine Zidane et d'Emmanuel Petit, le tout pas aidé par une défense à la rue et un (G)Ronaldo qui jouera ce match sur une jambe. Du coup c'est un peu la sinistrose. La sortie dans la foulée du "Against" de Sepultura, premier album post-Max Cavalera, n'aide pas à relever le niveau, du coup il faut se rabattre sur l'underground pour se défouler et oublier.

Bien lancé par le monstrueux "Apocalyptic Revelation" de Krisiun, celle-ci entraîne dans son sillage tout une nuée de suiveurs qui n'ont qu'une envie, blaster le plus vite et le plus fort possible tout en envoyant des missiles supersoniques à leurs auditeurs. C'est là qu'intervient Rebaelliun, qui sort sa cassette démo cette année-là avant d'enchaîner un an plus tard avec l'ultra-brutal "Burn the Promised land".

« Si vous aimez la musique des 3 frères (pas la b.o du film des Inconnus) alors vous aimerez Rebaelliun » telle pourrait être la devise d'un album tout aussi puissant que le mythique "Black Force Domain"

Au programme: chant guttural, riffs et solos de fous furieux (les guitaristes Ronaldo Lima et Fabiano Penna jouent à mille à l’heure) et batterie en rafale ne s’arrêtant que pour ralentir légèrement la cadence avec de la double et repartir de plus belle.

« At war » ouvre les hostilités (et qui porte très bien son nom tant ça va être la guerre pendant 45 minutes) et nous renvoit à "Ravager" présent sur "Conquerors of Armageddon" avec cette petite introduction et ces blasts ravageurs (oui elle était facile) d'entrée.

Pour les morceaux qui se démarquent on retrouve « ... And the immortals shall rise » dont le solo est une copie de ceux exécutés par Moyses Kolesne de Krisiun, quant au morceau titre le début très lent fait penser à du Nile période « Black seeds of vengeance » tout comme la suite avec une puissance digne du mythique album des américains.

Vous l’aurez compris si vous voulez un disque de brutal de haute volée et tout à fait dans la lignée brésilienne alors essayez de vous le procurer car il est malheureusement passé un peu inaperçu à l'époque, noyé dans la masse et pas forcément bien distribué. Il n'est jamais trop tard pour le découvrir.

Le groupe sortira un autre album 2 ans plus tard, l'excellent et encore meilleur "Annihilation" avant de se séparer dans l'anonymat le plus complet. Il reprendra vie sous un autre projet avec des ex-Nephasth pour fonder The Ordher qui a sorti 2 très bons albums et dont on reste sans nouvelles aujourd'hui... C'est à croire que les 3 groupes ne sont pas capables de faire plus de 2 albums chacun.


Rédigé par : GabinEastwood | 1999 | Nb de lectures : 2046