Krisiun, un nom mythique pour tout amateur de metal extrême, où comment 3 frères brésiliens surmotivés ont réussi à transformer leur power-trio en véritable machine de guerre que l’on pourrait comparer sur disque et surtout sur scène à l’invasion des Huns, au Blitz londonien ou aux légions de Gengis Khan.

Quand en novembre 1999 commence les sessions de leur nouvel album, le bien nommé « Conquerors of Armaggedon » la France ne se doute pas encore qu’elle va subir une tempête mémorable juste avant le jour de l’an, et qui laisse présager la tempête sonore à venir.

Le nom de l’album, largement inspiré des Cavaliers de l’apocalypse, fait référence aux personnages mystérieux mentionnés dans le Nouveau Testament, au 6ème chapitre du livre de l’apocalypse, qui annoncent le commencement de la fin du monde.
Bon celle-ci n’a pas eu lieu, même si la Tour Eiffel a semblé décoller de Kourou avec les feux d’artifice pour le passage à l’an 2000, et que la tempête susnommée a fait énormément de dégâts.

Le groupe ayant une réputation grandissante depuis l’énorme « Apocalyptic Revelations » comprenant son hit imparable "Kings of Killing", et également soutenu par Century Media qui en fera une de ses têtes de gondole, le groupe rentre en studio en cette fin d’année et de millénaire prêt à dégainer leur nouvel offrande pour la nouvelle année, en plus des chocolats, des vœux, et des baisers sous le gui.

Ce nouveau millénaire s’annonce d’ailleurs favorablement pour le death-metal qui après quelques années de vache maigre retrouve de sa splendeur.

Le groupe ne change pas vraiment de recette sur cet album, du brutal et encore du brutal, du blast, des solos redoutables et un chant guttural, bref la recette habituelle pour le trio. Cependant le groupe épaulé par Andy Classen, livre une production phénoménale de clarté et de puissance, le groupe trouve enfin sur disque la puissance scénique.

Les morceaux parlons-en, ils sont parmi les meilleurs composés par le groupe, d’entrée (après une petite intro) « Ravager » qui porte très bien son nom, nous en envoie plein les oreilles, et l’album ne faiblit pas du tout par la suite.

Entre "Abyssal Gates", "Soul Devourer", "Messiah’s Abomination", "Hatred Inherit", "Iron Stakes" et "Endless Madness Descends" (et en bonus "Seas of Slime") on a droit à du très très haut niveau technique, brutal et radical.

Mon coup de cœur reste le morceau-titre de l’album qui avec sa longue intro instrumentale et ses 6 minutes de sauvagerie absolue en font un des fondements de la discographie du groupe.

Même si le disque à tendance à être linéaire, il en ressort une force, un groupe en pleine possession de ses moyens et une envie d’en découdre dans la seconde, et il fait partie du meilleur de leur discographie, qui est pourtant entièrement d’un excellent niveau.

Si Bob Marley est le pape du reggae, si René Magritte est un des leaders du surréalisme, Krisiun est bien l’empereur du metal brésilien et du brutal-death dans son ensemble, et après 20 ans de carrière il faut le faire.


Rédigé par : GabinEastwood | 2000 | Nb de lectures : 2598