Les Arlésiens auraient-ils trop bien choisi le titre de leur album ?
Ce Chant du Cygne en est-il un ?

Revenons d'abord sur mon histoire avec le groupe...

1999, mon beau-frère fête son anniversaire et ce jour-là je rencontre Jean-Marc, guitariste-clavier, du groupe... assez content de voir que je connais (de nom à ce moment-là) son groupe qui a sorti « Sycamore Grove » cette même année (j'ai lu à l'époque la chronique de notre Zozo dans Hard n'Heavy)... on se lie d'amitié et cette année-là en septembre on va voir ensemble le retour du line-up légendaire de IRON MAIDEN. Puis le groupe s'installe en région parisienne dans l'espoir de faire plus de concerts et d'avoir plus de contacts... Je serai même un temps webmaster pour le site du groupe. En 2001 sort le combo mi-live mi-studio « Terrorisme Spirituel Insoumission Complète » chroniqué dans ces pages... puis vient en 2003 le dernier album en date du groupe, objet du présent remember, « My Swan Song » enregistré à l'aide d'Alexis Phelipot (ex batteur de MISANTHROPE)... qui malgré son nom ne sera pas le dernier album du groupe... certes « Phoinike » est annoncé depuis fort longtemps et aujourd'hui (novembre 2013 au moment où j'écris ces lignes) n'est pas encore finalisé mais bel et bien prêt à plus de 90% (quelques solos manquent encore à l'appel) et j'ai pu en écouter des extraits à la source chez Jean-Marc (qu'on peut aussi écouter sur soundcloud). Alors oui le groupe est un peu éparpillé entre Paris et Arles et entre les projets de chacun : HEGEMON pour Nicolas (vocaux), SWODD pour Jean-Marc et Michel (guitares) mais il existe toujours et a même donné quelques concerts ces deniers temps (Forum fest de Laudun l'Ardoise par exemple dont une compil live doit être disponible).

Musicalement le groupe, pour cet album, va pousser sa formule très loin... On a toujours un mélange de black metal, de death metal et de heavy metal mélodique avec des arrangements typés musique classique... ici on peut ajouter new wave, electro, chant féminin, le groupe s'adjoint les services de la violoniste Olivia Benedetto sur quelques titres (elle participera également à des concerts du groupe). On notera aussi une grosse dose de mélancolie qui parsème l'album.

On débute de façon bien bourrine avec « Wolves are not yours » avec sa double tout à fond mais le titre garde un aspect mélodique et on va même retrouver un passage plus lent avec un chant de N en voix claire (parlée). Parlons des voix tant que nous y sommes, Nicolas utilise un spectre très large. Et si voix criarde black metal et growls se taillent la part du lion, les voix claires qu'elles soient parlées, murmurées ou même chantées sont également utilisées et on a même par moments des voix trafiquées (vocoder sur « Song for a Ghost » par exemple). De même que du chant féminin est posé çà et là (« Of roaches and shades », vocalises sur « Resistance »)... on trouve également un tout petit peu de chants grégoriens sur le début de « The Heretic side of wisdom »
Le second titre, « Morning of a new day », est lent, sombre mélancolique (notamment un thème qui revient) et glacial... on a ici encore un passage clair avec du chant clair... et une fin un peu étrange sur une radio en recherche de station (ou un truc comme ça)
Le troisième morceau « Song for a Ghost » est assez rapide, mélodique (très) on a de la voix claire, du chant black et même du vocoder sur un passage utilisant de sons électro ! On a aussi un break assez aérien juste en basse-batterie.
« Contempt » est là pour nous arracher la figure, cette chanson rapide et puissante garde toutefois un fond mélodique, marque de fabrique du groupe.
En contraste, « Of roaches and shades », commence sur une intro claire et calme avec du chant féminin, avant que suive un chant clair de N sur fond de basse, puis le morceau s'alourdit sur un gros growl tout en restant assez lent. YSB va même ralentir encore sur un passage en chant clair sur fond de piano. La fin du titre est également mélodique avec ses claviers notamment.
Si « The heretic side of wisdom » débute par des chants grégoriens, le morceau se transforme immédiatement en black mélodique rapide avec un côté horrifique grand-guignolesque.
S'ensuit un diptyque de chansons marquées par la new wave ! « I'll be your shadow ghost » débute comme un morceau typique de ce genre avec un Nicolas qui s'essaie au chant clair quasi pop. Bon, on a ensuite rapidement des grosseq guitares et du chant black mais le côté new wave va planer sur toute la chanson, notamment sur un passage aérien avec à nouveau du chant clair et le violon d'Olivia... la fin est plus musclée tout en étant lente et le violon y fait son retour. Le seconde partie du diptyque est « Resistance » avec une fois encore une intro calme mais sombre avec une voix qui parle. Le morceau est très porté sur l'ambiance avec de nombreux passages différents dont un mélodique avec un instrument à vent, un autre avec des vocalises féminines et un long passage en voix murmurées. On retrouve aussi le violon sur cette chansons-là.
Le dernier titre « Sine sole nihil » est un mid tempo assez classique pour le groupe.

« My swan song » présente donc un SHAPELESS qui utilise les forces qu'on lui connaît déjà à l'époque et y ajoute avec réussite de nouveaux éléments, souvent surprenants aux premières écoutes.

Si on doit soulever quelques points qui fâchent, on devra parler de la production qui, si elle correspond à la volonté du groupe, manque de relief. À l'époque les membres de YSB souhaitaient que tout soit au même niveau, mais du coup je trouve qu'on y perd en clarté... J'aurais bien aimé aussi un ou deux titres chantés en français.

Au final on a de la bien belle ouvrage made in chez nous... la suite devrait finir par arriver avec une formule poussée encore plus loin et une priorité donnée aux claviers... j'ai écouté notamment un titre vraiment glacial. La suite sera logique mais presque jusqu'au boutiste ! En attendant il serait dommage de rater la discographie de cet excellent groupe ! Donc « My Swan Song » ne devrait pas être le chant du cygne de YSB...


Rédigé par : Papy Cyril | 2003 | Nb de lectures : 1988