L’une des premières pochettes signée Kristian “Necrolord” Wahlin (qui s’illustrera de bien meilleure façon plus tard avec Tiamat ou Bathory), une production des fameux Sunlight studios de Stockholm, la présence de Christopher Johnson de Therion aux chœurs sur deux chansons quand celui-ci ne se prenait pas encore pour la réincarnation de Richard Wagner… Ce deuxième album d’Epitaph est pour le néophyte balisé du début jusqu’à la fin. La fameuse scène de la capitale suédoise avec ses grosses rythmiques accordées en si et ce fameux son de guitare ultra saturé semblait donc être la niche naturelle pour "Seeming Salavation". Sauf que comme pour l’unique et génial album de God Macabre, cette modeste galette en a beaucoup plus sous le capot que le laisserait deviner cette carrosserie peu originale. L’intérêt n’est pas dans le chant monocorde de Johan Enochsson, qui est aussi le batteur du groupe, mais dans les très nombreux solos qui parsèment le disque. Alors certes Epitaph n’est pas Nocturnus. Et le tout est parfois un peu bancal, avec notamment ce sens de la mélodie graveleuse si typique de cette scène. Mais largement plus porté sur les mid-tempos que ces confrères de Dismember ou Carnage, Epitaph distille ainsi une atmosphère assez inédite pour un style de death-metal qui en général mise tout sur la saturation l’extrême. Certes ces efforts sont parfois minés par quelques titres oeuvrant dans un death pur et dur mais sans relief. Mais son aspect mélodique inhabituel en fait malgré tout une curiosité. Pour infos, sachez que Johan Osterberg (guitare) et Lars Sköze d’Hypocrisy ont tous les deux fait les premières armes et que la première sortie d’Epitaph était un split LP avec un autre grand oublié de la scène de Stockholm, Excruciate…


Rédigé par : Zoltar | 1992 | Nb de lectures : 4234