S’il y a bien un groupe qui a surnagé de toute cette vague néo-metal sortie il y a une quinzaine d’années c’est bien les Deftones, considérés dans cette mouvance à leurs débuts ceux-ci en sortiront rapidement pour nous pondre une série d’albums à la fois metal, alternatif, voire même cold-wave, bref un groupe assez atypique.

Je les ai découverts avec leur excellent premier opus, « Adrenaline », (encore merci à ce pote de me les avoir fait écouter) ils reviennent le 28 octobre 1997 avec ce deuxième album intitulé « Around the Fur », jour qui voit Naoharu Yamashina (l’inventeur du tamagotchi) passer de vie à trépas (Anton LaVey le suivra quelques heures plus tard).

Au cinéma Bienvenue à Gattaca est à l'affiche, tout comme Sept ans au Tibet, L'Anguille, et Le Monde Perdu.

Le top 3 des singles vendus en France à cette date était composé de "1,2,3 Maria" de Ricky Martin, "Men In Black" par Will Smith et "Tout" par Lara Fabian (on y trouvait aussi pêle-mêle : Florent Pagny, Elton John chantant la mort de Diana, les Poetic Lovers, Gala, Aqua et leur "barbie girl" de pacotille, les frères mormons Hanson ou encore Pouffe Daddy massacrant Police).

Cela laisse rêveur quand même ?!

Ayant vu une promo d’enfer dans Hard Force je me rends à l’ancienne Fnac Bastille où il est en écoute, je suis assez surpris pensant avoir à faire à un "Adrenaline" Partie 2. Cependant j’achète l’album et reviens chez moi avec, où je dois bien le dire les premières écoutes me laissent songeur, j’ai beaucoup de mal au début et il me faudra du temps pour l’apprécier à sa juste valeur.

L’élément déclencheur sera la double participation du groupe à Nulle Part Ailleurs, où seront joués "My Own Summer", et "Head Up" (où Max Cavalera, comme sur l’album, viendra se mêler au groupe pour un refrain d’anthologie et qui lui inspirera le nom de son nouveau projet : Soufly), après cela je me replonge dans le disque que je redécouvre et que j’aime encore aujourd’hui.

L’album surprend au départ par une prod’ surpuissante, si elle était un peu faiblarde sur "Adrenaline", celle-ci signée Terry Date est monstrueuse, la basse de "My Own Summer" donnant le ton et la grosse caisse d’Abe Cunningham donne une force surpuissante.

L’album est clairement le plus puissant et le plus radical enregistré par le groupe encore aujourd’hui, peu de place pour la mélodie, ici c’est de la puissance, des cris, des riffs et rien d’autre !

Après donc "My Own Summer", on enchaîne sur "Lhabia" qui montre un Chino au top de sa forme. Petite pause (maquillage) avec "Mascara", qui n’est de courte durée puisque "Around the Fur" débute avec son intro de batterie simple mais efficace. "Rickets" est le titre le plus court mais le plus violent de l’album et se conclut par le mythique "Be Quiet and Drive" qui est pour moi le chef-d’œuvre de l’album. Un voile de guitare envoûtant, un Chino qui nous montre toute l’étendue de ses capacités vocales et on obtient un des meilleurs titres de toute leur discographie.
Brutalité encore avec un "Lotion" en mode très énervé, "Dai the Flu" calme les esprits avec son intro batterie/basse avant de prendre de la puissance au fur et à mesure. "Head Up" et "MX" finissent d’achever nos tympans, mais l’album n’est pas fini car après 30 minutes de blanc vient "Damone", une petite perle bien cachée mais qui vaut le coup.

Un album très Néo-metal de par le son des guitares et ses rythmiques très simples mais qui possède ce petit plus tellement typique du groupe et qui est leur marque de fabrique encore aujourd’hui.

Il sent bon les années collège et lycée, les premiers flirts, les premières expériences dans tous les domaines et qu’on n’oublie pas, il reflète ces souvenirs, en tout cas quand je le réécoute, je repense à tout cela et je me dis que j’ai quand même pris de l’âge et que les années sont passées très très vite.

A redécouvrir car il le mérite.

Shove it, shove it !


Rédigé par : GabinEastwood | 1997 | Nb de lectures : 2811