GUNS N' ROSES - Don't Cry Makin Fuckin'Video : Part 1 (Geffen) - 16/11/2013 @ 21h51
Dans les années 90, les "homes vidéos" sont devenues tellement à la mode (et tellement rentables...) que quasiment tous les groupes d'envergure internationale s'y sont collés. De METALLICA à SKID ROW et de PANTERA à SEPULTURA, bon nombre de groupes se sont essayés à ce qui s'est rapidement transformé en exercice de style où le meilleur a souvent côtoyé le pire (et pour une fois, le mot n'est pas trop fort...).
Si ils n'ont pas été les pionniers de la discipline, les GUNS N' ROSES ont cependant réussi à créer avec leur redoutable trilogie "Don't Cry/November Rain/Estranged" une sorte de témoignage hyper réaliste de qu'ils étaient dans les 90's...et ce qu'il y a de vraiment génial, c'est que sur de nombreux points, on sent que ce n'est vraiment pas fait exprès !
J'avais acheté cette Home vidéo "Don't Cry Makin' Fuckin Vidéos : Part 1" à sa sortie. A l'époque, j'étais un fou furieux de GNR et je peux vous dire que je me suis "tapé" cette vidéo un sacré paquet de fois !
Presque 20 ans plus tard, lorsque j'ai regardé à nouveau ce "Don't cry Makin'fuckin vidéos", j'ai vu les choses différemment. Hallucinant en effet de voir, comment DÉJÀ dans cette vidéo se trouvent parsemés TOUS les éléments qui mèneront le GNR "originel" à sa perte. Mais pas d’inquiétude, on va se décortiquer tout cela ensemble...il y a de quoi dire croyez moi !
Avant tout chose, si vous ne connaissez pas la vidéo, elle est entièrement disponible en bas de la chronique (Hélas pas sous titré comme l'était la VHS originale) et avant de rentrer dans le vif du sujet, un petit retour dans le contexte de l'époque s'impose.
En septembre 1991, GNR sort simultanément dans les bacs ses deux poids lourds "Use Your illusion I &II" et réussi un coup de poker incroyable en classant illico les deux albums en premières places des charts.
Initialement prévu comme premier single, "Don't Cry" se voit ravir la place par l'excellente et nerveuse "You Could Be mine".
Chanson phare de l'immense blockbuster "Terminator 2", le groupe à évidement fait concorder la sortie de son single (en Juin 1991) peu de temps avant la sortie du film (en Juillet 91) afin de bien profiter du "Buzz" de T2 qui, à l'époque, possédait des trucages encore jamais vu sur un écran de cinéma.
Évidement, les ventes de ce single furent un succès et donc une belle réussite commerciale (une de plus) pour les pistoleros romantiques.
GNR souhaitait cependant sortir "Don't Cry" en tout premier single. Vieille chanson écrite par Axl et Izzy au tout début du groupe (initialement prévue sur "Appetite...", le groupe n'arrivait pas à l'époque à la faire "sonner" comme il le souhaitait et a donc préféré la garder pour plus tard), "Don't Cry" possède une identité qu'aucune autre "Power Ballade" de GNR, exceptée peut être une très bonne chanson comme "Sweet Child O'Mine".
Simple mais sincère, cette chanson est à mille lieux des horreurs que pourra composer le groupe après "Appetite..." puisqu'en plus d'une mélodie absolument imparable, elle possède un des meilleurs solos de Slash et un des meilleurs arpège composés par Izzy Stradlin'...ce qui n'est pas peu dire !
Scellant en quelque sorte la complicité musicale entre Axl et Izzy, on peut imaginer la déception du chanteur quand il verra son vieux pote quitter le groupe en Novembre 1991...à deux pas de l’enregistrement du clip de LA chanson qu'ils rêvaient tout deux d'immortaliser sur disque quand il n'étaient encore que deux jeunes loups avides de Rock n'roll.
Désappointés, mais encore assez tolérants par rapport au guitariste, le groupe multipliera dans le clip les clins d’œils au nonchalant musicien allant de la célèbre pancarte "Where's Izzy ?" aux vieilles photos des débuts du groupe (On aperçoit même lors du live une télécaster posée "en attente" contre un ampli).
Aidé par le réalisateur Andy Morhan (qui se distinguera quelques années plus tard sur le calamiteux "Highlander III") "Don't Cry" marque un pas par rapport aux précédents clips du groupe. A la limite de l’œuvre cinématographique (Axl parle de ce clip comme d'un premier pas vers quelque chose de plus ambitieux...et pas nécessairement des vidéos clips) chaque scène est pensée pour former une histoire qui devra coller avec les vidéos suivantes "November Rain" et "Estranged". Le problème est qu'au final c'est un tel souk, que même les fans les plus hardcore se demandent encore dans quel ordre il faut regarder les vidéos si on veut y piger quelque chose. Mais pas de panique, Axl la menace est là pour tout nous expliquer !
En véritable commentateur de choc, Axl se taille la part du lion de la vidéo en explicitant de sa voix d'outre tombe tous les aspects "scénaristique" de "Don't Cry". Très calme, détendu et visiblement hyper motivé pour tailler la bavette, Axl est relativement clair dans son propos. Assez complice avec Andy Morahan, les deux compères semblent partager la même vision des choses et la même direction à donner à ce clip un peu nébuleux.
Car au final, et bien que visuellement réussie, certaines scènes apparaissent comme un peu incongrues et font apparaitre non seulement l'opacité de la vision artistique du chanteur, mais aussi ses obsessions, qui ne tarderont pas à écraser de manière irrémédiable la sève créatrice du groupe (pèle mêle son attrait vers tout ce qui concerne la Psychothérapie et "assimilés", son obsession de décortiquer ses relations amoureuses et sa volonté de tout diriger à sa manière).
A l'époque où le documentaire à été tourné, le groupe essayait de se remettre du départ d'Izzy et, bien qu'ébranlé, conservait bon an mal an, une certaine unité de groupe.
Au moment où "Makin..." sera commercialisé, l'énorme tournée des "Use..." était passée par là, Slash et Duff traversaient parmi les années les plus difficiles de leurs vies et Axl accumulait tellement de casseroles que plus rien n'étonnait venant de sa part. Mais à l'époque, les vidéos montrait un GNR "vivant" et c'était là tout ce que les fans attendaient.
Car bien que cela soit Axl qui tchatche la majorité du temps, Slash et Duff avaient encore droit de citer...ce qui ira bien entendu décrescendo avec les vidéos suivantes. S'exprimant assez librement et avec humour (Duff est l'exemple même de la coolitude), on ne sent pas chez eux, cet espèce de sentiment étrange qui émane de la personne de Rose.
Difficile en effet de croire que cet homme posé est le fou furieux cyclotomique qui peut vous mettre une pèche pour un oui pour un non. Mais c'est peut être une juste vision d'Axl Rose : Une sorte de cocote minute qui peut péter à tout instant et qui peut être aussi sympa qu'il peut être un trou de balle.
On voit en outre que le bonhomme pense autant ses mots que sa façon de s'habiller (le coup du short en Jean est un must, même pour lui...). En faisant une sorte de pub détournée à NIRVANA, R.H.C.P, Jane's Addiction ou Blind Melon, Axl affiche des gouts éclectiques et particulièrement "modernes" à l'époque. On le sait, quand Axl aime, il ne compte pas ! Le top étant la place énorme qu'il fait dans la vidéo à son pote Shannon Hoon... BLIND MELON regrettant même après ça d'être systématiquement rattaché a GNR dés lors qu'on parlait d'eux.
Cette volonté de mettre en avant ses amis, montrait le coté fraternel qu'avait Axl dés lors qu'il s'agissait de faire "croquer" à ses meilleurs potes un bout du gâteau GNR. C'est cette dimension qui fera découvrir au public toute la "Mafia GNR" avec son lot de Del James, Josh Richman, Paul Huge, Stuart Rose, Robert John, West Arkeen...la liste est longue et à changé au fur et à mesure qu'Axl s'est éloigné de ses amis les plus fidèles.
Si plusieurs d’entre eux étaient de vieux et de VRAIS amis au groupe, on voit aussi à quel point le groupe est entouré de "Yesmen", ce genre de parasites qui vous encensent...quoi que vous fassiez. Possédant un humour au ras des pâquerettes, Axl provoque cependant de manière systématique l'hilarité générale... alors qu'il sort des vannes vraiment, vraiment nazes ! On peut dés lors supposer que pour se protéger du courroux du hurleur, ses collaborateurs faisaient tout ce qu'ils faisaient pour ne pas le mettre en rogne...
Si le top du ridicule sera atteint à mon gout avec "Estranged" on trouve aussi quelques moments pas piqués des hannetons. Les séquences de l'homme des neiges, le "hulk" sous la tombe d'Axl et la séquence de "Base Ball" de Duff contrastent heureusement avec les séquences plus cools où le groupe se trouve en haut des Twins Tower, lorsque Slash conduit la voiture en plein désert où lorsque Axl se pointe au cimetière. On trouve aussi sur cette VHS quelques pépites sonores comme la version surboostée de l'inédit du groupe "Shadow of your love", la reprise d'Elvis "Heartbreak Hotel", la vieille version Démo de "Don't cry" où encore cette improvisation "Punk" sur les haut des Twins où Duff Riffe comme un Lemmy sous acide !
Bref, mème si quelques moment sont assez "particuliers", cette VHS (la meilleure des trois à mon gout) finit par remporter la partie. Des moments intéressants, des rires et quelques passages tout simplement inoubliables pour les fans du groupe...
Rédigé par : Pamalach | 1993 | Nb de lectures : 1796
Souvenirs...quand les vidéos de Guns squattaient la tv franchouillarde. Je ne me souviens plus de cette vhs pourtant j'étais très client de ce genre de choses malgré des prix pohibitifs, rhàlàlà celles de Suicidal, Megadeth, Cliff'em All, 12 Wasted Years, pfffffffffffff
Jeff Hannimalman IP:91.177.7.204 Invité
Posté le: 17/11/2013 à 00h46 - (30164)
Haaaaa... You Could Be Mine... B.O. du plus grand film de l'histoire. Dire que la première fois que j'ai vu ce clip, je me suis demandé qui étaient ces tarés. Puis quelques semaines après, j'étais complètement contaminé par le virus metal. Putain 1991 quelle année...
Je ne me souvenais par contre pas du tout de cette vidéo. Ca m'aidera p-ê à piger qqch à ces 3 clips démentiels.
Et clair que GNR ne s'est jamais remis du départ d'Izzy. Ce mec était un génie. Tout comme Axl quelque part. Mais moins dingue... :-/
hammerbattalion Membre enregistré
Posté le: 17/11/2013 à 07h23 - (30165)
D'accord avec toi pour le talent d'Izzy, quand on lit la bio de Slash, on apprend que son départ lui a vraiment sauvé la vie, son père a fait le voyage de l'Indiana et l'a quasiment enlevé au groupe, il était littéralement en train de crever et serait probablement mort comme la plupart des gens de l'entourage des Guns.
Floyderz Membre enregistré
Posté le: 17/11/2013 à 09h35 - (30169)
Putain on devrait fonder un club des "métalleux trentenaires contaminés en '91 par Metallica et GNR"...je me retrouve à fond dans la kro (T2, les clips, l'époque!).
les 2 Use ont bercé toute mon adolescence et j'étais méchamment à fond dans GNR, ce qui s'est calmé quand le groupe à décliné; c'est à dire 3 ans après! loin de la platine, loin du coeur!
Axl est clairement un taré mais l'ADN du groupe c'est ça! GNR c'est l'exemple même de l'alchimie parfaite, du moins musicalement. Même si un producteur avait voulu casté le groupe parfait pendant des années, jamais il ne serait arrivé à créer un tel monstre.Des tarés junkies, alcoolos,psychotiques crevant la dalle au pays où tout était possible, et voilà! Un groupe qui n'aura jamais d'égal dans l'histoire du rock. passé en 10 ans de la misère au split en passant par un succès à la beatles et une tournée de 3 ans...
Faut l'avoir connu pour le comprendre!
SKOM Membre enregistré
Posté le: 17/11/2013 à 10h40 - (30170)
@Floyderz exactement ça ! Tous les trentenaires metalleux sont tous passés par là ! Sacrée époque tout de même, même si le MEtal traditionnel déclinait...ça reste une super période !
Au passage, mention parfaite pour la Bio de Slash ! Quel régal pour mieux comprendre ce groupe...Qui est finalement le Rock n roll par excellence !!!
Jeff Hannimalman IP:91.177.8.222 Invité
Posté le: 17/11/2013 à 14h59 - (30174)
@Hammer
J'ignorais cette "anecdote". C'est dingue en effet qu'aucun membre de GNR ne soit mort. De Steven à Axl, ça tient du miracle. Les paroles de Coma tirées de ces "expériences" sont d'ailleurs extraordinaire. Ce morceau est l'un de mes préférés du groupe. En fait, c'est plus une chanson, c'est une oeuvre d'art, là on touche vraiment au génie.
@Floyderz
Arrête je vais pleurer... :-/
Période d'ado pas simple pour moi mais rien que pour la richesse de la découverte, je voudrais revivre 1991. Les deux UYI en K7, puis la guéguerre à l'école avec les fans de Metallica. L'achat du Black, puis Countdown, Ten, et Dirt rien qu'en ayant entendu Angry Chair sur H puissance 3 (RTL, Tonton Zézé).
Et puis... PAAAF! Un pote de classe qui reçoit Arise en K7 via le grand frère d'un autre pote. Et là re-baffe dans la gueule! Si seulement on pouvait remonter le temps... :-/
C'est clair, faut l'avoir connu pour le comprendre...
deathlikesilence IP:91.88.217.146 Invité
Posté le: 17/11/2013 à 15h28 - (30175)
ah ouais putain, j'ai 33 ans et c'est effectivement tout ça, comme l'impression qu'il ne pleuvait jamais dans les années 90
pamalach Membre enregistré
Posté le: 17/11/2013 à 15h41 - (30176)
Vos commentaires font plaisir à lire les gars !
Deathcotheque Membre enregistré
Posté le: 17/11/2013 à 18h09 - (30182)
En lisant les commentaires, ça m'a rappelé ce bootleg de GN'R sur lequel je salivais chez Atmosphère (le dernier disquaire survivant du Havre) "Paris" qui se vendait alors 125 francs!
Toute une époque que nous les 30naires avons eu la chance de vivre. Effectivement l'idée d'un club est à retenir & à faire germer!
Jeff Hannimalman IP:91.177.8.222 Invité
Posté le: 18/11/2013 à 00h00 - (30185)
Haha, je suis partant pour le club. Je postule direct pour la présidence de l'antenne belge. ^^
Il n'y a pas tellement longtemps avec 3 potes on s'était d'ailleurs fait un revival en passant la vidéo Under Siege. :-D
@pamalach: j'avais oublié le principal, excellente kro ou course.
Goughy IP:194.79.176.198 Invité
Posté le: 18/11/2013 à 11h51 - (30187)
Bon ben je fais partie du club aussi, mais en plus je crois que je suis le double maléfique de Jeff Hannimalman vu que j'ai la même histoire que lui, jusqu'au "arise" découvert grace à un pote qui nous fais tourner la K7 de son grand fère...
Sinon juste pour signaler une tentative plutôt drôle et interressante d'analyse de cette "trilogie" de clips par Chuck Klosterman dans son excellent livre "Confessions d'un fan de heavy metal en zone rurale"
voilà
senior canardo IP:94.199.125.58 Invité
Posté le: 18/11/2013 à 15h56 - (30189)
trop fort ! tout pareil ... les guns , le black album, arise, best of trash, decade of agression, les 1 an et demi dans la vie de metallica, les TDK 90,du metal a nulle part ailleurs, les bootlegs chez les ptits disquaires...
c'est l'occaz' de enfin voir ces videos qui etaient trop cheres a l'epoque ...et que j'avais jamais penser a mater sur youteub ;)
pamalach Membre enregistré
Posté le: 18/11/2013 à 21h24 - (30190)
Merci pour l'info du Klosterman Goughy ! Je l'ai pas lu celui là !
hammerbattalion Membre enregistré
Posté le: 18/11/2013 à 23h01 - (30192)
Mouais, j'ai lu ce bouquin, c'est vraiment orienté glam glam glam et au final il se fout pas mal de la gueule de ceux qu'il a adulés, mais c'est plaisant à lire.
Goughy IP:194.79.176.198 Invité
Posté le: 19/11/2013 à 11h28 - (30193)
Pour pas trop sortir du sujet mais parler du livre quand même, je suis ok que c'est trop orienté glam US et que j'ai pas compris une partie parce que cindarella ou ratt au fond ça me parle pas.
Mais quand il parle de la rock/hard rock mainstream des 90 comme guns et nirvana, il a un détachement et une liberté de ton (sans cacher une vraie passion et un connaissance pointue)que je n'avais jamais trouvé dans les autres livres sur le metal... et en plus ses vannes sur maiden et priest (qu'il ne comprend vraiment pas) m'ont vraiment fait rire, tout fan que je suis de ces deux groupes.
pamalach Membre enregistré
Posté le: 20/11/2013 à 23h17 - (30199)
Merci des infos les mecs ! J'avais lu "Je, la mort et le rock n'roll" de Klosterman...et j'avais vraiment bien aimé ! Il y avait déjà ce ton particulier que vous décrivez dans vos coms'
Uncool IP:109.223.15.138 Invité
Posté le: 21/11/2013 à 22h05 - (30200)
c'est beau les gars!
les trentenaires encore piqués
c'est bon de vous lire, et de me lire que je ne suis pas seul à avoir kiffé cette période!
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J'avais acheté cette Home vidéo "Don't Cry Makin' Fuckin Vidéos : Part 1" à sa sortie. A l'époque, j'étais un fou furieux de GNR et je peux vous dire que je me suis "tapé" cette vidéo un sacré paquet de fois !
Presque 20 ans plus tard, lorsque j'ai regardé à nouveau ce "Don't cry Makin'fuckin vidéos", j'ai vu les choses différemment. Hallucinant en effet de voir, comment DÉJÀ dans cette vidéo se trouvent parsemés TOUS les éléments qui mèneront le GNR "originel" à sa perte. Mais pas d’inquiétude, on va se décortiquer tout cela ensemble...il y a de quoi dire croyez moi !
Avant tout chose, si vous ne connaissez pas la vidéo, elle est entièrement disponible en bas de la chronique (Hélas pas sous titré comme l'était la VHS originale) et avant de rentrer dans le vif du sujet, un petit retour dans le contexte de l'époque s'impose.
En septembre 1991, GNR sort simultanément dans les bacs ses deux poids lourds "Use Your illusion I &II" et réussi un coup de poker incroyable en classant illico les deux albums en premières places des charts.
Initialement prévu comme premier single, "Don't Cry" se voit ravir la place par l'excellente et nerveuse "You Could Be mine".
Chanson phare de l'immense blockbuster "Terminator 2", le groupe à évidement fait concorder la sortie de son single (en Juin 1991) peu de temps avant la sortie du film (en Juillet 91) afin de bien profiter du "Buzz" de T2 qui, à l'époque, possédait des trucages encore jamais vu sur un écran de cinéma.
Évidement, les ventes de ce single furent un succès et donc une belle réussite commerciale (une de plus) pour les pistoleros romantiques.
GNR souhaitait cependant sortir "Don't Cry" en tout premier single. Vieille chanson écrite par Axl et Izzy au tout début du groupe (initialement prévue sur "Appetite...", le groupe n'arrivait pas à l'époque à la faire "sonner" comme il le souhaitait et a donc préféré la garder pour plus tard), "Don't Cry" possède une identité qu'aucune autre "Power Ballade" de GNR, exceptée peut être une très bonne chanson comme "Sweet Child O'Mine".
Simple mais sincère, cette chanson est à mille lieux des horreurs que pourra composer le groupe après "Appetite..." puisqu'en plus d'une mélodie absolument imparable, elle possède un des meilleurs solos de Slash et un des meilleurs arpège composés par Izzy Stradlin'...ce qui n'est pas peu dire !
Scellant en quelque sorte la complicité musicale entre Axl et Izzy, on peut imaginer la déception du chanteur quand il verra son vieux pote quitter le groupe en Novembre 1991...à deux pas de l’enregistrement du clip de LA chanson qu'ils rêvaient tout deux d'immortaliser sur disque quand il n'étaient encore que deux jeunes loups avides de Rock n'roll.
Désappointés, mais encore assez tolérants par rapport au guitariste, le groupe multipliera dans le clip les clins d’œils au nonchalant musicien allant de la célèbre pancarte "Where's Izzy ?" aux vieilles photos des débuts du groupe (On aperçoit même lors du live une télécaster posée "en attente" contre un ampli).
Aidé par le réalisateur Andy Morhan (qui se distinguera quelques années plus tard sur le calamiteux "Highlander III") "Don't Cry" marque un pas par rapport aux précédents clips du groupe. A la limite de l’œuvre cinématographique (Axl parle de ce clip comme d'un premier pas vers quelque chose de plus ambitieux...et pas nécessairement des vidéos clips) chaque scène est pensée pour former une histoire qui devra coller avec les vidéos suivantes "November Rain" et "Estranged". Le problème est qu'au final c'est un tel souk, que même les fans les plus hardcore se demandent encore dans quel ordre il faut regarder les vidéos si on veut y piger quelque chose. Mais pas de panique, Axl la menace est là pour tout nous expliquer !
En véritable commentateur de choc, Axl se taille la part du lion de la vidéo en explicitant de sa voix d'outre tombe tous les aspects "scénaristique" de "Don't Cry". Très calme, détendu et visiblement hyper motivé pour tailler la bavette, Axl est relativement clair dans son propos. Assez complice avec Andy Morahan, les deux compères semblent partager la même vision des choses et la même direction à donner à ce clip un peu nébuleux.
Car au final, et bien que visuellement réussie, certaines scènes apparaissent comme un peu incongrues et font apparaitre non seulement l'opacité de la vision artistique du chanteur, mais aussi ses obsessions, qui ne tarderont pas à écraser de manière irrémédiable la sève créatrice du groupe (pèle mêle son attrait vers tout ce qui concerne la Psychothérapie et "assimilés", son obsession de décortiquer ses relations amoureuses et sa volonté de tout diriger à sa manière).
A l'époque où le documentaire à été tourné, le groupe essayait de se remettre du départ d'Izzy et, bien qu'ébranlé, conservait bon an mal an, une certaine unité de groupe.
Au moment où "Makin..." sera commercialisé, l'énorme tournée des "Use..." était passée par là, Slash et Duff traversaient parmi les années les plus difficiles de leurs vies et Axl accumulait tellement de casseroles que plus rien n'étonnait venant de sa part. Mais à l'époque, les vidéos montrait un GNR "vivant" et c'était là tout ce que les fans attendaient.
Car bien que cela soit Axl qui tchatche la majorité du temps, Slash et Duff avaient encore droit de citer...ce qui ira bien entendu décrescendo avec les vidéos suivantes. S'exprimant assez librement et avec humour (Duff est l'exemple même de la coolitude), on ne sent pas chez eux, cet espèce de sentiment étrange qui émane de la personne de Rose.
Difficile en effet de croire que cet homme posé est le fou furieux cyclotomique qui peut vous mettre une pèche pour un oui pour un non. Mais c'est peut être une juste vision d'Axl Rose : Une sorte de cocote minute qui peut péter à tout instant et qui peut être aussi sympa qu'il peut être un trou de balle.
On voit en outre que le bonhomme pense autant ses mots que sa façon de s'habiller (le coup du short en Jean est un must, même pour lui...). En faisant une sorte de pub détournée à NIRVANA, R.H.C.P, Jane's Addiction ou Blind Melon, Axl affiche des gouts éclectiques et particulièrement "modernes" à l'époque. On le sait, quand Axl aime, il ne compte pas ! Le top étant la place énorme qu'il fait dans la vidéo à son pote Shannon Hoon... BLIND MELON regrettant même après ça d'être systématiquement rattaché a GNR dés lors qu'on parlait d'eux.
Cette volonté de mettre en avant ses amis, montrait le coté fraternel qu'avait Axl dés lors qu'il s'agissait de faire "croquer" à ses meilleurs potes un bout du gâteau GNR. C'est cette dimension qui fera découvrir au public toute la "Mafia GNR" avec son lot de Del James, Josh Richman, Paul Huge, Stuart Rose, Robert John, West Arkeen...la liste est longue et à changé au fur et à mesure qu'Axl s'est éloigné de ses amis les plus fidèles.
Si plusieurs d’entre eux étaient de vieux et de VRAIS amis au groupe, on voit aussi à quel point le groupe est entouré de "Yesmen", ce genre de parasites qui vous encensent...quoi que vous fassiez. Possédant un humour au ras des pâquerettes, Axl provoque cependant de manière systématique l'hilarité générale... alors qu'il sort des vannes vraiment, vraiment nazes ! On peut dés lors supposer que pour se protéger du courroux du hurleur, ses collaborateurs faisaient tout ce qu'ils faisaient pour ne pas le mettre en rogne...
Si le top du ridicule sera atteint à mon gout avec "Estranged" on trouve aussi quelques moments pas piqués des hannetons. Les séquences de l'homme des neiges, le "hulk" sous la tombe d'Axl et la séquence de "Base Ball" de Duff contrastent heureusement avec les séquences plus cools où le groupe se trouve en haut des Twins Tower, lorsque Slash conduit la voiture en plein désert où lorsque Axl se pointe au cimetière. On trouve aussi sur cette VHS quelques pépites sonores comme la version surboostée de l'inédit du groupe "Shadow of your love", la reprise d'Elvis "Heartbreak Hotel", la vieille version Démo de "Don't cry" où encore cette improvisation "Punk" sur les haut des Twins où Duff Riffe comme un Lemmy sous acide !
Bref, mème si quelques moment sont assez "particuliers", cette VHS (la meilleure des trois à mon gout) finit par remporter la partie. Des moments intéressants, des rires et quelques passages tout simplement inoubliables pour les fans du groupe...
Rédigé par : Pamalach | 1993 | Nb de lectures : 1796