Quand je me suis rendu compte que dans les archives de VS n'était pas chroniqué le premier album d'un des plus grands groupes suédois de death metal, mon coeur n'a fait qu'un tour et je me devais de rendre justice à ce groupe sous-estimé et un peu oublié.

Un beau jour de 1998 j’achète le nouveau Metallian, contenu comme d’habitude très prometteur, beau CD sampler, bref tout pour bien finir la journée après le lycée.
Je mets le CD dans ma chaîne-hifi, quelques titres pas mal et d’un coup je prends une grosse claque dans la gueule, les premières notes de "Released When you’re Dead" de Anata résonnent.

Guitares saturées, batterie mitraillette, tout pour retenir mon attention. Je vois que l’album s’appelle "The Infernal Depths Of Hatred" et que c’est leur premier album, il est de plus album du mois dans le magazine ce qui ne fait que renforcer mon attention.

Coup de chance incroyable, la médiathèque près de chez moi vient de recevoir un exemplaire de l’album (hé oui en metal extrême ils sont assez calés), je l’emprunte et me voilà emporté dans un tourbillon de cris, guitares et blasts à gogo durant un peu plus de 42 minutes.

Pour ceux qui ne connaissent pas le groupe, originaire de Suède, composé de Fredrik Schälin (chant et guitare), Andreas Allenmark (guitare), Henrik Drake (basse), Robert Petersson (batterie).

Revenons à l’album en lui-même "Released When you’re Dead" ouvre les hostilités avec une puissance et brutalité presque Angelcorpsienne, des passages limite black et la surprise est que le morceau est plus long que sur le sampler, tout pour bien démarrer.

"Let the Heavens Hate", contient une dose de death mélodique typiquement suédoise, l’harmonie des guitares est impressionnante, le tout soutenu par une basse bien précise. Morceau court et efficace.

"Under Azures Skies" confirme la technique du groupe avec cette magnifique longue intro, avant que la puissance dévastatrice du groupe reprenne le rythme. Un travail des guitares admirables sur ce morceau. La partie centrale hyper calme est sublime tout comme celle qui conclut ces 5.38 minutes de bonheur absolu.

"Vast Lands/Infernal Gates", morceau typique de l'album avec cette longue intro et ces parties brutales désormais reconnaissables de suite.

"Slain Upon his Altar" là encore grand morceau avec cette intro basse/batterie et on part du heavy/trash qui envoie.

"Those Who Lick the Wounds of Christ", pour moi le plus grand titre de l'album, 6.48min de pur bonheur, les guitares sont acérées et mélodiques. Une intro de plus de 2 minutes avant d'entendre Schalin s'égosiller, une partie de double en mid-tempo marque le rythme avant un break plus heavy... Ce titre est une merveille et celui que je préfère de l'album.

"Dethrone the Hypocrites" est un prolongement du titre précédent en plus pêchu cependant, idéal comme tremplin avant le dernier titre. Un riff superbe entre black et thrash.

"Aim not at the Kingdom High", parfait pour terminer un condensé de l'album, une longue intro puissante et un morceau heavy à souhait avant une accélération brutale pour finir en apothéose.

Après ces 8 titres qui passent tout seuls, une seule envie vous prend, celle de remettre tout pour bien réécouter le travail de chaque instrument. Mention spéciale vraiment aux 2 guitaristes pour leurs harmonies et leur travail de haute précision.

Le groupe confirmera l'essai avec 3 autres albums tout aussi bons : "Dreams of Death and Dismay" (2001), plus heavy, "Under a Stone with no Inscription" (2004) assez brutal à la "Inexorable" d'Angel Corpse (où arrive à la batterie Conny Pettersson - le presque homonyme de son prédécesseur, mais en beaucoup plus technique), et "The Conductor's Departure" (2006) où la technicité énorme de ce disque compensera une puissance moins présente.

Aujourd'hui nous ne savons pas trop où en est le groupe, Andreas Allenmark s'en est allé, le nouvel album tant annoncé est toujours en attente et même le site web du groupe n'a pas évolué, nous annonçant une entrée prochaine en studio.

Pour tout ceux qui ne connaissent pas le groupe, jetez-y une oreille d'urgence, et surtout sur cet album où une réelle "folie" se dégage des morceaux, chose que les Suédois ne retrouveront que peu sur les albums suivants.


Rédigé par : GabinEastwood | 1998 | Nb de lectures : 2451