DEATH - Individual Thought Patterns (Relativity) - 11/08/2012 @ 21h54
Quand j’ai su que j’avais obtenu le droit et surtout l’honneur de chroniquer Death je me suis dit qu’il allait falloir me surpasser, car chroniquer ce groupe est comme restaurer une œuvre d’art, escalader le K2 par la face nord, ou aller sur la lune ... une mission à très haut-risque.

En effet comment pourrait-il en être autrement ? S’il y a bien un groupe qui fait l’unanimité au sein de la scène metal, tous styles confondus, il s’agit de la formation du regretté Chuck Schuldiner qui nous a quitté le 13 décembre 2001 à l’âge de 34 ans. Après 2 ans de combat contre une tumeur au cerveau, c’est finalement une pneumonie qui aura raison de lui. Death, groupe au line-up variable, rassemblé autour de son génial leader, qui durant 11 ans et 7 albums aura révolutionné notre genre musical favori.

Le 30 juin 1993 sort le cinquième album de celui-ci, le mythique Individual Thought Patterns.

Si l’ami Chuck a toujours su bien s’entourer, le line-up de cet album est pour moi le meilleur qu’il n’ait jamais eu, rendez-vous compte Andy La Rocque à la deuxième guitare, Steve Di Giorgio à la basse et surtout l’arrivée du monstrueux et tentaculaire Gene Hoglan à la batterie (dont l’arrivée fera grimper le groupe à des sommets de technicité rarement égalés).

L’album en lui-même est le prolongement de Human qui en moins de 40 minutes mettait tout le monde d’accord, et avait servi de rampe de lancement à l’évolution presque prog’ du jeu guitaristique de Chuck.
Là on reste dans une suite logique, des morceaux relativement courts (4 minutes en moyenne) qui s’allongeront sur Symbolic et surtout The Sound of Perseverance.

L’autre nouveauté est le côté plus « accessible » des morceaux suite à un petit côté plus mélodique, principalement sur les solos, où Chuck s’en donne à cœur joie avec La Rocque, tous les deux font un boulot impressionnant, et cela demande plusieurs écoutes attentives pour bien s’imprégner de toutes les structures, tout comme la basse de Di Giorgio tout en « fretless », et les parties de double triggée du père Hoglan. Bref du metal, un peu de prog’ et de jazz et vous obtenez l’album le plus atypique du groupe mais aussi le plus logique quand on connaît le perfectionnisme de son leader.

Si la pochette est absolument hideuse (ca n’est certes pas du Judas Priest ou du Manowar), tout comme celle de Human et Symbolic (après c’est mon point de vue), alors que Leprosy était absolument sublime, c’est un des rares petits reproches que l’on peut faire à l’album.

L’album débute par Overactive Imagination, pour moi le meilleur titre du disque : riffs en bétons, batterie écrasante et des solos très mélodiques qui montent progressivement jusqu’au break salvateur. D’entrée tout est dit et on sait où l’on va.

On peut penser la même chose avec In Human Form, Jealousy, et Trapped in a Corner, bref on a le meilleur au bout de ces 4 titres, car la suite (même si elle est de très haut niveau) n’atteindra pas ces premières compositions, c’est l’autre petit défaut de l’album, car ils ont tendance à un peu se ressembler sur la longue. Destiny se détache cependant, entre son intro très mélodique et ses riff très heavy, il permet à l’album de rebondir avant de se clôturer sur un The Philosopher en apothéose.

A ce sujet, cette dernière chanson a toujours fait débat, si certains y voient une attaque contre les père la morale de tous poils, d’autres y ont vu un message hostile envers Paul Masvidal (guitariste sur Human) dont l’attitude et l’homosexualité auraient profondément choqué Chuck.

Un album qui a certes divisé à sa sortie sur sa technicité à outrance, mais où la puissance l’emporte cependant, ce qui ne sera plus le cas avec The Sound of Perseverance (l’album que j’aime le moins du groupe, trop de technique tue la technique et la puissance je trouve).

Pour conclure donc, un album moins radical que les précédents, mais plus abouti, plus fin et surtout qui servira de préparation au chef d’œuvre absolu du groupe : Symbolic, qui sortira 2 ans plus tard.

Un album inclassable pour un groupe inclassable, et c’est bien cela sa force, arriver à rassembler autant les fans d’extrême que les puristes de la mélodie.

Chapeau bas !!


Rédigé par : GabinEastwood | 1993 | Nb de lectures : 2792


Auteur
Commentaire
hammerbattalion
Membre enregistré
Posté le: 12/08/2012 à 13h29 - (27907)
Bon, j'attaque, ta chronique est excellente, d'accord pour la pochette (presque 20 ans après j'ai encore le tee shirt de cet album: moche). Je ne connaissais pas l'anecdote sur Masdival.

Super line up et les compos sont monstrueuses, cet album fait partie de mon top 10 sans problème.

Il y deux solos qui me donnent des frissons dans le metal, qui me font crier au génie: celui de Highway Star et surtout celui de Trapped In A Corner, point final.

R.I.P. Chuck



Nekromantik
Membre enregistré
Posté le: 12/08/2012 à 15h30 - (27908)
Idem je savais pas que le Paul était homo!

Sinon rien a dire de plus, un chef d'oeuvre et mon préféré après Symbolic!



INVITED
IP:77.198.174.230
Invité
Posté le: 12/08/2012 à 15h55 - (27909)
TOUS LES ALBUMS DE DEATH SONT DES CHEFS D OEUVRES!!!!

Goldbeurk
IP:81.240.179.166
Invité
Posté le: 12/08/2012 à 16h41 - (27910)
Tiens, curiosité coïncidence, j'ai profité des transports en commun ignobles sur Bruxelles cette semaine pour réécouter l'ensemble de la discographie de Death. Et bien quel pied j'ai pris ! C'est un des rares groupes de death-metal pour lequel je peux dire "Et bien il n'y a pas un album qui m'ennuie ..."

Quelle perte quand même le décès de Chuck pour le style musical !

sev
Membre enregistré
Posté le: 12/08/2012 à 19h39 - (27913)
Cet album m'a fait entrer dans le death juste avant la sortie de Symbolic, que j'avais acheté le jour de sa sortie (oui, je suis vieux et alors ???), et depuis, je n'ai plus quitté le metal extreme. Un album exceptionnel, un line up exceptionnel. Allez, je le remetes direct dans la platine, ta chro m'a fait envie !!!

sev
Membre enregistré
Posté le: 12/08/2012 à 19h40 - (27914)
et je l'aime bien la pochette moi ! Tout comme Human et Symbolic. J'ai des gouts de chiottes ??? Merde...

jaquouille
Membre enregistré
Posté le: 12/08/2012 à 20h15 - (27915)
on distingue 3 périodes dans la timeline du groupe

les 3 premiers albums qui restent du death metal avec toute l'imagerie qui va avec, même si le Spiritual Healing est moins gore

la 2ème période du groupe avec 3 albums et 3 pochettes dans la même lignée... la musique devient plus prog' et moins death

la 3ème période démarre avec The Sound Of Perseverance qui voit une nouvelle facette du groupe et qui est prolongée par les albums de Control Denied

pour moi, Spiritual Healing restera à jamais le chef d'oeuvre du groupe et clairement un album sous évaluée, car noyé par l'impact médiatique des 3 ou 4 albums suivants

des goûts et des couleurs...




nocturnus1977
Membre enregistré
Posté le: 12/08/2012 à 20h50 - (27916)
Belle chronique, bravo... et merci.

Un de mes albums préférés tous styles confondus...

Ce que j'aime vraiment dans cet album c'est la finesse dans la technicité, au service du morceau à chaque fois... la baffe que Digiorgio et Hoglan nous mettent, quand même... et les deux sont mis en valeur par ce son très sec... un peu light toutefois par rapport à Human par exemple...

Attention, le line-up de Human était aussi sacrément monstrueux...











Floyderz
Membre enregistré
Posté le: 12/08/2012 à 21h43 - (27917)
Dense, technique, inusable, riche, éternelle, telle est la musique de DEATH.
La musique qui te rentre sous la peau et dans la tête!



Prince de Lu
Membre enregistré
Posté le: 12/08/2012 à 23h13 - (27918)
Ah merde, j'aime bien les trois pochettes citées aussi. Ça change des coloriages habituels.

Néanmoins, bonne chronique. Ça tombe bien, je me suis réécouté Human récemment et je sens que les Death vont bien tourner prochainement. Quel sens du riff, bordel de nouilles!

Par contre, contrairement à M. Gabin, je trouve que Human est l'album le plus atypique et le plus jazz du groupe. Certes, ça va très vite avec Hoglan et DiGiorgio. Mais sur Human, avec (déjà) DiGiorgio et surtout cet enc%*$ de Sean Reinert, on atteint des sommets pour la section rythmique. Je ne voudrais pas lancer un concours de bites entre les deux batteurs américains, surtout que ce sont deux monstres. Mais pour moi, Reinert a un léger avantage technique sur les nuances de sa frappe et ses patterns de fous (écoutez ce que placent DiGiorgio et Reinert sur les accords plaqués tous cons de "Secret Face", rien que ces quelques secondes surbuttent).

M'enfin, on s'en fout, Death c'est bon jusqu'à la moelle et pis c'est tout.

damikachu
Membre enregistré
Posté le: 13/08/2012 à 09h56 - (27923)
Pour moi, clairement dans la lignée de Human, sans toutefois aller à la redite.

Groupe essentiel à la discographie sans faute, c'est bateau mais c'est dit !



vincesnake
Membre enregistré
Posté le: 13/08/2012 à 10h34 - (27925)
Death est l’archétype du groupe dont je suis incapable de préférer 1 album aux autres.
Comme dit plus haut, la disco est parfaite et ce "Individual" est un des meilleurs sans aucuns doutes. Un chef d'oeuvre, on ne peut s'en lasser!

big brother
Membre enregistré
Posté le: 26/08/2012 à 02h08 - (27953)
Sympa cette chro !

Individual ... est pour moi l'album où Chuck a donné le plus de liberté à ses petits camarades (Di Giogio en a bien profité, sans doute les lignes de basses les plus incroyables de la carrière du groupe). Ca donne un album un peu atypique mais incroyablement jouissif. Mais bon, je ne suis pas objectif avec Death, ça reste selon moi le plus grand groupe de l'histoire du metal et sa discographie est juste parfaite de bout en bout.



RBD
Membre enregistré
Posté le: 28/11/2012 à 00h59 - (28524)
C'est l'album de Death avec l'équipe la plus prestigieuse, mais je n'ai jamais pu y voir mieux qu'un album de transition. Il s'écoute agréablement grâce à son approche très mélodique servie par une technique au poil, mais qui commence déjà à être envahissante. C'est autant valable pour l'ensemble que pour chaque morceau séparément. Je suis donc bien d'accord pour souligner l'homogénéité de ce cinquième disque, bien éloigné de la bestialité fendarde de "Scream Bloody Gore".

Le soufre qui traînait encore sur "Human" a disparu, la production de Scott Burns a plus mal vieilli ici que sur d'autres albums y compris parmi ceux dont il s'est occupé pour Schuldiner. Mais de ce style plus directement mélodique va surgir plus tard un très grand disque. En attendant, je ressors celui-ci de temps à autre avec plaisir, mais pas avec une terrible émotion…




Deathcotheque
Membre enregistré
Posté le: 20/09/2015 à 21h47 - (31746)
J'ai beau l'écouter en boucle depuis une semaine, impossible d'accrocher à aucun morceau. Le son, les solos, les compositions, rien ne m'interpelle.
J'ai bien apprécié "Human" (en 2 écoutes j'étais conquis), adoré "Symbolic" (acheté à sa sortie) et suis resté très surpris par le chant de "The Sound Of Perseverance". "Individual Thought Pattern" m'en touche une sans faire bouger l'autre.



Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion






Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site

Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs. S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos

Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker