C’est un gros flash-back que je vous propose ici avec ce groupe dont seuls les plus anciens d’entre nous se souviennent sans doute. 1985, alors que la scène thrash allemande explose littéralement avec les DESTRUCTION, KREATOR, SODOM, une bande de joyeux allumés originaires de Portland (Oregon) décide de fonder un nouveau groupe. Loin de tous clivages politiques, ce gang d’affreux teenagers optent pour un nom dont la traduction évoquera l’impact recherché par leur musique : WEHRMACHT (force armée). Après une démo (la célèbre « Beermacht demo »), enregistrée l’année même de leur formation, le groupe commence à faire parler de lui dans la presse underground. Les fanzines se les arrachent et cela finit rapidement par attirer l’attention du légendaire label US New Renaissance records qui signe le groupe.
En 1987 « Shark Attack » sort au milieu d’une trépidation exclusivement underground pendant que DEATH impose son « Scream bloody gore » à la face du monde métallique.

Le groupe propose un type de musique des plus explosifs et s’instaure instantanément comme étant le chef de file incontesté d’un speed-core (d’aucuns diront même beer-core) insolent, décadent et politiquement incorrect. Imaginez du D.R.I. période « Violent pacification », dans une version hallucinée, doté d’une paire de gratteux aux riffs aussi supersoniques que délirants qui évoquent parfois des ritournelles enfantines. Mais ce duo de sales gamins aux guitares ne serait rien sans le chant nasillard et furieux du fameux Tito et surtout les roulements speedés et épileptiques de Brian Lehfeld. L’autre trait significatif de WEHRMACHT réside dans une volonté de ne respecter rien ni personne, à commencer par un certain sens de la dérision qui se verra exacerbé dans le side-project SPAZZTIC BLURR qui fera son apparition une paire d’années plus tard. « Shark attack » après quelques 17 années est un album qui a curieusement bien vieilli sans prendre une ride et si la rapidité de leur musique a depuis été surclassée, l’album reste un classique du speed core.

Certains titres restent pour moi des hymnes du genre comme « Shark Attack » et son intro empruntée au film « Les Dents de la Mer », « Blow you Away », « S.O.P. », « Jabberjaw » enfin bref tous les titres du disque… WEHRMACHT pousse le mauvais goût dans des retranchements encore inédits à l’époque tant au niveau de leur look sur scène (affublés de couvre-chefs fabriqués à base de pack de bières, de bouteilles, etc…) que de leur côté dégueulasse puisqu’ils seront les premiers à s’enregistrer en train de gerber pour mettre ça sur disque (de même que les Américains de SKITZO qui ont fait du vomi un concept musical et scénique à part entière – attention, ça tache !!!).

Cet album se trouve encore, pour peu qu’on aime fouiner dans les boutiques de CD d’occaz. Bonne chasse…


Rédigé par : Tonton | 1987 | Nb de lectures : 2431