La Suède a un système social très particulier, où en contrepartie d’impôts monstrueusement élevés, l’État est roi et s’occupe de tout. Une initiative positive mais qui a suscité une logique contre-réaction contestataire face à cette main-mise omniprésente. D'où une scène hardcore/punk depuis toujours ultra-vivace. Et logique, les groupes cultes de cette scène ont droit bien au froid entre deux tempêtes de neige à une révérence qui frise parfois l’adoration pure et simple.

DISCHARGE, le premier à injecter du metal dans son punk et à ainsi lancer les bases du crossover, fait forcément partie des quelques élus. D’où un certain nombre de groupes ayant carrément basé leur carrière entière sur un sorte d’hommage frôlant parfois le mimétisme. UNCURBED ou NO SECURITY ont choisi une voie plus punk. Alors que DELLAMORTE (avec des membres de CARNAL FORGE et CENTINEX) ou FLESHREVELS lui ont préféré quelque chose de plus rock n’roll à la ENTOMBED.

En comparaison, DISCHANGE fut avec le DISFEAR des deux premiers albums, celui d’entre tous qui se rapprocha le plus et sans honte de son modèle… au point de frôler la caricature ! Tout dans cet unique album est une référence au groupe mythique anglais : leur patronyme bien sûr mais aussi celui de l’album, le logo, le design du CD et bien sûr les quinze morceaux dépassant rarement les deux minutes. Mais comme tous les groupes précités, le choix d’enregistrer aux fameux Sunlight studios (là où la crème de la scène death-metal suédoise du début des années 90 comme ENTOMBED ou DISMEMBER obtenu CE son si particulier) alourdit énormément le tout qui devient plus pâteux et metal que jamais. Même si leur batteur ne connaît qu’un seul rythme et ne fait que martyriser ses cymbales, même si les paroles (se limitant souvent à quatre phrases) enfoncent très largement les portes ouvertes du crust. c’est au final cette fameuse patte scandinave qui s’apparente toujours dix ans après à un mammouth bourré vous écrabouillant sous son pied qui emporte toujours la partie. Court mais bon.


Rédigé par : Zoltar | 1993 | Nb de lectures : 2334