Izzy Stradlin est non seulement mon Gunner préféré mais c'est aussi un de mes musiciens préféré tout court. Si vous ne connaissez pas trop le bonhomme, cela vaut le coup de s' intéresser cinq minutes à lui car si il ne fait pas vraiment du metal (par moment c'est tout juste du rock) il reste un songwritter très doué et un individu intègre qui n'a jamais vraiment cherché les feux de la rampe après avoir quitté GNR. Revenons juste quelques années en arrière, quand Izzy avait encore des Dreadlocks sur la tête.

Izzy, de son vrai nom Jeffrey Isbel, est un pote d'enfance d'Axl Rose. Les deux se sont liés d'amitié lorsqu'ils étaient au collège, Izzy racontant que la première fois qu'il avait vu Axl, ce dernier était en train de se battre avec un prof. Partageant un amour commun pour le rock et la musique en général, les deux provinciaux se retrouveront plus tard à Los Angeles, fauchés comme les blés mais animés d'une indéfectible envie de faire péter les Watts.
D'un naturel discret et solitaire, Izzy à dés le début mené sa petite vie de son coté. Très pote avec les autres gunners, il n'était pas le dernier pour lever le coude et pour s'essayer à toutes sortes de drogues...quitte à se retrouver complétement en décalage avec le reste du monde. Selon les dires des intéressés, il avait tendance à disparaître parfois pendant plusieurs jours d'affilé pour réapparaitre comme si de rien n'était.
Izzy passera donc la majeure partie de son temps avec GNR complétement Stone. La légende dit qu'a partir du moment où il est devenu sobre, il à commencé à perdre de l'intérêt pour le groupe. Au final, las de la vie que lui imposait la machine GNR, il à décidé de quitter le groupe pour aller vivre d'autres aventures. Et en perdant Izzy, les Guns perdaient un formidable compositeur et une partie importante de leur identité.

Après avoir quitté le navire, Izzy n'a pas mis dix ans avant de former les Ju Ju Hounds. Semblant d'un naturel un peu nonchalant, le gonze à savamment préparé son premier album solo, mélangeant de façon éclectique de tout ce qu'il aimait dans la musique, de la world music au rock en passant par le reggae.
En assurant une promo relativement discrète mais assurément remarquée par les fans de GNR, la sortie de ce premier album solo ne passera pas inaperçue...même si elle décevra une grande partie de ceux qui attendait de lui une sorte de GNR bis.
En effet, ceux qui s'attendait à du "Think about you" ou du "Double Talkin Jive" en restait comme deux ronds de flan. Il y avait certes du rock frisant le punk par moments mais l'heure était plutôt ici au rock "à la papa", cool et décontracté, parfait pour siroter une bière ou un diabolo à la fraise. Et histoire de ne pas mentir sur la marchandise, c'est avec « Somebody Knockin » que le ténébreux guitariste ouvre le bal. Rock n'roll à souhait, cette chanson donne le ton d'un album où la voix éraillée d'Izzy se ballade au travers de chansons paisibles et sans prétentions. La production de l'album est très éloigné de la précision des « Use » ou de la virulence d' « Appetite... ». Ici, c'est comme « à la maison » et on l'impression que le groupe joue dans l'appartement d'à coté.
Si la nonchalance de « Shuffle it all » rappelle le coté le plus doux d'Izzy on retrouve aussi ses racines Punk avec des morceaux comme « Pressure Drop » (qui est au passage une reprise de Toots and the Maytals" reprise aussi par The Clash) ou « Bucket O' Trouble » qui est certainement un des meilleurs morceau de l'album.

On navigue donc entre les émotions, la guitare slide et la distorsion, l'orgue et les solos enflammés. Le talent de composition d'Izzy est toujours perceptible, « Train Tracks » et son impeccable refrain sont là pour en attester. On s' aperçoit au fil des titres que la voix d'Izzy colle à différentes ambiances même si il accroche à quelques reprises niveau justesse. Et au final, à l'écoute de cet album agréable , on se rend compte que si Monsieur Izzy Stradlin est bon, il était encore meilleur quand il était dans GNR.
Un album qui aura déçu de nombreuses personnes qui en attendaient certainement beaucoup, mais un album décomplexé, un peu bizarre mais libre...Tout comme Izzy quoi !


Rédigé par : Pamalach | 1992 | Nb de lectures : 2209