En 1997, DEICIDE sortait son quatrième album "Serpents of the Light". Glen Benton étant né le 18 juin 1967, cela lui faisait 30 ans à l'époque. Le moment était donc particulièrement bien choisi pour que certains journalistes viennent le taquiner sur la question de son futur suicide programmé pour sa 33ème année, date à laquelle était mort J.C, et age auquel il avait dit quelques années auparavant, qu'il mettrait fin à ses jours.
Pris de court (et rattrapé par ses années de débauche), le bassiste/chanteur commencera alors à "revenir" sur ses dires en précisant que jamais il n'avait dit qu'il se tuerait mais qu'il était persuadé que sa Trente troisième année serait certainement une année charnière dans sa vie.
C'est n'est pas au vu de la qualité des disques de DEICIDE que tout le monde avait envie de voir Glen se faire sauter le caisson, mais il était tellement... étonnant dans ses interviews lorsqu'il était jeune, que tout le monde se questionnait sur la sincérité de son satanisme exacerbé.
Au fur et à mesure donc, l'aura maléfique de DEICIDE commençait à s'effriter et cela n'irait pas en s'arrangeant, surtout lorsque l'un des frères Hoffman déclarera plus tard que les convictions Satanistes de Glen n'étaient pas profondes. Mais nous n'en étions pas encore tout à fait là.

Car à l'époque, tout le monde était encore sous le choc du blasphématoire "Once Upon the Cross".
Les retardataires qui n'avaient pas connu l'époque des deux premiers albums, n'avaient pu que se ramasser en plein visage cette hérétique crucifixion musicale qu'était "Once Upon the Cross".
Après plusieurs prestations spectaculaires, le groupe avait gagné ses galons de "Star du Death" et avait désormais une sympathique légion de fans maléfiques tous acquis à sa cause.
C'est sùr qu'à l'époque, avec le premier "Deicide", "Legion" et "Once..." les set list avaient de la gueule.
D'outsider, le groupe était devenu "Ze Band" et le terreau de toutes les conversations des metalleux de tous poils.Tout le monde connaissait DEICIDE et tout le monde aimait en parler.
Mais cela sera aussi à partir de cet album que DEICIDE perdra (pour quelques temps selon certains, pour toujours selon d'autres) sa classe de bouc bourru incontrôlable.

On peut en effet "raisonnablement" dire que si "Légion" et "Once Upon the Cross" représentent un pic artistique dans la carrière de DEICIDE (le premier étant encore un peu "vert") "Serpents of the Light", malgré ses évidentes qualités est le premier skeud "attendu" du groupe.
Bien sur, il y a au moins trois classiques sur l'album, mais son écoute révèle une prise de risque quasi nulle et un ronronnement qui se fait sentir très vite.
Toujours efficaces une fois les instruments en main, les frères Hoffman font le taf tout en essayant de proposer des chorus un poil différents de ceux de "Once Upon...".
Toujours très musclés, les riffs ont toujours le label d'appellation contrôlé DEICIDE, mais l'inspiration finit par manquer et les gratteux finissent par tourner en rond.

Glen a toujours son verbe provocateur et sa voix terrifiante, et Steve Ashein est toujours aussi mulet une fois les baguettes en main (l'animal pousse le vice jusqu’à terminer ses descentes de toms par des roulements de grosses caisses) .
Et puisque bien entendu, on à pas non plus affaire à n'importe qui, DEICIDE donne naissance aux tueries que sont l'incroyable "Serpents of the Light", le ronflant "Slave to the Cross" et le barbare "This is Hell We're in".
D'autres morceaux essayent de suivre le rythme en proposant des introductions originales ("Blame it on God") où en proposant des blast beats bulldozers semblant trainer avec eux des tonnes de boues marécageuses.

Loin de faire l'unanimité, "Serpents of the Light" possède aussi ses fans qui en apprécient la cohésion sonore , la prod propre et limpide, et l'homogénéité des chansons qui donne un aspect ramassé et compact à l'album.
A l'image de la dédicace de Glen dans le livret à son pote J.C., DEICIDE renouvelle ses belliqueuses ambitions mais manque un peu la cible faute de précision.

Album en écoute intégrale: voir ICI


Rédigé par : Pamalach | 1997 | Nb de lectures : 2937