DIABOLICAL MASQUERADE - Nightwork (Avantgarde) - 31/08/2013 @ 20h14
Evoquer la scène scandinave des années 90s revient à finir enterré sous les références, aux premiers rangs desquelles Dan Swanö et Peter Tägtgren. Compositeurs inspirés, multi-instrumentistes doués, vocalistes polyvalents, producteurs compétents... Vivant par et pour le metal 24/7, ces mecs possèdent désormais un palmarès des plus impressionnants. Dans l'entourage du premier cité, certains se sont à leur tour illustrés, squattant platines et articles de presse, avant de s'affirmer sur les scènes du monde entier. Des noms? Soit, voici 2 exemples: Mikael Åkerfeldt (Opeth) et Anders Nyström, sans qui cette chronique n'aurait pas lieu d'être. Plus connu à ses débuts sous le pseudo de Blakkheim, le cofondateur et principal compositeur de Katatonia dispose lui-aussi d'un sacré CV, le genre à susciter enthousiasme et vocation. Laissez moi vous résumer en quelques dates un début de carrière particulièrement productif:

1991: Fondation de Katatonia
1993: 1er album de Katatonia, Fondation de Diabolical Masquerade
1995: Blakkheim rejoint Bewitched
1996: 2ème album de Katatonia, 1er album pour Bewitched et Diabolical Masquerade
1997: 2ème album de Diabolical Masquerade, Blakkheim quitte Bewitched
1998: 3ème album pour Katatonia et Diabolical Masquerade, Fondation de Bloodbath

Si son groupe principal eut à souffrir d'un manque flagrant de reconnaissance à ses débuts, ce ne fut en revanche pas le cas pour son projet solo acclamé dès son 1er opus. Pourquoi? La raison est simple, c'est une question de promotion. D'abord signé chez No Fashion (Suède), Katatonia a ensuite pris ses quartiers chez Avantgarde Music (Italie). Pour Diabolical Masquerade, Blakkheim choisit de signer pour 2 albums chez Adipocere, label français et partenaire privilégié de Metallian. Tout le monde se souvient du résultat. Ravendusk in my Heart consacré album du trimestre dans le mag n°2 et le jouissif Under the Banner of the Sentinel placé en ouverture du 1er sampler édité par Adipocere dans le n°4. En 1996/1997 la scène black piétinait, partagée entre son désir d'évoluer et la crainte de sortir des clous. Les actions de l'Inner Circle (incendies d'Eglises, menaces et j'en passe) ainsi que les meurtres perpétrés à la même époque étaient encore dans tous les esprits. Là dessus arrive Blakkheim qui, en guise de présentation, va foutre un grand coup de latte dans la fourmilière.

"Je ne présente pas Diabolical Masquerade comme un groupe conservateur, qui méprise tout ce qui est claviers. Trop de gens n'arrivent pas à voir que ces instruments dépendent uniquement de la façon dont on les utilise et des sons que l'on choisit. Beaucoup de groupes considèrent que les claviers ne conviennent pas à un groupe de metal, mais s'ils essayaient d'inclure ce type de sons dans leur musique, on verrait que ce n'est pas l'instrument qui est larmoyant, mais leur musique." Anders 'Blakkheim' Nyström (dans le Metallian n°13 d'octobre/novembre 1998)

Grâce à un niveau technique supérieur et surtout un style très caractéristique, inspiré et personnel, Diabolical Masquerade balaye sans mal la concurrence. Ravendusk in my Heart n'est cependant pas exempt de quelques défauts de jeunesse, comme l'egotrip qui transparait dans les titres de morceaux, un visuel clichesque et un style encore un peu vert. Certains ont peut-être aussi regretté l'emploi d'une BAR (programmée par Dan Swanö, pourtant batteur de formation). En dépit de ses engagements avec Katatonia et Bewitched, Blakkheim remet le couvert quelques mois plus tard avec un 2ème album de Diabolical Masquerade, le dernier pour le compte d'Adipocere. Etonnamment The Phantom Lodge n'a rien de précipité ou bâclé, bien au contraire. Blakkheim développe son univers, le domestique, peaufinant la synthèse de ses influences tout en développant les contrastes entre frénésie BM et passages plus posés. Le Suédois a cette fois fait appel à plusieurs musiciens de session: le batteur Sean C. Bates, 2 flutistes ainsi que son prof de musique (!) Igmar Döhn. Dan Swanö est toujours aux manettes tandis que le visuel a été confié au français Jean-Pascal Fournier. Un 1er cycle s'achève.

1997/1998 = années tumultueuses pour Anders 'Blakkheim' Nyström. Après une période de rodage (au cours de laquelle Jonas Renske abandonne kit et growls pour se consacrer au chant clair), Katatonia développe son activité scénique, ce qui conduit Blakkheim à quitter Bewitched... pour mieux fonder Bloodbath qui émergera un peu plus tard. Exit le black/thrash au profit du death old-school. Cette effervescence aurait pu mettre un frein (voir un coup d'arrêt) à la productivité de Diabolical Masquerade, mais il n'en a rien été, le sieur Blakkheim revenant avec ce 3ème album à la rentrée 1998. Pour des raisons pratiques, le Suédois a choisi de regrouper ses projets, Diabolical Masquerade rejoignant Katatonia chez Avantgarde Music. Le succès de la part sombre de sa personnalité ne se dément pas, comme en atteste les efforts fournis par le label italien. Digipack en relief, sortie vinyle limitée avec morceau inédit en bonus (Cryztalline Fiendz qui figure sur la réédition 2007 par Peaceville), c'est ce qu'on appelle mettre les petits plats dans les grands. Tout ça augure du très bon.

Blakkheim développe sa collaboration avec Dan Swanö. Outre la production, ce dernier s'investit cette fois dans l'instrumentation, se chargeant de la batterie en l'absence de Sean C. Bates (qu'on retrouvera sur Death's Design), d'une partie des claviers/arrangements ainsi que de quelques vocaux additionnels. Pour l'anecdote, en dépit de la fermeture du studio Unisound, les esprits semblent les avoir suivis au point de prendre part à l'enregistrement... L'absence des textes, trop personnels, est maintenue. Le tracklisting nous apprend que tous les s sont remplacés par des z. Côté guests, on retrouve Ingmar Döhn (violoncelle et basse) et la flutiste Marie Gaard Engberg, déjà présents sur The Phantom Lodge. La comparaison vous paraitra peut-être simpliste, mais l'évolution des visuels me parait révélatrice de la maturation du projet. In your face avec Ravendusk, en progression pour The Phantom Lodge et carrément classe pour Nightwork qui représente l'Ossuaire de Sedlec (pour les curieux voir wikipedia).
Ce 3ème album serait-il celui de la maturité pour Diabolical Masquerade?

La réponse est oui, 100 fois oui. Avec Nightwork, Blakkheim a atteint la plénitude de son art. Bien qu'il ne s'agisse pas à proprement parler d'un concept-album, on se retrouve happé dès les premières secondes dans un univers sombre et horrifique qu'on ne souhaite plus quitter, à l'image des victimes prisonnières du cirque maléfique de The Eerie Obzidian Circuz. N'y voyez aucune tentative d'esquive de ma part, mais franchement tenter de décrire la musique de Diabolical Masquerade me parait un peu vain et coller une étiquette de type 'black sympho' relèverait de l'insulte au vue de sa richesse et de sa densité. Rythmiques frénétiques et blast-beats sont toujours de la partie mais cèdent du terrain au profit d'un style plus complexe privilégiant des ambiances envoutantes. En terme de composition Blakkheim place la barre très haut, avec des choix toujours pertinents appuyés par une production impeccable. J'insiste, c'est un compositeur de tout premier ordre, doublé d'un instrumentiste particulièrement créatif. Même vocalement il a sa patte.

Au riffing caractéristique de Diabolical Masquerade s'ajoute un intérêt croissant pour les expérimentations, à l'image du novateur The Eerie Obzidian Circuz, avec son excellente rythmique dissonante et hâchée. En tant que lead guitariste Blakkheim fait encore plus fort, sa palette est complète. Soli, lignes mélodiques, arpèges, distorsion et acoustique... il vous en donnera pour votre argent. Mais le secret de fabrication de cet album, c'est la symbiose de tous les instruments dans l'intérêt des compositions. L'équilibre entre guitares et claviers est parfaitement dosé. Nightwork regorge de détails que vous aurez du mal à percevoir (l'excellent boulot de Dan Swanö à la batterie par exemple) tant ils se fondent dans un ensemble formidablement cohérent et addictif. L'écoutant en boucle vous passerez sûrement à côté de sa courte durée (seulement 39 minutes sans le bonus Cryztalline Fiendz). Allez pour la route: Dan Swanö donne la réplique à Blakkheim en mode growls sur Dreadventurouz et la flutiste se fait entendre sur le break de Thiz Ghoultimate Omen.

L'oeuvre d'Anders 'Blakkheim' Nyström n'a rien à envier à celle des stars norvégiennes. La discographie de Diabolical Masquerade est indispensable à tout fan de metal extrême inventif et porté sur les ambiances horrifiques. Chacun des 4 albums parus possède ses aficionados, même si beaucoup vous diront que Nightwork en est le point d'orgue. Pour ma part j'admets préférer le caractère ambitieux et hors-norme du dernier (Death's Design), mais Nightwork est vraiment génial. Dans les 2 cas on parle bien de chefs d'oeuvre.
Si vous ne devez retenir qu'un seul album affilié BM pour l'année 1998 c'est Nightwork.

Dreadventurouz: https://www.youtube.com/watch?v=_WTiRc_thF8
The Eerie Obzidian Circuz: https://www.youtube.com/watch?v=QjHObj8EWj4


Rédigé par : forlorn | 1998 | Nb de lectures : 2416


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GrrrrRRRrrrrRRRr
IP:31.37.211.149
Invité
Posté le: 01/09/2013 à 10h46 - (29759)
Il me semble bien qu'il n'existe aucun Sean C. Bates. Quand le nom est utilisé, il s'agit en fait d'un mélange boite à rythme / cymbales (et toms ?) acoustiques. Il me semble que c'est noté sur une des rééditions Peaceville.

Youpimatin
Membre enregistré
Posté le: 01/09/2013 à 10h58 - (29761)
Clair que c'est un sacré chef d'oeuvre celui là.
J'aime beaucoup (si ce n'est plus mais il est vraiment à part) le Death's Design où le génie de Blakkheim explose.

mydrin
Membre enregistré
Posté le: 01/09/2013 à 11h37 - (29763)
très belle chronique pour ce chef d'oeuvre, "un classique" à posséder absolument.



forlorn
Membre enregistré
Posté le: 01/09/2013 à 14h07 - (29765)
@ Grrr: J'ai acheté Nightwork et Death's Design à leur sortie (en version digipack), je ne connais pas les rééditions. Sean C. Bates est cité dans les crédits de Death's Design comme un individu à part entière. De plus en interview Blakkheim nous dit:

As tu fait appel à des musiciens de studio pour l'enregistrement de ce troisième volet?

Sean C. BATES qui avait assuré les parties de batterie sur The Phantom Lodge n'a pas pu venir cette fois et le destin a voulu que Dan SWANÖ en personne m'offre de partager ses compétences. Il a donc joué toutes les parties de batterie de l'album et je pense qu'il a fait un boulot génial.

(dans le Metallian n°13 d'octobre/novembre 1998).

gardian666
Membre enregistré
Posté le: 01/09/2013 à 15h41 - (29769)
En le ré-écoutant, je suis scotché par les parties de guitare, les "mélodies noires et horrifiques" qui sont crées, le clavier est parfaitement utilisé également, et puis il y' a ces passages géniaux, comme à 3'20 sur "Haunted by Horror", quel moment !

forlorn
Membre enregistré
Posté le: 01/09/2013 à 16h09 - (29771)
Le break qui m'a scotché la première fois (et les suivantes, j'aurais pu en parler dans ma kro) c'est celui de Rider on the Bonez à 1'45. Mais bon on pourrait citer plusieurs passages par morceau, c'est révélateur de la qualité supérieure de Nightwork.



panzerfaust
IP:81.13.253.18
Invité
Posté le: 01/09/2013 à 16h48 - (29772)
oh putain avec le temps je l'avais oublié, le Phantom Lodge! Un album que j'ai bcp écouté à l'époque. Merci Forlorn, je vais le dépoussiérer. C'est celui que je préfère, mais Nightwork est bon aussi, assez (un peu trop?) complexe. Ravendusk a un charme désuet bien agréable également.

GrrrRRRrrrRRrrr
IP:31.37.211.149
Invité
Posté le: 01/09/2013 à 16h48 - (29773)
@forlorn :

Ce Sean C. Bates a toujours été une énigme pour moi. Voici ce que dit Blakkheim dans le livret de la réédition de Nightwork :

"Dan Swanö [...] plays all the drums himself. On 'Ravendusk...' it had been 100% drum machine, on the Phantom...' it was split 50% machine and 50% human, now on 'Nightwork' it was nearly 100% all human."

Maintenant que je le relis, je me dis que j'en ai peut-être fait une mauvaise interprétation. Mais en réécoutant tous les album autres que Nightwork, ça se tient.

forlorn
Membre enregistré
Posté le: 01/09/2013 à 16h56 - (29774)
@ Grrr: En tout cas c'est un point intéressant que tu as soulevé et qui prouve accessoirement l'intérêt de certaines rééditions, ne serait ce que pour les liner notes. Pas de visage et pas d'autres activités en dehors de DM (a priori) pour Sean C. Bates, le doute est permis.

Moshimosher
Membre enregistré
Posté le: 01/09/2013 à 18h20 - (29775)
Bien intéressante comme chronique :) En y ajoutant ce qui est dit sur Death's Design dans le TOP5 des musiques de film, j'en apprends beaucoup sur Diabolical Masquerade et Anders Nyström. Merci :)

Par contre, écouter Death's Design (ou encore Crimson II), sur une mini-chaîne qui met une coupure entre chaque morceau, ça l'fait pas du tout :( J'aurais préféré qu'il soit en un seul bloc (comme Crimson !).

raclettou
IP:82.226.143.173
Invité
Posté le: 01/09/2013 à 22h12 - (29777)
le doute sur l'existence du batteur Sean C. est permis, ça sonne très mécanique par moments sur Panthom Lodge... Très bon album au demeurant tout comme Nightwork. ça me fait penser au premier album de Septic Flesh où la question de l'utilisation d'une BAR ou d'un vrai batteur a toujours été une énigme, même si un certain Kostas est crédité

forlorn
Membre enregistré
Posté le: 01/09/2013 à 22h29 - (29778)
Bonne remarque. Le Kostas en question n'est autre que Costas Savidis, batteur originel de Nightfall (autre groupe grec et collègue de label) dont le véritable nom est en fait Kostas Savvidis. J'ai justement prévu d'en parler dans plusieurs de mes chroniques à venir. ;-)

Joss
Membre enregistré
Posté le: 01/09/2013 à 22h35 - (29779)
Chouette chronique, une bonne claque à sa sortie cet album ! Death Design est excellent aussi, même si un peu à part effectivement.



raclettou
IP:82.226.143.173
Invité
Posté le: 01/09/2013 à 22h47 - (29780)
Merci pour l'info! Excellente idée pour Nightfall: Athenian Echoes par exemple, album très envoutant, où le jeu de batterie est tout aussi étrangement véloce et régulier pour un batteur.

GabinEastwood
Membre enregistré
Posté le: 02/09/2013 à 09h13 - (29783)
Excellente chronique Forlorn, on en a l'habitude avec toi !

Un classique du black metal, et le meilleur album de D.M.

Découvert le groupe grace à Metallian et ce morceau Eater, qui m'a scotché par sa noirceur et son ambiance froide.

Un classique à posséder absolument !



GrrrRRRrrrrRRrr
IP:31.37.211.149
Invité
Posté le: 02/09/2013 à 09h38 - (29784)
@Forlorn : Voilà, c'est exactement ça. N'importe quel batteur (de cette qualité surtout) serait référencé quelque part. Là, rien en dehors des info sur les DM.

Après, j'étais arrivé à la conclusion du mélange BAR/éléments acoustiques, parce que c'est l'impression que j'ai en écoutant Phantom Lodge. Un peu aussi sur Death's Design.

C'est quelque chose qui se fait un peu, histoire de perdre le côté moche de la BAR (généralement sur les cymbales). Même chose sur Maniaxe.

Arioch91
Membre enregistré
Posté le: 02/09/2013 à 11h12 - (29786)
Purée, merci les gars !

J'en étais resté à Ravendusk, vous m'avez donné envie de découvrir les 3 suivants !

Youpi !



Strat
Membre enregistré
Posté le: 03/09/2013 à 09h08 - (29788)
Très bonne chronique comme sieur Forlorn à l'habitude de nous livrer.

L'extrait de Metallican est très parlant et j'ai également découvert le groupe avec "Ravendusk".

Nostalgique, je préfère ce premier opus, certes moins bien ficelé que ses successeurs mais ou l'ambiance est elle plus mise en avant.

Toutefois comment oublier un titre comme "The Zkeleton Keyz to the Dead", qui est un titre emblématique de Nightwork.

DM est l'un de ces groupes fondateurs qui mériterait d'être mis plus en avant !



yorick
IP:80.215.41.26
Invité
Posté le: 04/09/2013 à 08h36 - (29794)
Comme je le disai sur la chronique d overkill par targost, vos chroniques remember sont vraiment top.
super rubrique...et en plus je découvre un paquet d albums. Cool.

hammerbattalion
Membre enregistré
Posté le: 05/09/2013 à 10h21 - (29795)
Belle chronique qui donne à nouveau envie d'écouter ce groupe.



Nightwanderer
Membre enregistré
Posté le: 10/09/2013 à 22h14 - (29820)
Dan Swanö est clairement crédité pour les parties de batterie, percussions et certains effets/claviers.
Les "esprits" fantômes ont clairement habité tout l'esprit génial de Sir Blakkheim durant la composition de cet opus !
Cet album est habité d'une ambiance horrifique, sombre et tordue complètement géniale !
Ce voyage musical fantastique est à la fois profond, hystérique, émotionnel et entraînant.
Le seul minuscule bémol c'est la fin frustrante en fadeout du 2ème titre "Dreadventurouz" avec cette mélodie géniale mais qui dure à peine 30 secondes.
D'ailleurs je déteste les fade out en général mais c'est celui ci arrive bien trop tôt.





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