L'histoire d'INFECTIOUS GROOVES est d'abord celle de la complicité passée de Mike Muir et de Robert Trujillo. Lorsqu'il a intégré Suicidal Tendencies, Trujillo le magnifique a apporté un plus énorme au groupe en amenant son incroyable sens du groove allié à une solide technique musicale. Très rapidement, le musculeux latino est devenu la coqueluche de tous les bassistes du monde entier. SUICIDAL est alors venu se faire connaitre auprès d'un public fort peu familiarisé à la distorsion et aux crêtes de tout poils. Peu de musicien sont arrivés à franchir ce type de barrière stylistiques. Très accessible à l'époque, le bonhomme avait un bon capital sympathie. Son jeu puissant, funky et fort logiquement mis en avant par le groupe démontrait que tous les bassistes jouant une musique affilié "Metal" ne se contentait pas de suivre les guitares comme l'avait jadis définit Geezer avec SABBATH. Compositeur avec Mike Muir des titres de ce premier opus, on retrouve ce terrible coup de patte groovy et écrasant qui feront le bonheur et les heures de gloire d'INFECTIOUS.
Mais nous n'en étions pas encore là, et les tortues n'étaient alors que de petits bébés malicieux.

"...et je te parle pas de Funk à la Red Hot Chilli Peppers mais de funk avec des couilles"
C'est avec ce type de formules que Mike Muir pouvait introduire INFECTIOUS GROOVES aux journalistes. Son sens de la répartie et son franc parler feront d'ailleurs le bonheur des scribouillards pendant plusieurs années.
Projet parallèle au départ différent du Hardcore de Suicidal, les deux groupes n'étaient pas à l'époque destinés à mélanger leurs sauces comme ils le feront quelques années plus tard et du coup ils feront, au départ, lit séparé.
Peu conventionnels et légèrement fouteurs de merde, les affreux d'INFECTIOUS ne récolteront jamais(tout comme S.T) les lauriers qu'ils auraient mérités. De mon trou, j'avais parfois l'impression que tout le monde connaissait le groupe...mais que personne ne revendiquait leur influence ! C'était d'autant plus incroyable que, même si ce n'étaient pas les précurseurs du style, ils avaient quand même leur façon de faire bien à eux et avaient sans problème l'envergure des grands de la fusion. Ah monde de merde....

"The Plague that Makes your Booty Move...it's infectious Grooves !" est un album particulier qui semble comme "segmenté" dans sa track list. Si la première partie de l'album comporte des "hits" avec la structure classique qu’emploiera INFECTIOUS pendant plusieurs années, les derniers morceaux sont moins évident, moins accessibles et sont définitivement plus orienté funk que les morceaux comme "Punk it up" ou "Therapy". Brassant de nombreuses influences et beaucoup plus "roots" que les autres cadors de la fusion de l'époque, certaines des références présentes sont directement issues des années 70. On est loin du classique Rap/metal de base. Les percussions et l'esprit aventureux (voire dramatico/grandiloquent de certaines chansons) ramènent au temps où FUNKADELIC, BOOTSY COLLINS ou PARLIAMENT expérimentaient sans gène et régnaient en maitre sur la planète funk. Du coup, malgré le coté très lumineux de "The plague..." il y avait des passages plus intrigants et nuancés qui démontraient toute la volonté d'ouverture d'INFECTIOUS. Cette dernière partie du disque est celle qui est en général le moins apprécié par les fans plus branché "Metal".

C'est donc la première partie avec les hits que sont "Punk it up", "Therapy" ou "Infectious Groove" qui marqueront durablement le public. Mais bon, n'est ce pas aisément compréhensible quand un titre comme "Punk it up" vient te frapper en pleine tronche ? A l'écoute de cette tuerie, les termes de "Funk avec des couilles" apparaissaient tout de suite plus parlant et l'influence Punk/hardcore très présente venait apporter une énergie dantesque et vraiment jubilatoire. Décomplexés, décontractés et en roue libre totale, Muir and co trippaient tout autant avec leurs interludes saugrenus (Sarsippius apparait là) qu'avec leurs gimmicks délirants (Di bi da, di bi da, Hey ! Hey ! Hey !...c'est presque du RAMONES dans le texte !). Mème le père Ozzy viendra donner de la voix sur "Therapy", c'est dire ! Les torgnoles s'enchainaient au fur et mesure que nos hanches de metaleux raidies par des années de Headbanging rigide tentaient péniblement d'onduler en souplesse. Un calvaire aussi doux qu'inoubliable...et ce grâce à INFECTIOUS !

N'hésitez donc pas à faire des infidélités à "Groove family Cyco" pour vous défricher un peu cet album de grande classe. Infectiouussss !!!!!


Rédigé par : Pamalach | 1991 | Nb de lectures : 2337