C'est après un excellent "Rapture", toujours placé sous le signe du nuclear metal si caractéristique au groupe, qu'IMPALED NAZARENE nous revint en ce début d'année 2000 avec ce sixième album baptisé "Nihil". Certes j'aurais pu choisir de vous parler de "Rapture", mais j'ai presque envie de dire qu'il s'agissait d'un album d'IN tout ce qu'il y a de plus classique. Un très bon album, mais peut-être pas aussi marquant qu'a pu l'être "Nihil", album charnière dans la carrière des Finlandais.

Si le groupe avait évolué jusqu'alors en tant que quartet, il se vit rejoindre par un cinquième lascar pour l'enregistrement de "Nihil" mais attention, pas n'importe qui! C'est donc nul autre qu'Alexi Laiho, le frontman de CHILDREN OF BODOM qui vint tenir la seconde guitare et surtout apporter une petite touche de folie supplémentaire à un groupe déjà composé de fous furieux.

On pensera ce qu'on voudra de Laiho, pour moi une véritable tête à claque, mais force est de constater que le bonhomme n'a pas son pareil pour composer des titres de metal catchy, alors quand vous le fourrez dans IN, cela donne "Cogito Ergo Sum", morceau d'ouverture imparable, entièrement composé par l'enfant sauvage d'Espoo. Une véritable tuerie sur fond de rythmique effrénée accompagnée d'un gros feeling punk et de surcroît, un solo grandiose. Là-dessus Laiho avait réussi à se démarquer de COB en proposant tout au long de "Nihil" des soli mémorables, absolument jouissifs de par leurs côtés chaotiques, que ce soit sur "Nothing Is Scared", "Assault The Weak" ou "Angel Rectums Still Bleed", petit frère du "Angel Rectums Do Bleed" qui figurait sur "Rapture".

La collaboration avec Alexi Laiho ne s'était cependant pas limitée à ses ajouts guitaristes et il est évident que le choix de quitter le Tico Tico pour aller enregistrer à l'Astia, studio fétiche de COB, ne fut pas une pure coïncidence. "Nihil" était donc le premier album d'IN à bénéficier d'un son aussi propre. Cela pourrait s'avérer paradoxal vu le style pratiqué, mais cette production limpide ne dénatura en rien le nuclear metal d'IN, au contraire, il se vit revigoré pour au final être encore plus incisif.

Enfin Laiho fut également à l'origine du morceau de la discorde, peut-être celui qui veut que "Nihil" soit aujourd'hui interdit de vente en Allemagne. Certes on ne lui doit que la musique, mais je me demande encore comment ce dernier a pu cautionner les paroles qu'avait posées Mika Luttinen sur ce titre. Dans tous les cas elles ne furent pas inscrites dans le livret, mais dévoilées plus tard en toute discrétion sur le campnazarene.com, peut-être pour restreindre les désirs de Paul et Mickey. Bref, si vous ne l'avez pas encore compris, je parle du morceau "Zero Tolerance", véritable classique et incontournable des setlists d'IN, mais aussi véritable pamphlet dédié aux tasseurs de crottes. Alors forcément, il n'en fallait pas moins pour faire de cette énième provocation le titre phare de "Nihil" et à l'instar d'un "Total War - Winter War", l'un des tout meilleurs morceaux du répertoire d'IN. C'est d'ailleurs ce genre de controverse qui fait tout le charme de Mika et ses potes, mais ce n'est pas non plus une raison pour tout prendre au pied de la lettre, sauf si vous voulez vous taper la grosse Boutin.

Dans mes lointains souvenirs, il me semble que cela avait un peu ragé chez Osmose quand les critiques (enfin surtout une) de "Nihil" étaient parues et douze ans plus tard, je pense que cela était totalement légitime. "Nihil" n'était pas "Rapture - part II", loin de là, ce sixième album nous montrait qu'IN ne craignait pas les liaisons dangereuses et avait décidé de rendre encore plus déjanté le nuclear metal qui a fait sa renommée. Subversif (à l'image de sa cover signée JP Fournier), furibond, extrêmement addictif, "Nihil" était, est et restera un excellent IMPALED NAZARENE.




Rédigé par : wasted | 2000 | Nb de lectures : 2616