HELLOWEEN - Better Than Raw (Raw Power) - 04/08/2012 @ 22h48
Au moment de la sortie de « Better Than Raw » en 1998, les Helloween en avaient fait du chemin depuis la glorieuse époque des années 80, couronnée par le succès des 2 chefs d’œuvres « Keeper of the Seven Keys part 1 et 2». Mais, au début des années 90, tout a changé. La carrière du groupe ne fut pas de tout repos, le Heavy Metal n’avait plus la côte, l’Alternatif et les courants du Metal plus modernes ont changé le paysage musical rendant plus ou moins « has-been » toute la clique de la décennie passée. De nombreuses formations des 80 ne s’en remettront pas et jetteront l’éponge quand d’autres tenteront de se remettre en question pour coller à l’air du temps. Helloween essaya tant bien que mal de survivre à tout cela et dû en prime faire face à des différents avec certains membres. Ceci occasionna le départ du guitariste / compositeur Kai Hansen parti fonder Gamma Ray (devenant le frère ennemi d’Helloween) et le début des divergences musicales avec leur chanteur Michael Kiske, plus vraiment motivé par le style pratiqué des Allemands. Comme si cela ne suffisait pas, le batteur Ingo Schwichtenberg atteint de schizophrénie finit par être écarté avant de se suicider en 1995 (!).

Après une paire d’albums en demi teinte dont un « Chameleon » en 1993 qui resta le seul faux pas d’une discographie exemplaire, le groupe recruta le chanteur des « Pink Cream 69 » Andi Deris et le batteur Uli Kusch pour rejoindre le reste du groupe : Rolland Grapow (guitariste présent depuis l’album « Pink Bubbles Go Ape » en 1991) et les derniers rescapés du line-up originel : Michael Weikath (guitare) et Markus Grosskopf (basse).
L’album « Master of the Ring » en 1994, symbolisa la fin d’une traversée du désert et le début d’une renaissance confirmée par l’album suivant « The Time of the Oath » en 1996. Cet album fut salué comme il se doit par une presse, reconnaissant enfin le retour du groupe à son meilleur niveau et convertit par la même occasion de nouveaux adeptes.

Seulement voila, le « Heavy speed mélodique » tel qu’on l’appelait avant, n’avait toujours pas retrouvé sa plus haute courbe de popularité (mis à part en Allemagne). Pour ça, il fallut attendre le succès de formations plus jeunes comme Angra, Hamerfall et Edguy présentées comme les dignes descendants des formations Germaniques des années 80. Réciproquement, la bonne santé des grands anciens tels qu’Helloween, Blind Guardian ou Gamma Ray, aida à propulser la nouvelle génération sur le devant de la scène.
Le terme « Power Metal » se généralisa, remplaçant l’ancien nom pour différencier ces groupes des formations plus traditionnelles comme celles issues de la « NWOBHM » (Iron Maiden, Def Leppard) par exemple.

Musicalement, Helloween n’a pas fait les choses à moitié, en proposant un disque dans la logique des précédents tout en apportant son identité propre. Dés l’intro symphonique (composée par le batteur !) qui nous met directement dans une ambiance épique digne des plus grands films Hollywoodiens, se succèdent autant de morceaux de bravoure. Allant du pur Heavy speed aux mélodies soignées (les percutants « Falling Higher » et « Midnight Sun » tout 2 œuvres du vétéran M. Weikath) jusqu’aux tubes aux refrains irrésistibles dont seul le groupe a le secret (les singles « I Can » et « Hey lord »). Le chanteur Andi Deris nous montre toute l’étendue de sa palette vocale, aussi à l’aise dans un registre grave (la power ballade « Time » et son final en apothéose qu’il composa entièrement) que dans des envolées lyriques hautes perchées, typiquement Heavy Metal de la plupart des chansons. Le bougre s’essaye même à des modulations aussi surprenantes que réussies (« Push », « Handful of Pain »). Des chœurs viennent ponctuer des chansons d’une richesse incroyable (encore une fois « Hey Lord » et surtout « Handful of Pain » figurent parmi les meilleurs chansons de l’album). Comme tout bon disque de Heavy Metal digne de ce nom, les duels de guitares sont de la partie. La paire de gratteux, Michael Weikath et Rolland Grapow, croise le fer dignement sur un fond de néo-classicisme (le puissant « Push » ou le plus long et complexe « Revelation » qui s’aventure sur les terres du Metal Progressif). Les musiciens prennent un malin plaisir à jouer sur les différentes ambiances tout au long de l’album, alternant mélodies positives et colorées (« Lavdate Dominvm » et ses paroles en Latin) jusqu’à des passages plus sombres (le mid-tempo très Heavy « Don’t Spit of my Mind »). Des parties agressives sonnent parfois à la limite du Thrash (« Midnight Sun » et « Revelation », décidément une des plus belles pièces du puzzle) solidement agencées par la rythmique basse batterie de Markus Grosskopf et Uli Kusch.

La sortie de « Better Than Raw » fut éclipsée par les albums de leurs compatriotes Blind Guardian (« Nightfall in Middle-Earth ») et leurs fils spirituels Edguy (« Vain Glory Opera ») qui étaient aux sommets de leur art. Helloween put essuyer une vielle rancœur avec ce nouvel essai, celle de narguer les vieux briscards d’Iron Maiden dont il fut si souvent comparé par le passé par la presse et le public. On voyait enfin l’outsider dans une forme plus valeureuse que son mentor.
En sortant un disque parfait de bout en bout à l’énergie communicative et doté d’une production irréprochable signée Tommy Hansen, Helloween redonna ses lettres de noblesses au style dont il reste le maître. Ils prouvèrent aux fans et à leurs détracteurs que l’on pourrait encore compter sur eux pendant de nombreuses années.




Rédigé par : vincesnake | 1998 | Nb de lectures : 2664


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Commentaire
gardian666
Membre enregistré
Posté le: 05/08/2012 à 16h56 - (27882)
Plutôt d'accord avec tout ce qui est dit dans la kro. Un très bon album, mais qui a le 'défaut' d'être sorti entre 2 opus encore meilleurs pour moi.

Pas grand chose à jeter sur ce "Better than Raw", si ce n'est peut être 'Lavdate Dominvm', un peu soûlante à la longue. Au contraire de 'Revelation' l'un des tout meilleurs titres écrits par le groupe dans les 90's.

Comme vincesnake le dit, un album bien diversifié dans les tempos, les ambiances, etc., ce qui fait qu'on ne s'ennuie jamais !



ego
Membre enregistré
Posté le: 05/08/2012 à 19h10 - (27883)
Un bon album certes, mais vraiment pas mon favori. Je lui préfère "Time of the oath" et surtout "The dark ride" (Ils pas encore fait mieux que ce dernier d'ailleurs). Je trouve ce "Better than raw" efficace mais trop homogène, pas assez dingue en fait. Il est certains qu'à côté de "Nightfall...", c'était un peu compliqué. Ceci dit et comme c'est très bien indiqué dans la kro, Helloween reste à mon sens un de ces groupes fondateurs qui a inspiré un paquet de suiveurs et qui reste tout de même loin devant, bon gré mal gré.



ego
Membre enregistré
Posté le: 05/08/2012 à 19h12 - (27884)
Ah et j'adore "O lavdate dominvm"... un de ces titres typiques et marrants de la citrouille qui me filent la banane.

chevrette49
Membre enregistré
Posté le: 05/08/2012 à 23h35 - (27892)
Dr Stein???........

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