Vision Of Disorder, Figure Four, No Innocent Victim, Strife, Buried Alive... Tels sont les groupes qui m'ont dépucelé les oreilles en cette sainte année 1999. 14 piges à l'époque, pas encore de personnalité, ni de style, l'archétype du pré-ado... Et pourtant, j'étais loin de me douter que 10 plus tard, j'écrirais sur ce style musical qui a changé ma vie.

1999 donc... En cette année faste, le hardcore new school métallique est alors en plein essor. Nombre de groupes s'insèrent dans ce courant où gros son et grosse pêche coopèrent activement pour une musique abrasive et puissante. Buried Alive fait partie de cette vague.
Contextuellement, aux USA, il est impossible de citer le mot hardcore sans passer par deux labels : Trustkill et Victory.
Si actuellement, les labels signent un peu tout et n'importe quoi, à la fin des 90's, tous les labels se tirent la bourre pour signer les meilleurs groupes et disposent chacun d'un statut culte.

Trustkill a permis la sortie de disques admirables comme les opus de Poison The Well et Turmoil. Trustkill est, de plus, le premier label à croire en un groupe totalement déjanté dont le premier second opus allait tout pulvériser sur son passage. Son nom : Eighteen Visions.
Quant à Victory, il a ouvert la porte à des combos mythiques comme All Out War, A18, Blood For Blood, Grade et a permis l'émergence d'un groupe incontournable actuellement : Hatebreed.

Mais il serait impossible de citer Buried Alive sans citer son illustre chanteur, un certain Scott Vogel. Beaucoup le connaissent grâce son dernier groupe « Terror » mais il faut savoir que le chanteur originaire de Buffalo (New York) avait déjà trois groupes à son actif avant de fonder Terror: Slugfest, Despair et enfin Buried Alive, le tout entre 1992 et 2002, date du split de Buried Alive.
Véritable activiste du hardcore, Vogel a passé à ce jour, plus de 15 ans à officier pour le courant musical qu'il aime tant.

Malgré sa carrière très courte, Buried Alive continue d'atomiser nombre de sorties actuelles. Abrasif, furieux, totalement insoumis et massif, « The Death Of Your Perfect World » est sans conteste un album brutal, incisif et violent, tout ce qui doit représenter le hardcore.
Sorti chez Victory en 1999, le premier (et unique) full length du combo aura marqué l'année de façon majeure. Le hardcore de Buried Alive est très technique, riche en riffs et dispose d'une richesse musicale absolument incoryable.

12 titres tout aussi vindicatifs les uns que les autres, pour 24 minutes de musique. Difficile de se perdre en chemin, tant la concentration est importante. Buried Alive choisit le hardcore « in your face » et l'esprit du combo est un peu conservé dans le premier MCD de Terror, « Lowest Of The Low ».
Parmi ces 12 titres, aucun n'est à exclure dont voici quelques extraits:
« Watching You Die » : ouvrant l'album, l'introduction technique, le break imparable et le début du titre ne laisse transparaître aucun doute. En moins de 10 secondes, Buried Alive inscrit son style, direct et sans concession. Le ralentissement opéré au centre du morceau, sorte de "faux calme", ratatine tout.
« Kiss Of Death » : difficile de ne pas succomber face à son introduction tout en cavalcade et à sa batterie épique. La facilité de Buried Alive à pondre des breaks prenants m'a toujours surpris et fasciné.
« Kill Their Past » : LE tube par excellente. Harmoniques d'entrées, plans lents moshants et surtout la meilleure accélération de tout l'album.
« Drenched In Disease » : reprenant la même recette que « Kiss Of Death », Buried incorpore également la furie que l'on peut retrouver sur « Kill Their Past ».
Je pourrais citer tous les titres de cette façon mais pour préserver de l'ennui, je ne cite que ces titres majeurs.

Ce qu'il y a d'incroyable dans cet opus, c'est la technicité dont fait preuve chacun des musiciens rendant cet opus inégalé depuis.
La partie rythmique est sans conteste l'élément central. La batterie dispose de tous les artifices techniques voire plus : breaks imparables, renforts à coups de cymbales crash, accélérations fugaces et plans lents impressionnants. La basse vrombissante se fait entendre à chaque instant et claque à chaque moment.
Les riffs demeurent ultra recherchés et les nombreux breaks parsemant chacun titres laissent transparaître un talent indéniable. Qu'ils soient concentrés sur la techniques (6 notes sur le riff introductif de « Nothing At All » quand même) ou bien sur le style « in your face » (les trois notes de la partie rapide de « Kill Their Past »), chacun des morceaux est une bombe et un concentré de notes.

La production, bien qu'âgée, n'a pas trop pris de rides. Le côté lourd est parfaitement exploité et mis en avant, notamment grâce à la basse et l'époque du metal hardcore est en plein boom. Les guitares lourdes saupoudrées d'une batterie un poil en retrait achèvent le tableau. La voix de Vogel est déchirée, ultra rauque, les paroles difficiles à comprendre dans les avoir sous les yeux.
Quant aux paroles, on est bien loin des weshitudes de Terror où Vogel parle de son groupe avec le mot « Je ». Politique, religion, condition animale et méfaits des drogues dans la scène hardcore sont mis en avant tout au long de l'opus. De là à penser que Scott Vogel avait des affinités avec la scène Straight Edge, il n'y a qu'un pas...

Après cet opus, Buried Alive a sorti un MCD, « Last Rites », complété par quelques titres live en 2001. Pas vraiment un album digne de cette appellation car il a nécessité plusieurs enregistrements. Sept des dix titres ont été enregistrés avant les suivants... La production différente trahit la cohésion de l'opus.
Buried Alive splitta en 2002 et seul Scott Vogel continuera son épopée hardcore... La suite de sa destinée vous la connaissez.

Véritable brûlot de la fin de siècle dernier, Buried Alive aura marqué tellement ma vie que dix ans après, je ne l'ai pas oublié. « The Death Of Your Perfect World » est sans conteste l'un des 10 albums hardcore que j'emmènerais sur une île déserte. Un must have...

Du live ici : http://www.youtube.com/watch?v=nVbLWEoaa7I .
"Poisoned Seeds" et "Kill Their Past" à Capital Chaos (1999)


Rédigé par : Vision Of Beuh | 1999 | Nb de lectures : 2252